Jean-Marie Le Clézio - Désert

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La toute jeune Lalla a pour ancêtres les « hommes bleus », guerriers du désert saharien. Elle vit dans un bidonville, mais ne peut les oublier. La puissance de la nature et des légendes, son amour pour le Hartani, un jeune berger muet, une évasion manquée vers « leur » désert, l'exil à Marseille, tout cela ne peut que durcir son âme lumineuse. Lalla a beau travailler dans un hôtel de passe, être enceinte, devenir une cover-girl célèbre, rien n'éteint sa foi religieuse et sa passion du désert.

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« Hh ! Hh ! Hh ! Hh »

Il n’y avait plus de paroles, maintenant. C’était comme cela, directement avec le centre du ciel et de la terre, uni par le vent violent des respirations des hommes, comme si en s’accélérant le rythme du souffle abolissait les jours et les nuits, les mois, les saisons, abolissait même l’espace sans espoir, et faisait approcher la fin de tous les voyages, la fin de tous les temps. La souffrance était très grande, et l’ivresse du souffle faisait vibrer les membres, dilatait la gorge. Au centre du demi-cercle des hommes, les femmes dansaient avec leurs pieds nus seulement, le corps immobile, les bras un peu écartés du corps et tremblant à peine. Le rythme sourd de leurs talons entrait dans la terre et faisait un grondement continu comme une armée qui passe. Près des musiciens, les guerriers du Sud, le visage voilé de noir, bondissaient sur place en levant très haut leurs genoux, comme de grands oiseaux cherchant à s’envoler. Puis, peu à peu, dans la nuit, ils ont cessé de bouger. Les uns après les autres, les hommes et les femmes se sont accroupis sur le sol, les bras étendus devant eux, la paume des mains tournée vers le ciel ; seul leur souffle rauque continuait à s’exhaler, lançant dans le silence les mêmes syllabes inlassables :

« Hh ! Hh ! Houwa ! Hayy !… Hh ! Hh ! »

Le bruit du déchirement des souffles était si grand, si puissant que c’était comme si tous étaient déjà partis très loin de Smara, à travers le ciel, dans le vent, mêlés à la lumière de la lune et à la fine poussière du désert. Le silence n’était pas possible, ni la solitude. Le bruit des souffles avait empli toute la nuit, avait couvert tout l’espace.

Assis au centre de la place, dans la poussière, Ma el Aïnine ne regardait personne. Ses mains serraient les grains du chapelet d’ébène, faisant tomber un grain à chaque expiration de la foule. C’était lui le centre du souffle, celui qui avait montré aux hommes la voie du désert, celui qui avait enseigné chaque rythme. Il n’attendait plus rien, maintenant. Il n’interrogeait plus personne. Il respirait, lui aussi, selon le souffle de la prière, comme si lui et les autres hommes n’avaient eu qu’une seule gorge, une seule poitrine. Et leur souffle avait ouvert la route, déjà, vers le nord, vers les terres nouvelles. Le vieil homme ne sentait plus la vieillesse, ni la fatigue, ni l’inquiétude. Le souffle circulait en lui, venu de toutes ces bouches, le souffle violent et doux à la fois qui accroissait son existence. Les hommes ne regardaient plus Ma el Aïnine.

Les yeux fermés, les bras écartés, leur visage tourné vers la nuit, ils planaient, ils glissaient sur le chemin du Nord.

Quand le jour est venu, à l’est, au-dessus des collines de pierres, les hommes et les femmes ont commencé à marcher vers les tentes. Malgré tous ces jours et toutes ces nuits d’ivresse, personne ne ressentait la fatigue. Ils ont sellé les chevaux, roulé les grandes toiles de laine des tentes, chargé les chameaux. Le soleil n’était pas très haut dans le ciel quand Nour et son frère ont commencé à marcher sur la route de poussière, vers le nord. Ils portaient sur leurs épaules un ballot de linge et de vivres. Devant eux, sur la route, d’autres hommes et d’autres enfants marchaient aussi, et le nuage de poussière grise et rouge commençait à monter vers le ciel bleu. Quelque part, aux portes de Smara, entouré des guerriers bleus à cheval, entouré de ses fils, Ma el Aïnine regardait la longue caravane qui s’étirait à travers la plaine désertique. Puis il refermait son manteau blanc, et il poussait son pied sur le cou de son chameau. Lentement, sans se retourner, il s’éloignait de Smara, il s’en allait vers sa fin.

Le Bonheur

Le soleil se lève au-dessus de la terre, les ombres s’allongent sur le sable gris, sur la poussière des chemins. Les dunes sont arrêtées devant la mer. Les petites plantes grasses tremblent dans le vent. Dans le ciel très bleu, froid, il n’y a pas d’oiseau, pas de nuage. Il y a le soleil. Mais la lumière du matin bouge un peu, comme si elle n’était pas tout à fait sûre.

Le long du chemin, à l’abri de la ligne des dunes grises, Lalla marche lentement. De temps à autre, elle s’arrête, elle regarde quelque chose par terre. Ou bien elle cueille une feuille de plante grasse, elle l’écrase entre ses doigts pour sentir l’odeur douce et poivrée de la sève. Les plantes sont vert sombre, luisantes, elles ressemblent à des algues. Quelquefois il y a un gros bourdon doré sur une touffe de ciguë, et Lalla le poursuit en courant. Mais elle n’approche pas trop près, parce qu’elle a un peu peur tout de même. Quand l’insecte s’envole, elle court derrière lui, les mains tendues, comme si elle voulait réellement l’attraper. Mais c’est juste pour s’amuser.

Ici, autour, il n’y a que cela : la lumière du ciel, aussi loin qu’on regarde. Les dunes vibrent sous les coups, de la mer qu’on ne voit pas, mais qu’on entend. Les petites plantes grasses sont luisantes de sel comme de sueur. Il y a des insectes çà et là, une coccinelle pâle, une sorte de guêpe à la taille si étroite qu’on la dirait coupée en deux, une scolopendre qui laisse des traces fines dans la poussière ; et des mouches plates, couleur de métal, qui cherchent les jambes et le visage de la petite fille, pour boire le sel.

Lalla connaît tous les chemins, tous les creux des dunes. Elle pourrait aller partout les yeux fermés, et elle saurait tout de suite où elle est, rien qu’en touchant la terre avec ses pieds nus. Le vent saute par instants la barrière des dunes, jette des poignées d’aiguilles sur la peau de l’enfant, emmêle ses cheveux noirs. La robe de Lalla colle sur sa peau humide, elle doit tirer sur le tissu pour le détacher.

Lalla connaît tous les chemins, ceux qui vont à perte de vue le long des dunes grises, entre les broussailles, ceux qui font une courbe et retournent en arrière, ceux qui ne vont jamais nulle part. Pourtant, chaque fois qu’elle marche ici, il y a quelque chose de nouveau. Aujourd’hui, c’est le bourdon doré qui l’a conduite très loin, au-delà des maisons des pêcheurs et de la lagune d’eau morte. Entre les broussailles, un peu plus tard, il y a eu tout d’un coup cette carcasse de métal rouillé qui dressait ses griffes et ses cornes menaçantes. Puis, dans le sable du chemin, une petite boîte de conserve en métal blanc, sans étiquette, avec deux trous de chaque côté du couvercle.

Lalla continue à marcher, très lentement, en regardant le sable gris avec tellement d’attention que ses yeux lui font un peu mal. Elle guette les choses sur la terre, sans penser à rien d’autre, sans regarder le ciel. Puis elle s’arrête sous un pin parasol, à l’abri de la lumière, et elle ferme un instant les yeux.

Elle joint ses mains autour de ses genoux, elle se balance un peu d’avant en arrière, puis sur les côtés, en chantonnant une chanson en français, une chanson qui dit seulement :

« Méditerra-né-é-e… »

Lalla ne sait pas ce que cela veut dire. C’est une chanson qu’elle a entendue à la radio, un jour, et elle n’a retenu que ce mot-là, mais c’est un mot qui lui plaît bien. Alors, de temps en temps, quand elle se sent bien, qu’elle n’a rien à faire, ou quand elle est au contraire un peu triste sans savoir pourquoi, elle chante le mot, quelquefois à voix basse pour elle, si doucement qu’elle s’entend à peine, ou bien très fort, presque à tue-tête, pour réveiller les échos et pour faire partir la peur.

Maintenant, elle chante le mot à voix basse, parce qu’elle est heureuse. Les grosses fourmis rouges à tête noire marchent sur les aiguilles de pin, hésitent, escaladent les brindilles. Lalla les écarte avec une branche sèche. Elle sent l’odeur des arbres qui arrive dans le vent, mêlée au goût âcre de la mer. Le sable jaillit par instants dans le ciel, forme des trombes oscillantes, en équilibre au sommet des dunes, qui se brisent ensuite d’un coup, en jetant des milliers d’aiguilles sur les jambes et sur le visage de l’enfant.

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