Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE
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Mais j'ai refusé de me prononcer pour les pierres contre le temple, pour la terre contre l'arbre, pour la charrue du laboureur contre la connaissance. Je respecte toute création, bien qu'elle se fonde en apparence sur l'injustice car tu nies la pierre pour bâtir le temple. Cependant la création une fois faite, ne dirai-je pas du temple qu'il est signification de la pierre et justice rendue? Ne dirai-je pas de l'arbre qu'il est ascension de la terre? Ne dirai-je pas de la géométrie qu'elle ennoblit le laboureur, lequel est l'homme, bien qu'il l'ignore?
Je ne fonde point le respect de l'homme sur le partage vain de provisions vaines dans une égalité haineuse. Soldat et capitaine sont égaux en l'empire. Et je dirai que les mauvais sculpteurs sont les égaux du bon sculpteur en le chef-d'œuvre qu'il a créé, car ils lui ont servi de terreau pour son ascension. Ils ont été condition de sa vocation. Je dirai que le laboureur ou le berger sont les égaux du bon sculpteur en son chef-d'œuvre car ils auront été condition de sa création.
Cependant te tourmente encore que je pille ce laboureur qui ne reçoit rien en retour. Et tu rêves d'un empire où les casseurs de pierres le long des routes, les débardeurs du port et les soutiers se puissent enivrer de poésie, de géométrie et de sculpture, et s'imposer d'eux-mêmes, librement, un surcroît de travail pour te nourrir tes poètes, tes géomètres et tes sculpteurs.
Ce quoi faisant, tu confonds la route et le but, car certes j'ai en vue l'ascension de mon laboureur. Serait certes beau celui-là qui s'enivrerait de géométrie. Mais myope et le nez contre, tu veux résoudre ton opération dans le cycle d'une seule vie d'homme et tu prétends ne rien entreprendre qui enjambe les individus comme les générations. Ce en quoi tu te mens à toi-même.
Car tu chantes ceux-là qui sont morts contre la mer à bord de fragiles voiliers, ouvrant à leurs fils l'empire des Iles. Tu chantes ceux-là qui sont morts pour leurs inventions sans en tirer profit, afin que d'autres les puissent parfaire. Tu chantes les soldats sacrifiés sur les remparts qui n'ont rien recueilli pour soi du sang versé. Tu chantes celui-là même qui plante un cèdre, bien qu'il soit vieux et n'espère rien d'une ombre lointaine.
Il est d'autres laboureurs et d'autres bergers que tel poème plus tard remboursera. Car le poème colonise lentement et l'ombre de l'arbre sera pour le fils. Il est bon que le sacrifice rembourse au plus tôt, mais je ne souhaite cependant point qu'il cesse trop vite d'être nécessaire. Car il est condition, signe et route de l'ascension. Trois années durant je cloue et je grée mon navire. Je ne suis remboursé ni par l'odeur des planches ni par le bruit des clous. Sera pour plus tard le jour de la fête. Or il est des navires longs à gréer. Si tu n'as plus à solliciter de sacrifices c'est que tu t'estimes satisfait des navires bâtis, des connaissances acquises, des arbres plantés, des sculptures faites et que tu juges venue l'heure de t'installer en sédentaire, pour l'usage des provisions, dans les coquilles d'autrui.
Dès lors j'irai moi m'installer sur la tour la plus haute afin d'observer l'horizon. Car sera proche l'heure du barbare.
Je te l'ai dit: il n'est point de provision faite. Il n'est que direction, ascension et démarche vers. Les laboureurs auront rejoint les géomètres — afin de recevoir leur plaisir en retour de leur sueur — quand les géomètres ne créeront plus. Si tu marches du même pas derrière l'ami, il importe, s'il a quelque avance et désire que tu le rejoignes, qu'il s'interrompe de marcher. Je te l'ai déjà dit: tu trouveras l'égalité, une fois la marche inutile, là seulement où servent les provisions, à l'heure de la mort, quand Dieu engrange.
Donc il me parut équitable de ne point diviser le trésor.
Car il n'est qu'une justice: je sauverai d'abord ce dont tu es. Justice pour les dieux? justice pour les hommes? Mais le dieu est de toi et je te sauverai s'il est possible, si ton sauvetage le grandit. Mais je ne te sauverai point contre tes dieux. Car tu es d'eux.
Je sauverai l'enfant, s'il est nécessaire, contre la mère, car d'abord il a été d'elle. Mais elle est désormais de lui. Et je sauverai le rayonnement de l'empire contre le laboureur de même que le blé contre la terre. Je sauverai la perle noire dont tu seras, si même elle ne t'échoit point, car elle te fleurit toute la mer, contre le ridicule fragment de perle qui serait de toi et qui ne t'enrichirait guère. Je sauverai le sens de l'amour afin que tu puisses en être, contre l'amour qui serait de toi, comme une acquisition ou comme un droit, car alors tu n'y gagnerais point l'amour.
Je sauverai la source qui t'abreuve, contre ta soif elle-même, sinon tu mourras, d'esprit ou de chair.
Et je me moque bien de ce que les mots se tirent la langue et de ce que je paraisse prétendre t'accorder l'amour en le refusant, et te convier à vivre en t'imposant la mort, car les contraires sont invention du langage, lequel embrouille ce qu'il croit saisir. (Et s'ouvre l'ère de la grande injustice, quand tu exiges de l'homme qu'il se prononce pour ou contre, sous peine de mort.)
Donc il me parut équitable de ne point rembourser le trésor en le dispersant en gravats afin de rendre, car ils en furent pillés, son bijou à la courtisane, sa chèvre au berger, son boisseau de blé au laboureur et sa pièce d'or à l'avare, mais de rembourser à l'esprit ce qui fut emprunté à la chair. Ainsi fais-tu quand tu uses tes muscles à tailler la pierre puis, la victoire une fois gagnée, te frappes les mains l'une contre l'autre, pour te délivrer de leur poussière, te recules en plissant les yeux pour mieux voir, penches un peu la tête sur le côté, puis reçois le sourire du dieu comme une brûlure. J'eusse certes pu colorer de quelque lumière la restitution pure et simple. Car autre chose est de posséder un bijou quelconque, une chèvre, un boisseau de blé, une pièce d'or, desquels tu ne tires guère de plaisir, et de les recevoir en conclusion d'un jour de fête et sommet du cérémonial. Car ces humbles présents ont couleur de cadeau du roi et don de l'amour. Et j'ai connu ce propriétaire de champs de rosés innombrables, qui eût préféré s'en voir dépouiller jusqu'au dernier, plutôt que de perdre une seule rose fanée, cousue dans un humble carré de linge, et qu'il portait contre son cœur. Mais tel ou tel d'entre mes sujets eût pu se tromper et croire dans sa stupidité tirer sa joie du blé, de la chèvre, de l'or, ou d'une rose fanée cousue dans un carré de linge. Et je désirais les instruire. J'eusse certes pu changer mon trésor en récompense. Le général vainqueur, tu l'ennoblis face à l'empire, ou celui-là qui t'inventa une fleur nouvelle, ou un remède, ou un navire. Mais il se fût agit là d'un marché et qui se fût justifié de soi-même, logique et équitable, satisfaisant pour ta maison, mais d'un pouvoir nul sur le cœur. Si je te verse ton salaire, une fois le mois révolu, par où vois-tu qu'il puisse rayonner? Donc me parut peu à attendre de la réparation d'une injustice, de la glorification d'un dévouement, d'un hommage rendu au génie. Tu regardes, tu dis: «C'est bien.» Tout est en ordre, simplement, et tu rentres chez toi t'occuper d'autre chose. Et nul ne reçoit sa part de lumière, car la réparation se doit d'aller naturellement à l'injustice, la glorification au dévouement, l'hommage au génie. Et si ta femme te demande, quand tu pousses la porte: «Que se passe-t-il de neuf dans la ville?» tu répondras, ayant oublié, qu'il n'est rien à lui raconter. Car tu ne songes pas non plus à dire que les maisons sont éclairées par le soleil ou que le fleuve coule vers la mer.
Je déclinai donc la proposition de mon ministre de la justice lequel me prétendait avec obstination me faire glorifier et récompenser la vertu, alors que d'une part tu détruis par là même ce que tu prétends célébrer, et que d'autre part je le soupçonnais de s'intéresser à la vertu comme il se fût intéressé à un emballage pour fruits délicats, non qu'il fût exagérément licencieux, mais parce qu'il l'était avec délicatesse, goûtant d'abord la qualité.
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