Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE
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L'amour qui s'étale est amour vulgaire. Qui aime contemple et communique dans le silence avec son dieu. La branche a trouvé sa racine. La lèvre a trouvé sa mamelle. Le cœur s'emploie à la prière. Je n'ai que faire de l'opinion d'autrui. Ainsi l'avare lui-même cache à tous son trésor.
L'amour se tait. Mais l'opulence fait appel aux tambours. Qu'est-ce qu'une opulence qui n'est point étalée? Qu'est-ce qu'une idole sans adorateurs? N'est rien l'image de bois peint qui dort, sous les détritus, dans le hangar.
Donc mon ministre, opulent de ventre et lourd de paupières, avait coutume de dire: «Mon domaine, mes troupeaux, mes palais, mes candélabres d'or, mes femmes.» Il fallait bien qu'il existât. Il enrichissait l'admirateur qui se prosternait devant lui. Ainsi le vent, qui n'a point de poids ni d'odeur, connaît qu'il existe en creusant les blés. «Je suis, pense-t-il, puisque je courbe.»
Ainsi non seulement mon ministre goûtait-il l'admiration, mais il goûtait tout aussi bien la haine. Elle lui montait aux narines comme une preuve de soi. «Je suis, puisque je fais crier.» C'est pourquoi il passait sur le ventre du peuple, comme un char.
Aussi n'était rien en lui que vent de paroles vulgaires gonflant une outre. Car il importe, pour que tu sois, que monte l'arbre dont tu es. Tu n'es que charroi et voie et passage. Je veux voir ton Dieu pour croire en toi. Et mon ministre n'était que fosse pour empilage de matériaux.
C'est pourquoi je lui tins ce discours:
«De t'avoir si longtemps entendu dire «Moi… moi… moi…» je me suis tourné, dans ma bonté, vers l'invitation de tes tambours et je t'ai regardé. Je n'ai rien vu qu'un entrepôt de marchandises. A quoi te sert-il de posséder? Tu es magasin ou armoire, mais non plus utile ni plus réel qu'une armoire ou un magasin. Te plaît que l'on dise «l'armoire est pleine» mais qui est-elle?
«Si je te fais trancher la tête pour me distraire de ta grimace qu'y aura-t-il de changé dans l'empire? Tes coffres resteront en place. Que donnais-tu à tes richesses qui pourrait leur manquer?»
L'opulent de ventre ne comprenait point la question, mais commençant de s'inquiéter il respirait mal. Je repris donc:
«Ne crois point que je m'inquiète au nom d'une justice difficile à fixer. Le trésor est beau qui pèse dans tes caves et ce n'est point lui qui me scandalise. Certes tu as pillé l'empire. Mais la graine aussi pille la terre pour construire l'arbre. Montre-moi l'arbre que tu as bâti?
«Ne me gêne point que le vêtement de laine ou le pain de blé soit prélevé sur la sueur du berger et du laboureur afin qu'un sculpteur s'habille et mange. Leur sueur se change, si même ils l'ignorent, en visage de pierre. Le poète pille les greniers puisqu'il se nourrit des grains du grenier sans contribuer à la récolte. Mais il sert un poème. J'use du sang des fils de l'empire pour construire des victoires. Mais je fonde un empire dont ils sont fils. Sculpture, arbre, poème, empire? montre-moi qui tu sers. Car tu n'es que véhicule, voie et charroi…
«Quand tu auras répété mille années durant «moi… moi… moi…» qu'aurai-je appris sur ta démarche? Que sont devenus domaines, pierreries et réserves d'or au travers de toi? Ne crois point que je me tourmente contre le glacier au nom des mares. Je n'irai point reprocher à la graine la gloutonnerie de son pillage. Elle n'est que ferment qui s'oublie, et l'arbre qu'elle délivre la pille elle-même. Tu as pillé, mais qui te pille dont tu sois?
«Belle était cette reine d'un royaume lointain. Et les diamants sués par son peuple devenaient diamants de reine. Et les routiers et les vagabonds de son territoire s'ils débarquaient à l'étranger raillaient les routiers et les vagabonds: «Votre reine, disaient-ils, n'est pas endiamantée! La nôtre est couleur de lune et d'étoile…» Mais voici que tes perles, tes diamants et tes domaines se nouent en toi pour ne rien célébrer que l'opulence d'un ventre lourd. De ces matériaux épars tu construis un temple qui est vulgaire et n'augmente point les matériaux. Tu es le nœud de leur diversité et ce nœud les dessert. La perle qui orne ton doigt est moins belle que simple promesse de la mer. Je romprai le nœud qui me scandalise et ferai de ton édifice litière et fumier pour d'autres arbres. Et de toi que ferai-je? Que ferai-je de la semence d'arbre à travers laquelle la terre enlaidit comme la chair à travers l'abcès?»
Cependant je souhaitais que l'on ne confondît point avec une maigre justice la haute justice que je servais. «Le hasard d'une démarche basse, me disais-je, a noué un trésor qui, divisé, ne serait rien. Il augmente qui le possède, mais il importe que qui le possède l'augmente. Je le pourrais diviser, distribuer et changer en pain pour le peuple, mais ceux de mon peuple, car ils sont nombreux, seront peu augmentés par ce surcroît d'un jour de nourriture. L'arbre une fois bâti est beau, je le veux changer en mât de voilier, non distribuer en bûches à tous pour feu d'une heure. Car peu les augmentera une heure de feu. Mais pleinement les embellira tous le lancer à la mer d'un navire.
«Je veux de ce trésor une image dont puissent s'égayer les cœurs. Je veux rendre aux hommes le goût du miracle, car il est bon que les pêcheurs de perles qui vivent pauvres, tant elles sont dures à déchiffrer du fond des mers croient en la perle merveilleuse. Plus riches ils sont d'une perle trouvée par un seul une fois l'an, et qui change sa destinée, que d'un médiocre supplément de nourriture, dû au partage équitable de toutes les perles de la mer, car celle-là seule qui est unique fleurit pour tous le fond des mers.»
CXCVIII
Je cherchais donc dans ma haute justice un usage digne des richesses confisquées, car je ne me prononce point pour les pierres contre le temple. Peu m'intéressait de répandre le glacier en mare, de disperser le temple en matériaux divers et de soumettre le trésor au pillage. Car le seul pillage que j'honore est celui de la terre par la graine qui se pille soi-même aussi, car elle en meurt, au nom de l'arbre. Peu m'intéressait d'enrichir chacun, faiblement, selon son état, augmentant d'un bijou la courtisane, d'un boisseau de blé le laboureur, d'une chèvre le berger, d'une pièce d'or l'avare. Car misérable alors est l'enrichissement. M'importait de sauver l'unité du trésor afin qu'il rayonnât sur tous comme il en est de la perle indivisible. Car il se trouve que, si tu fondes un dieu, tu le donnes à chacun, en totalité, sans le réduire.
Voici donc que s'émeut ta soif de justice:
«Misérables, dis-tu, sont le laboureur et le berger. De quel droit les frustrerais-tu de leur dû, au nom d'un avantage qu'ils ne souhaitent point ou de quelque dieu qu'ils ignoraient. Je prétends disposer du fruit de mon travail. J'en nourrirai, s'il me plaît, les chanteurs. J'épargnerai, s'il me plaît, pour la fête. Mais de quel droit bâtiras-tu, si je la refuse, ta basilique sur ma sueur?»
Vaine, te dirai-je, est ta justice provisoire car elle n'est que d'un étage. Et il faut choisir. Les matériaux changent de signification en passant d'un étage à l'autre. Tu ne demandes point à la terre si elle souhaite former le blé. Car elle ne conçoit point le blé. Elle est terre, tout simplement. Tu ne souhaites point ce qui n'est pas encore conçu. Telle femme t'est indifférente. Tu ne souhaites point de l'aimer, bien que cet amour s'il te brûlait, ferait peut-être ton bonheur.
Nul ne regrette de ne point désirer se faire géomètre. Nul ne regrette de ne point regretter car une telle démarche est absurde. C'est au blé de fonder la signification de la terre. Elle devient une terre à blé. De même tu ne demandes point au blé de souhaiter devenir conscience et lumière des yeux. Car il ne conçoit point la lumière des yeux ni la conscience. Il est blé, tout simplement. C'est à l'homme de se nourrir et de changer en ferveur et prière du soir le pain de blé. Ainsi ne demande point à mon laboureur s'il désire, par sa sueur, devenir poème ou géométrie ou architecture, car mon laboureur ne les conçoit point. Il userait de son travail pour améliorer sa charrue, car il est laboureur, tout simplement.
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