Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis

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Une comédie mélancolique qui finit tant bien que mal en Corse-du-Sud, racontée «à trois voix», dépeignant une croisière sur le bateau «l'Arche de Noé» d'une compagnie des «animaux humains», saisis d'un désir frénétique de s'acoquiner avec le démon des vacances et de faire un pied de nez à la décence et au sérieux. Des rescapés d'un monde où les rêves n'ont plus cours. Des esclaves de l'ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.L'érotisme de l'autodestruction de joyeux insouciants, ignorant ce que les mafieux trament dans l'ombre… Un assassinat commis sur le no man's land, entre le rêve et la réalité… L'île de la Beauté et ses charmes paradisiaques qui, parfois, mènent à l'enfer…Un très beau roman, empli d'humanité au meilleur sens du terme. Des personnages vrais, qui vivent réellement, conscients de la mort, et qui nous parlent. À lire absolument.

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«Mettez-moi de côté deux douzaines d’oursins…»

Pour embellir davantage le souvenir du défunt, le cher Napo se permit une certaine licence poétique. Puisque la pêche aux oursins était encore interdite, il changea donc mes oursins en cœur d’agneau, jurant ses grands dieux aux clients que, depuis des années, en grand sentimental, je me nourrissais principalement de cœurs d’animaux. Mes dernières paroles, circulant de bouche à oreille avec la rapidité du téléphone arabe, enrichies par une imagination populaire inépuisable, subirent quelques transformations:

«Je reviendrai ce soir chercher des tripes de porc.»

«Emballez-moi des oreilles de vache.»

«Mettez-moi de côté un litre de sang d’oie…»

Lorsqu’ils arrivèrent aux oreilles de Prosper, après son débarquement à Ouf, mes derniers mots étaient traduits en corse et disaient la chose suivante:

«Gardez-moi pour ce soir cinq paires de couilles de bouc, que je dégusterai avec mes intimes.»

Quand on les traduisit à Prosper dans la buvette de Napo, il retira son fameux œil de verre de son orbite gauche et le jeta à la mer, «pour qu’il ne regarde plus cette vallée de pleurs», comme il l’expliqua en sanglotant sur l’épaule d'une rousse assise à côté de lui. La jeune rouquine se mit à glapir de terreur. La pauvre ne savait pas que Prosper avait toujours une poche pleine d’yeux de réserve de plusieurs couleurs.

Quoiqu’elle fût émue au-delà de toute mesure, Sandrine manifestait tous les signes d’un éclat de rire prochain.

«Malheur à nous, se lamentait la grosse Inès. Personne n’a vraiment pris au sérieux sa maladie rare. Nous aurions pu, chacune de nous, nous relayer pour le soigner.»

Je flottais dans la ramure d’un arbre au-dessus d’eux, fier d’avoir eu de mon vivant de tels camarades. Je m’enorgueillissais aussi de mes dernières paroles, celles qui étaient arrivées aux oreilles de Prosper, couronnant toute une existence passée sous le signe du Bouc.

Quant à ma propre mort, elle me semblait encore moins sérieuse que la vie qui l’avait précédée, une sorte de farce aux conséquences irréparables, un peu comme lorsqu’on brise en mille morceaux le plus bel abat-jour d’une collection de porcelaines. Sous cet arbre d’Ouf, j’avais déjà trouvé la mort de nombreuses fois, ainsi que dans dix métropoles sur trois continents: dans cette affaire j’avais plus qu’une solide expérience. Je ne regrettais rien, sauf peut-être ce livre posthume, par dix fois brûlé et jamais accouché, le récit cruel d’un vagabond, tenaillé par les remords, traquant les fantômes d’une enfance ensorcelée et d’une vie gâchée. Son titre, fignolé depuis longtemps, La Mort , sa vie, son œuvre , seul survivant de mes pulsions incendiaires, m’aurait rendu célèbre.

Découvrant mes dernières volontés, mes amis s’y conformèrent en tous points, fraternellement fidèles. Ce fut d’abord la morgue de Bonifacio, où un jeune médecin ambitieux s’intéressa à ma rare maladie et décida d’écrire une thèse intitulée Non-baisis fatalis , puis la crémation et le retour à Ouf, dans une petite urne en bronze, que Willi le Long apporta dans un sac de marin pour la déposer sur une table de la paillote, entre deux bouteilles de vin.

«C’est la place idéale pour notre Petit Loup», proféra le grand escogriffe dans un petit sanglot.

Tout le monde était là, convenablement vêtu: le Capitaine Carcasse, en uniforme blanc d’officier de la marine sans épaulettes, la grosse Inès, sous un gigantesque chapeau de paille garni d’un bouquet de cerises, son fiancé Boris, en habit de chasse aux papillons, probablement à la mode de Yalta, Sandrine, dans un costume de bain très strict deux pièces, Prosper, avec un œil flambant neuf, assorti au bleu du ciel, la majestueuse Alpha, avec un décolleté dont je ne pouvais détacher mes yeux, même dans l’au-delà, et une bonne douzaine d’autres participants à cette cérémonie d’adieux.

C’était un dimanche ensoleillé, une journée faite pour le ski nautique et les enterrements. À midi précis, la chapelle du village sonna le glas et mon urne fut transportée dans une barque de pêcheur manœuvrée par deux garçons rameurs dans des chemises d’un blanc éclatant. Ils aidèrent Willi le Long à s’installer à quatre pattes à la proue du canot, mon urne funéraire entre les cuisses. Lors de cette périlleuse opération, ils faillirent basculer tous les trois dans l’eau avec mes restes terrestres.

Au moment où les moteurs des yachts, hydroglisseurs et canots se mirent à vrombir, je fus envahi d’un sentiment de fierté: malgré une nouvelle hausse du prix de pétrole, j’étais escorté par près de deux mille chevaux. J’aurais aimé savoir si Alexandre le Grand ou Napoléon avaient été inhumés, suivis par un cortège de deux mille poulains.

Comme d’habitude, le Capitaine Carcasse eut toutes les peines du monde à faire démarrer son épave, et il s’en fallut de peu qu’il ne heurte deux bateaux dont les propriétaires apprenaient à naviguer. Finalement, toute cette cohue s’apaisa, et la flottille, dans un sifflement solennel, se dirigea vers le phare, à la sortie de la crique, où mes amis et les sujets de la République baisemouchiste d’Ouf allaient éparpiller mes cendres.

Une simple poignée de cendres, voilà tout ce qu’il restait de ce corps juvénile qui m’avait servi d’enveloppe terrestre près d’un demi-siècle, une piteuse poignée de cendres qui renfermait non seulement mon cœur toujours fébrile et le cerveau inventeur du mémorable titre d’un livre jamais écrit – La Mort , sa vie, son œuvre -, mais aussi le drap blanc dans lequel on m’avait enveloppé pour la crémation.

L’instant était plus qu’émouvant. J’ondulais dans un zéphyr agréable, au-dessus de l’antenne en panne du Capitaine Carcasse, heureux que tout se déroule selon les instructions de mon testament. Lentement, nous nous éloignâmes de la rive et des badauds qui faisaient crépiter leurs appareils photo. En première position avançait la barque de Willi le Long qui, craignant l’eau, serrait mon urne entre ses genoux, en tête du peloton funèbre, devant l’arche du Capitaine Carcasse, le yacht de Napo, les hydroglisseurs et deux douzaines de canoës, de kayaks et de canots gonflables pour enfants. Le son du clocher de la chapelle s’estompa peu à peu pour s’éteindre enfin dans le vrombissement des moteurs et le clapotis de l’eau.

Nous nous arrêtâmes tout près du phare qui, à compter de ce jour, devait porter un nom retentissant: Chez Petit Loup . J’étais reconnaissant à Napo d’avoir proposé ce nom, car cela faisait penser à l’enseigne d’une bonne auberge. Le Capitaine Carcasse souffla dans la corne de son bateau, et tous s’immobilisèrent au garde-à-vous, tous, sauf Willi, qui ne voulait pas s’exposer au risque de tomber avec l’urne dans la mer.

Je lui savais gré de sa prudence.

Dans le silence qui s’installa, seul un petit vent doux s’amusait à soulever les jupes des femmes, dont l’une me sauta aux yeux. Elle était toute blanche, de soie grège, et elle découvrait plus qu’elle ne couvrait les splendides cuisses de la jeune rousse sujette à de fréquents évanouissements.

Si j’avais pu soupirer dans l’autre monde et sous ma forme astrale, j’aurais poussé un long soupir amer: je finis par reconnaître dans la rouquine la petite Suzanne de New York qui, l’année passée, m’avait promis solennellement de se débarrasser cet été de son lourd fardeau de pucelle en recourant à mes services. Las! mon maudit destin en avait décidé autrement. Impuissant, du haut de mon poste d'observation, je remarquai déjà les yeux avides du Capitaine Carcasse en train de suivre à la dérobée les battements de la jupe de Suzanne.

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