Michel Houellebecq - La possibilité d'une île
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Suivit un finale où l'on s'élevait dans les airs, découvrant la structure globale de l'ambassade – une étoile à six branches, aux pointes recourbées – puis, dans un travelling arrière vertigineux, les îles canariennes, l'ensemble de la surface du globe, alors qu'éclataient les premières mesures d'Ainsi parlait Zarathoustra. Le silence se fit ensuite, cependant que sur l'écran se succédaient de confuses images d'amas galactiques. Ces images disparurent à leur tour et un rond de lumière tomba sur scène pour accompagner l'apparition du prophète, bondissant et resplendissant dans son costume de cérémonie de satin blanc, avec des empiècements qui jetaient des éclats adamantins. Une immense ovation parcourut la salle, tout le monde se leva en applaudissant et en criant: «Bravo!» Avec Vincent je me sentis plus ou moins obligé de me lever aussi, et d'applaudir. Cela dura au moins vingt minutes: parfois les applaudissements faiblissaient, semblaient s'éteindre; puis une nouvelle vague reprenait, encore plus forte, surtout venue d'un petit groupe réuni aux premiers rangs autour de Flic, et gagnait l'ensemble de la salle. Il y eut ainsi cinq diminutions, puis cinq reprises, avant que le prophète, sentant probablement que le phénomène allait finir par s'amortir, n'écarte largement les bras. Le silence se fit aussitôt. D'une voix profonde, je dois dire assez impressionnante (mais la sono forçait pas mal sur l'écho et sur les graves), il entonna les premières mesures du chant d'accueil aux Élohim. Plusieurs, autour de moi, reprirent les paroles à mi-voix. «Nous re-bâ-ti-rons l'am-bas-sade…»: la voix du prophète entama une montée vers les notes hautes. «Avec l'ai-de de ceux qui vous aiment»: de plus en plus chantaient autour de moi. «Ses pi-liers et ses co-lon-nades»: le rythme se fit plus indécis et plus lent avant que le prophète ne reprenne, d'une voix triomphale, puissamment amplifiée, qui résonna dans tout l'espace de la grotte: «La nou-vel-le Jé-ru-sa-lem!…» Le même mythe, le même rêve, toujours aussi puissant après trois millénaires. «Et il essuiera toute larme de leurs yeux…» Un mouvement d'émotion parcourut la foule et tous reprirent à la suite du prophète, sur trois notes, le refrain, qui consistait en un mot unique, indéfiniment répété: «Eééé-looo-him!… Éééé-looo-him!…» Flic, les bras tendus vers le ciel, chantait d'une voix de stentor. À quelques mètres de moi j'aperçus Patrick, les yeux clos derrière ses lunettes, les mains écartées dans une attitude presque extatique, tandis que Fadiah à ses côtés, retrouvant probablement les réflexes de ses ancêtres pentecôtistes, se tordait sur place en psalmodiant des paroles incompréhensibles.
Une nouvelle méditation eut lieu, cette fois dans le silence et l'obscurité de la grotte, avant que le prophète ne reprenne la parole. Tout le monde l'écoutait non seulement avec recueillement mais avec une joie muette, adorative, qui confinait au ravissement pur. C'était surtout dû je pense au ton de sa voix, souple et lyrique, marquant tantôt des pauses tendres et méditatives, tantôt des crescendos d'enthousiasme. Son discours lui-même me parut d'abord un peu décousu, partant de la diversité des formes et des couleurs dans la nature animale (il nous invita à méditer sur les papillons, qui semblaient n'avoir d'autre raison d'être que de nous émerveiller par leur vol chatoyant) pour arriver aux coutumes reproductives burlesques en vigueur chez différentes espèces animales (il s'étendit par exemple sur cette espèce d'insectes où le mâle, cinquante fois plus petit que la femelle, passait sa vie comme parasite dans l'abdomen de cette dernière avant d'en sortir pour la féconder et trépasser ensuite; il devait avoir dans sa bibliothèque un livre du genre Biologie amusante, je suppose que le titre existait pour toutes les disciplines). Cette accumulation désordonnée conduisait cependant à une idée forte, qu'il nous exposa tout de suite après: les Élohim qui nous avaient créés, nous et l'ensemble de la vie sur cette planète, étaient sans nul doute des scientifiques de très haut niveau, et nous devions à leur exemple révérer la science, base de toute réalisation pratique, nous devions la respecter et lui donner les moyens nécessaires à son développement, et nous devions plus spécifiquement nous féliciter d'avoir parmi nous un des scientifiques mondiaux les plus éminents (il désigna Miskiewicz, qui se leva et salua la foule avec raideur, sous un tonnerre d'applaudissements); mais, si les Élohim avaient la science en grande estime, ils n'en étaient pas moins, et avant tout, des artistes: la science n'était que le moyen nécessaire à la réalisation de cette fabuleuse diversité vitale, qui ne pouvait être considérée autrement que comme une œuvre d'art, la plus grandiose de toutes. Seuls d'immenses artistes avaient pu concevoir une telle luxuriance, une telle beauté, une diversité et une fantaisie esthétique aussi admirables. «C'est donc également pour nous un immense honneur, continua-t-il, que d'avoir à nos côtés pendant ce stage deux artistes de très grand talent, reconnus au niveau mondial…» Il fit un signe dans notre direction. Vincent se leva avec hésitation; je l'imitai. Après un moment de flottement, les gens autour de nous s'écartèrent et firent cercle pour nous applaudir, avec de larges sourires. Je distinguai Patrick à quelques mètres; il m'applaudissait avec chaleur, et paraissait de plus en plus ému.
«La science, l'art, la création, la beauté, l'amour… Le jeu, la tendresse, les rires… Que la vie, mes chers amis, est belle! Qu'elle est merveilleuse, et que nous souhaiterions la voir durer éternellement!… Cela, mes chers amis, sera possible, sera très bientôt possible… La promesse a été faite, et elle sera tenue.»
Sur ces derniers mots d'une tendresse anagogique il se tut, marqua un temps de silence avant d'entonner à nouveau le chant d'accueil aux Élohim. Cette fois l'assistance entière reprit avec force, en frappant lentement dans ses mains; Vincent, à mes côtés, chantait à tue-tête, et j'étais moi-même à deux doigts de ressentir une authentique émotion collective.
Le jeûne prenait fin à vingt-deux heures, de grandes tables avaient été dressées sous les étoiles. Nous étions invités à nous placer au hasard, sans tenir compte de nos relations et amitiés habituelles, chose d'autant plus facile que l'obscurité était quasi totale. Le prophète s'installa à une table en hauteur, sur une estrade, et tous baissèrent la tête cependant qu'il prononçait quelques paroles sur la diversité des goûts et des saveurs, sur cette autre source de plaisirs que la journée de jeûne allait nous permettre d'apprécier encore davantage; il mentionna aussi la nécessité de mâcher lentement. Puis, changeant de sujet, il nous invita à nous concentrer sur la merveilleuse personne humaine que nous allions trouver en face de nous, sur toutes ces merveilleuses personnes humaines, dans la splendeur de leurs individualités magnifiquement développées, dont la diversité, là aussi, nous promettait une variété inouïe de rencontres, de joies et de plaisirs.
Avec un léger sifflement, un léger retard, des lampes à gaz placées au coin des tables s'allumèrent. Je relevai les yeux: dans mon assiette, il y avait deux tomates; devant moi, il y avait une jeune fille d'une vingtaine d'années, à la peau très blanche, au visage dont la pureté de lignes évoquait Botticelli; ses longs cheveux épais et noirs descendaient en frisottant jusqu'à sa taille. Elle joua le jeu pendant quelques minutes, me sourit, me parla, essaya d'en savoir plus sur la merveilleuse personne humaine que je pouvais être; elle-même s'appelait Francesca, elle était italienne, plus précisément elle venait de l'Ombrie, mais faisait ses études à Milan; elle connaissait l'enseignement élohimite depuis deux ans. Assez vite cependant, son petit ami, qui était assis à sa droite, intervint dans la conversation; lui-même s'appelait Gianpaolo, il était acteur – enfin il jouait dans des publicités, parfois dans quelques téléfilms, il en était en somme à peu près au même stade qu'Esther. Lui aussi était très beau: des cheveux mi-longs, châtains avec des reflets dorés, et un visage qu'on devait certainement rencontrer chez des primitifs italiens dont le nom m'échappait pour le moment; il était également assez costaud, ses biceps et ses pectoraux bronzés se dessinaient nettement sous son tee-shirt. À titre personnel il était bouddhiste, et n'était venu à ce stage que par curiosité – sa première impression, d'ailleurs, était bonne. Assez vite, ils se désintéressèrent de moi et entamèrent une conversation animée en italien. Non seulement ils formaient un couple splendide, mais ils semblaient sincèrement épris. Ils étaient encore au milieu de ce moment enchanteur où l'on découvre l'univers de l'autre, où l'on a besoin de pouvoir s'émerveiller de ce qui l'émerveille, s'amuser de ce qui l'amuse, partager ce qui le distrait, le réjouit, l'indigne. Elle le regardait avec ce tendre ravissement de celle qui se sait choisie par un homme, qui en éprouve de la joie, qui ne s'est pas encore tout à fait habituée à l'idée d'avoir un compagnon à ses côtés, un homme à son usage exclusif, et qui se dit que la vie va être bien douce.
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