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Muriel Barbery: L'élégance du hérisson

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Muriel Barbery L'élégance du hérisson

L'élégance du hérisson: краткое содержание, описание и аннотация

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« Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »

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Non seulement nous ne possédâmes jamais de caniche mais je crois pouvoir dire que notre mariage fut une réussite. Avec mon mari, je fus moi-même. C’est avec nostalgie que je repense aux petits matins du dimanche, ces matins bénis d’être ceux du repos lorsque, dans la cuisine silencieuse, il buvait son café tandis que je lisais.

Je l’avais épousé à dix-sept ans, après une cour rapide mais correcte. Il travaillait à l’usine comme mes frères aînés et s’en revenait parfois le soir avec eux boire un café et une goutte. Hélas, j’étais laide. Pourtant, cela n’eût point été décisif si j’avais été laide à la manière des autres. Mais ma laideur avait cette cruauté qu’elle n’appartenait qu’à moi et que, me dépouillant de toute fraîcheur alors même que je n’étais pas encore femme, elle me faisait déjà ressembler à quinze ans à celle que je serais à cinquante. Mon dos voûté, ma taille épaisse, mes jambes courtes, mes pieds écartés, ma pilosité abondante, mes traits brouillés, enfin, sans contours ni grâce, auraient pu m’être pardonnes au bénéfice du charme que possède toute jeunesse, même ingrate — mais au lieu de cela, à vingt ans, je sentais déjà la rombière.

Aussi, lorsque les intentions de mon futur mari se précisèrent et qu’il ne me fut plus possible de les ignorer, je m’ouvris à lui, parlant pour la première fois avec franchise à quelqu’un d’autre que moi, et lui avouai mon étonnement à l’idée qu’il pût vouloir m’épouser.

J’étais sincère. Je m’étais depuis longtemps accoutumée à la perspective d’une vie solitaire. Etre pauvre, laide et, de surcroît, intelligente, condamne, dans nos sociétés, à des parcours sombres et désabusés auxquels il vaut mieux s’habituer de bonne heure. À la beauté, on pardonne tout, même la vulgarité. L’intelligence ne paraît plus une juste compensation des choses, comme un rééquilibrage que la nature offre aux moins favorisés de ses enfants, mais un jouet superfétatoire qui rehausse la valeur du joyau. La laideur, elle, est toujours déjà coupable et j’étais vouée à ce destin tragique avec d’autant plus de douleur que je n’étais point bête.

— Renée, me répondit-il avec tout le sérieux dont il était capable et en épuisant au gré de cette longue tirade toute la faconde qu’il ne déploierait plus jamais ensuite, Renée, je ne veux pas pour femme une de ces ingénues qui font de grandes dévergondées et, sous leur joli minois, n’ont pas plus de cervelle qu’un moineau. Je veux une femme fidèle, bonne épouse, bonne mère et bonne ménagère. Je veux une compagne paisible et sûre qui se tiendra à mes côtés et me soutiendra. En retour, tu peux attendre de moi du sérieux dans le travail, du calme au foyer et de la tendresse au bon moment Je ne suis pas un mauvais bougre et je ferai de mon mieux.

Et il le fit.

Petit et sec comme une souche d’orme, il avait toutefois une figure agréable, généralement souriante. Il ne buvait pas, ne fumait pas, ne chiquait pas, ne pariait pas. À la maison, après l’ouvrage, il regardait la télévision, feuilletait des magazines de pêche ou bien jouait aux cartes avec ses amis de l’usine. Fort sociable, il invitait facilement Le dimanche, il s’en allait pêcher. Quant à moi, je tenais le ménage car il était opposé à ce que j’en fisse chez d’autres.

Il n’était pas dépourvu d’intelligence, bien qu’elle ne fût pas de l’espèce que le génie social valorise. Si ses compétences se limitaient aux affaires manuelles, il y déployait un talent qui ne tenait pas que des aptitudes motrices et, bien qu’inculte, abordait toutes choses avec cette ingéniosité qui, dans la bricole, distingue les laborieux des artistes et, dans la conversation, apprend que le savoir n’est pas tout. Résignée très tôt à une existence de nonne, il me semblait donc bien clément que les cieux aient remis entre mes mains d’épousée un compagnon d’aussi agréables façons et qui, pour n’être pas un intellectuel, n’en était pas moins un malin.

J’aurais pu tomber sur un Grelier.

Bernard Grelier est un des rares êtres du 7 rue de Grenelle face auquel je ne crains pas de me trahir. Que je lui dise : « Guerre et Paix est la mise en scène d’une vision déterministe de l’histoire » ou : « Feriez bien de graisser les gonds de la réserve à poubelles », il n’y mettra pas plus de sens, et pas moins. Je me demande même par quel inexpliqué miracle la seconde sommation parvient à déclencher chez lui un principe d’action. Comment peut-on faire ce que l’on ne comprend pas ? Sans doute ce type de propositions ne requiert-il pas de traitement rationnel et comme ces stimuli qui, tournant en boucle dans la moelle épinière, déclenchent le réflexe sans solliciter le cerveau, l’injonction à graisser n’est-elle peut-être qu’une sollicitation mécanique qui met en branle les membres sans que l’esprit y concoure.

Bernard Grelier est le mari de Violette Grelier, la « gouvernante » des Arthens. Entrée trente ans plus tôt à leur service comme simple bonne à tout faire, elle avait pris du grade à mesure qu’ils s’enrichissaient et, désormais gouvernante, régnant sur un dérisoire royaume en les personnes de la femme de ménage (Manuela), du majordome occasionnel (anglais) et de l’homme à tout faire (son mari), elle avait pour le petit peuple le même mépris que ses grands bourgeois de patrons. Tout le jour durant, elle jacassait comme une pie, s’affairait en tous sens, l’air important, réprimandait la valetaille comme au Versailles des beaux jours et assommait Manuela de pontifiants discours sur l’amour du travail bien fait et la décomposition des bonnes manières.

— Elle n’a pas lu Marx, elle, me dit un jour Manuela.

La pertinence de cette constatation, de la part d’une bonne portugaise pourtant peu versée dans l’étude des philosophes, me frappa. Non, Violette Grelier n’avait certainement pas lu Marx, au motif qu’il ne figurait dans aucune liste de produits nettoyants pour argenterie de riches. Pour prix de cette lacune, elle héritait d’un quotidien émaillé de catalogues interminables qui parlaient d’amidon et de torchons en lin.

J’étais donc bien mariée.

De surcroît, très vite, j’avais avoué à mon mari ma très grande faute.

Pensée profonde n° 2

Le chat ici-bas

Ce totem moderne

Et par intermittence décoratif

En tout cas, chez nous, c’est le cas. Si vous voulez comprendre notre famille, il suffit de regarder les chats. Nos deux chats sont de grosses outres à croquettes de luxe qui n’ont aucune interaction intéressante avec les personnes. Ils se traînent d’un canapé à l’autre en laissant des poils partout et personne ne semble avoir compris qu’ils n’ont pas la moindre affection pour quiconque. Le seul intérêt des chats, c’est qu’ils constituent des objets décoratifs mouvants, un concept que je trouve intellectuellement intéressant, mais les nôtres ont le ventre qui pend trop pour que ça s’applique à eux.

Ma mère, qui a lu tout Balzac et cite Flaubert à chaque dîner, démontre chaque jour à quel point l’instruction est une escroquerie fumante. Il suffit de la regarder avec les chats. Elle est vaguement consciente de leur potentiel décoratif mais elle s’obstine pourtant à leur parler comme à des personnes, ce qui ne lui viendrait pas à l’esprit avec une lampe ou une statuette étrusque. Il paraît que les enfants croient jusqu’à un âge avancé que tout ce qui bouge a une âme et est doué d’intention. Ma mère n’est plus une enfant mais elle n’arrive apparemment pas à considérer que Constitution et Parlement n’ont pas plus d’entendement que l’aspirateur. Je concède que la différence entre l’aspirateur et eux tient à ce qu’un chat peut ressentir le plaisir et la douleur. Mais cela signifie-t-il qu’il a plus d’aptitude à communiquer avec l’humain ? Pas du tout. Cela devrait seulement nous inciter à prendre des précautions particulières, comme avec un objet très fragile. Quand j’entends ma mère dire : « Constitution est une petite chatte à la fois très orgueilleuse et très sensible » alors que l’autre est vautrée dans le canapé parce qu’elle a trop mangé, ça me fait bien rire. Mais si on réfléchit à l’hypothèse selon laquelle le chat a pour fonction d’être un totem moderne, une sorte d’incarnation emblématique et protectrice du foyer, reflétant avec bienveillance ce que sont les membres de la maison, cela devient évident. Ma mère fait des chats ce qu’elle voudrait que nous soyons et que nous ne sommes absolument pas. Il n’y a pas moins orgueilleux et sensibles que les trois membres sous-nommés de la famille Josse : papa, maman et Colombe. Ils sont totalement veules et anesthésiés, vidés d’émotions.

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