Pierre Rey - Palm Beach

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Palm Beach: краткое содержание, описание и аннотация

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Sans moyens financiers, quelle revanche prendre sur une société aussi puissante que la Hackett Chemical quand elle « vire » ses employés sous prétexte de marasme économique ? Aucune.
Alan Pope, le premier « viré », le dit avec raison à son ami Sammy Bannister qui est le second. Supposons à présent que la banque chargée de verser l'indemnité de licenciement, la Burger, crédite Alan de plus d'un million de dollars.
C'est une erreur évidemment mais aussi la fortune qui va leur permettre de ruiner la firme et ils ont deux semaines pour y parvenir avant que l'erreur soit découverte, décrète Sammy qui expédie Alan au Majestic de Cannes où séjourne Arnold Hackett, l'homme à abattre. Comment ? Que Alan se fie à la chance en jouant les riches à chèques, yacht et Rolls.
Peu à l'aise dans ce rôle, il débute mal : le magot reste sur le tapis vert à cause d'une flambeuse aux yeux violets et son banco attire sur lui l'attention du patron de la Burger.
Alan s'attend à être démasqué et arrêté. Pas du tout. Une O.P.A. illégale et un achat d'armement qui ne l'est pas moins vont l'entraîner, en compagnie de requins d'affaires et de poupées de luxe, dans une aventure à couper le souffle.

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« 751, s'il vous plaît.

— Votre clef n'est pas au tableau, monsieur. M. Bannister doit être en haut… »

Il entra dans l'ascenseur et se trouva nez à nez avec Marina qui allait en descendre.

« Alan ! »

Il fut bouleversé de voir que son visage était ravagé de larmes.

« C'est affreux, Alan ! Il est mort dans mes bras !

— Hadad ?

— Hackett !

— Hackett est mort ? »

Ses sanglots redoublèrent.

« Définitivement. Dans ma chambre ! De quoi j'ai l'air ? » pleurnicha-t-elle.

Alan la prit par les épaules et la secoua.

« Marina ! Que lui as-tu fait ? Marina ! »

Par-dessus sa tête, il vit Sarah entrer dans le hall. Il tira vivement Marina dans la cabine et appuya sur le bouton du septième.

« Je veux descendre », dit la dame en rouge avec son caniche noir dans les bras.

Alan la découvrit au moment où elle parlait. Elle avait un air de réprobation outrée.

« J'étais allongée sur le lit, poursuivit Marina. Je lui caressais gentiment le crâne… Il venait de vendre ses usines, faut pas être vache… Et il faut que je te dise !… Hackett, c'était Hackett !

— Je sais… dit Alan, je sais !

— Ramenez-moi immédiatement au troisième ! ordonna la dame.

Dès que nous serons au septième… » s'excusa Alan.

Le caniche noir poussa un grognement menaçant.

« Le temps de lui donner un verre d'eau et de m'étendre à côté de lui, il était mort ! enchaîna Marina.

— Mais mort de quoi ?

— Arrêt du cœur. Quel dérangement ! Pour ne pas le balader dans les couloirs, on l'a laissé dans ma chambre… Ils m'ont déménagée au sixième… On m'a égaré ma jupe bleue !… Je ne m'y reconnais plus dans mes affaires ! »

La porte palière s'ouvrit à l'étage.

« Marina, voyons-nous plus tard, tu m'expliqueras tout en détail !

— C'est toi qui me dois des explications ! Qu'est-ce que tu fais à Cannes ?

— Voulez-vous descendre je vous prie ! » glapit la dame.

Avant que Alan ait pu sortir, les portes d'acier se refermèrent automatiquement. La dame voulut enfoncer la touche du troisième. Dans son mouvement, le caniche lui échappa et se mit à aboyer furieusement. La dame essaya de le reprendre dans ses bras.

« Je suis revenue chez toi à New York. J'ai quitté Harry. Pauvre Arnold ! Il n'y avait pas d'eau, je suis repartie…

— Où as-tu connu Arnold Hackett ?

— Attention à mon chien ! cria la dame, Jean-Paul, ici ! Saute ! »

Elle tendit en vain l'arceau de ses deux bras pour que Jean-Paul s'y niche.

« Chez Poppie, dit Marina. Tu connais Poppie ?

— Non. »

La cabine s'arrêta au rez-de-chaussée. Les portes s'ouvrirent. Le caniche s'échappa. La dame voulut se lancer à sa poursuite, elle se heurta à Marina.

« Alan ! cria Sarah. Alan ! »

Alan tapa sur le bouton du septième. L'ascenseur repartit.

« Je veux descendre ! hurla la dame. Jean-Paul !

— Hé ! vous, la rouge ! Vous pourriez faire attention ! s'indigna Marina. Vous m'avez écrasé le pied !

— Je suis une amie de M. Gohelan, s'étouffa la dame. Je vais protester ! Je viens ici depuis vingt ans ! S'il arrive malheur à mon chien !…

— Qui est Poppie, Marina ?

— L'amie de Peter.

— Qu'est-ce qu'elle avait à voir avec Arnold Hackett ?

— Je n'en sais rien. Je l'ai rencontré chez elle en partant de chez toi. Il m'a invitée ici. En tout bien tout honneur… »

Sourcils froncés, elle se tourna vers la dame pour achever sa phrase.

« …j'ai horreur des vieux ! »

Arrêt de la cabine.

« C'est pour moi que vous dites ça ? jeta la dame avec défi.

— Oui ! cracha Marina. Et je déteste aussi les chiens ! »

Alan se coula entre les portes avant que la querelle ne dégénère en pugilat. Il sonna à son appartement.

« Qu'est-ce que c'est ? tonna la voix de Bannister.

— Moi ! Ouvre !

— Alan ?

— Tu ouvres ou j'enfonce la porte ? »

Bruit du verrou qu'on débloque… La tête de Bannister… Alan la repoussa à l'intérieur et s'aperçut qu'il était en caleçon.

« Encore !

— Je ne suis pas seul… » confessa Samuel avec une expression contrite.

Alan lui jeta un regard mauvais.

« La duchesse ?

— La dame des lavabos du Palm Beach ! Je te supplie d'être discret, Alan ! Elle est mariée !

— Raccompagne-la à ses toilettes ! J'ai besoin du salon immédiatement !

— Alan, on venait juste de commencer…

— Dehors ! »

Alan entra dans la salle de bain.

« Quand je sortirai de la douché, je vous flanque tous les deux par la fenêtre si vous êtes encore là ! Quant à toi, reviens dans une heure, j'aurai des choses à te dire ! »

Il claqua la porte derrière lui, fit gicler l'eau froide et éclata d'un fou rire nerveux. Quand il revint dans le vestibule après s'être séché, la place était libre. Il enfila des vêtements, prit quelques notes sur un bloc et appela Hamilton Price-Lynch.

« Je débarque à l'instant. Je suis chez moi. Voulez-vous venir ? »

Il s'absorba dans les chiffres qu'il venait d'inscrire. Au coup de sonnette, il enfouit le morceau de papier dans sa poche.

« Bon voyage, monsieur Pope ? s'enquit Ham Burger en entrant dans le salon.

— Excellent, merci.

— Tout s'est bien passé ?

— Parfaitement bien.

— Je viens d'avoir un appel de Fischmayer. Voulez-vous me montrer son chèque ?

— Le voici, dit Alan. Avez-vous le mien ?

— Le voilà », répondit Price-Lynch.

Les deux chèques changèrent de main. Alan rangea le sien dans sa poche après en avoir vérifié le montant, 10 000 dollars.

« Correct, monsieur Pope ?

— Correct.

— Eh bien, parfait, dit Price-Lynch en lui rendant le chèque de 50 millions libellé au nom de Pope par Abel Fischmayer. Il ne vous reste plus qu'à l'endosser à une banque de Genève dont je vais vous indiquer le nom… »

Alan lui tourna le dos, tripota distraitement quelques bouteilles sur le bar. Le second chèque rejoignit le premier dans sa poche.

« Vous m'entendez, monsieur Pope ?

— Je vous entends.

— Vous allez donc l'endosser à…

— Je ne l'endosserai pas, le coupa Alan.

— Pardon ?

— Ce chèque est à mon nom. J'ai l'intention de l'encaisser pour mon propre compte. »

Price-Lynch eut un soubresaut.

« Je suppose que vous plaisantez ?

— Absolument pas, dit Alan d'une voix glaciale. Vous avez voulu me rouler. Vous vous êtes servi de moi pour dissimuler une faute professionnelle qui vous aurait rapporté 50 millions de dollars sur le dos d'un client que vous avez trahi.

— Vous vous croyez de taille à pouvoir me faire chanter ? cracha Ham Burger avec mépris.

— Hackett vous faisait confiance. Il en est mort.

— Tout le monde savait qu'il était cardiaque !

— Vous avez commis une action immorale, monsieur Price-Lynch. Je suis choqué.

— Votre prix ? grinça Hamilton.

— Je voudrais d'abord faire une brève mise au point pour que vous sachiez exactement où nous en sommes tous les deux.

— Au fait !

— Ce qui m'a frappé la première fois où vous m'avez parlé de votre O.P.A., c'est qu'elle était inéluctablement vouée à l'échec. Même si vous aviez réussi à ramasser la totalité des titres en circulation, vous n'en auriez possédé que 40 p. 100. Insuffisant pour prendre le contrôle de la Hackett. Pour réussir votre coup, il vous fallait remplir deux conditions. Un, trouver le moyen de contraindre Hackett à vendre. Vous êtes son banquier, il vous a suffi de lui couper son crédit pour le faire céder. Deux, intervention d'un tiers à la main innocente pour lui racheter son paquet majoritaire à un prix déprécié : moi ! Le pigeon idéal, monsieur Price-Lynch, surtout après ce qui venait de m'arriver !

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