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Muriel Barbery: L'élégance du hérisson

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Muriel Barbery L'élégance du hérisson

L'élégance du hérisson: краткое содержание, описание и аннотация

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« Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »

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Donc, je chemine tranquillement vers la date du 16 juin et je n’ai pas peur. Juste quelques regrets, peut-être. Mais le monde tel qu’il est n’est pas fait pour les princesses. Cela dit, ce n’est pas parce qu’on projette de mourir qu’on doit végéter comme un légume déjà pourri. C’est même tout le contraire. L’important, ce n’est pas de mourir ni à quel âge on meurt, c’est ce qu’on est en train de faire au moment où on meurt. Dans Taniguchi, les héros meurent en escaladant l’Everest. Comme je n’ai aucune chance de pouvoir tenter le K2 ou les Grandes Jorasses avant le 16 juin prochain, mon Everest à moi, c’est une exigence intellectuelle. Je me suis donné pour objectif d’avoir le plus de pensées profondes possible et de les noter dans ce cahier : si rien n’a de sens, qu’au moins l’esprit s’y confronte, non ? Mais comme j’ai un gros côté japonais, j’ai ajouté une contrainte : cette pensée profonde doit être formulée sous la forme d’un petit poème à la japonaise : d’un hokku (trois vers) ou d’un tanka (cinq vers).

Mon hokku préféré, il est de Basho.

Hutte de pêcheurs

Mêlés aux crevettes

Des grillons !

Ça, ce n’est pas du bocal à poissons, non, c’est de la poésie !

Mais dans le monde où je vis, il y a moins de poésie que dans une hutte de pêcheur japonais. Et est-ce que vous trouvez normal que quatre personnes vivent dans quatre cents mètres carrés quand des tas d’autres, et peut-être parmi eux des poètes maudits, n’ont même pas un logement décent et s’entassent à quinze dans vingt mètres carrés ? Quand cet été on a entendu aux informations que des Africains avaient péri parce qu’un feu d’escalier avait pris dans leur immeuble insalubre, ça m’a donné une idée. Eux, le bocal à poissons, ils l’ont sous le nez toute la journée, ils ne peuvent pas y échapper en se racontant des histoires. Mais mes parents et Colombe s’imaginent qu’ils nagent dans l’océan parce qu’ils vivent dans leurs quatre cents mètres carrés encombrés de meubles et de tableaux.

Alors le 16 juin, je compte rafraîchir un peu leur mémoire de sardines : je vais mettre le feu à l’appartement (avec des allume-feu pour barbecue). Attention, je ne suis pas une criminelle : je le ferai quand il n’y aura personne (le 16 juin tombe un samedi et le samedi après-midi, Colombe va chez Tibère, maman au yoga, papa à son cercle et moi, je reste là), j’évacuerai les chats par la fenêtre et je préviendrai les pompiers suffisamment tôt pour qu’il n’y ait pas de victimes. Ensuite, j’irai tranquillement dormir chez mamie avec mes somnifères.

Sans appartement et sans fille, ils penseront peut-être à tous les Africains morts, non ?

2

Camélias

1

Une aristocrate

Le mardi et le jeudi, Manuela, ma seule amie, prend le thé avec moi dans ma loge. Manuela est une femme simple que vingt années gaspillées à traquer la poussière chez les autres n’ont pas dépouillée de son élégance. Traquer la poussière est au reste un raccourci bien pudique. Mais, chez les riches, les choses ne s’appellent pas par leur nom.

— Je vide des corbeilles pleines de serviettes hygiéniques, me dit-elle avec son accent doux et chuintant, je ramasse le vomi du chien, je nettoie la cage des oiseaux, on ne croirait pas que des bêtes si petites font autant de caca, je récure les waters. Alors la poussière ? La belle affaire !

Il faut se représenter que lorsqu’elle descend chez moi à quatorze heures, le mardi de chez les Arthens, le jeudi de chez les de Broglie, Manuela a peaufiné au Coton-Tige des chiottes dorées à la feuille qui, en dépit de cela, sont aussi malpropres et puantes que tous les gogues du monde parce que s’il est bien une chose que les riches partagent à leur corps défendant avec les pauvres, ce sont des intestins nauséabonds qui finissent toujours par se débarrasser quelque part de ce qui les empuantit.

Aussi peut-on tirer une révérence à Manuela. Quoique sacrifiée sur l’autel d’un monde où les tâches ingrates sont réservées à certaines tandis que d’autres pincent le nez sans rien faire, elle n’en démord pour autant pas d’une inclination au raffinement qui surpasse de loin toutes les dorures à la feuille, a fortiori sanitaires.

— Pour manger une noix, il faut mettre une nappe, dit Manuela qui extirpe de son vieux cabas une petite bourriche de bois clair dont dépassent des volutes de papier de soie carmin et, nichées dans cet écrin, des tuiles aux amandes. Je prépare un café que nous ne boirons pas mais des effluves duquel nous raffolons toutes deux et nous sirotons en silence une tasse de thé vert en grignotant nos tuiles.

De même que je suis à mon archétype une trahison permanente, Manuela est à celui de la femme de ménage portugaise une félonne qui s’ignore. Car la fille de Faro, née sous un figuier après sept autres et avant six, envoyée aux champs de bonne heure et tout aussi vite mariée à un maçon bientôt expatrié, mère de quatre enfants français par le droit du sol mais portugais par le regard social, la fille de Faro, donc, inclus les bas de contention noirs et le fichu sur la tête, est une aristocrate, une vraie, une grande, de la sorte qui ne souffre aucune contestation parce que, apposée sur le cœur même, elle se rit des étiquettes et des particules. Qu’est-ce qu’une aristocrate ? C’est une femme que la vulgarité n’atteint pas bien qu’elle en soit cernée.

Vulgarité de sa belle-famille, le dimanche, assommant a coups de rires gras la douleur d’être né faible et sans avenir ; vulgarité d’un voisinage marqué de la même désolation blême que les néons de l’usine où les hommes se rendent chaque matin comme on redescend en enfer ; vulgarité des employeuses dont tout l’argent ne sait masquer la vilenie et qui s’adressent à elle comme à un chien croûtant de pelades. Mais il faut avoir vu Manuela m’offrir comme à une reine les fruits de ses élaborations pâtissières pour saisir toute la grâce qui habite cette femme. Oui, comme à une reine. Lorsque Manuela paraît, ma loge se transforme en palais et nos grignotages de parias en festins de monarques. Comme le conteur transforme la vie en un fleuve chatoyant où s’engloutissent la peine et l’ennui, Manuela métamorphose notre existence en épopée chaleureuse et gaie.

— Le petit Pallières m’a dit bonjour dans l’escalier, dit-elle soudain en rompant le silence.

Je grogne avec dédain.

— Il lit Marx, dis-je en haussant les épaules.

— Marx ? interroge-t-elle en prononçant le « x » comme un « ch », un « ch » un peu mouillé qui a le charme des ciels clairs.

— Le père du communisme, réponds-je.

Manuela émet un bruit méprisant.

— La politique, me dit-elle. Un jouet pour les petits riches qu’ils ne prêtent à personne.

Elle réfléchit un instant, sourcils froncés.

— Pas le même genre de livre que d’habitude, dit-elle.

Les illustrés que les jeunes gens cachent sous leur matelas n’échappent pas à la sagacité de Manuela et le petit Pallières semblait un temps en faire une consommation appliquée quoique sélective, comme en témoignait l’usure d’une page au titre explicite : les marquises friponnes.

Nous rions et devisons encore un moment de choses et d’autres, dans la quiétude des vieilles amitiés. Ces moments me sont précieux et j’ai le cœur qui se serre lorsque je songe au jour où Manuela accomplira son rêve et retournera pour toujours au pays, me laissant ici, seule et décrépite, sans compagne pour faire de moi, deux fois la semaine, une reine clandestine. Je me demande aussi avec appréhension ce qu’il adviendra lorsque la seule amie que j’aie jamais eue, la seule à tout savoir sans avoir jamais rien demandé, laissant derrière elle une femme méconnue de tous, l’ensevelira de cet abandon sous un linceul d’oubli.

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