Dan Franck - Les Enfants

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Quand deux célibataires se rencontrent, se découvrent et s'aiment, ils décident souvent de vivre ensemble. Facile à dire, et même à faire… Sauf lorsqu'ils sont chacun lestés d'une histoire ancienne dont les enfants constituent le prolongement. Rassembler tout ce petit monde dans une maison commune relève alors de la comédie, de la tragédie, de la farce. Un vaste théâtre… Entre les passions nouvelles, les différences d'âge et de culture, les filles et les garçons, les ados, le chat, le hamster, le mardi soir et un week-end sur deux, Dan Franck nous offre, après La Séparation, le roman tendre et drolatique des familles recomposées.

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Parlant d'elle et de sa mère, il dit Mes petites bonnes femmes. Elles viennent toutes deux contre lui dans la profondeur des canapés, ce qui exaspère souvent Tom et Victor, qui s'arriment de l'autre côté. Il est ému par ses premiers soutiens-gorge, en coton blanc sans armatures, par ses chagrins, la manière dont elle raconte les faits et gestes de sa vie quotidienne: la copine Emilie qui s'est engueulée avec la copine Natacha parce que le copain Clovis de la copine Roxanne a un nouveau copain, le copain Blaise, qui aimerait sortir avec la copine Esther, franchement, ça ne se fait pas…

«Sortir, ça veut dire quoi?

– Ben… Ça dépend de l'âge!»

Sur cette question, ses joues s'embrasent et elle se tait. Pas toujours, mais souvent. Alors il se tourne du côté de Tom, de Victor, de Paul. La maison est devenue une auberge espagnole où les histoires de tous croisent les aventures de chacun, au gré des escaliers, des repas, des humeurs, des confidences. Une vie de famille sans famille.

Victor est en Angleterre. Il envoie une lettre à son père.

Ça va la forme? Moi, je m'emmerde ferme. J’ ai rencontré une meuf anglaise. L'autre soir, elle est venue dans ma chambre et on a tapé la discute. Elle me sort qu'elle est bien, et puis ça se corse, elle me chauffe avec des sous-entendus à la con, puis on se retrouve dans le noir l'un à côté de l'autre. Elle pose des questions style A quoi tu penses? Moi, je pense: « On va se déshabiller et ça va bien chauffer! » Mais comme je ne sais pas le dire en anglais, je ne lui dis rien. Je ne veux pas l'embrasser. rai peur qu'elle me fasse un sale coup, style je m'avance et elle allume la lumière en disant: « Tu t'es fait avoir, pauvre ouf! »

Elle me force à dire que je la trouve belle et que je l'aime. (Si mes potes voyaient ça, la honte!) Puis elle m'embrasse. C'est une pro, elle fait ça trop bien. A part ça , je m emmerde grave (la preuve , je t’ écris).

Salut.

A quinze ans, cependant, les filles comptent moins pour Victor que ses copains. Lorsque Jeanne et ses enfants sont absents, ils débarquent. La maison est à eux. Ils font un foin d'enfer, barouf et musique, spaghettis sauce tomate sur les murs, bouteilles de Coca dans les chambres, matelas renversés, empilés, juxtaposés, alignés. Ils dorment à douze sur trois lits, garçons et filles mêlés, acceptent les adultes à condition que ce soit le père de Victor – c'est la rançon de son hospitalité. Lequel se découvre enfin un rôle auprès de son fils. Il devient comme un confident, parfois plus encore: il ne rechigne pas lorsque Victor lui demande un mot d'absence bidon pour un cours qu'il a séché.

Héloïse a compris la leçon, qui le prie parfois de l'excuser par écrit pour une absence injustifiée. Pourquoi ne lui donnerait-il ce qu'il donne à son fils?

Ainsi s'est-il peu à peu trouvé une place dans cet ensemble recomposé où il est un père de circonstance, un beau-père acceptable à qui Jeanne ne cesse, avec quelques bonnes raisons, de reprocher son manque d'autorité.

«Je fais comme je peux», s'excuse-t-il.

Mal, probablement, avec les siens. Guère mieux avec les deux autres. S'il lance quelques remarques, il ne sévit ni ne punit jamais. Il ne s'accorde pas la légitimité nécessaire.

Une fois, il a tenté d'élever la voix. Contre Héloïse. Elle s'est enfermée dans sa chambre, en larmes, et lorsqu'il l'a rejointe pour signer l'armistice, elle téléphonait au reup. Il en a ressenti autant de chagrin que si elle lui avait jeté à la face le pire des anathèmes, celui qu'il redoute par-dessus tout depuis toujours et qui, par chance ou miracle, ne lui sera jamais lancé: Tu n'es pas mon père.

D'un côté.

De l'autre, il y a Jeanne. Elle craint tant que ses enfants lui reprochent un jour de ne pas les avoir soutenus ou défendus que chaque fois qu'il intervient, elle demande le pourquoi du comment. Et si elle estime que le pourquoi ne vaut pas le comment, elle se ferme à son endroit et regroupe ses enfants autour d'elle.

Il ne sévit donc jamais. Doublement ligoté: sa nature n'y trouve pas plus son compte que le résultat obtenu.

Sur ce point, Jeanne et lui ne s'entendent pas. Ils n'élèvent pas leurs enfants de la même manière. Dans ce domaine, ils ne franchissent pas le cap de leurs différences. Malgré leurs efforts, ils ne se trouvent aucun langage commun. Ils sont évidemment d'accord sur la fin et ses déclinaisons: le bonheur de tous. D'accord pour faire découvrir aux enfants des plaisirs qui deviendront peut-être des passions – danse, sports, lecture, piano, dessin. D'accord pour susciter les ouvertures les plus larges possible. Mais, au-delà de ces dénominateurs communs, ils divergent. Jeanne souhaite la perfection – les félicitations plutôt que les encouragements – quand une bonne moyenne suffit à Pap'. Son refuge reste sa famille, les valeurs de sa famille, le modèle dont elle-même est l'héritière. Un jour, elle a dit à sa fille: «Quand tu auras des enfants, j'habiterai à côté de chez toi pour les garder.

– Comment? s'est-il écrié.

– Mais oui, mon chéri! Comme ma mère avec moi, et comme ma grand-mère avec elle!»

Il a eu peur. Il s'est dit que l'affaire devenait très compliquée si déjà elle chaussait des charentaises de grand-mère, si son amour et son respect de la famille se déplaçaient si loin en aval de son histoire amoureuse.

Il n'est pas sur la même longueur d'ondes. S'il apprend l'autonomie à ses garçons, s'il les arme contre des morales qu'il exècre, s'il les aide à affirmer ce qu'il pressent en eux – et qui le satisfait -, il aura accompli son boulot. En naissant, ses enfants se sont déjà éloignés. Depuis, ils n'ont fait que poursuivre sur cette voie. Lui-même, un jour, marchera derrière eux. Il ne les veut pas tout à lui. Qu'ils se dirigent à leur pas vers un destin qui ne lui appartient pas. Il ne retiendra personne. Qu'ils soient libres. Qu'ils ne lui ressemblent pas s'ils ne le désirent pas – et lui-même leur souhaite mieux.

Jeanne ne cesse d'établir des parallèles entre les caractères de Paul, d'Héloïse, de sa mère, de ses sœurs, de son père, de ses cousins ou de ses tantes. S'il tente de faire de même avec les siens, il ne voit rien venir.

«Ma famille, répète-t-il, ce sont mes amis.

– Dommage pour vous», réplique-t-elle.

Elle a certainement raison. Mais il ne connaît pas.

Ils ont poussé sur des terreaux trop éloignés pour découvrir un champ commun où leurs quatre enfants iraient de concert. Vivant ensemble, les uns et les autres prennent ici et là quelques graines collectives. Un peu chez chacun. Une petite partie d'un tout. Pas davantage.

Lorsque les enfants étaient petits mignons minuscules, ils suscitaient l'admiration plutôt que le débat. Au fil du temps, ils sont devenus l'axe essentiel de leurs préoccupations, de leurs échanges et de la plupart de leurs engueulades. Grandissant, ils ont également grandi entre eux. Désormais, ils occupent toute la place.

«Les enfants nous bouffent, se plaint Pap'. Nous ne vivons que par eux et pour eux.

– Je n'ai pas le temps pour autre chose, réplique Jeanne.

– Oui, mais moi, parfois, j'étouffe.»

Il est devenu comme un arbre fruitier dont chaque branche supporte le poids d'un fils, d'un reup, d'une presque belle-fille, d'un autre fils, d'une reum, d'un presque beau-fils. Il ploie. Il voudrait s'ouvrir au soleil de son amoureuse. Retrouver ses grâces de jeune fille, leurs jeux et leurs libertés de naguère. Qu'elle soit plus amante et moins maman. Que la vie quotidienne pèse moins lourdement sur des charmes estompés – elle ne dessine plus, elle s'émerveille peu, le travail, les enfants l'engloutissent. Double tâche, double peine. Les contingences rongent les plaisirs de jadis. Il en reste le souvenir, et donc le regret.

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