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Muriel Barbery: L'élégance du hérisson

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Muriel Barbery L'élégance du hérisson

L'élégance du hérisson: краткое содержание, описание и аннотация

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« Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »

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Est-ce cela, l’amour maternel, cette intuition au cœur du désastre, cette étincelle d’empathie qui demeure même quand l’homme en est réduit à vivre comme une bête ? C’est ce que m’avait dit Lucien : une mère qui aime ses enfants sait toujours quand ils sont dans la peine. Pour ma part, je n’ai guère d’inclination pour cette interprétation. Je n’ai pas non plus de ressentiment envers cette mère qui n’en était pas une. La misère est une faucheuse : elle moissonne en nous tout ce que nous avons d’aptitude au commerce de l’autre et nous laisse vides, lavés de sentiments, pour pouvoir endurer toute la noirceur du présent. Mais je n’ai pas non plus de si belles croyances ; point d’amour maternel dans cette intuition de ma mère mais seulement la traduction en gestes de la certitude du malheur. C’est une sorte de conscience native, enracinée au plus profond des cœurs, et qui rappelle qu’à de pauvres hères comme nous, il arrive toujours par un soir de pluie une fille déshonorée qui s’en revient mourir au foyer.

Lisette vécut encore le temps de mettre au monde son enfant. Le nouveau-né fit comme on attendait de lui : il mourut en trois heures. De cette tragédie qui semblait à mes parents la marche naturelle des choses, de telle sorte qu’ils ne s’en émurent pas plus — et pas moins — que s’ils avaient perdu une chèvre, je conçus deux certitudes : vivent les forts et meurent les faibles, dans des jouissances et des souffrances proportionnées à leurs places hiérarchiques et, tout comme Lisette avait été belle et pauvre, j’étais intelligente et indigente, vouée à pareille punition si j’espérais tirer avantage de mon esprit au mépris de ma classe. Enfin, comme je ne pouvais non plus cesser d’être ce que j’étais, il m’apparut que ma voie était celle du secret : je devais taire ce que j’étais et de l’autre monde ne jamais me mêler. De taiseuse, je devins donc clandestine.

Et brusquement, je réalise que je suis assise dans ma cuisine, à Paris, dans cet autre monde au sein duquel j’ai creusé ma petite niche invisible et auquel j’ai pris bien soin de ne jamais me mêler, et que je pleure à chaudes larmes tandis qu’une petite fille au regard incroyablement chaud me tient la main dont elle caresse doucement les phalanges — et je réalise aussi que j’ai tout dit, tout raconté : Lisette, ma mère, la pluie, la beauté profanée et, au bout du compte, la main de fer du destin, qui donne aux mort-nés des mères mortes d’avoir voulu renaître. Je pleure à grosses, chaudes, longues et bonnes larmes convulsives, confuse mais incompréhensiblement heureuse de la transfiguration du regard triste et sévère de Paloma en puits de chaleur où je réchauffe mes sanglots.

— Mon Dieu, dis-je, en me calmant un peu, mon Dieu, Paloma, me voici bien stupide !

— Madame Michel, me répond-elle, vous savez, vous me redonnez de l’espoir.

— De l’espoir ? dis-je en reniflant pathétiquement.

— Oui, dit-elle, il semble qu’il soit possible de changer de destin.

Et nous restons là de longues minutes à nous tenir la main, sans rien dire. Je suis devenue l’amie d’une belle âme de douze ans envers laquelle j’éprouve un sentiment de grande gratitude et l’incongruité de cet attachement dissymétrique d’âge, de condition et de circonstances ne parvient pas à entacher mon émotion. Quand Solange Josse se présente à la loge pour récupérer sa fille, nous nous regardons toutes deux avec la complicité des amitiés indestructibles et nous disons au revoir dans la certitude de retrouvailles prochaines. La porte refermée, je m’assieds dans le fauteuil télé, la main sur la poitrine, et je me surprends à dire tout haut : c’est peut-être ça, vivre.

Pensée profonde n° 15

Si tu veux te soigner

Soigne

Les autres

Et souris ou pleure

De cette heureuse volte-face du sort

Vous savez quoi ? Je me demande si je n’ai pas raté quelque chose. Un peu comme quelqu’un qui aurait de mauvaises fréquentations et qui découvrirait une autre voie en rencontrant quelqu’un de bien. Mes mauvaises fréquentations à moi, ce sont maman, Colombe, papa et toute la clique. Mais aujourd’hui, j’ai vraiment rencontré quelqu’un de bien. Mme Michel m’a raconté son traumatisme : elle fuit Kakuro parce qu’elle a été traumatisée par la mort de sa sœur Lisette, séduite et abandonnée par un fils de famille. Ne pas fraterniser avec les riches pour ne pas en mourir est, depuis, sa technique de survie.

En écoutant Mme Michel, je me suis demandé une chose : qu’est-ce qui est le plus traumatisant ? Une sœur qui meurt parce qu’elle a été abandonnée ou bien les effets permanents de cet événement : la peur de mourir si on ne reste pas à sa place ? La mort de sa sœur, Mme Michel aurait pu la surmonter ; mais est-ce qu’on peut surmonter la mise en scène de son propre châtiment ?

Et puis surtout, j’ai ressenti autre chose, un sentiment nouveau et, en l’écrivant, je suis très émue, d’ailleurs j’ai dû laisser mon stylo deux minutes, le temps de pleurer. Alors voilà ce que j’ai ressenti : en écoutant Mme Michel et en la voyant pleurer, mais surtout en sentant à quel point ça lui faisait du bien de me dire tout ça, à moi, j’ai compris quelque chose : j’ai compris que je souffrais parce que je ne pouvais faire de bien à personne autour de moi. J’ai compris que j’en voulais à papa, à maman et surtout à Colombe parce que je suis incapable de leur être utile, parce que je ne peux rien pour eux. Ils sont trop loin dans la maladie et je suis trop faible. Je vois bien leurs symptômes mais je ne suis pas compétente pour les soigner et, du coup, ça me rend aussi malade qu’eux mais je ne le vois pas. Alors que, en tenant la main de Mme Michel, j’ai senti que j’étais malade moi aussi. Et ce qui est sûr, en tout cas, c’est que je ne peux pas me soigner en punissant ceux que je ne peux pas guérir. Il faut peut-être que je repense cette histoire d’incendie et de suicide. D’ailleurs, je dois bien l’avouer : je n’ai plus tellement envie de mourir, j’ai envie de revoir Mme Michel, et Kakuro, et Yoko, sa petite-nièce si imprédictible, et de leur demander de l’aide. Oh, bien sûr, je ne vais pas me pointer en disant : please, help me, je suis une petite fille suicidaire. Mais j’ai envie de laisser les autres me faire du bien : après tout, je ne suis qu’une petite fille malheureuse et même si je suis extrêmement intelligente, ça ne change rien au fait, non ? Une petite fille malheureuse qui, au pire moment, a la chance de faire des rencontres heureuses. Est-ce que j’ai moralement le droit de laisser passer cette chance ?

Bof. Je n’en sais rien. Après tout, cette histoire est une tragédie. Il y a des gens valeureux, réjouis-toi ! ai-je eu envie de me dire, mais finalement, quelle tristesse ! Ils finissent sous la pluie ! Je ne sais plus trop quoi penser. Un instant, j’ai cru que j’avais trouvé ma vocation ; j’ai cru comprendre que, pour me soigner, il fallait que je soigne les autres, enfin les autres « soignables », ceux qui peuvent être sauvés, au lieu de me morfondre de ne pas pouvoir sauver les autres. Alors quoi, je devrais devenir toubib ? Ou bien écrivain ? C’est un peu pareil, non ?

Et puis pour une Mme Michel, combien de Colombe, combien de tristes Tibère ?

13

Dans les allées de l’enfer

Après le départ de Paloma, complètement chamboulée, je reste assise dans mon fauteuil un long moment durant.

Puis, saisissant mon courage à deux mains, je compose le numéro de Kakuro Ozu.

Paul N’Guyen répond à la seconde sonnerie.

— Ah, bonjour madame Michel, me dit-il, que puis-je donc pour vous ?

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