Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis

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Une comédie mélancolique qui finit tant bien que mal en Corse-du-Sud, racontée «à trois voix», dépeignant une croisière sur le bateau «l'Arche de Noé» d'une compagnie des «animaux humains», saisis d'un désir frénétique de s'acoquiner avec le démon des vacances et de faire un pied de nez à la décence et au sérieux. Des rescapés d'un monde où les rêves n'ont plus cours. Des esclaves de l'ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.L'érotisme de l'autodestruction de joyeux insouciants, ignorant ce que les mafieux trament dans l'ombre… Un assassinat commis sur le no man's land, entre le rêve et la réalité… L'île de la Beauté et ses charmes paradisiaques qui, parfois, mènent à l'enfer…Un très beau roman, empli d'humanité au meilleur sens du terme. Des personnages vrais, qui vivent réellement, conscients de la mort, et qui nous parlent. À lire absolument.

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«C’est la confrérie des baisemouchistes!» s’exclama-t-il.

Au bout de seulement trois minutes, il fut clair pour moi que je me trouvais en présence d’individus en pleine euphorie, proches d’un véritable dérèglement de l’esprit.

VI. Petit Loup. Le sang corse.

La voilà enfin dans mon paradis.

En cachette, je caressais du regard le lourd chignon qui menaçait de casser le profil fragile de mon camée, de ma petite chérie de cendres. Cependant, vu l’état dans lequel je me trouvais, je ne pouvais jouir suffisamment de la présence de Sandrine à Ouf. J’étais encore sous le coup de ce cauchemar joyeux, mes propres funérailles à la sortie de la crique, mais malgré tout, la vérité me sautait aux yeux.

Aussi longtemps que je vivrai – comme la majorité de ceux qui meurent une fois en rêve -, jamais je ne pourrai me débarrasser de cette image. Elle me soufflait de vivre autrement à l’avenir et de profiter du reste de mon existence pour me préparer avec soin à ce qui lui succédera, une longue mort qui m’enrobera entièrement, comme la chair d’un fruit enveloppe son petit noyau amer.

Depuis plus de quarante ans, je retournais dans ma bouche cette amande, et la tentation de la recracher me prenait de plus en plus souvent. C’est là que reposait probablement le secret de toute la sagesse que l’on pouvait acquérir ici-bas: une vie valable n’était peut-être rien d’autre qu’une bonne préparation à sa perte.

Le chignon de Sandrine, dans le jardin de la paillote, ne m’apportait qu’un serrement au cœur. Elle ressemblait toujours à un camée taillé dans l’ivoire, même dans ce scintillement de l’air brûlant, mais son profil avait déjà perdu beaucoup de son tranchant d’autrefois. Pour la première fois, je l’observais avec les yeux d’un étranger, et je remarquai dans son œil une étincelle malveillante, teintée de cette même compassion que je ressentais moi aussi et qui ne pardonnait rien.

En me remémorant les tombes de Michel, Claude et Dominique, la mort me paraissait plus souveraine que jamais sur cette île. Sandrine et moi mourions l’un dans l’autre de façon si vertigineuse que, sans le vouloir, je me mis à chercher du regard le fossoyeur du village. Nous et notre dépouille d’amour étions en effet les héros idéaux de ce livre significatif que je n’écrirai vraisemblablement jamais: La Mort , sa vie, son œ uvre .

Qui sait comment se seraient terminées ces réflexions macabres où je m’embrouillais de plus en plus, si un crissement de roues devant Chez Napo ne nous avait pas fait accourir, Sandrine et moi, comme piqués par un frelon. De la ferraille en pleine décomposition! Ce ne pouvait être que la vieille rosse mécanique de Prosper, que notre bonne étoile nous avait envoyé au moment où mon Éden commençait à ressembler sérieusement à une morgue.

Par-dessus la capote repliée, nous arrachâmes notre ami de son épave, dont la portière était bloquée. Nous l’étreignîmes et l’embrassâmes; ce n’est qu’alors que nous remarquâmes sa compagne de voyage qui, assise sur le siège du passager, restait penchée sur la carte routière.

«Prosper! s’écria Sandrine. Tu devrais avoir honte! Comment as-tu pu oublier de nous présenter ton amie?»

Elle se précipita vers l’auto pour réparer notre goujaterie et faire sortir la timide copine de Prosper. Un instant plus tard, on entendit un tel cri que toute la buvette se pétrifia, avant d’éclater d’un rire tonitruant. La créature restée dans la voiture, sous un chapeau de soleil et dans une robe échancrée sur une superbe cuisse droite, n’était rien d’autre qu’un mannequin de mode qui nous dévisageait avec un sourire mi-stupide, mi-moqueur.

«C’est Gertrude, nous expliqua Prosper avec simplicité, ma compagne, elle est d’origine tchèque.»

À ce moment-là, même le farceur le plus hardi d’entre nous se tut, comprenant qu’il se trouvait en contact direct avec la folie pure, celle qui dépassait tout ce que nous avions entrepris jusqu’alors pour échapper au sérieux. Le silence dura longtemps, et nous nous serions probablement tus ainsi jusqu’à la fin des vacances, donc une semaine entière, si Willi le Long ne s’était pas ressaisi, baisant la main de la belle inconnue.

«Heureuse arrivée à Ouf!» s’exclama-t-il en agitant sa casquette.

Cela dégela l’atmosphère, tous les autres suivirent son exemple, qui en l’embrassant, qui en la caressant. Pour lui souhaiter la bienvenue, le Capitaine Carcasse alla le plus loin, retroussant la robe de Gertrude jusqu’à son splendide slip de soie orné de dentelles. Je remarquai que cela déplut à Prosper, qui s’empressa de nettoyer la cuisse du mannequin avec un tampon de gaze imbibé d’alcool.

Les dessous luxueux de Gertrude assombrirent le visage des femmes, mais cela fut vite oublié, dès que Prosper apporta sa poupée séduisante à notre table et la fit asseoir à la place d’honneur, lui commandant une vodka-Schweppes.

Napo de Carbini, dont le métier était restaurateur corse, et que nous avons apprivoisé peu à peu à grand renfort de belles paroles et de consommations immodérées, refusa catégoriquement de servir une poupée.

«Pourquoi, monsieur, je vous prie? demanda Prosper, qui aspirait toujours à des vérités précises et détaillées.

– Il y a au moins trente-six raisons, lui répliqua en corse le fier homonyme de Bonaparte, se servant du Capitaine Carcasse comme interprète.

– Quelles sont ces raisons? s’enquit Prosper avec un vif intérêt.

– La première, c’est que vos amis assoiffés ont épuisé tout mon stock de vodka! dit Napo d’un ton tranchant.

– J’aimerais aussi connaître la trente-sixième raison», le pria Prosper courtoisement.

Là-dessus, Napo lui confia cette dernière raison d’une voix si grave que le visage de son interprète pâlit.

«Un Corse du clan des Carbini n’est pas né pour servir, mais pour être servi! déclara Napo en grinçant des dents, tandis que son menton se mettait à trembloter, signe de fort mauvais augure. Il tordit sa serviette de serveur dans un geste si sanguinaire qu’il en égoutta un peu de bouillabaisse de la veille. Un Corse du clan des Carbini, poursuivit Napo d’une voix caverneuse, s’enfoncera jusqu’aux genoux dans le sang des autres plutôt que de subir l’humiliation de servir une poupée!»

Nous rentrâmes tous la tête dans nos épaules, attendant l’explosion. Par bonheur, elle n’eut pas lieu. En dépit de sa colère, Napo avait reconnu l’accent de la Belle Province de Prosper.

«Monsieur le Québécois boira ce que je lui servirai!» tonna-t-il en français et il se précipita vers le comptoir.

Le Capitaine Carcasse s’empressa d’expliquer à Prosper cette fierté corse que ce dernier ignorait. Notre frère québécois demanda au Capitaine la permission de noter ces informations précieuses, ce que ce dernier accepta d’un cœur magnanime. Prosper sortit son calepin et lécha un crayon violet.

Montagnards plutôt qu’habitants du littoral, au dire du Capitaine Carcasse, en manque de fruits terrestres au fil des siècles, les Corses s’étaient habitués à cultiver la fierté. On vivait difficilement d’orgueil, mais, en revanche, on en mourait très facilement. Plus fiers qu’eux, d’après ce qu’ils affirmaient, ne pouvaient être que les ressortissants d’autres clans insulaires, ce qui occasionnait une séparation définitive de nombreuses têtes orgueilleuses de leur corps corse.

J’observais Prosper qui notait chaque parole du Capitaine, avec l’intention d’en nourrir César. Je me demandais ce que l’ordinateur allait nous cracher après un tel repas.

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