Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis

Здесь есть возможность читать онлайн «Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Enfer d’un paradis: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Enfer d’un paradis»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Une comédie mélancolique qui finit tant bien que mal en Corse-du-Sud, racontée «à trois voix», dépeignant une croisière sur le bateau «l'Arche de Noé» d'une compagnie des «animaux humains», saisis d'un désir frénétique de s'acoquiner avec le démon des vacances et de faire un pied de nez à la décence et au sérieux. Des rescapés d'un monde où les rêves n'ont plus cours. Des esclaves de l'ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.L'érotisme de l'autodestruction de joyeux insouciants, ignorant ce que les mafieux trament dans l'ombre… Un assassinat commis sur le no man's land, entre le rêve et la réalité… L'île de la Beauté et ses charmes paradisiaques qui, parfois, mènent à l'enfer…Un très beau roman, empli d'humanité au meilleur sens du terme. Des personnages vrais, qui vivent réellement, conscients de la mort, et qui nous parlent. À lire absolument.

Enfer d’un paradis — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Enfer d’un paradis», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Le lendemain, jour de mon anniversaire, il apparut avec la fameuse laisse et, comme s’il s’agissait de la chose la plus naturelle du monde, il me proposa d’aller promener le vieux Libertin.

«Ce tapis, là? demandai-je d’une voix cassée.

– Pourquoi pas? Madame Pauchet du quatrième promène son Hector tous les jours que Dieu a faits.

– Mais Hector est un chien! me récriai-je.

– Et alors? répliqua-t-il, inflexible, attachant le collier aux franges du tapis de tante Germaine. Chacun promène ce qu’il peut. Si madame Pauchet n’a pas la moindre honte de son cabot bigle et baveux, pourquoi aurions-nous honte de notre Libertin au sang pur persan!»

Pendant que j’hésitais entre faire venir le SAMU et attendre que lui passe cette crise de démence, Petit Loup roula le tapis et me traîna jusqu’à l’ascenseur. Quand je repris mes esprits, nous étions déjà dehors, dans une allée verdoyante, au milieu de l’avenue de Saxe. Le soleil rasant hivernal m’éblouit et m’étourdit davantage, tandis que Petit Loup me faisait asseoir sur un banc et étendait le tapis à nos pieds.

«J’espère qu’on ne rencontrera pas des voisins», murmurai-je, pendant qu’il allumait ma cigarette.

À ce moment précis, comme si on lui avait donné rendez-vous, apparut madame Pauchet et, voyant la laisse de Libertin, elle faillit lâcher celle d’Hector.

«Belle journée, madame, bredouillai-je.

– Belle journée, mademoiselle, bredouilla madame Pauchet.

– C’est Libertin», lui expliqua Petit Loup.

Hector renifla Libertin.

«Sois gentil avec Hector, dit Petit Loup à Libertin.

– Manière originale d’aérer un tapis, dit madame Pauchet.

– Nous ne l’aérons pas, madame, la corrigea Petit Loup. Nous le promenons tout simplement, comme vous votre charmant petit Hector.»

Ahurie, madame Pauchet faillit s’étrangler.

«Vous promenez un tapis?

– Pourquoi pas? répondit Petit Loup d’un air innocent. Dans le pays de ma mère, la coutume veut que l’on promène les vrais tapis persans au moins une fois par mois, sinon ils risquent de devenir enragés comme des chiens afghans privés de promenade. Et, ceci dit, madame, chacun promène ce qu’il peut.»

Madame Pauchet interpréta ses derniers mots comme une pique adressée à son Hector, louche et baveux, qui était en train d’essayer de se soulager, sans savoir s’il fallait lever la patte gauche ou la droite.

«Ne me dites pas que vous avez sorti ce tapis pour qu’il fasse ses petits besoins! plaisanta madame Pauchet en fronçant les lèvres autour de son dentier.

– Notre Libertin ne pisse pas n’importe où comme certains, lui rétorqua sèchement Petit Loup, comme certains qui ne savent même pas s’ils doivent choisir la droite ou la gauche.»

Là-dessus, vexée à mort, madame Pauchet se hâta de nous quitter sans même nous saluer. Quant à moi, je pouvais une fois de plus compter une voisine de moins à qui emprunter une tasse de sucre.

J’essayai d’imaginer cet éternel adolescent tel qu’il était, il y a dix ans, sur les plages désertes des alentours de Deauville. Juste au moment où je ressuscitais le corps gracile de ce jeune homme bravant la fureur de la mer, sur mon visage tomba une ombre qui m’obligea à ouvrir les yeux.

Il se tenait à deux pas de moi, un peu penché à droite, du côté de sa jambe plus courte, comme traînant un invisible fardeau, comme si, depuis notre séparation à Paris, il avait horriblement vieilli. Si je souffrais parfois dans mon sommeil d’apnées nocturnes qui me menaçaient d’étouffement, sa vie en état de veille était une véritable plongée en apnée, une descente de plus en plus périlleuse vers des abysses marins où lui seul savait quel trésor se cachait. En croisant son regard trouble avec le mien, il remua les lèvres sans prononcer une seule parole intelligible.

«Seigneur, chuchotai-je. Tu ressembles à la photo de ton défunt grand-père…»

Il poussa un soupir et s’affala dans un fauteuil. La bouche entrouverte, il happa péniblement quelques bouffées d’air comme s’il s’était enfui de son propre enterrement.

«J’ai rêvé que je rendais l’âme, gargouilla-t-il enfin.

– Encore ces rêves à répétition, dis-je. Prosper prétend que cette sorte de cauchemars rappelle immanquablement les symptômes de la schizophrénie. C’est l’apanage de ton enfance, associé à des troubles anxieux.

– J’ai rêvé qu’on m’inhumait», gémit-il.

Après les découvertes que je venais de faire dans sa poubelle, je n’éprouvai aucune envie de m’attendrir.

«Tu mérites de crever, fis-je aimablement.

– Ceux qui meurent en rêve vivent longtemps, dit-il en allumant une cigarette.

– J’espère qui tu seras l’exception qui confirme la règle, lui lançai-je, surtout si tu continues à fumer après ta congestion pulmonaire.»

Il fut pris soudain d’une quinte de toux, sans doute nerveuse, mais ne retira pas la cigarette de sa bouche.

«Tu es une vraie petite garce! lâcha-il dès qu’il eut retrouvé son souffle, profitant de ma stupeur pour s’emparer de mon verre de whisky. Comment peux-tu te conduire ainsi, espèce de sale garce!»

Le souvenir de l’aiguilleur du ciel me fit l’effet d’une douche froide.

«Mais de quoi parles-tu? bégayai-je.

– Il est question de ton attitude indécente lors de mon enterrement! s’écria-t-il, furieux, et il vida mon verre d’un seul trait. Dix minutes à peine après qu’on eut déversé mes cendres dans la mer, tu t’es acoquinée avec le Capitaine Carcasse! Au vu de tout le monde, au beau milieu du pont de commandement, tu lui as permis de te tripoter! Je parie qu’ensuite vous êtes allés dans sa cabine!

– Doux Jésus, fis-je, il est devenu complètement fou.

– Effectivement, ce n’est pas trop grave d’être mort, dit Petit Loup avec un sourire énigmatique. La mort n’est pas plus sérieuse que ce qui se passe ici-bas.»

Ce fut à mon tour d’exploser:

«Je vois qu’ici-bas tu ne t’es pas ennuyé!»

Il me raconta tous les détails de ses fiançailles tumultueuses avec sa «divinité estivale bicéphale», comme il appelait cette amourette de trois jours avec deux jeunes lesbiennes belges, se rengorgeant tel un paon de ne pas avoir perdu la main au seuil de sa cinquième décennie, durant son bref séjour dans le paradis de la polygamie.

Une femme d’honneur lui aurait brûlé la cervelle, mais ce vaurien avait une chance de cocu: je n’étais pas une femme d’honneur et, d’ailleurs, je n’avais aucune arme à feu. Il resta donc en vie, mais avec la charmante perspective de vivre une vieillesse pitoyable à mes côtés, condamné à ce que je le voie un jour, avec le soin dont il était coutumier, enlever sa perruque et son appareil auditif, pour les poser sur la table de nuit, auprès de sa prothèse dentaire.

Bien entendu, je lui rendis la monnaie de sa pièce. Je le mis au fait de toutes les péripéties de mon séjour avec Bruno en Asie Mineure. Brillamment, nous déchargeâmes notre cœur dans une confession mutuelle, et nous rendîmes réciproquement aussi malheureux qu’il était en notre pouvoir.

L’image d’un Bruno dévêtu séduisant le Turc de la loge fit rire Marie-Loup à se décrocher la mâchoire. Nous rîmes au-delà de toute mesure, dans la peur de nous taire et de nous retrouver sous la sinistre cloche du silence qui pendait au-dessus de nos têtes telle l’épée de Damoclès.

Il m’aida à déballer mes bagages dans la chambre d’ami, au fond de la maison, qui donnait sur une autre cour étouffant sous la vigne vierge. Il attendit sans broncher que j’aie fini de me doucher et de me changer pour que, finalement, nous nous précipitions dans le jardin de la paillote «Chez Napo», où nous attendait le rituel solennel d’admission d’une nouvelle sujette de la République baisemouchiste.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Enfer d’un paradis»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Enfer d’un paradis» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Enfer d’un paradis»

Обсуждение, отзывы о книге «Enfer d’un paradis» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x