Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE
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Tu réclames l'amour contre les règles qui l'interdisent. Et ces règles-là ont fondé l'amour. Et la mélancolie de ne point éprouver l'amour, laquelle mélancolie tu dois aux règles, voilà déjà l'amour.
Le désir d'amour c'est l'amour. Car tu ne saurais désirer ce qui ne t'est point encore conçu. Et là où les frères ne sont point chéris, faute de structure ou de coutume qui donnent un sens au rôle de frère (et comment aimerais-tu à cause d'une simple promiscuité de table?). Je n'ai point observé que personne regrettât de ne point mieux aimer son frère. Tu regrettes l'amour conçu et la femme qui s'en va, mais nulle passante indifférente ne t'incite à dire avec désespoir: «Je serais heureux si je l'aimais…»
Quand tu pleures l'amour c'est qu'est né l'amour. Et certes les règles te font voir, si elles fondent l'amour, que tu pleures l'amour et tu crois que l'amour te pourrait exalter hors des règles, alors que simplement fondant l'amour, elles t'offrent ses joies et ses supplices, de même que l'existence d'une fontaine de palmeraie te fait cruel le sable aride et que certes l'absence de fontaine est sœur pour toi de l'existence des fontaines. Car tu ne pleures point ce que tu ne sais concevoir. Bâtissant des fontaines je bâtis aussi leur absence. Et t'offrant des diamants je fonde la pauvreté en diamants. Et la perle noire des mers, récoltée une fois l'an, fonde tes plongées inutiles. Et le don de la perle noire te paraît viol, et rapt et injustice, et tu la détruis de la diviser dans son pouvoir. Alors qu'il n'était besoin que de comprendre car tu es plus riche de ce qu'elle soit, même pour autrui, que du vide uniforme des mers.
Ils ont fondé leur misère en souhaitant l'égalité du râtelier dans leur étable. Et qu'on les serve. Et si d'eux tu honores la foule tu fondes la foule en eux. Mais si en chacun tu honores l'homme, tu fondes l'homme, et les voilà sur le chemin des dieux.
Me tourmente qu'ils aient renversé leur vérité, de s'être faits aveugles à l'évidence, laquelle est que la condition de la naissance du navire, donc la mer, brime le navire, et que la condition de l'amour brime l'amour et que la condition de ton ascension brime ton ascension. Car il n'est point d'ascension sans pesanteur.
Mais ceux-là disent «Notre ascension est brimée!..» Ils te détruisent ses entraves et leur espace n'a plus de pente. Et les voilà cohue de foire, ayant ruiné le palais de mon père où tous les pas avaient un sens.
C'est pourquoi tu les entends qui s'interrogent sur les aliments spirituels qu'il convient de fournir aux hommes afin de vivifier leur esprit et d'ennoblir leur cœur. Ils t'ont répandu les hommes en vrac, les nourrissant au râtelier, les ont changés en bétail sédentaire, et, comme ils ont déjà agi par amour de l'homme, pour le délivrer dans sa noblesse et sa clarté et sa grandeur, bien leur est nécessaire désormais de s'effrayer de ce que s'épaississent l'esprit et le cœur. Mais de ta cohue que feront-ils? Leur chanteront des chants de galères pour les émouvoir, réveilleront en eux de faibles fantômes qui ont oublié les galères, mais courbent encore vaguement l'épaule par peur des coups. Ainsi, vaguement, tu transportes en eux les mots du poème. Mais son pouvoir ira s'amenuisant. Ils écouteront bientôt le chant des galères sans en ressentir les coups oubliés, et la paix de l'étable n'en sera plus troublée car tu as vidé de pouvoir la mer. Alors te viendra, face à ceux qui rumineront leur mangeaille, l'angoisse sur le sens de la vie et le mystère des exaltations de l'esprit, lequel sera mort. Et tu chercheras ton objet perdu comme s'il était objet parmi d'autres. Et tu inventeras quelque chant de la nourriture, lequel s'époumonera à répéter: «Je mange…» sans rien ajouter au goût du pain. Ne comprenant point qu'il ne s'agit point d'un objet à distinguer parmi d'autres objets, ni à célébrer parmi d'autres, car ne se cache point quelque part dans l'arbre l'essence de l'arbre, et qui veut peindre la seule essence ne peindra rien.
Point n'est surprenant que tu t'épuises dans la recherche d'une culture du sédentaire car il n'en est point.
«Faire don de la culture, disait mon père, c'est faire don de la soif. Le reste viendra de soi-même.» Mais tu ravitailles en breuvage de confection des ventres repus.
L'amour est appel vers l'amour. Ainsi de la culture. Elle réside dans la soif même. Mais comment cultiver la soif?
Tu ne réclames que les conditions de ta permanence. Celui-là qu'a fondé l'alcool réclame l'alcool. Non que l'alcool lui soit profitable, car il en meurt. Celui-là qu'a fondé ta civilisation réclame ta civilisation. Il n'est d'instinct que de la permanence. Cet instinct domine l'instinct de vivre.
Car j'en ai vu beaucoup qui préféraient la mort à la vie laissée hors de leur village. Et tu l'as vu des gazelles mêmes ou des oiseaux, lesquels, si tu les captures, se laissent mourir.
Et si l'on t'arrache à ta femme, à tes enfants, à tes coutumes ou que l'on éteigne dans le monde la lumière dont tu vivais — car même du creux d'un monastère elle rayonne — alors il se peut que tu en meures.
Si alors je te veux sauver de la mort suffit que je t'invente un empire spirituel où ta bien-aimée est comme en réserve pour t'acccueillir. Alors te voilà continuant de vivre car ta patience est infinie. La maison dont tu es te sert dans ton désert, quoique lointaine. La bien-aimée te sert quoique lointaine et quoique endormie.
Mais tu ne supportes point qu'un nœud se défasse, répandant ses objets en vrac. Et tu meurs si meurent tes dieux. Car tu en vis. Et de cela seul dont tu peux mourir tu peux vivre.
Si je t'éveille à quelque sentiment pathétique tu le transporteras de génération en génération. Tu enseigneras tes enfants à lire ce visage au travers des choses, comme le domaine à travers les matériaux du domaine, lequel est seul à aimer.
Car tu ne mourrais point pour les matériaux. Ce sont eux qui se doivent, non à toi car tu n'es que voie et passage, mais au domaine. Et tu les lui soumets. Mais si un domaine est devenu, alors tu mourras pour sauver son intégrité.
Tu mourras pour le sens du livre, non pour l'encre ni le papier.
Car tu es nœud de relations et ton identité ne repose point sur ce visage, cette chair, cette propriété, ce sourire, mais sur telle construction qui, à travers toi, s'est bâtie, mais sur tel visage apparu qui est de toi et qui te fonde. Son unité se lie à travers toi, mais en retour tu es de lui.
Rarement tu peux en parler. il n'est point de mots pour le transporter à autrui. Ainsi de ta bien-aimée. Si tu me dis son nom, ces syllabes n'ont point pouvoir de transporter en moi l'amour. Me faut me la montrer. Ce qui est de l'empire des actes. Non des paroles.
Mais tu connais le cèdre. Et si je dis «un cèdre» je transporte en toi sa majesté. Car on t'a éveillé au cèdre, lequel est, en plus du tronc, des branches, des racines et du feuillage.
Je ne connais d'autre moyen pour fonder l'amour que de te faire sacrifier à l'amour. Mais eux reçoivent leur mangeaille sur leur litière, quels sont leurs dieux?
Tu prétends me les augmenter en les engraissant de présents, mais ils en meurent. Tu ne peux vivre que de cela que tu transformes, et dont un peu chaque jour, puisque tu t'échanges contre, tu meurs.
Le savent bien mes vieilles qui s'usent les yeux aux jeux d'aiguille. Tu leur dis de sauver leurs yeux. Et leurs yeux ne leur servent plus. Tu as ruiné leur échange.
Mais eux contre quoi s'échangent-ils, ceux que tu prétends rassasier?
Tu peux fonder la soif de la possession, mais la possession n'est point échange. Tu peux fonder la soif de l'empilage des étoffes brodées. Mais tu ne fondes que l'âme d'entrepôt. Comment fonderas-tu la soif d'user les yeux aux jeux d'aiguille? Car celle-là seule est soif de véritable vie.
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