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Muriel Barbery: L'élégance du hérisson

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Muriel Barbery L'élégance du hérisson

L'élégance du hérisson: краткое содержание, описание и аннотация

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« Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »

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« Madame Michel », lui a répondu Kakuro. « Oh ! » a fait maman, soulagée. Il s’est détourné d’elle, dégoûté. « Paloma, je dois m’occuper de plein de choses pas rigolotes mais nous nous verrons après, entendu ? » m’a-t-il dit. J’ai hoché la tête, je lui ai serré la main très fort moi aussi. On s’est fait un petit salut à la japonaise, une courbette rapide. On se comprend. On a si mal.

Quand il est parti, la seule chose que je voulais, c’était éviter maman. Elle a ouvert la bouche mais j’ai fait un signe de la main, la paume levée vers elle, pour dire : « N’essaie même pas. » Elle a fait un petit hoquet mais elle ne s’est pas approchée, elle m’a laissée aller dans ma chambre. Là, je me suis roulée en boule sur mon lit. Au bout d’une demi-heure, maman a frappé doucement à la porte. J’ai dit : « Non. » Elle n’a pas insisté.

Depuis, dix heures ont passé. Beaucoup de choses aussi se sont passées dans l’immeuble. Je les résume : Olympe Saint-Nice s’est précipitée dans la loge quand elle a appris la nouvelle (un serrurier était venu l’ouvrir) pour prendre Léon qu’elle a installé chez elle. Je pense que Mme Michel, que Renée... je pense qu’elle aurait voulu ça. Ça m’a soulagée. Mme de Broglie a pris la direction des opérations, sous le commandement suprême de Kakuro. C’est bizarre comme cette vieille bique m’a presque semblé sympathique. Elle a dit à maman, sa nouvelle amie : « Cela faisait vingt-sept ans qu’elle était là. Elle va nous manquer. » Elle a organisé illico une collecte pour les fleurs et s’est chargée de contacter les membres de la famille de Renée. Y en a-t-il ? Je ne sais pas mais Mme de Broglie va chercher.

Le pire, c’est Mme Lopes. C’est encore Mme de Broglie qui lui a dit, quand elle est venue à dix heures pour le ménage. Apparemment, elle est restée là deux secondes sans comprendre, la main sur sa bouche. Et puis elle est tombée. Quand elle est revenue à elle, un quart d’heure plus tard, elle a juste murmuré : « Pardon, oh pardon » et puis elle a remis son foulard et elle est rentrée chez elle.

Un crève-cœur.

Et moi ? Et moi, qu’est-ce que je ressens ? Je bavarde sur les petits événements du 7 rue de Grenelle mais je ne suis pas très courageuse. J’ai peur d’aller en moi-même et de voir ce qui s’y passe. J’ai honte aussi. Je pense que je voulais mourir et faire souffrir Colombe et maman et papa parce que je n’avais pas encore vraiment souffert. Ou plutôt : je souffrais mais sans que ça fasse mal et, du coup, tous mes petits projets, c’était du luxe d’ado sans problèmes. De la rationalisation de petite fille riche qui veut faire son intéressante.

Mais là, et pour la première fois, j’ai eu mal, tellement mal. Un coup de poing dans le ventre, le souffle coupé, le cœur en compote, l’estomac complètement écrabouillé. Une douleur physique insoutenable. Je me suis demandé si je m’en remettrais un jour, de cette douleur-là. J’avais mal à en hurler. Mais je n’ai pas hurlé. Ce que je ressens maintenant que la douleur est toujours là mais qu’elle ne m’empêche plus de marcher ou de parler, c’est une sensation d’impuissance et d’absurdité totales. Alors c’est comme ça ? Tout d’un coup, tous les possibles s’éteignent ? Une vie pleine de projets, de discussions à peine commencées, de désirs même pas accomplis, s’éteint en une seconde et il n’y a plus rien, il n’y a plus rien à faire, on ne peut plus revenir en arrière ?

Pour la première fois de ma vie, j’ai ressenti le sens du mot jamais. Eh bien, c’est terrible. On prononce ce mot cent fois par jour mais on ne sait pas ce qu’on dit avant d’avoir été confronté à un vrai « plus jamais ». Finalement, on a toujours l’illusion qu’on contrôle ce qui arrive ; rien ne nous semble définitif. J’avais beau me dire toutes ces dernières semaines que j’allais bientôt me suicider, est-ce que j’y croyais vraiment ? Est-ce que cette décision me faisait vraiment ressentir le sens du mot « jamais » ? Pas du tout. Elle me faisait ressentir mon pouvoir de décider. Et je pense que, à quelques secondes de me donner la mort, fini à « jamais » resterait encore un mot vide. Mais quand quelqu’un qu’on aime meurt... alors je peux vous dire qu’on ressent ce que ça veut dire et ça fait très très très mal. C’est comme un feu d’artifice qui s’éteint d’un coup et tout devient noir. Je me sens seule, malade, j’ai mal au cœur et chaque mouvement me coûte des efforts colossaux.

Et puis il s’est passé quelque chose. C’est à peine croyable tant c’est un jour de tristesse. Avec Kakuro, on est descendus ensemble vers cinq heures dans la loge de Mme Michel (je veux dire de Renée) parce qu’il voulait prendre des vêtements à elle pour les apporter à la morgue de l’hôpital. Il a sonné et il a demandé à maman s’il pouvait me parler. Mais j’avais deviné que c’était lui : j’étais déjà là. Bien sûr, j’ai voulu l’accompagner. On a pris l’ascenseur tous les deux, sans parler. Il avait l’air très fatigué, plus fatigué que triste ; je me suis dit : c’est comme ça que la souffrance se voit sur les visages sages. Elle ne s’affiche pas ; elle donne juste l’impression d’une très grande fatigue. Est-ce que moi aussi, j’ai l’air fatigué ?

Toujours est-il que nous sommes descendus à la loge, avec Kakuro. Mais, en traversant la cour, on s’est arrêtés net tous les deux en même temps : quelqu’un s’était mis au piano et on entendait très bien ce que ce quelqu’un jouait. C’était du Satie, je crois, enfin, je ne suis pas sûre (mais en tout cas c’était du classique).

Je n’ai pas réellement de pensée profonde sur le sujet. D’ailleurs, comment avoir une pensée profonde quand une âme sœur repose dans un frigidaire d’hôpital ? Mais je sais qu’on s’est arrêtés net tous les deux et qu’on a respiré profondément en laissant le soleil réchauffer notre visage et en écoutant la musique qui venait de là-haut. « Je pense que Renée aurait aimé ce moment », a dit Kakuro. Et on est encore restés là quelques minutes, à écouter la musique. J’étais d’accord avec lui. Mais pourquoi ?

En pensant à ça, ce soir, le cœur et l’estomac en marmelade, je me dis que finalement, c’est peut-être ça la vie : beaucoup de désespoir mais aussi quelques moments de beauté où le temps n’est plus le même. C’est comme si les notes de musique faisaient un genre de parenthèses dans le temps, de suspension, un ailleurs ici même, un toujours dans le jamais.

Oui, c’est ça, un toujours dans le jamais .

N’ayez crainte, Renée, je ne me suiciderai pas et je ne brûlerai rien du tout.

Car, pour vous, je traquerai désormais les toujours dans le jamais.

La beauté dans ce monde.

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