Romain Gary - La promesse de l’aube

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De la Pologne ou même plus loin, une mère célibataire pousse son fils sur les voies de l’honneur et de la gloire. Programmé héros, Romain se doit de ne pas décevoir sa mère aimante mais un peu envahissante.
Comme prévu et malgré des prédispositions peu évidentes il parviendra a ramener son étoffe de gloire grâce à son engagement dans la France libre.
Le narrateur nous raconte son histoire avec un détachement divin et parvient à nous faire ressentir la force de cet amour maternel incroyable.
De la Pologne à la côte d’Azur, de Londres aux plages du Pacifique, le héros raconte son odyssée comme une réponse pleine de tendresse à sa mère.
Romain Gary écrit ici encore un roman très juste et très émouvant que je ne saurai trop vous recommander.
– Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es ! Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports : – Alors, tu as honte de ta vieille mère ?

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Après quoi, avec beaucoup de sérénité, je découpais chaque semaine les œuvres de différents confrères que les hebdomadaires parisiens publiaient et les envoyais à ma mère, la conscience tranquille et avec le sentiment du devoir accompli.

Cette solution disposait du problème moral, mais le problème matériel demeurait entier. Je n'avais plus de quoi payer mon loyer et je passais des journées sans manger. J'aurais crevé de faim plutôt que d'enlever à ma mère ses triomphales illusions.

Une soirée particulièrement sombre me revient à l'esprit chaque fois que je pense à cette période de ma vie. Je n'avais rien mangé depuis la veille. J'allais souvent rendre visite à un de mes camarades, qui habitait avec ses parents aux environs du métro Lecourbe, et j'avais remarqué qu'en calculant bien mon arrivée, on me demandait presque toujours de rester dîner.

Le ventre creux, je décidai de leur faire une petite visite de courtoisie. Je pris même un de mes manuscrits avec moi, pour en faire la lecture à M. et M meBondy, me sentant très bien disposé à leur égard. J'avais une dent énorme et je calculai soigneusement mon temps pour arriver au potage. Je commençai à sentir nettement le fumet délicieux de ce potage aux pommes de terre et poireaux dès la place de la Contrescarpe, alors que quarante-cinq minutes de marche me séparaient encore de la rue Lecourbe – je n'avais pas de quoi m'offrir le métro. J'avalais ma salive, et mon regard devait avoir une lueur de concupiscence folle, parce que les femmes seules que je croisais s'écartaient légèrement et pressaient le pas. J'étais à peu près sûr qu'il y aurait aussi du salami hongrois et du gâteau au chocolat, il y en avait toujours. Je crois que je ne me suis jamais rendu à un rendez-vous d'amour avec, dans mon cœur, une plus merveilleuse anticipation.

Lorsque j'arrivai enfin à destination, débordant d'amitié, personne ne répondit à mon coup de sonnette: mes amis étaient sortis.

Je m'assis dans l'escalier et attendis une heure, puis deux. Mais vers onze heures, un sentiment élémentaire de dignité – il vous en reste toujours quelque part – m'empêcha d'attendre jusqu'à minuit leur retour, pour leur demander à manger.

Je me levai et refis en sens inverse la maudite rue de Vaugirard, dans un état de frustration que l'on imagine.

Et c'est là que se situe un autre sommet de ma vie de champion.

Arrivé au Luxembourg, je passai devant la brasserie Médicis. La malchance voulut qu'à cette heure tardive je pus voir, à travers le rideau en tulle blanc, un brave bourgeois en train de manger un chateaubriand aux pommes-vapeur.

Je m'arrêtai, jetai un coup d'œil au chateaubriand et m'évanouis tout bonnement.

Mon évanouissement n'était pas dû à la faim. Je n'avais certes pas mangé depuis la veille, mais j'avais à cette époque une vitalité à toute épreuve et il m'était arrivé souvent de demeurer deux jours sans nourriture et sans pour cela me dérober à mes obligations, quelles qu'elles fussent.

Je m'étais évanoui de rage, d'indignation et d'humiliation. Je ne pouvais admettre qu'un être humain pût se trouver dans une telle situation, et je ne l'admets pas encore aujourd'hui. Je juge les régimes politiques à la quantité de nourriture qu'ils donnent à chacun, et lorsqu'ils y attachent un fil quelconque, lorsqu'ils y mettent des conditions, je les vomis: les hommes ont le droit de manger sans conditions.

Ma gorge se serra de rage, mes poings se fermèrent, ma vue s'obscurcit et je tombai de tout mon long sur le trottoir. Je dus rester là un bon moment, car, lorsque j'ouvris les yeux, il y avait autour de moi tout un attroupement. J'étais bien habillé, je portais même des gants, et il ne vint heureusement à l'esprit de personne de soupçonner la raison de ma défaillance. On avait déjà appelé l'ambulance et j'étais très tenté de me laisser faire: j'étais sûr qu'à l'hôpital, il y aurait moyen de se remplir le ventre, d'une façon ou d'une autre. Mais je ne me laissai pas aller à cette facilité. Avec quelques mots d'excuse, je me dérobai à l'attention du public et rentrai chez moi. Chose vraiment remarquable, je n'avais plus faim. Le choc de l'humiliation et de l'évanouissement firent passer mon estomac quelque part à l’arrière-plan. J'allumai ma lampe, pris mon stylo et commençai une nouvelle, intitulée Une petite femme, que Gringoire publia quelques semaines après.

Je fis aussi mon examen de conscience. Je découvris que je me prenais trop au sérieux et que je manquais à la fois d'humilité et d'humour. J'avais aussi manqué de confiance dans mes semblables et n'avais pas tenté d'explorer suffisamment les possibilités de la nature humaine, laquelle ne pouvait tout de même pas être entièrement dépourvue de générosité. Je tentai une expérience dès le lendemain matin, et mes vues optimistes se trouvèrent entièrement confirmées. Je commençai par emprunter cent sous au garçon d'étage, en prétextant la perte de mon portefeuille. Après quoi, je me rendis au comptoir chez Capoulade, commandai un café, et plongeai résolument la main dans la corbeille de croissants. J'en mangeai sept. Je commandai encore un café. Puis je fixai gravement le garçon dans les yeux – le pauvre bougre ne se doutait pas qu'en sa personne l'humanité entière était en train de passer un examen.

– Combien je vous dois?

– Combien de croissants?

– Un, dis-je.

Le garçon regarda la corbeille presque vide. Puis il me regarda. Puis il regarda de nouveau la corbeille. Puis il hocha la tête.

– Merde, dit-il. Vous charriez, tout de même.

– Peut-être deux, dis-je.

– Bon, ça va, on a compris, dit le garçon. On est pas bouché. Deux cafés, un croissant, ça fait soixante-quinze centimes.

Je sortis de là transfiguré. Quelque chose chantait dans mon cœur: probablement les croissants. A partir de ce jour, je devins le meilleur client de Capoulade. Quelquefois, le malheureux Jules, c'est ainsi que s'appelait ce grand Français, poussait une timide gueulante, sans trop de conviction.

– Tu peux pas aller bouffer ailleurs, non? Tu vas m'attirer des emmerdements avec le gérant.

– J'peux pas, lui disais-je. Tu es mon père et ma mère.

Parfois, il se lançait dans de vagues problèmes d'arithmétique, que j'écoutais distraitement.

– Deux croissants? Tu oses me regarder dans les yeux et me dire ça? Il y avait neuf croissants dans la corbeille il y a trois minutes.

Je prenais ça froidement.

– Il y a des voleurs partout, disais-je.

– Eh bien, merde! disait Jules avec admiration. Tu as un certain culot. Qu'est-ce que tu étudies, au juste?

– Le droit. Je finis ma licence en droit.

– Eh bien, mon salaud! faisait Jules.

Nous devînmes amis. Lorsque ma deuxième nouvelle parut dans Gringoire, je lui offris un exemplaire dédicacé.

J'estime qu'entre 1936 et 1937 je mangeai sans payer au comptoir de Capoulade entre mille et mille cinq cents croissants. J'interprétais cela comme une sorte de bourse d'études que l'établissement me consentait.

J'ai conservé une très grande tendresse pour les croissants. Je trouve que leur forme, leur croustillance, leur bonne chaleur, ont quelque chose de sympathique et d'amical. Je ne les digère plus aussi bien qu'autrefois et nos rapports sont devenus plus ou moins platoniques. Mais j'aime les savoir là, dans leurs corbeilles, sur le comptoir. Ils ont fait plus pour la jeunesse estudiantine que la Troisième République. Comme dirait le général de Gaulle, ce sont de bons Français.

CHAPITRE XXV

La deuxième nouvelle dans Gringoire arrivait à temps. Ma mère venait de m'écrire une lettre indignée, m'annonçant son intention de confondre, la canne à la main, un individu qui était descendu à l'hôtel et se prétendait l'auteur d'un conte que j'avais publié sous le pseudonyme d'André Corthis. Je fus épouvanté: André Corthis existait vraiment et il était bien l'auteur de la nouvelle. Il devenait urgent de donner à ma mère quelque chose à se mettre sous la dent. La publication à'Une petite femme venait à point et les trompettes de la gloire retentirent à nouveau sur le marché de la Buffa. Mais j'avais cette fois compris qu'il ne pouvait être question de subsister par ma plume seule et je me mis à chercher du «travail», un mot que je prononçais avec résolution et un peu mystérieusement.

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