Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis

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Une comédie mélancolique qui finit tant bien que mal en Corse-du-Sud, racontée «à trois voix», dépeignant une croisière sur le bateau «l'Arche de Noé» d'une compagnie des «animaux humains», saisis d'un désir frénétique de s'acoquiner avec le démon des vacances et de faire un pied de nez à la décence et au sérieux. Des rescapés d'un monde où les rêves n'ont plus cours. Des esclaves de l'ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.L'érotisme de l'autodestruction de joyeux insouciants, ignorant ce que les mafieux trament dans l'ombre… Un assassinat commis sur le no man's land, entre le rêve et la réalité… L'île de la Beauté et ses charmes paradisiaques qui, parfois, mènent à l'enfer…Un très beau roman, empli d'humanité au meilleur sens du terme. Des personnages vrais, qui vivent réellement, conscients de la mort, et qui nous parlent. À lire absolument.

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«J’aimerais savoir ce que signifie l’idiome “s’enfoncer jusqu’aux genoux dans le sang des autres”? demanda Prosper.

– Comme la nourriture est insipide sans sel, de la même manière, pour un vrai Corse, une vie dénuée de sang est sans saveur, lui expliqua le Capitaine Carcasse. Ce n’est qu’avec du sang jusqu’aux genoux que la vie devient sérieuse. D’où le fait que notre fier Napo, en manque d’une histoire de sang bien consistante, rabâche depuis deux semaines à ses clients les terribles péripéties de sa récente opération des hémorroïdes, sans omettre les détails les plus sanglants.

– C’est un peuple sérieux…» murmura Prosper, ravi, au-dessus de son bloc-notes.

Son commentaire déclencha les rires parmi les auditeurs, alors que Napo, furieux, se retrouvait devant notre table, une carafe d’eau-de-vie de châtaignes sur son plateau.

«Vous boirez ça, frérot québécois, toi et ta copine!» tonna-t-il, jetant devant Prosper et Gertrude la bouteille et deux verres pleins de glaçons.

Nous le regardâmes avec admiration, non pas tant pour son comportement guerrier que pour la glace qu’il avait réussi à tirer de la glacière en panne de la paillote. Gertrude, évidemment, ne bougea pas d’un pouce, adressant à Napo son éternel sourire mi-stupide, mi-moqueur. Quant à Prosper, nul besoin de le forcer à exécuter cet ordre. Il essuya avec soin le bord de la carafe et d’un trait vida la moitié de son contenu, ce qui enthousiasma Napo.

«Bravo, mon petit Québécois! cria notre valeureux serveur. Bénie soit la mère qui t’a mis au monde!»

Prosper cligna timidement de son œil sain, peu habitué à être considéré comme un héros pour un geste qui, sous d’autres latitudes, aurait provoqué l’effroi des spectateurs.

À l’autre bout de la table, le fiancé russe d’Inès, Boris, se mit soudain à s’agiter, et leva son verre.

«Je propose de boire à l’amitié, gazouilla-t-il.

– De quelle amitié s’agit-il? demanda sèchement Willi.

– L’amitié entre les peuples libres!» dit Boris, euphorique.

Autour de la table, un silence gênant s'installa. À l’heure d’une guerre à la frontière russe, personne n’osait saisir son verre pour prendre part à ce toast. Prosper lécha de nouveau son crayon et se tourna vers Inès en fronçant ses lèvres violacées.

«Je veux savoir si ton fiancé est un Russe blanc ou rouge?

– Bien sûr qu’il est blanc, s’écria Inès, sinon, il ne serait pas avec moi!

– Doucement, chère, s’immisça Willi le Long en souriant. En réalité, je dirais que les Russes blancs n’existent plus. Moi, je n’en connais que des rouges ou des roses, plus ou moins mafiosi.»

Inès, anorexique quand elle n’était pas aimée, boulimique, quand elle l’était trop, s’enflamma, haletant:

«Bobo mafieux! Bobo est blanc comme neige, blanc comme un cachet d’aspirine, blanc comme un pied de lavabo!»

Spécialiste en psychanalyse, elle traita Willi de victime typique du «syndrome russophobe», et lui proposa quelques séances gratuites sur son divan en cuir. Willi le Long, autrement facilement corruptible, cette fois-ci ne se laissa pas faire. Il la remercia poliment pour le divan en cuir, affirmant qu’une chaise de buvette lui convenait parfaitement, et resta sur ses positions: les Russes d’aujourd’hui sont soit rouges, soit roses, la plupart mafiosi, qui bientôt plumeront les pigeons occidentaux.

«C’est facile pour vous, la gauche caviar, dit-il, de blanchir les Russes comme des draps. Chez les misérables petits voisins des Russes, les choses sont différentes. Chez les Tchétchènes, même un blanc d’œuf rougirait de la vieille amitié russe.»

Le sang monta à la tête de la grosse Inès, et la dispute se serait sans doute très mal terminée si Prosper n’avait eu l’idée d’aller chercher César dans la voiture, et de le poser au beau milieu des verres vides sur notre table.

«Voyons voir, marmonna-t-il, ce qu’un cerveau japonais et impartial dirait au sujet de l’amitié entre les peuples, et cela malgré quelques souvenirs de la guerre russo-japonaise du début du siècle dernier…»

La poitrine d’Inès menaçait toujours de déchirer le haut de son maillot de bain, et Boris clignait de plus en plus de ses petits yeux d’oiseau, quand Prosper, d’un geste solennel, alluma son portable et se mit à tapoter, nourrissant sa machine de données tirées de son calepin. À la vue de l’écran gris et spectral de César, qui avalait des phrases blanches, nous nous tûmes tous, tels des enfants dans un théâtre de marionnettes, attendant que le rideau se lève sur la scène, pour accéder, de l’autre côté, au monde mystérieux où devait se cacher la vérité rouge, rose ou brune.

«Amitié entre les peuples… tapait Prosper. Blanc d’œuf rosâtre tchétchène… Les syndromes russophile et russophobe… S’enfoncer jusqu’aux genoux dans le sang des autres…»

Doux Jésus, me dis-je, nous vieillirons et nous mourrons de vieillesse, mais nous ne mûrirons jamais, et nos âmes resteront toujours innocentes, comme elles l’étaient au départ de ce court chemin que nous avons parcouru si rapidement. À la dérobée, je regardais les cernes sous leurs yeux, leurs nuques dégarnies et leurs cous fripés, les taches de son sur leurs mains et les varices sur leurs cuisses, les pavillons des oreilles desséchés et les dents déchaussées autour de leurs racines ramollies, toute cette misère d’une vieillesse imminente.

Est-il possible que la locataire de ces corps flétris soit quand même immortelle? me demandais-je, saisissant que ce que j’appelais âme n’était rien d’autre que l’enfant que nous fûmes tous jadis, flammèche miraculeuse allumée par hasard dans une nuit immense. Cet enfant ne retournait à sa source que pendant son sommeil et ses vacances, fuyant les cruelles responsabilités de l’âge mûr, enfant que nous redevînmes tous dans le jardin féerique de la paillote de Napo, d’où, à travers un verre embué, tout coucher de soleil s’observait comme la mort de la planète.

Pendant que, avec tant de ferveur, je me préoccupais de notre âme corrompue en vacances, Prosper avait gavé César comme une oie, au point que le portable commença à éructer. Apparemment, il digérait difficilement le contenu du calepin. D’un air grave, Prosper annonça que César était prêt à répondre à toutes les questions concernant le différend de tout à l’heure, et les questions idiotes se mirent à pleuvoir.

«À part les Russes rouges, en existent-il toujours des blancs, ou bien sont-ils tous devenus roses?… Si on accouplait un mafioso russe rouge-blanc avec une mafieuse française au sang bleu, est-ce qu’on obtiendrait un drapeau tricolore?…»

Malgré la niaiserie des questions posées, Prosper était au septième ciel en raison du succès de César. Pour contenter tout le monde en même temps, il se jeta sur la programmation des questions, passant outre à leur absurdité, et au bout de quelques minutes à peine le portable lâcha un cri effrayant tel un babouin enragé auquel on aurait enfoncé des braises dans le derrière. Sur l’écran apparut une inscription en russe, suivie de trois points d’exclamation, preuve que les mafieux ex-soviétiques s’étaient déjà grandement infiltrés dans la fine fleur de l’informatique mondiale.

La phrase fut accompagnée d’une voix d’outre-tombe, à la fois féminine et masculine.

La réponse disait:

«Césaroff foutroff tovarichtchi!!!»

Le maître de César était encore plus abasourdi que les autres. De stupéfaction, tout comme dans mon rêve, il extirpa son œil de verre de son orbite gauche, à la manière dont un savant distrait aurait retiré son monocle, et l’essuya avec son mouchoir.

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