• Пожаловаться

Muriel Barbery: L'élégance du hérisson

Здесь есть возможность читать онлайн «Muriel Barbery: L'élégance du hérisson» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Muriel Barbery L'élégance du hérisson

L'élégance du hérisson: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «L'élégance du hérisson»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

« Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »

Muriel Barbery: другие книги автора


Кто написал L'élégance du hérisson? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

L'élégance du hérisson — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «L'élégance du hérisson», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Des pas se font entendre dans le hall d’entrée puis nous entendons distinctement le bruit sibyllin que fait la main de l’homme sur le bouton d’appel de l’ascenseur, un vieil ascenseur à grille noire et portes battantes, capitonné et boisé où, s’il y en avait eu la place, se serait tenu autrefois un groom. Je connais ce pas ; c’est celui de Pierre Arthens, le critique gastronomique du quatrième, un oligarque de la pire espèce qui, à la manière dont il plisse les yeux quand il se tient sur le seuil de mon logis, doit penser que je vis dans une grotte obscure, bien que ce qu’il en voie lui apprenne le contraire.

Eh bien, je les ai lues, ses fameuses critiques.

— J’y comprends rien, m’a dit Manuela pour qui un bon rôti est un bon rôti et c’est tout.

Il n’y a rien à comprendre. C’est une pitié de voir une plume pareille se gâcher à force de cécité. Écrire sur une tomate des pages à la narration éblouissante — car Pierre Arthens critique comme on raconte une histoire et cela seul aurait dû en faire un génie — sans jamais voir ni saisir la tomate est un affligeant morceau de bravoure. Peut-on être aussi doué et aussi aveugle à la présence des choses ? me suis-je souvent demandé en le voyant passer devant moi avec son grand nez arrogant. Il semble que oui. Certaines personnes sont incapables de saisir dans ce qu’elles contemplent ce qui en fait la vie et le souffle intrinsèques et passent une existence entière à discourir sur les hommes comme s’il s’était agi d’automates et sur les choses comme si elles n’avaient point d’âme et se résumaient à ce qui peut en être dit, au gré des inspirations subjectives.

Comme par un fait exprès, les pas refluent soudain et Arthens sonne à la loge.

Je me lève en prenant soin de traîner mes pieds enchâssés dans des chaussons si conformes que seule la coalition de la baguette de pain et du béret peut leur lancer le défi des clichés consensuels. Ce faisant, je sais que j’exaspère le Maître, ode vivante à l’impatience des grands prédateurs, et cela n’est pas pour rien dans l’application que je mets à entrebâiller très lentement la porte en y carrant un nez méfiant que j’espère rouge et luisant.

— J’attends un paquet par coursier, me dit-il, yeux plissés et narines pincées. Lorsqu’il arrivera, pourriez-vous me l’apporter immédiatement ?

Cet après-midi, M. Arthens porte une grande lavallière à pois qui flotte autour de son cou de patricien et ne lui sied pas du tout parce que l’abondance de sa chevelure léonine et la bouffance éthérée de la pièce de soie figurent à elles deux une sorte de tutu vaporeux où se perd la virilité dont, à l’accoutumée, l’homme se pare. Et puis diable, cette lavallière m’évoque quelque chose. Je manque de sourire en me le remémorant. C’est celle de Legrandin. Dans la Recherche du temps perdu , œuvre d’un certain Marcel, autre concierge notoire, Legrandin est un snob écartelé entre deux mondes, celui qu’il fréquente et celui dans lequel il voudrait pénétrer, un pathétique snob dont, d’espoir en amertume et de servilité en dédain, la lavallière exprime les plus intimes fluctuations. Ainsi, sur la place de Combray, ne désirant point saluer les parents du narrateur mais devant toutefois les croiser, charge-t-il l’écharpe de signifier, en la laissant voler au vent, une humeur mélancolique qui dispense des salutations ordinaires.

Pierre Arthens, qui connaît son Proust mais n’en a conçu à l’endroit des concierges aucune mansuétude spéciale, se racle la gorge avec impatience.

Je rappelle sa question :

— Pourriez-vous me l’apporter immédiatement (le paquet par coursier — les colis de riche n’empruntant pas les voies postales usuelles) ?

— Oui, dis-je, en battant des records de concision, encouragée en cela par la sienne et par l’absence de s’il vous plaît que la forme interrogative et conditionnelle ne saurait, d’après moi, excuser totalement.

— C’est très fragile, ajoute-t-il, faites attention, je vous prie.

La conjugaison de l’impératif et du « je vous prie » n’a pas non plus l’heur de me plaire, d’autant qu’il me croit incapable de telles subtilités syntaxiques et ne les emploie que par goût, sans avoir la courtoisie de supposer que je pourrais m’en sentir insultée. C’est toucher le fond de la mare sociale que d’entendre dans la voix d’un riche qu’il ne s’adresse qu’à lui-même et que, bien que les mots qu’il prononce vous soient techniquement destinés, il n’imagine même pas que vous puissiez les comprendre.

— Fragile comment ? je demande donc d’un ton peu engageant.

Il soupire ostensiblement et je perçois dans son haleine une très légère pointe de gingembre.

— Il s’agit d’un incunable, me dit-il et il plante dans mes yeux, que je tâche de rendre vitreux, son regard satisfait de grand propriétaire.

— Eh bien, grand bien vous fasse, dis-je en prenant un air dégoûté. Je vous l’apporterai dès que le coursier sera là.

Et je lui claque la porte au nez.

La perspective que Pierre Arthens narre ce soir à sa table, au titre de bon mot, l’indignation de sa concierge, parce qu’il a fait mention devant elle d’un incunable et qu’elle y a sans doute vu quelque chose de scabreux, me réjouit fort.

Dieu saura lequel de nous deux s’humilie le plus.

Journal du mouvement du monde n° 1

Rester groupé en soi sans perdre son short

C’est très bien d’avoir régulièrement une pensée profonde mais je pense que ça ne suffit pas. Enfin, je veux dire : je vais me suicider et mettre le feu à la maison dans quelques mois alors, évidemment, je ne peux pas considérer que j’ai le temps, il faut que je fasse quelque chose de consistant dans le peu qui me reste. Et puis surtout, je me suis lancé un petit défi : si on se suicide, il faut être sûr de ce qu’on fait et on ne peut pas brûler l’appartement « pour des prunes ». Alors s’il y a quelque chose dans ce monde qui vaut la peine de vivre, je ne dois pas le louper parce qu’une fois qu’on est mort, il est trop tard pour avoir des regrets et parce que mourir parce qu’on s’est trompé, c’est vraiment trop bête.

Alors évidemment, j’ai mes pensées profondes. Mais dans mes pensées profondes, je joue à ce que je suis, hein, finalement, une intello (qui se moque des autres intellos). Pas toujours très glorieux mais très récréatif. Aussi j’ai pensé qu’il fallait compenser ce côté « gloire de l’esprit » par un autre journal qui parlerait du corps ou des choses. Non pas les pensées profondes de l’esprit mais les chefs-d’œuvre de la matière. Quelque chose d’incarné, de tangible. Mais de beau ou d’esthétique aussi. À part l’amour, l’amitié et la beauté de l’Art, je ne vois pas grand-chose d’autre qui puisse nourrir la vie humaine. L’amour et l’amitié, je suis trop jeune encore pour y prétendre vraiment. Mais l’Art... si j’avais dû vivre, c’aurait été toute ma vie. Enfin, quand je dis l’Art, il faut me comprendre : je ne parle pas que des chefs-d’œuvre de maîtres. Même pour Vermeer, je ne tiens pas à la vie. C’est sublime mais c’est mort. Non, moi je pense à la beauté dans le monde, à ce qui peut nous élever dans le mouvement de la vie. Le journal du mouvement du monde sera donc consacré au mouvement des gens, des corps, voire, si vraiment il n’y a rien à dire, des choses, et à y trouver quelque chose qui soit suffisamment esthétique pour donner un prix à la vie. De la grâce, de la beauté, de l’harmonie, de l’intensité. Si j’en trouve, alors je reconsidérerai peut-être les options : si je trouve un beau mouvement des corps, à défaut d’une belle idée pour l’esprit, peut-être alors que je penserai que la vie vaut la peine d’être vécue.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «L'élégance du hérisson»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «L'élégance du hérisson» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Отзывы о книге «L'élégance du hérisson»

Обсуждение, отзывы о книге «L'élégance du hérisson» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.