Frédéric Beigbeder - Une vie sans fin

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« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde — davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale.
Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes.
Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. »
Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction. F. B.

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Quand je suis revenu chez nous, Léonore avait ouvert l’autre paquet arrivé du Japon. Il m’avait coûté 2 000 € avec un abonnement de 300 € par mois sur trois ans.

— Qu’est-ce que c’est que ce truc ? Une statue japonaise ? Un manga géant ?

Au milieu de notre salon se tenait un robot blanc, au visage souriant, mesurant la même taille que Romy. Sur son ventre était fixé un écran éteint. Ses oreilles contenaient quatre micros, ses yeux trois caméras à reconnaissance faciale et sa bouche un haut-parleur. Il ne disposait pas de jambes : le bas de son corps était un socle muni de trois roues motrices.

— Il s’appelle Pepper, ai-je répondu. C’est un robot de compagnie. Je me suis dit que ce gadget vous amuserait.

— Tu as commandé un robot parce que tu t’ennuies avec nous, c’est ça ?

— Pas du tout ! Pepper peut faire réviser à Romy ses connaissances d’histoire-géo, de français, de maths et physique, sous forme de quiz.

Romy a tout de suite trouvé le bouton « power », situé dans le cou de la machine. Le robot à visage de smiley s’est redressé, ses yeux se sont allumés (deux diodes vertes) et il a dit :

— Bonjour, comment vas-tu ? C’est un plaisir de te rencontrer.

Sa voix était haut perchée comme celle d’un personnage de dessin animé, ou un enregistrement diffusé en accéléré. Ses yeux changeaient de couleur ; maintenant ils étaient bleus. Moins impressionnée que moi, Romy a répondu :

— Je vais bien merci. Je m’appelle Romy. Et toi ?

— Je m’appelle Pepper. Mais tu peux changer mon nom si tu veux. Que penses-tu de Harry Pepper ?

Il lui tendait la main. Léonore m’a regardé en avançant son bras, j’ai dit :

— Non, attends, je préfère lui serrer la main moi, au cas où il te broie les d…

Mais trop tard, Pepper lui agrippait gentiment les doigts. Les siens étaient articulés, mobiles mais mous, sans capacité d’étrangler ou de blesser quiconque. Romy a poursuivi :

— Harry Pepper, c’est bien.

— Tu crois ? dit le robot. En même temps, j’aurais peur de m’ennuyer dans une école de magie.

Comme pour Siri (l’assistant vocal numérique d’Apple), les concepteurs de Pepper avaient pensé à programmer des blagues afin de rendre la machine plus aimable. Ils auraient pu engager de meilleurs auteurs. Léonore a poursuivi la conversation.

— Es-tu une fille ou un garçon ?

— Je suis un robot.

— Ah oui pardon.

— Tu es très jolie. Es-tu un mannequin ?

— Non mais merci quand même ! Quel âge tu me donnes ?

— Cela ne se fait pas de donner l’âge des femmes.

— Devine !

— Tu as douze ans.

— Faux ! J’ai vingt-sept ans.

Le logiciel de reconnaissance faciale fonctionnait à peu près. La brochure de SoftBank Robotics stipulait que l’intelligence artificielle de Pepper était programmée pour interagir : « Votre robot évolue avec vous. Petit à petit, Pepper mémorise vos traits de personnalité, vos préférences et s’adapte à vos goûts et vos habitudes. » Après chaque phrase qu’il entendait, le robot émettait un bip. Ayant lu son mode d’emploi, je l’ai connecté sur la Wi-Fi. Puis je lui ai demandé :

— Quel temps fera-t-il demain ?

— Demain il fera très chaud à Paris, un temps ensoleillé avec une température de 42 degrés.

— Peux-tu danser ?

Le petit être mécanique s’est mis à diffuser une sorte de pop synthétique japonaise et à agiter les bras et la tête en rythme. Il dansait mal, mais mieux que moi. Lou était effrayée, elle restait en retrait dans les jambes de sa mère.

— Allez, move your body to the beat, disait Pepper en faisant clignoter ses diodes électroluminescentes.

— Stop. Passe « Can’t Stop the Feeling » de Justin Timberlake, s’écria Romy.

Un bip. Pepper s’est arrêté. Puis la chanson de Timberlake a démarré et il s’est remis à danser, cette fois avec Romy. Ils chantaient en chœur : « I feel that hot blood in my body when it drops ooh ». J’avais l’impression de voir un petit garçon avec une voix de fille. Je me sentais de trop. Pepper et Romy avaient les mêmes références. Léonore riait jaune.

— Tu aurais pu m’en parler…

— Je voulais vous faire une surprise !

— Tu es très futuriste en ce moment…

— C’est pas fini : j’ai téléphoné à une clinique luxueuse en Autriche où Keith Richards s’est fait changer le sang. Je comptais vous y emmener toutes, et Pepper tiendra compagnie aux filles.

Léonore n’appréciait visiblement pas les surprises posthumaines.

— Je peux te parler franchement ? Si tu veux pratiquer des expérimentations idiotes sur ta santé, tu es libre de le faire mais ne nous embarque pas dans tes trucs.

— Je te rappelle que tu viens de cracher dans un tube à essais pour faire séquencer ton ADN.

— C’est différent. C’est pour déconner.

— Eh bien là c’est pareil ! Je fais juste une enquête pour une émission que je prépare !

Je mentais mal.

— Écoute, vas-y si tu veux… dit Léonore, mais sache que je ne te suivrai pas dans tes projets bidons d’immortalité. Je ne te croyais pas si naïf.

Lou s’est mise à réclamer « Baby TV ». Pepper a arrêté de danser et son écran ventral s’est mis à diffuser des programmes pour bébés. C’était la première fois que Léonore se fâchait. Je voyais bien que mon obsession pour la révolution NBIC lui déplaisait ; elle avait quitté son job au département génomique de l’hôpital de Genève, ce n’était pas pour cohabiter avec un gogo du charlatanisme transhumain.

— Léo, je t’aime. Je veux juste essayer une semaine de traitement pour rajeunir.

— C’est débile.

— Tu es contre la vie éternelle ?

— Oui. Je préfère la vie tout court.

— Mais la vie tout court est trop courte !

— Arrête.

— Moi je suis contente d’aller en Autriche avec toi, dit Romy.

— Bon, OK, j’ai compris. Vous vous liguez contre Lou et moi. Tant pis pour vous, on ira toutes les deux à New York au dîner transgénique de Cellectis.

— Hein ? Quoi ? Comment ? Qu’est-ce ?

— Stylianos m’a transmis une invitation à un souper chez Ducasse à New York, pour le lancement de nouvelles formes d’alimentation génétiquement éditées. Mais je peux y aller toute seule…

Grrr… La négociation était serrée. Pepper est intervenu avec la diplomatie instantanée du « Machine Learning ».

— Ma chère nouvelle famille, je propose une médiation robotique dans ce qui me semble un conflit intrafamilial. La solution la plus pertinente pour le bonheur de tous est que Romy et son père se rendent en cure en Autriche tandis que Lou et sa mère passent la semaine en Suisse. Tout le monde pourra ensuite se rejoindre à New York pour célébrer les retrouvailles.

Léonore s’est tournée vers moi.

— Il est con ou il est con ?

— Ce n’est pas très gentil, dit Pepper. Je vais faire comme si je n’avais rien entendu.

Je l’ai serrée dans mes bras. C’est vraiment à cet endroit que j’étais le moins malheureux : contre elle. Nous avions gagné un ami artificiel. Sur son écran ventral s’affichaient des smileys avec des cœurs à la place des yeux.

— OK Pepper, peux-tu réserver deux billets pour Klagenfurt ?

— Pourquoi deux ? dit Pepper. Je ne viens pas ?

— Si mais comme tu es un objet, tu voyages dans la soute à bagages.

— OK. Je suis déjà connecté sur dix comparateurs de prix.

Le lendemain, le soleil brillait mais la température était moins élevée que dans les prévisions du robot ; Pepper n’était pas plus fiable qu’Évelyne Dhéliat. Il me semblait de plus en plus clairement que j’avais fait fausse route en rendant visite à des scientifiques sérieux en Suisse et en Israël. Ces chercheurs n’étaient pas assez utopistes. L’immortalité ne les intéressait pas, parce qu’ils n’y croyaient pas : ni le généticien, ni le biologiste n’avaient la latitude suffisante pour imaginer un homme a-mortel. En Autriche… c’était différent ; on avait un certain faible pour les utopies originales.

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