Michel Houellebecq - La possibilité d'une île
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La nuit tombait; les vaches se détournèrent peu à peu, regagnant leurs pâturages, et je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'elles se désolidarisaient de son optimisme. Avant de nous quitter, il me remit sa carte: professeur Slotan Miskiewicz, de l'université de Toronto. Cela avait été un plaisir de converser avec moi, me dit-il, un vrai plaisir; si je souhaitais des informations complémentaires, que je n'hésite surtout pas à lui envoyer un mail. Ses recherches avançaient bien en ce moment, il avait bon espoir de réaliser des progrès significatifs dans l'année à venir, répéta-t-il avec une conviction qui me parut un peu forcée.
Ce fut une véritable délégation qui m'accompagna le jour de mon départ à l'aéroport de Zwork: en plus du prophète il y avait Flic, Savant, Humoriste et d'autres adhérents moins considérables parmi lesquels Patrick, Fadiah et Vincent, le VIP Arts Plastiques, avec lequel j'avais décidément sympathisé – nous échangeâmes nos coordonnées, et il m'invita à venir le voir quand je passerais à Paris. Naturellement j'étais invité au stage d'hiver, qui se déroulerait en mars à Lanzarote et qui aurait, m'avertit le prophète, une ampleur extraordinaire: cette fois les adhérents du monde entier seraient conviés.
Je ne m'étais décidément fait que des amis durant cette semaine, songeai-je en passant sous le portique de détection d'objets métalliques. Aucune nana, par contre; il est vrai que je n'avais pas exactement la tête à ça. Je n'avais pas non plus, cela va de soi, l'intention d'adhérer à leur mouvement; ce qui m'avait attiré au fond c'était surtout la curiosité, cette vieille curiosité qui était la mienne depuis mes années d'enfance et qui, apparemment, survivait au désir.
L'appareil était un bimoteur à hélices, et donnait l'impression de pouvoir exploser à chaque instant du vol. En survolant les pâturages je pris conscience qu'au cours de ce stage, sans même parler de moi, les gens n'avaient pas baisé tant que ça – pour autant que je puisse le savoir, et je crois que je pouvais le savoir, j'étais rodé à ce type d'observation. Les couples restaient en couple – je n'avais eu vent ni d'une partouze, ni même d'un banal trio; et ceux qui venaient seuls (la grande majorité) restaient seuls. En théorie c'était extrêmement open, toutes les formes de sexualité étaient permises, voire encouragées par le prophète; en pratique les femmes portaient des tenues erotiques, il y avait pas mal de frottements, mais les choses en restaient là. Voilà qui est curieux, et serait intéressant à approfondir, me dis-je avant de m'endormir sur mon plateau-repas.
Après trois changements et un parcours dans l'ensemble extrêmement pénible, j'atterris à l'aéroport d'Almeria. Il faisait à peu près 45°C, soit trente degrés de plus qu'à Zwork. C'était bien, mais encore insuffisant pour enrayer la montée de l'angoisse. Traversant les couloirs dallés de ma résidence, j'éteignis un à un les climatiseurs que la gardienne avait allumés la veille pour mon retour – c'était une Roumaine, vieille et laide, ses dents en particulier étaient très avariées, mais elle parlait un excellent français; je lui faisais, comme on dit, toute confiance, même si j'avais cessé de lui donner le ménage à faire, parce que je ne supportais plus qu'un être humain voie mes objets personnels. C'était assez cocasse, me disais-je parfois en passant la serpillière, de faire le ménage moi-même, avec mes quarante millions d'euros; mais c'était ainsi, je n'y pouvais rien, l'idée qu'un être humain, si insignifiant soit – il, puisse contempler le détail de mon existence, et son vide, m'était devenue insupportable. En passant devant le miroir du grand salon (un miroir immense, qui recouvrait tout un pan de mur; nous aurions pu, avec une femme aimée, nous y ébattre en contemplant nos reflets, etc.), j'eus un choc en apercevant mon image: j'avais tellement maigri que j'en paraissais presque translucide. Un fantôme, voilà ce que j'étais en train de devenir, un fantôme des pays solaires. Savant avait raison: il fallait déménager, brûler les photos, tout le reste.
Financièrement, déménager aurait été une opération intéressante: le prix des terrains avait presque triplé depuis mon arrivée. Restait à trouver un acquéreur; mais des riches, il y en avait, et Marbella commençait à être un peu saturée – les riches aiment la compagnie des riches, c'est certain, disons qu'elle les apaise, il leur est doux de rencontrer des êtres soumis aux mêmes tourments, et qui semblent pouvoir entretenir avec eux une relation non totalement intéressée; il leur est doux de se persuader que l'espèce humaine n'est pas uniquement constituée de prédateurs et de parasites; à partir d'une certaine densité, quand même, il y a saturation. Pour l'instant, la densité de riches dans la province d'Almeria était plutôt trop faible; il fallait trouver un riche un peu jeune, un peu pionnier, un intellectuel, avec des sympathies écologistes peut-être, un riche qui pourrait prendre plaisir à observer les cailloux, quelqu'un qui avait fait fortune dans l'informatique par exemple. Dans le pire des cas Marbella n'était qu'à cent cinquante kilomètres, et le projet d'autoroute était déjà bien avancé. Personne en tout cas ne me regretterait par ici. Mais aller où? Et pour faire quoi? La vérité est que j'avais honte – honte d'avouer à l'agent immobilier que mon couple s'était désuni, que je n'avais pas de maîtresses non plus, qui auraient pu mettre un peu de vie dans cette immense maison, honte enfin d'avouer que j'étais seul.
Brûler les photos, par contre, c'était faisable; je consacrai toute une journée à les réunir, il y avait des milliers de clichés, j'avais toujours été un maniaque de la photo souvenir; je ne fis qu'un tri sommaire, il se peut que des maîtresses annexes aient disparu par la même occasion. Au coucher du soleil je brouettai le tout jusqu'à une aire sablonneuse sur le côté de la terrasse, je versai un jerrican d'essence et je craquai une allumette. C'était un feu splendide, de plusieurs mètres de haut, on devait l'apercevoir à des kilomètres, peut-être même depuis la côte algérienne. Le plaisir fut vif, mais extrêmement fugace: vers quatre heures du matin je me réveillai à nouveau, avec l'impression que des milliers de vers couraient sous ma peau, et l'envie presque irrésistible de me déchirer jusqu'au sang. Je téléphonai à Isabelle, qui décrocha à la deuxième sonnerie – elle ne dormait donc pas, elle non plus. Nous convînmes que je passerais prendre Fox dans les jours suivants et qu'il resterait avec moi jusqu'à la fin du mois de septembre.
Comme pour toutes les Mercedes à partir d'une certaine puissance, à l'exception de la SLR Mac Laren, la vitesse de la 600 SL est limitée électroniquement à 250 km/h. Je ne crois pas être tellement descendu en dessous de cette vitesse entre Murcie et Albacete. Il y avait quelques longues courbes, très ouvertes; j'avais une sensation de puissance abstraite, celle sans doute de l'homme que la mort indiffère. Une trajectoire reste parfaite, même lorsqu'elle se conclut par la mort: il peut y avoir un camion, une voiture retournée, un impondérable; cela n'enlève rien à la beauté de la trajectoire. Un peu après Tarancon je ralentis légèrement pour aborder la R3, puis la M45, sans réellement descendre en dessous de 180 km/h. Je repassai à la vitesse maximum sur la R2, absolument déserte, qui contournait Madrid à une distance d'une trentaine de kilomètres. Je traversai la Castille par la N1 et je me maintins à 220 km/h jusqu'à Vitoria-Gasteiz, avant d'aborder les routes plus sinueuses du pays Basque. J'arrivai à Biarritz à onze heures du soir, pris une chambre au Sofitel Miramar. J'avais rendez-vous avec Isabelle le lendemain à dix heures au «Surfeur d'Argent». À ma grande surprise elle avait maigri, j'eus même l'impression qu'elle avait reperdu tous ses kilos. Son visage était mince, un peu ridé, ravagé par le chagrin aussi, mais elle était redevenue élégante, et belle.
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