Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis

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Une comédie mélancolique qui finit tant bien que mal en Corse-du-Sud, racontée «à trois voix», dépeignant une croisière sur le bateau «l'Arche de Noé» d'une compagnie des «animaux humains», saisis d'un désir frénétique de s'acoquiner avec le démon des vacances et de faire un pied de nez à la décence et au sérieux. Des rescapés d'un monde où les rêves n'ont plus cours. Des esclaves de l'ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.L'érotisme de l'autodestruction de joyeux insouciants, ignorant ce que les mafieux trament dans l'ombre… Un assassinat commis sur le no man's land, entre le rêve et la réalité… L'île de la Beauté et ses charmes paradisiaques qui, parfois, mènent à l'enfer…Un très beau roman, empli d'humanité au meilleur sens du terme. Des personnages vrais, qui vivent réellement, conscients de la mort, et qui nous parlent. À lire absolument.

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«Si la chance nous sert, continua-t-il du même murmure parfumé, si Éole, dieu des vents, nous accorde sa grâce, nous partirons ensemble demain en croisière sur l’ Arche de Noé . J’espère que dans cette foule d’animaux qui se trouveront sur le bateau la dame ne refusera pas de jouer le rôle de la blanche colombe qui tient dans son bec un rameau d’olivier, symbole de pureté, promesse d’amour?

– J’accepte!» m'exclamai-je.

Je l’embrassai sur ses deux joues roses puis l’observai, avec une tendresse sincère, descendre vers le port, mal assuré sur ses longues jambes pareilles à des échasses. Il sentit mon regard et me salua une dernière fois, agitant sa casquette blanche comme s’il battait la mesure d’une valse ancienne.

C’est alors seulement que je le reconnus et me souvins de son nom: c’était bien évidemment Willi le Long, vieil ami de Marie-Loup, héros principal des récits de leur jeunesse jetée par les fenêtres, c’était ce fameux marchand d’armes King Size qui, tout comme l’autre «pourriture», ressemblait à un enfant fatigué.

Accompagnée de ces pensées peu réjouissantes, je tirai le manche de la clochette. Comme personne ne répondait, j’ouvris le portail, qui n’était pas fermé à clef, et j’entrai dans la cour. C’était un lieu dont une voyageuse épuisée ne pouvait que rêver. Entouré de plantes luxuriantes, sous une treille, des meubles en osier semblaient m’inviter à m’affaler dans un des fauteuils, près d’un vieux puits.

Je sifflotai le petit air de Frères Jacques qui, depuis des années, nous servait de mot de passe. Comme personne ne me répondait de la maison, je m’approchai d’une porte grande ouverte, envahie subitement d’une inquiétude inexplicable.

«Y a-t-il quelqu’un?» lançai-je.

Pour toute réponse, un silence sourd.

Dans le vaste vestibule qui servait de salle à manger, je tombai sur sa chaussure de tennis gauche, posée soigneusement dans un moulin à légumes. Sa sœur de droite était suspendue au porte-manteau, entre deux chapeaux. Les débris d’un superbe abat-jour de porcelaine rendaient relativement difficile l’accès à la chambre voisine, d’où parvenaient les marmonnements et les soupirs d’un homme qui avait dû s’endormir la conscience peu tranquille.

Pour tirer les choses au clair, j’ouvris dans la cuisine la poubelle, qu’on avait oublié de vider, en me répétant: «Rien au monde n’est avilissant pour une femme qui aspire à la vérité.» Le contenu de la boîte témoignait du séjour récent sur les lieux d’au moins deux créatures de sexe féminin, de deux blondes qui avaient visiblement passé le plus gros de leur temps libre à se couper les cheveux. La qualité de ces mèches prouvait que leurs propriétaires devaient être plus jeunes que moi, même si l’on additionnait leur âge.

«Pourriture!» dis-je tout haut, utilisant l’expression de Willi le Long.

Selon toute apparence, monsieur le Long connaissait le fin fond du sac de ce vieux débauché qui marmonnait et gémissait dans la chambre voisine. Jetant un coup d’œil rapide, mon cœur se serra à la vue de la mèche blanche barrant le front de ce garçon trop tôt vieilli, qui, dans les bras de Morphée, appuyait son pouce contre sa lèvre inférieure.

Il me fallait rester lucide et choisir de sang-froid entre deux solutions: lui tordre le cou dans son sommeil ou bien lui laisser sa misérable vie. Je m’offris donc un verre de whisky avec du soda et des glaçons, et je ressortis dans la cour, où les fauteuils en osier étaient tout bonnement en train de supplier une libre penseuse de s’y étendre.

J’exauçai cette prière et, deux minutes plus tard, je me sentais comme une femme qui ne passera jamais dix ans au bagne pour un stupide crime passionnel. Tout en chantonnant Douce Corse, le pays de mon entorse et en faisant tinter les glaçons, je dus reconnaître que ma conscience n’était pas beaucoup plus tranquille que celle de Petit Loup, si on tenait compte de ce malheureux billet d’avion glissé sur la poitrine de Bruno.

Mais, que diable! je savais nettoyer mon fumier!

À cette pensée, je frissonnai légèrement: derrière moi et Marie-Loup s’entassait une montagne de déchets amoureux de toutes sortes, ensevelissant ces deux éternels adolescents qui furent à l’origine d’un embouteillage monstre sur la place de l’Étoile, qui firent des dessins obscènes sur les plages de Deauville pendant les marées basses, qui montèrent des poneys dans le parc de Passy, qui sortirent promener mon tapis persan et qui imaginèrent encore tout un tas de folies inoubliables, en ce bon vieux temps où il nous était parfaitement égal d’être affamés ou rassasiés, pourvu que nous ne souffrions pas de soif.

Instigateur de ces refus juvéniles de l’ordre établi, Petit Loup m’incitait à faire des pieds de nez aux bonnes mœurs et au bon sens. «Écrasés par la botte des convenances, répétait-il souvent les yeux pleins d’une ardeur rebelle, nous finissons par craquer et nous nous reprochons d’agir comme des enfants. Quelle sottise! On oublie une vérité flagrante: descendants de l’enfant indestructible que nous étions jadis, nous restons ce gosse jusqu’à la fin de nos jours sans nous en rendre compte, peu importe notre âge ou notre statut social, que nous soyons mères, pères, arrière-grands-parents, savants, mendiants ou dignitaires. À vrai dire, le propre de notre espèce est de vieillir – oui, de mourir – oui, mais sans jamais cesser d’être un enfant!»

Notre dernière folie me faisait encore battre le cœur, cette image lointaine d’un gant jeté à la figure du sérieux, avant que ne commence à mourir en nous, irréversiblement, quelque chose que nous croyions immortel.

Deux adolescents quadragénaires en promenade sur l’avenue de Saxe, un tapis persan au bout d’une laisse de chien!

Il ne ménagea pas sa peine, parcourant tout Paris pour acheter la laisse la plus chère, et me l’offrir le jour de mon anniversaire: peau de lézard et boutons d’ivoire. Ce fut une folie qui surpassa toutes les précédentes, notre chien étant mort un an auparavant. Cependant, ce cadeau n’était pas du tout destiné à un compagnon à quatre pattes, mais bel et bien au petit persan que m’avait offert ma tante Germaine, après que je lui eus promis de ne jamais me marier à un demi-sang.

Ce sacré tapis ne pouvait rester tranquille plus de cinq minutes devant la cheminée, place d’honneur de l’appartement, où je lui avais ordonné de se coucher. Dès que nous le laissions seul à la maison plus d’une heure, il rampait sur la moquette par ses propres moyens. Souvent, il entreprenait de si sérieuses expéditions que nous le surprenions le soir dans l’antichambre, comme s’il avait eu l’intention d’emprunter l’ascenseur pour gagner la rue et fuir à jamais son esclavage.

«Tu as encore vagabondé, Libertin!» le réprimandait joyeusement Petit Loup, en le roulant pour le remettre devant la cheminée.

Il l’appelait Libertin à cause de sa soif de liberté.

«Je ne supporterai plus ce comportement! éclatai-je un soir. Tous les tapis se déplacent un peu, mais celui-ci se promène carrément!»

Marie-Loup tentait de me calmer:

«Essaie de te mettre à sa place. Imagine que quelqu’un te force à te coucher devant la cheminée, que tu te languisses en attendant ton maître du matin au soir.

– Ça me tuerait», dus-je reconnaître.

C’est là-dessus que se termina cette conversation durant laquelle, pour la mille et unième fois, s’étaient affrontées nos deux conceptions du monde, radicalement opposées: la mienne, cartésienne, qui repoussait avec horreur tout ce qui heurtait le bon sens, et la sienne, mi corse, mi-slave, qui se servait de la moindre chose pour se moquer de la réalité. Je me sentais peu à peu devenir sa victime et succomber à cette passion dangereuse qui derrière des images limpides cherche toujours d’autres significations, un secret que même la nature a oublié, la vie dans un objet inanimé ou la raison dans des corps dépourvus d’âme et d’esprit.

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