Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis

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Une comédie mélancolique qui finit tant bien que mal en Corse-du-Sud, racontée «à trois voix», dépeignant une croisière sur le bateau «l'Arche de Noé» d'une compagnie des «animaux humains», saisis d'un désir frénétique de s'acoquiner avec le démon des vacances et de faire un pied de nez à la décence et au sérieux. Des rescapés d'un monde où les rêves n'ont plus cours. Des esclaves de l'ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.L'érotisme de l'autodestruction de joyeux insouciants, ignorant ce que les mafieux trament dans l'ombre… Un assassinat commis sur le no man's land, entre le rêve et la réalité… L'île de la Beauté et ses charmes paradisiaques qui, parfois, mènent à l'enfer…Un très beau roman, empli d'humanité au meilleur sens du terme. Des personnages vrais, qui vivent réellement, conscients de la mort, et qui nous parlent. À lire absolument.

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Sitôt que nous eûmes quitté la baie, le Capitaine Carcasse renifla le vent du sud en connaisseur et déclara qu’aucun danger de tempête ne nous menaçait plus.

L’orage commença exactement une demi-heure plus tard.

En un tour de main, la douceur matinale de la mer se transforma en fureur. Nous n’eûmes même pas le temps de nous abriter des trombes d’eau et des rafales de vent qui se mirent à jouer avec l’ Arche de Noé comme avec une coque de noix. Il était trop tard pour faire marche arrière, vers la crique de Marco, et impossible de nous réfugier au bord d’un des îlots inhabités. Tout ce que nous pouvions faire était de s’adresser chacun à son propre saint, en attendant le panache noir de la tourmente qui arrivait de Sardaigne à la vitesse d’un cheval au galop.

À regret, je constatai que je n’avais pas de saint à prier et que, de toute mon existence, je n’avais rien trouvé que j’aurais pu considérer comme digne de vénération, hormis l’espoir de connaître une mort douce au terme d’une vie jetée par les fenêtres.

Certains juraient, d’autres pleuraient quand l’immense fouet noir nous cingla. À cet instant, je me trouvais devant la cabine et ce coup sauvage nous fit basculer, moi et la planche à laquelle je m’étais agrippé, dans les entrailles du bateau. Au cours de cette chute, je heurtai de la tête un banc, en retirant une blessure à la nuque, plus profonde encore que celle que j’avais infligée au pauvre Ignace. Je ne doutai pas qu’il s’agît là du bras de la justice divine punissant le meurtrier d’une même fin, bien méritée.

«Et… si l’assassinat dans la forêt d’Ouf n’était qu’un cauchemar?» me demandai-je.

Je décidai de ne plus me casser la tête avec ces sottises, elle l’était déjà suffisamment, une véritable coquille d’œuf. Je connaissais et me rappelais parfaitement cet état qui avait précédé mes obsèques joyeuses à Ouf, un état de béatitude silencieuse pendant que l’on plane dans les airs, invisible pour les yeux des mortels, en contemplant son écorce abandonnée. On n’est relié à son corps que par une simple cordelette argentée qui disparaît graduellement, tandis que l’on prend congé des images terrestres, qu’on se rapproche d’un passé inassouvi, inguérissable, inconsolable, de la piste de décollage de papa.

Autour de votre corps agonisant s’élève tout un tohu-bohu inutile, un comportement qui ne convient guère à des gens mûrs et bien élevés, des cris et des lamentations de femmes, ainsi que des jurons d’hommes effrayés ayant survécu à la tempête, et ayant eu la terreur de découvrir leur ami sous la table de la salle à manger en train d’exhaler son âme.

Je les observais en souriant. Je ne leur enviais qu’une seule chose: l’image des ruelles d’Ouf lavées par l’orage, propres comme un sou neuf. Je me demandais s’ils allaient trouver mon testament, glissé dans mon dictionnaire français-corse, dans mon sac de voyage, s’ils allaient s’y conformer et exécuter mes dernières volontés: déverser mes cendres dans la mer, au pied du phare, à l’entrée de mon Éden, ou les disperser dans un bosquet de sapins, au Praz-de-Lys, mon second paradis sur terre.

Ma béatitude n’était troublée que par l’image d’Ignace, dont les prédateurs souterrains devaient sucer les graisses, en diffusant dans l’atmosphère leurs cinq mètres cubes de gaz. Devant ce spectacle macabre, je soupirai amèrement dans ma forme astrale, car même un regard jeté du haut de mon observatoire ne m’apportait pas de réponse à la question de savoir si le meurtre de mon camarade de régiment s’était déroulé en rêve ou bien en état de veille. J’en conclus qu’il était indispensable de m’éveiller pour creuser l’entrée de cette grotte, à moins que les neveux d’Ignace, des tueurs en maraude, ne m’attendent déjà dans le port avec leur mini-Kalachnikov.

Hélas! mon paradis d’Ouf pouvait se targuer d’avoir gagné un chemin de traverse menant à l’enfer où j’avais enfoui Ignace, à moins que ce pauvre diable ne fût pas un abject imposteur ou le fruit de mon imagination. Car toute ma vie, je l’ai vécue dans l’imaginaire, dans de faux voyages, amours et amitiés, voire même dans mon futur métier d’écrivain, auteur du mémorable titre La Mort, sa vie, son œuvre . Parfois, je me demandais si je ne m’étais pas forgé moi-même de toutes pièces. Faute de pouvoir vivre ma vie comme je l’imaginais, j’étais censé la rêver. J’avais même imaginé ma propre mort, preuve que j’étais en mesure à présent de regagner mon écorce humaine, si celle-ci n’était pas déjà tombée dans les griffes des mafieux…

Une grande confusion se mit à régner dans ma tête, car tout cela me semblait possible dans un monde impossible.

Par bonheur, ma tête ne me servait plus à rien.

Tel un cerf-volant, je les suivis attaché à ma jolie cordelette argentée, pendant qu’ils avançaient vers le fond de la crique d’Ouf et que Sandrine fouillait avec fièvre ma sacoche à la recherche de ma carte d’assurance tous risques.

Le petit port désert me fit une belle surprise. C’était peut-être la preuve que le diabolique Ignace n’avait jamais existé, qu’il était un mythomane ou bien que les assassins à gages avaient fait un saut à la paillote de Napo pour se rafraîchir. La deuxième chose agréable fut la découverte de mon testament, glissé dans mon dictionnaire, à la page cent soixante-deux, juste entre les mots mélancolie et méli-mélo , que la psychanalyste Inès, les larmes aux yeux, interpréta comme étant un symbole, «triste jubilation d’une âme qui fuyait son mal du nouveau millénaire, son incapacité de vivre au présent, pour trouver un refuge dans l’érotisme de l’autodestruction». Enfin, je vécus – si l’on peut vivre dans l’autre monde – une troisième chose agréable: le décollage de l’avion sanitaire de l’aéroport de Figari, à peine trois heures après l’appel téléphonique que Sandrine avait passé à la société d’assurance de la buvette de Napo.

Après m’avoir chargé dans l’avion, les médecins célestes aidèrent Sandrine et Prosper à se tasser sur un siège libre, au chevet du brancard. Exténués d’agitations, brisés par le chagrin, ils dormaient debout.

Pendant le décollage, mon cœur se serra – j’avais toujours eu peur de l’avion – quoique j’aie su qu’à l’avenir j’avais peu de choses à perdre. En effet, à l’aéroport, Prosper me retira doucement du doigt sa bague afin de la frotter avec de l’alcool et l’enfiler plus tendrement encore au long index du Corse aux accroche-cœurs roux. Ça ne faisait pas l’ombre d’un doute: la vie continuerait, même sans moi, jusqu’à ce que nous nous retrouvions dans une grande maison, autour d’un feu noir, pour nous raconter nos aventures terrestres.

Je souris à tout cela, en attendant que je me réveille.

XVII. Sandrine. Le rêve, petit frère de la mort.

Si quelqu’un me l’avait raconté, je n’aurais jamais tenu pour vrai cette histoire à dormir debout: deux rêves simultanés, parallèles, identiques, le mien et celui de Prosper. En lui relatant le début de ce songe, haletante et terrifiée, je l’avais vu et entendu reprendre le fil de mon témoignage et le terminer.

«Le rêve, petit frère de la mort, me dit-il, ouvre des portes secrètes que la raison n’arrive pas à atteindre.»

Vidés, épuisés, nous étions sur le point de succomber au sommeil. Avions-nous rêvé de sa mort pour de bon ou, plutôt, rêvions-nous d’être en train de rêver? Parfois, Petit Loup, ce mousquetaire du songe, rêvait qu’il mourait, prétendant que ceux qui mouraient en rêve vivaient longtemps. Pourquoi diable ne pourrions-nous faire le même rêve, nous aussi?

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