Frédéric Beigbeder - Une vie sans fin

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« La vie est une hécatombe. 59 millions de morts par an. 1,9 par seconde. 158 857 par jour. Depuis que vous lisez ce paragraphe, une vingtaine de personnes sont décédées dans le monde — davantage si vous lisez lentement. L’humanité est décimée dans l’indifférence générale.
Pourquoi tolérons-nous ce carnage quotidien sous prétexte que c’est un processus naturel ? Avant je pensais à la mort une fois par jour. Depuis que j’ai franchi le cap du demi-siècle, j’y pense toutes les minutes.
Ce livre raconte comment je m’y suis pris pour cesser de trépasser bêtement comme tout le monde. Il était hors de question de décéder sans réagir. »
Contrairement aux apparences, ceci n’est pas un roman de science-fiction. F. B.

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— Oui : on rêve de soigner Alzheimer, Parkinson, le diabète, la leucémie. Nous avons créé ici des cellules iPS de placenta pour régénérer celui de certaines femmes enceintes.

— Et si vous m’injectiez des cellules souches à moi, pourrais-je vivre 500 ans ?

— Vous n’êtes pas malade : je risquerais de vous donner le cancer à l’endroit où je vous aurais piqué. C’est tout le problème : les cellules iPS sont instables, parfois aberrantes. Si elles ne tiennent pas sur une souris, imaginez sur vous : tumeur garantie.

— Quand est-ce qu’on vivra 300 ans ?

— Je croyais que vous visiez 500 ?

— Je suis OK pour revoir mes prétentions à la baisse : 250, voire 200.

Romy ayant la vie devant elle, ce rendez-vous l’ennuyait profondément. L’idée de vivre 200 ans, pour une fille de dix ans, est quelque chose d’aussi chiant que de mater un 52 minutes consacré aux châteaux de la Loire sur fond de Marche royale de Lully. Le docteur Buganim s’adressait surtout à elle. Il s’obligeait ainsi à user de termes compréhensibles par une fillette. On sentait le « pro » de la conférence : recueillir des financements de riches est un des aspects les plus chronophages du métier de techno-médecin, ils sont tenus de « vendre » leurs découvertes pour payer leurs éprouvettes. Il me recevait parce que j’avais fait croire à la RP de l’hôpital universitaire que j’étais un grand reporter de la télévision française. Il espérait grappiller des miettes de ma notoriété pour pouvoir sauver le reste de l’humanité. Ce que Ségolène Royal appelait une stratégie « gagnant-gagnant », juste avant de perdre-perdre.

— Mademoiselle Romy, reprit-il, laissez-moi vous expliquer comment vous êtes arrivée ici. D’abord un sperme fertilise un ovocyte qui donne un œuf nommé zygote. Cette cellule unique commence à se diviser en deux, puis quatre, puis huit, puis seize. Au moment où l’on arrive à 64 cellules, on obtient un embryon très jeune qu’on appelle blastocyste, qui ressemble à une boule contenant une cavité. Quand les scientifiques ont cultivé ces cellules, ils ont découvert qu’elles se régénéraient et restaient indéfiniment identiques.

Romy était captivée. Je l’ai relancé tel mon maître, Yves Mourousi.

— Un grand confrère à vous m’a expliqué que certaines cellules étaient immortelles.

— Yez. Ze embryonic ztem zellz are immorrrtal.

J’ai oublié de préciser que nous conversions en anglais. Romy avait du mal à suivre, et moi à prendre au sérieux le professeur Buganim avec son accent israélien qui rappelait celui d’Adam Sandler dans You Don’t Mess with the Zohan , la meilleure comédie sur Israël. Dans cette situation, pour éviter le fou rire, il était essentiel de ne pas s’arrêter à ces détails d’élocution, et de se concentrer sur le fait qu’en vingt ans de télé, je n’avais jamais reçu un seul lauréat de la revue Science . Je vais traduire ses propos ci-dessous, ce sera plus simple.

— Les cellules souches embryonnaires sont immortelles, venait-il donc d’énoncer tranquillement.

— Ces cellules sont comme des caméléons ? a demandé Romy, épatante en co-intervieweuse.

— Oui. Elles peuvent devenir tout ce que tu veux. Enfin… presque tout. D’où leur nom : pluripotentes.

Sur un paperboard, il dessinait des cellules rondes qui ressemblaient aux Shadoks (encore une référence de vieux).

— Parlez-moi de ces Japonais qui ont découvert qu’on pouvait créer des cellules souches. C’est quoi le système iPS ?

— Attention : ce ne sont pas seulement des cellules souches mais des cellules souches embryonnaires. C’est-à-dire capables de générer toutes les cellules du corps humain. Nous, les adultes, nous avons tous des cellules souches. Dans tous nos organes. Et Romy aussi. Mais elles ne savent que régénérer un organe précis. Les Japonais se sont demandé s’il était possible de prendre des cellules adultes et de les reprogrammer en cellules souches d’embryon, c’est-à-dire pluripotentes. Cela permettait de régler deux problèmes : 1) la question éthique : ce n’est pas super de détruire des embryons humains, même si je ne suis pas sûr que le blastocyste, cette boule microscopique, puisse être considéré comme de la vie ; 2) le rejet immunitaire, car si je t’injecte des cellules embryonnaires de quelqu’un d’autre, il y a rejet. Alors que des cellules provenant de ton propre corps et prélevées par une biopsie de ton épiderme, il ne va pas les rejeter.

Il faisait le geste de gratter sous son bras. Romy commençait à s’inquiéter. Elle s’est tournée vers moi.

— Le docteur ne va pas nous faire une piqûre ?

— Non, on ne va rien te faire, chérie.

— Mais même si on te le faisait, ajouta le chercheur, on gratte la peau sous le bras, ça ne fait pas mal.

— Si je comprends bien, ai-je repris, les savants japonais ont pris des cellules d’un adulte et ils les ont… rajeunies ?

— Exactement. C’est ça. Je prélève des cellules de ta peau, j’y introduis quelques gènes, on attend deux à trois semaines, et soudain tu vois des cellules embryonnaires « imitées », d’où le « i » de « iPS » (« Induced »).

— C’est dingue !

— Complètement dingue ! Personne ne pensait que c’était possible ! Et pas seulement ça, mais personne n’imaginait qu’il suffisait de quatre gènes pour une opération pareille ! Dans notre corps, nous avons 20 000 gènes. Et il n’en faut que quatre pour voyager dans le temps. La découverte doit aussi être attribuée au Britannique John Gurdon, qui fut le premier à reprogrammer des cellules. Il a d’ailleurs partagé le prix Nobel de médecine avec Shinya Yamanaka en 2012. C’est lui qui a inventé la technique de clonage de la brebis Dolly. Il a pris un zygote de grenouille et prélevé des cellules de peau adultes. En les réintroduisant dans l’œuf, il a obtenu un embryon. Tu prends le noyau d’une cellule adulte et tu le mets dans le zygote : ça donne un clone. L’œuf a commencé à se diviser en deux, quatre, huit, etc. Avec son système, on peut tout cloner.

— Moi ? On peut me cloner ? s’est écriée Romy.

J’étais assez épaté que ma fille comprenne aussi bien l’anglais malgré l’accent israélien.

— Pas comme dans La Guerre des étoiles , mais disons qu’on peut refaire une Romy génétiquement identique. Je gratte une cellule de ta peau, je prends ton ADN et je le mets dans l’œuf énucléé d’un humain, je le laisse grandir quelques jours, et ensuite je l’introduis dans une mère porteuse : après neuf mois, tu seras clonée. Nous aurons un bébé exactement comme toi.

Romy commençant à s’inquiéter vraiment, j’ai décidé d’intervenir afin de lui éviter un nouveau traumatisme.

— Mon amour, personne ne va te cloner : c’est déjà suffisamment fatigant de s’occuper d’une seule Romy. C’est bizarre, docteur, parce qu’il y a quinze ans, tout le monde était obsédé par le clonage humain mais aujourd’hui on n’en parle plus. Ce n’est plus à la mode ?

— Ce n’est pas démodé, comme vous dites. C’est surtout interdit pour raisons éthiques. Mais je suis sûr que quelqu’un, quelque part en Chine, est à fond là-dessus.

— Vraiment, vous le pensez ?

— Je ne le pense pas, j’en suis certain. Ils ont déjà cloné des cochons, des chiens, des chevaux… En 2013, le premier clonage humain a été réussi par un Kazakh, le professeur Shoukhrat Mitalipov, à la faculté de Portland, Oregon.

— Mais c’est passé complètement inaperçu !

— La découverte de Yamanaka a rendu obsolète cette piste… pour l’instant.

— Mais vous, dans votre labo, vous utilisez des souris clonées ou des souris reprogrammées ?

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