Vouk Voutcho - Enfer d’un paradis

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Une comédie mélancolique qui finit tant bien que mal en Corse-du-Sud, racontée «à trois voix», dépeignant une croisière sur le bateau «l'Arche de Noé» d'une compagnie des «animaux humains», saisis d'un désir frénétique de s'acoquiner avec le démon des vacances et de faire un pied de nez à la décence et au sérieux. Des rescapés d'un monde où les rêves n'ont plus cours. Des esclaves de l'ordre social, miraculeusement délivrés de leur joug pour une petite quinzaine, cette nouvelle liberté leur montant à la tête et ébranlant leur terne routine quotidienne.L'érotisme de l'autodestruction de joyeux insouciants, ignorant ce que les mafieux trament dans l'ombre… Un assassinat commis sur le no man's land, entre le rêve et la réalité… L'île de la Beauté et ses charmes paradisiaques qui, parfois, mènent à l'enfer…Un très beau roman, empli d'humanité au meilleur sens du terme. Des personnages vrais, qui vivent réellement, conscients de la mort, et qui nous parlent. À lire absolument.

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Marco habilla Diuma à l’aide de peintures à l’huile qu’il déposa sur sa peau nue avec la promptitude et l’adresse d’un vrai virtuose. Diuma avait l’air d’une toute jeune fille transportée au septième ciel, comme si dans son sang s’éveillait le souvenir lointain de rites semblables, que ses ancêtres devaient exécuter lors des mariages, baptêmes ou fêtes des moissons. Cependant, le côté comique de cette œuvre de Marco ne résidait pas tant dans la coloration de la peau que dans l’habit que l’astucieux bouffon avait choisi.

C’était un véritable costume de marin pour enfants du début du vingtième siècle, que les mamans toutes fières mettaient à leurs garçonnets pour les promener sur les plages de Deauville ou de Constance: petites chaussures noires laquées à grande boucle argentée d’où montaient, le long des chevilles, des chaussettes d’un blanc éclatant, culotte bleue de roi, plastron sur la poitrine et larges bretelles des deux côtés d’une cravate bleu-blanc-rouge.

Notre bande enthousiaste riait aux larmes pendant que Marco, en quelques coups de pinceau habiles, couvrait de peinture le mont de la Vénus, tandis que celle-ci, ravie, embrassait le sommet de sa tête dégarnie.

«Il ne lui manque qu’une gouvernante avec une ombrelle pour une promenade sur la plage! s’exclama Willi le Long, sa voix l’emportant sur celle des autres.

– Je veux bien être la gouvernante, se proposa Inès et, à l’étonnement général, elle tira de quelque part une ombrelle des années vingt du siècle dernier.

– Écartez-vous de mon chef-d’œuvre! trompeta Marco sous sa barbe de père Noël. Si quelqu’un a le droit de l’emmener se balader à travers le hameau, c’est bien le tailleur pour dames!

– Quel tailleur pour dames? s’étonna Inès.

– Je suis le tailleur pour dames!» se rengorgea Marco le Corse, dont c’était le trente-sixième métier après celui de poète et enseignant, d’entrepreneur et peintre en bâtiment, de plâtrier, cimentier, menuisier, serrurier et maçon, jusqu’à celui de bâtisseur de sa maison-ruche destinée à des abeilles géantes.

Dix minutes plus tard, nous sortîmes Diuma et nous dirigeâmes vers une ferme d’élevage d’oursins où Marco, en ce premier jour de septembre, avait organisé un festin copieux.

Prenant de grands airs, Diuma marchait en tête de cette procession clownesque, bras dessus, bras dessous avec son tailleur pour dames particulier, qui, pour l’occasion, avait revêtu le haut d’un habit à queue noir, râpé jusqu’à la corde, et s’était coiffé d’un haut-de-forme ayant appartenu à son grand-père et dont les rats avaient rongé les bords. Marco s’était pourvu aussi d’un petit seau et d’une pelle pour que le grand enfant chocolat puisse jouer sur la plage en construisant des châteaux de sable.

Les autres participants du défilé se donnèrent également de la peine pour contribuer à la réussite de notre cortège d’apparat. La grosse Inès n’avait pas besoin de se déguiser: son énorme chapeau de paille au bouquet de cerises, son ombrelle en dentelles et le petit Russe pendu à son bras charnu suffisaient pour gagner un premier prix à un bal costumé. Inès et Boris reçurent les premiers applaudissements de quelques indigènes qui n’étaient pas cachés derrière leurs persiennes.

Willi le Long fut salué de la même manière: ayant mis sa casquette à l’envers, il s’était couvert d’un drap assez long pour dissimuler ses jambes, et avait noué autour de sa taille une corde pour y accrocher toute une douzaine d’ustensiles de cuisine, louches, cuillers à pot, fourchettes et autres ramequins. Dans cet accoutrement, le grand escogriffe ressemblait au vampire d’un maître coq de l’époque napoléonienne. Les spectateurs le saluèrent par des acclamations, persuadés qu’il s’agissait d’un acrobate se déplaçant sur des échasses. Il semblait plus grand que jamais, plus grand même qu’Alpha, qui était à califourchon sur les épaules du neveu de Napo. Leur traversée du village n’engendra aucun étonnement, car les villageois étaient habitués à se déplacer à dos d’âne, tout comme à considérer qu’une femme qui leur montait sur la tête était la chose la plus naturelle du monde. C’est en vain qu’Alpha éperonna le neveu de Napo en nage, car elle eut de la peine à tirer quelques sifflets de la marmaille du coin.

Moi, au contraire, je fus salué très chaleureusement, à cause de Gertrude qui se balançait avec grâce sur mon épaule pendant qu’un petit vent découvrait ses beaux dessous qui m’avaient coûté une fortune.

Ampère fut accueilli tout aussi cordialement, ainsi que José Soares et la petite Suzanne. Avant le départ, Marco avait dessiné en vitesse sur la peau du premier un costume rayé de prisonnier, et les deux autres avaient eu l’heureuse idée d’échanger leurs vêtements, grâce à quoi la petite rousse se dandinait à l’arrière-garde du cortège dans le pantalon de José, ne cachant ses seins que sous ses bretelles, tandis que José était vêtu de la petite robe de Suzanne qui couvrait à peine les caractères essentiels de sa masculinité portugaise.

Il ne nous manquait que Petit Loup, Sandrine et la mouche de Diuma. Le fameux insecte s’était posé sur mon César et n’en bougeait plus; quant à Sandrine, elle restait à veiller sur notre ami souffrant, attendant qu’il retrouve des forces.

À l’entrée d’une bâtisse en pierre délabrée, au bord même de l’eau, Marco souffla dans une espèce de trompette postale enrouée et décida de passer la troupe en revue. Nous obéîmes de bon gré, excepté le Capitaine Carcasse, qui nous rejoignit avec un peu de retard, paré comme pour une fête nationale – uniforme blanc sale et traces d’épaulettes arrachées.

«J’aimerais avant tout passer la troupe en revue, se proposa-t-il.

– Tu es commandant en mer, bêla Marco sous sa barbe. Ici, sur la terre ferme, c’est moi qui donne des ordres.»

Il souffla encore une fois dans sa corne postale, sur quoi nous tous, femmes et hommes d’âge mûr, nous mîmes au garde-à-vous et bombâmes le torse à la façon des militaires. Grisés par la folie de ces vacances, comme pris de boisson, le souffle court, nous humâmes la forte odeur d’une tempête proche qui planait dans l’air. Quoique notre mascarade fût d’origine éroticoemphatico-mélancolique, je la trouvais un peu outrée, voire excessive.

Marco nous examinait d’un œil connaisseur, muni d’une plaque de bois sur laquelle il avait étalé ses peintures comme sur une palette. En deux ou trois coups de pinceau, il parfit l’apparence de chacun de nous, en dessinant sur le sein débordant d’Inès un beau papillon, faisant rougir les joues pâles d’Alpha comme des fleurs de coquelicot avec leurs reflets sur ses tempes, traçant sur le front de Boris l’étoile à cinq branches de l’ex-armée rouge ou encore encadrant mon œil borgne d’un monocle élégant.

Mon thermomètre de voyage indiquait trente-huit degrés Celsius quand Marco se déclara content de notre allure, ajoutant qu’il était grand temps de s’attabler.

«Je vous offre à tous une entrée d’oursins et une bouteille de divin Patrimonio!» cria-t-il.

Dans la cohue qui se fit pour occuper la meilleure place à table, une moitié se trouvant au soleil et l’autre à l’ombre, la boulimique Inès s’assit par inadvertance sur la palette de Marco et de honte éclata en sanglots, car elle avait enlevé son slip, déjà sur le bateau, à cause de la chaleur.

Marco s’évertua à la consoler, lui jurant que jamais, au grand jamais, il ne se servirait plus de cette palette, et que son empreinte, le «bouton demi-éclos de sa fleur», serait accrochée à la place d’honneur dans sa salle de séjour.

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