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Muriel Barbery: L'élégance du hérisson

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Muriel Barbery L'élégance du hérisson

L'élégance du hérisson: краткое содержание, описание и аннотация

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« Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’image que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. Je m’appelle Paloma, j’ai douze ans, j’habite au 7 rue de Grenelle dans un appartement de riches. Mais depuis très longtemps, je sais que la destination finale, c’est le bocal à poissons, la vacuité et l’ineptie de l’existence adulte. Comment est-ce que je le sais ? Il se trouve que je suis très intelligente. Exceptionnellement intelligente, même. C’est pour ça que j’ai pris ma décision : à la fin de cette année scolaire, le jour de mes treize ans, je me suiciderai. »

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C’est alors que la chose se produit

Pensée profonde n° 4

Soigne

Les plantes

Les enfants

Il y a une femme de ménage, ici, qui vient trois heures par jour mais les plantes, c’est maman qui s’en occupe. Et c’est un cirque pas croyable. Elle a deux arrosoirs, un pour l’eau avec engrais, un pour l’eau sans calcaire, et un vaporisateur avec plusieurs positions pour des pulvérisations « ciblées », « en pluie » ou « brumisantes ». Tous les matins, elle passe en revue les vingt plantes vertes de l’appartement et leur administre le traitement ad hoc. Et elle marmonne tout un tas de choses, complètement indifférente au reste du monde. Vous pouvez dire n’importe quoi à maman pendant qu’elle s’occupe de ses plantes, elle n’y prête strictement aucune attention. Par exemple : « Je compte me droguer aujourd’hui et faire une overdose » obtient pour réponse : « Le kentia jaunit au bout des feuilles, trop d’eau, ça, ce n’est pas bon du tout. »

Déjà, on tient le début du paradigme : si tu veux gâcher ta vie à force de ne rien entendre de ce que les autres te disent, occupe-toi des plantes vertes. Mais ça ne s’arrête pas là. Quand maman pulvérise de l’eau sur les feuilles des plantes, je vois bien l’espoir qui l’anime. Elle pense que c’est une sorte de baume qui va pénétrer dans la plante et qui va lui apporter ce dont elle a besoin pour prospérer. Pareil pour l’engrais, qu’elle met en petits bâtonnets dans la terre (en fait dans le mélange terre — terreau — sable — tourbe qu’elle fait composer spécialement pour chaque plante à la jardinerie de la porte d’Auteuil). Donc, maman nourrit ses plantes comme elle a nourri ses enfants : de l’eau et de l’engrais pour le kentia, des haricots verts et de la vitamine C pour nous. Ça, c’est le cœur du paradigme : concentrez-vous sur l’objet, apportez-lui des éléments nutritifs qui vont de l’extérieur vers l’intérieur et, en progressant au-dedans, le font grandir et lui font du bien. Un coup de pschitt sur les feuilles et voilà la plante armée pour affronter l’existence. On la regarde avec un mélange d’inquiétude et d’espoir, on est conscient de la fragilité de la vie, inquiet des accidents qui peuvent survenir mais, en même temps, il y a la satisfaction d’avoir fait ce qu’il fallait, d’avoir joué son rôle nourricier : on se sent rassuré, on est en sécurité pour un temps. C’est comme ça que maman voit la vie : une succession d’actes conjuratoires, aussi inefficaces qu’un coup de pschitt, qui donnent l’illusion brève de la sécurité.

Ce serait tellement mieux si on partageait ensemble notre insécurité, si on se mettait tous ensemble à l’intérieur de nous-mêmes pour se dire que les haricots verts et la vitamine C, même s’ils nourrissent la bête, ne sauvent pas la vie et ne sustentent pas l’âme.

10

Un chat nommé Grévisse

Chabrot sonne à ma loge.

Chabrot est le médecin personnel de Pierre Arthens. C’est une espèce de vieux beau perpétuellement bronzé, qui se tortille devant le Maître comme le ver de terre qu’il est et, en vingt ans, ne m’a jamais saluée ni n’a même manifesté que je lui apparaissais. Une expérience phénoménologique intéressante consisterait à interroger les fondements du non-apparaître à la conscience de certains de ce qui apparaît à la conscience des autres. Que mon image puisse conjointement s’imprimer dans le crâne de Neptune et faire faux bond à celui de Chabrot est en effet bien captivant.

Mais ce matin, Chabrot a l’air tout débronzé. Il a les joues qui pendent, la main tremblante et le nez... mouillé. Oui, mouillé. Chabrot, le médecin des puissants, a le nez qui coule. De surcroît, il prononce mon nom.

— Madame Michel.

Il ne s’agit peut-être pas de Chabrot mais d’une sorte d’extra-terrestre transformiste qui dispose d’un service de renseignements qui laisse à désirer parce que le vrai Chabrot ne s’encombre pas l’esprit d’informations qui concernent des subalternes par définition anonymes.

— Madame Michel, reprend l’imitation ratée de Chabrot, madame Michel.

Eh bien, on le saura. Je m’appelle madame Michel.

— Un terrible malheur est arrivé, reprend Nez qui Coule qui, saperlipopette, au lieu de se moucher renifle.

Ça alors. Il renifle bruyamment, renvoyant la coulure nasale là d’où elle n’est même jamais venue et je suis contrainte par la rapidité de l’action à assister aux contractions fébriles de sa pomme d’Adam en vue de faciliter le passage de ladite. C’est répugnant mais surtout déconcertant.

Je regarde à droite, à gauche. Le hall est désert. Si mon E.T. a des intentions hostiles, je suis perdue.

Il se reprend, se répète.

— Un terrible malheur, oui, un terrible malheur. M. Arthens est mourant.

— Mourant, dis-je, vraiment mourant ?

— Vraiment mourant, madame Michel, vraiment mourant. Il lui reste quarante-huit heures.

— Mais je l’ai vu hier matin, il se portait comme un charme ! dis-je, abasourdie.

— Hélas, madame, hélas. Lorsque le cœur lâche, c’est un couperet. Le matin, vous bondissez comme un cabri, le soir vous êtes dans la tombe.

— Il va mourir chez lui, il ne va pas à l’hôpital ?

— Oooooh, madame Michel, me dit Chabrot en me regardant avec le même air que Neptune quand il est en laisse, qui voudrait mourir à l’hôpital ?

Pour la première fois en vingt ans, j’éprouve un vague sentiment de sympathie à l’endroit de Chabrot. Après tout, me dis-je, c’est un homme aussi et, à la fin, nous sommes tous semblables.

— Madame Michel, reprend Chabrot et je suis tout étourdie de cette débauche de madame Michel après vingt années de rien, beaucoup de gens vont sans doute vouloir voir le Maître avant... avant. Mais il ne veut recevoir personne. Il ne souhaite voir que Paul. Pouvez-vous éconduire les fâcheux ?

Je suis très partagée. Je note, comme à l’accoutumée, qu’on ne fait mine de remarquer ma présence que pour me donner de l’ouvrage. Mais après tout, me dis-je, je suis là pour ça. Je note aussi que Chabrot s’exprime d’une façon dont je raffole — pouvez-vous éconduire les fâcheux ? — et cela me trouble. Cette désuétude polie me plaît. Je suis esclave de la grammaire, me dis-je, j’aurais dû appeler mon chat Grévisse. Ce type m’indispose mais sa langue est délectable. Enfin, qui voudrait mourir à l’hôpital ? a demandé le vieux beau. Personne. Ni Pierre Arthens, ni Chabrot, ni moi, ni Lucien. Posant cette question anodine, Chabrot nous a tous faits hommes.

— Je vais faire ce que je peux, dis-je. Mais je ne peux pas les poursuivre jusque dans l’escalier non plus.

— Non, me dit-il, mais vous pouvez les décourager. Dites-leur que le Maître a fermé sa porte.

Et il me regarde bizarrement.

Il faut que je fasse attention, il faut que je fasse très attention. Ces derniers temps, je me relâche. Il y a eu l’incident du petit Pallières, cette façon saugrenue de citer l’ Idéologie allemande qui, s’il avait été moitié aussi intelligent qu’une huître, aurait pu lui souffler à l’oreille bien des choses embarrassantes. Et voilà que, parce qu’un géronte toasté aux UV se fend de tournures surannées, je me pâme devant lui et en oublie toute rigueur.

Je noie dans mes yeux l’étincelle qui y avait jailli et prends le regard vitreux de toute bonne concierge qui s’apprête à faire de son mieux sans toutefois poursuivre les gens jusque dans l’escalier.

L’air bizarre de Chabrot disparaît.

Pour effacer toute trace de mes méfaits, je m’autorise une petite hérésie.

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