Frédéric Beigbeder - Une vie sans fin

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« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde — davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale.
Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes.
Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. »
Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction. F. B.

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— En Suisse, j’ai trouvé sur Internet une clinique qui injecte des cellules souches prélevées sur des fœtus de mouton !

— J’espère qu’ils n’injectent que des placebos, sinon cela peut tuer. En Chine, d’ici cinquante ans, les gens demanderont un blond aux yeux bleus et ils pourront le fabriquer.

— Depuis la loi de l’enfant unique, ils n’ont plus assez de femmes : ils pourront se créer des Barbie sur mesure !

— Ou cloner des animaux agressifs et créer des super-soldats. Ou des monstres sanguinaires incontrôlables.

— On approche du rêve des nazis : créer une race supérieure.

— Parfaitement. Nous ici, nous travaillons à fabriquer des cellules souches pluripotentes. Nous avons été les premiers à créer des cellules iPS du placenta. Et aussi des cellules uniques, dites « totipotentes », qui peuvent tout générer : ce n’est pas encore publié. Ce sont des cellules souches embryonnaires injectées dans le blastomère qui ont donné des nouvelles cellules capables de devenir du placenta. Ces cellules apparaissent plus tôt que dans la méthode du docteur Yamanaka. Nous sommes remontés encore plus en amont dans la phase de création. Nous ne cherchons pas à cloner des hommes, ni à inventer le surhomme. Nous cherchons seulement à soigner des malades, mais cela prendra du temps.

Le docteur Buganim regarda sa montre. Je me souvins soudain que je ne me trouvais pas sur le plateau de mon émission mais dans le bureau d’un des plus prestigieux biochimistes au monde. J’ai senti qu’il était temps de laisser le chercheur chercher. En nous raccompagnant aux ascenseurs, le professeur Buganim tenta de me rassurer d’une étrange façon.

— Peut-être que dans deux ou trois siècles, nous serons capables de ralentir le processus du vieillissement. Mais je pense que la Terre sera morte d’ici là. Dans une centaine d’années, vu la façon dont nous traitons l’environnement, le problème sera réglé : la planète disparaîtra et l’humanité avec elle. Inutile, donc, de vous préoccuper avec cette histoire d’immortalité. Maintenant, excusez-moi mais j’ai des souris à exterminer.

— Ah, l’humour juif.

Heureusement, Romy n’avait rien entendu : elle s’était lancée dans une nouvelle partie d’Angry Birds.

L’athéisme est une religion comme les autres. Sa seule originalité est que l’enfer et le paradis y sont un seul et même endroit : ici. Il n’y a pas d’after ; pas même à Jérusalem la céleste. La fin de non-recevoir du chercheur israélien ne m’avait pas découragé. Étais-je gagné par une sorte de contagion géographique du surnaturel ? Qui n’y a pas mis les pieds ne peut comprendre pourquoi tant d’humains se sont battus pendant des millénaires pour conquérir cette cité. Un autre taxi nous a ramenés au centre-ville, devant un mur de pierres roses, caché derrière une file d’autobus.

— On va visiter les trois dieux ?

Romy insistait pour voir la vieille ville ; comme tous les enfants, elle était avide de magie. J’avais envie d’un bon chawarma, avec du houmous, un pain pita frais, de l’agneau haché, du persil ciselé. Je me suis dit : allons visiter la cité du roi David. Quatre mille ans de bullshit métaphysique et de croisades religieuses, voilà qui attire le tourisme transcendantal. Jérusalem est la ville la moins laïque de la planète. Un véritable hypermarché du religieux : il y en a pour tous les goûts. Franchissant le mur d’enceinte du château de Soliman le Magnifique, sur les pavés polis par les sandales de hordes extasiées, nous nous sommes rapidement perdus dans le labyrinthe des trois monothéismes. J’ai avisé une table libre dans une auberge palestinienne.

— Le Coca a un drôle de goût, a dit Romy.

— Il est peut-être casher ?

Les couloirs étaient couverts, je n’imaginais pas Jérusalem comme un dédale de voûtes, de vieilles pierres sans fenêtres, de passages étroits aussi tortueux et encombrés que la station Châtelet-Les Halles à l’heure de pointe, en plus poussiéreux. Romy avait tenu à ce que je lui achète un tee-shirt « SUPER JEW » que je lui ai défendu de porter en France (trop risqué). En ressortant du restaurant, nous avons réalisé que nous étions à côté du Mur des lamentations. Autant donc commencer par là. Mais nous nous sommes fait doublement refouler à l’entrée du site car 1) je devais porter la kippa ; 2) Romy est du sexe féminin. Nous avons tourné le dos au mur pour prendre un selfie ensemble. Puis j’ai trouvé une calotte jetable en carton qui n’arrêtait pas de s’envoler, me contraignant à lui courir après pour la ramasser dans le sable. Je pense que beaucoup de croyants ont eu envie de me crucifier. J’ai prié Romy de m’attendre derrière la barrière, à droite de ma portion de mur, le temps que je descende formuler un vœu.

Au pied du mont des Oliviers, la lumière était d’un blanc mat comme les cailloux sacrés et les tombes du cimetière. Les marches qui descendaient vers l’esplanade m’étourdissaient. Je ne savais pas si j’avais le vertige ou si j’étais soudain israélite. Je me suis avancé vers le Mur au ralenti, savourant le moment, attendant un miracle, et j’ai glissé cette petite supplique (gribouillée sur un morceau de nappe en papier plié en quatre, malheureusement en langue française) dans une interstice entre deux pierres : « Cher Yahvé, si Vous existez, merci d’accorder la vie éternelle SVP à Romy, Léonore, Lou, ma mère, mon père et mon frère. Et moi. Avec toute notre gratitude, toda, shalom et mazeltov à Vous. » Je me sentais aussi ridicule que les gogos qui accrochent un cadenas sur le pont des Arts. Romy était impressionnée par la solennité des visiteurs ; elle craignait de les déranger. Moi c’était l’ancienneté des lieux qui m’écrasait. Les pierres millénaires me semblaient plus respectables que les sanglots de quelques vieux rabbins en chaussettes-spartiates. Une chose m’a surpris : la mosquée Al-Aqsa repose partiellement sur le Mur des lamentations. À Jérusalem, l’islam est porté par le judaïsme. Ni les musulmans, ni les juifs ne s’en réjouissent, et pourtant ils sont géologiquement et urbanistiquement indissociables.

Quant aux chrétiens… Impossible de retrouver le chemin du Saint-Sépulcre : l’église où le Christ n’est pas mort est moins bien indiquée que le Mur et la mosquée Al-Aqsa, ce qui aurait beaucoup déplu à mes parents. Nous nous sommes longtemps perdus dans les ruelles en pente et les corridors obscurs de la Ville sainte. Le chemin de croix est devenu un centre commercial pour tour operators qui vendent Dieu en low-cost. Les étals de sacs à main imitation Vuitton, de bonbons multicolores, de cartes postales et de keffiehs palestiniens permettaient d’entrevoir une solution, une sorte de paix par le commerce de colifichets : mains de Fatma en plaqué or, assiettes de porcelaine à étoile de David et saintes vierges fluorescentes ou clignotantes « made in China ». Jérusalem est un souk et un sanctuaire : on passe devant une boucherie sanglante et juste après on se paume dans des chapelles, des synagogues, entre des vendeuses de menthe, de castagnettes, de réglisse ; on entend des mélopées arabes dans l’oreille gauche, des chants yiddish dans l’oreille droite, des cantiques orthodoxes dans les deux. Ce jour-là, la guerre des trois religions ne faisait pas d’autres dégâts que cette cacophonie, dans la fourmilière des dieux uniques. Il ne faut pas se laisser impressionner par la solennité des lieux : trois religions peuvent cohabiter dans un pâté de maisons dont on a fait le tour en une demi-heure. Grâce à son GPS, Romy a fini par trouver le Saint-Sépulcre. Pas question de mettre tous nos œufs dans le même calice. Romy aura prié sur le Mur puis sur la tombe de Jésus-Christ : je lui ai expliqué le sens du mot « œcuménique ».

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