Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis

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Une comédie mélancolique qui finit tant bien que mal en Corse-du-Sud, racontée «à trois voix», dépeignant une croisière sur le bateau «l'Arche de Noé» d'une compagnie des «animaux humains», saisis d'un désir frénétique de s'acoquiner avec le démon des vacances et de faire un pied de nez à la décence et au sérieux. Des rescapés d'un monde où les rêves n'ont plus cours. Des esclaves de l'ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.L'érotisme de l'autodestruction de joyeux insouciants, ignorant ce que les mafieux trament dans l'ombre… Un assassinat commis sur le no man's land, entre le rêve et la réalité… L'île de la Beauté et ses charmes paradisiaques qui, parfois, mènent à l'enfer…Un très beau roman, empli d'humanité au meilleur sens du terme. Des personnages vrais, qui vivent réellement, conscients de la mort, et qui nous parlent. À lire absolument.

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Prosper n’apparaissait toujours pas à l’horizon et nous étions tous deux désespérés qu’il soit absent, craignant fort de devoir passer en tête-à-tête le reste de la journée. Sans Prosper et sans ses rituels d’ordre nous nous sentions un peu mutilés, comme s’il manquait une tête à notre corps, et sur cette tête l’œil droit de Prosper, dont le regard perçait plus loin que nos deux paires d’yeux sains.

Petit Loup me présenta à la joyeuse confrérie non pas en tant qu’accoucheuse, mais en tant que doctoresse ès syphilis et sida, ce qui provoqua l’enthousiasme des autochtones.

«Est-il exact que la capitale est menacée d’une vraie épidémie de syphilis 2002? me demandèrent-ils. Le sida, on dit qu’on l’attrape si on se fait sodomiser. Nous, les Corses, on nous baisse le pantalon depuis belle lurette, d’abord les Toscans puis les Français, mais aucune trace de sida.»

Là, Napo, le patron de la paillote, le visage enluminé, trouva opportun d’intervenir:

«À l’aube des temps, expliqua-t-il, comme la Sardaigne, notre île était soudée à la Provence française. Depuis, nous nous éloignons peu à peu. Nous voilà à deux cents kilomètres de Nice. Si vous continuez à nous emmerder et si, de surcroît, l’un de vos préfets importe chez nous une maladie hexagonale, vous risquez fort de nous voir lever l’ancre avec nos cliques et nos claques.»

Le Capitaine Carcasse s’empressa d’interrompre le silence désagréable qui s’était installé.

«Est-il exact, demanda-t-il dans un sourire malicieux, que le sida ne se transmet pas uniquement par voie sexuelle, mais aussi par les larmes. Si c’est vrai, dans beaucoup de pays il risque de se transformer en pandémie.»

J’échangeai un regard avec ce vieux Don Juan, écumeur des mers, à côté de qui Petit Loup avait l’air d’un collégien, et je compris aussitôt pourquoi mon ex-amant m’avait fait toute cette scène au sujet de mon attitude indécente dans son rêve.

Bien qu’ayant déjà dépassé la soixantaine, le Capitaine savait encore se servir habilement de l’étincelle joyeuse et plutôt dangereuse nichée au fond de ses yeux bleu argent, qui me donnait de délicieux frissons dans le dos, comme à une midinette. Après m’avoir caressé d’un regard qui promettait beaucoup et n’engageait à rien, il baissa les paupières, comme il convenait à une putain mâle expérimentée, connaissant le prix que les femmes accordaient à la timidité des hommes. Je songeai que j’avais eu de la chance de ne pas l’avoir rencontré vingt ans plus tôt.

Autour de notre table, comme dans une ruche, grouillait une société bigarrée que Marie-Loup appelait «la confrérie des têtes fêlées»; on parlait avec excitation de la croisière du lendemain sur le bateau du Capitaine Carcasse.

Au point du jour, mise en route du moteur, s’il n'avait pas déjà éteint son gaz après avoir moisi durant une décennie au fond du port d’Ouf. Direction: une ferme d’oursins située dans une anse féerique près de la baie de Figari. Une journée entière de navigation, grande bouffe – fin de l’interdiction de la pêche aux oursins -, une nuit chez un certain Marco et retour des survivants sur cette même Arche de Noé , si tant est que cette dernière n’ait pas sombré sous le poids de ses marins pécheurs.

«Ah! les oursins, châtaignes de mer! s’extasiait le Capitaine Carcasse en renversant ses yeux bleus, les lèvres dans son verre de bière de châtaigne de terre. Les Grecs anciens les appelaient “œufs de serpent”. Cinq dents et cinq sexes… le nombre cinq, symbole des cinq sens et de l’harmonie! Cinq organes sexuels comestibles – il y a de quoi les envier!»

Admirative, je l’observai en cachette et songeai de nouveau que j’avais eu de la chance de ne pas l’avoir connu à vingt ans.

Le nom du bateau, «Arche de Noé», n’était nullement le fruit du hasard: c’était notre unique espoir de survivre au déluge de boissons qui menaçait de nous noyer. En outre, sur notre Arche, comme il se doit, on pourra trouver un spécimen de chaque espèce, une femme tigresse, une autre dinde, un homme renard, un autre coq ou âne, un membre du centre gauche, un militant du centre droit, un mouchard parisien, un mafioso varois ou italien, un Corse indépendantiste, et ainsi de suite de gauche à droite, dans le sens des aiguilles d’une montre.

Nous étions assis à l’ombre d’un grand arbre abritant du soleil une dizaine de nappes blanches, au bord de l’eau, à quelques mètres à peine de la jetée devant laquelle sommeillaient les canots. C’était le dernier coin d’Europe où on pouvait encore observer, de la paillote, des poissons nager dans la mer. Après avoir siroté un petit verre de cette liqueur de myrte qui servit à fêter mon arrivée, je commençai à me sentir chez moi dans ce patelin, comme si j’y étais née, et comme si je devais y laisser ma peau.

Parmi mes voisins, je ne connaissais qu’Inès, redevenue grosse, en pleine phase de boulimie, Alpha, évocatrice d’esprits, et l’imposant Willi le Long, qui bavait sur mon bras droit, le reniflant jusqu’au coude, afin de rendre jaloux Petit Loup. Son murmure humide sentait toujours les pastilles antibronchite.

«Si la dame enchanteresse… demain… largue…»

Petit Loup ne remarquait rien, car, telle une sangsue, il se collait à une petite rousse dont il aurait pu être le père, et sur laquelle il avait sans nul doute l’intention de tester les charmes de sa cinquième décennie. Entre deux gloussements, de leurs conciliabules je pus saisir les mots «la promesse de l’an dernier» et «trop tard, baby» en anglais. C’était suffisant pour comprendre que cet hiver quelqu’un avait devancé mon Casanova auprès de l’ex-pucelle.

Il me suffit d’une demi-heure à peine dans cette buvette paradisiaque pour conclure qu’ils étaient tous atteints de folie. Folie estivale, folie vacancière ou folie tout court? Des rescapés d’un monde où les rêves n’ont plus cours. Des esclaves de l’ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.

Le pire, dans cette histoire, était que je remarquais sur moi-même les premiers symptômes de cette maladie, de la même euphorie, comme si ma patiente, morte en couches l’année dernière, n’avait jamais hanté mes nuits.

C’est parce que la justice divine existe qu’enfin Prosper arriva.

V. Prosper. Un ordinateur ingrat.

En attendant quarante-deux minutes dans le port que les policiers, furieux après le dernier attentat à la voiture piégée, décident ce qu’ils allaient faire de Gertrude, ma conquête pragoise, un ennui mortel me fit relire trois fois de suite le contenu de ma carte d’identité et de mon permis de conduire. Grâce à quoi je pus rafraîchir quelques données me concernant, pâlies un peu dans ma mémoire.

Quelle honte de constater que ces informations meurent si facilement en nous, comme si la nature, se révoltant contre nos vérités établies, voulait nous protéger en nous envoyant au paradis des amibes amnésiques. Je décidai de résister par tous les moyens à la pression de cette nature despotique: ne pouvais-je me targuer d’être un vertébré supérieur!

Je m’appelais donc Prosper M. Breton, né le 25 juillet 1937 à Québec, d’un père français, Michel, et d’une mère québécoise, Odette Charles. Mes signes particuliers étaient une moustache et des accroche-cœurs roux, ainsi qu’un œil de verre, le gauche. J’étais docteur ès sciences et chercheur indépendant au C.N.R.S. À quarante-sept ans et onze semaines, j’avais toujours bon pied bon œil et ne souffrais que de quelques problèmes obsessionnels mineurs, rituels de lavage, de l’ordre et de la vérification. En somme, je souffrais de TOC, troubles obsessionnels compulsifs, qui pouvaient provenir d’une anomalie neurochimique dans l’échange de sérotonine au niveau de mes synapses.

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