Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE
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Je te contrains de bâtir en toi une maison.
La maison faite, vient l'habitant qui brûle ton cœur.
CLXXXIX
Mon peuple bien-aimé, me vint ce litige quand je me reposais sur la montagne qui me faisait comme un manteau de pierre. Incendie lent dont ne m'atteignaient plus que la fumée et la lumière. «Vers où vont-ils? Où les dois-je conduire, Seigneur? Si j'administre, ils se ressembleront à eux-mêmes. Je ne connais point de gestion, Seigneur, qui ne durcisse l'objet de sa gérance. Et que ferais-je d'une graine si elle ne va vers l'arbre? Et que ferais-je d'un fleuve s'il ne va vers la mer? Et d'un sourire, Seigneur, s'il ne va vers l'amour?
«Mais de mon peuple?
«Ah! Seigneur, ils se sont aimés de génération en génération. Ils ont composé leurs poèmes. Ils se sont bâti des maisons, ils les ont habillées de leurs tapis de haute laine. Ils se sont perpétués. Ils ont élevé leurs petits et déposé les générations usées dans les corbeilles de Tes vendanges. Ils se sont rassemblés aux jours de fête. Ils ont prié. Ils ont chanté. Ils ont couru. Ils se sont reposés d'avoir couru. Il leur a poussé des cals dans les paumes. Leurs yeux ont vu, se sont émerveillés, puis se sont emplis de ténèbres. Ils se sont également haïs. Ils se sont divisés les uns d'avec les autres. Ils se sont déchirés. Ils ont lapidé les princes nés d'eux-mêmes. Puis ils ont pris leur place et se sont entre eux lapidés. Oh! Seigneur, si semblables leurs haines, leurs condamnations, leurs supplices à une sourde et funèbre cérémonie. Oh! Seigneur, ne m'en effrayant point, de mon altitude, semblable qu'elle était aux gémissements et aux craquements du navire. Ou à la douleur de l'enfantement. Seigneur, ainsi des arbres qui se poussent l'un l'autre, s'écrasent et s'étouffent à la poursuite du soleil. Cependant du soleil on peut dire qu'il tire le printemps du sol et se fait célébrer par les arbres. Et la forêt est composée des arbres, bien que tous y soient ennemis. Et le vent tire sa louange de cette harpe! Ah! Seigneur, myope et le nez contre, que connaîtrais-je d'eux dans leurs diversités? Mais voici qu'ils reposent. Réservées pour la nuit les paroles mensongères, endormis les appétits et les calculs. Détendues les jalousies. Ah! Seigneur, me voici promenant mon regard sur les travaux qu'ils ont laissés en friche, et confondu, comme au seuil de la vérité, par une signification qui ne m'est point déverrouillée encore, et qu'il importe que je dégage, afin qu'elle soit.
«Seigneur, de mon peintre, s'il peint, que savent les doigts, l'oreille ou la chevelure? Ou la cheville ou la hanche ou le bras? Rien. L'œuvre qui vient draine leurs mouvements et naît, ardente, de tant de souhaits contradictoires. Mais myope et le nez contre, nul ne connaît rien que mouvements incohérents, grattements du pinceau ou taches de couleur. Et que savent les cloutiers ou les scieurs de planches de la majesté du navire? Ainsi de mon peuple si je le divise. Que connaît l'avare et l'opulent au ventre lourd, et le ministre, et le bourreau, et le berger? Sans doute même, s'il en est un qui voit plus clair, c'est celui-là qui mène les bêtes à l'abreuvoir ou celle-là qui accouche ou cet autre qui meurt, non le savant, non le rabougri aux doigts d'encre, car ils ne connaissent point la lenteur. Et ils ne servent rien d'essentiel, alors que tel qui rabote sa planche la voit devenir et grandit.
«Endormies leurs passions étroites, je vois le patrimoine fondé par l'avare. Et tel qui ne vaut rien et pille pour soi les richesses d'autrui, ministre prévaricateur, il les déverse à son tour dans les mains de ceux qui cisèlent les objets d'ivoire et d'or. Et se cisèlent et se sculptent l'or et l'ivoire. Et tel qui condamne injustement fonde l'âpre amour de la vérité et de la justice. Et tel qui touche sur les matériaux du temple s'efforce plus fort de dresser ce temple.
«J'ai vu s'élever des temples au mépris de l'usuel, à travers les convoitises d'hommes. J'ai vu les esclaves charrier les pierres, fouettés par des gardes-chiourme de bagne. J'ai vu le chef d'équipe voler sur les salaires. Ah! Seigneur, myope et le nez contre, je n'ai rien vu jamais que lâcheté, sottise et lucre. Mais de la montagne où je m'assieds, voici que j'aperçois l'ascension d'un temple dans la lumière.»
CXC
Me vint la connaissance de ce que point ne sont de la même essence l'acceptation du risque de mort et l'acceptation de la mort. Et j'ai connu des jeunes gens qui superbement défiaient la mort. Et c'est en général qu'il était des femmes pour les applaudir. Tu reviens de la guerre et te plaît le cantique que te chantent leurs yeux. Et tu acceptes l'épreuve du fer où tu mets en jeu ta virilité, car cela seul existe que tu offres et risques de perdre. Et le savent bien les joueurs qui hasardent leur fortune aux dés, car rien de leur fortune ne les sert dans l'instant mais voici qu'elle devient caution d'un dé et toute pathétique dans la main, et tu lances sur la table grossière tes cubes d'or qui deviennent déroulement des plaines, des pâturages et des moissons de ton domaine.
L'homme donc revient déambulant dans la lumière de sa victoire, l'épaule lourde du poids des armes qu'il a conquises, et peut-être même fleuries de sang. Et voici qu'il rayonne pour un temps seulement, peut-être, mais pour un temps. Car tu ne peux vivre de ta victoire.
Donc l'acceptation du risque de mort, c'est l'acceptadon de la vie. Et l'amour du danger, c'est l'amour de la vie. De même que ta victoire, c'était ton risque de défaite surmonté par ta création, et tu n'as jamais vu l'homme, régnant sans risque sur les animaux domestiques, se prévaloir d'être vainqueur.
Mais j'exige plus de toi, si je te veux soldat fertile pour l'empire. Bien qu'il soit ici un seuil difficile à franchir, car une chose est d'accepter le risque de mort, autre chose d'accepter la mort.
Je te veux d'un arbre et soumis à l'arbre. Je veux que ton orgueil loge dans l'arbre. Et ta vie, afin qu'elle prenne un sens.
L'acceptation du risque n'est cadeau qu'à toi-même. Tu aimes respirer pleinement et dominer les filles par ton éclat. Et cette acceptation du risque, tu as besoin de la raconter, elle est marchandise pour échange. Ainsi vantards mes caporaux. Mais ils n'honorent encore qu'eux-mêmes.
Autre chose de perdre ta fortune aux dés pour l'avoir voulu ressentir et bloquer toute dans ta main, pour avoir voulu la sentir dans ta main, concrète et substantielle, et toute présente dans l'instant même, avec son poids de chaumes et d'épis engrangés, et de bêtes dans leurs pâturages, et de villages aux respirations de fumée légère qui sont signe de la vie de l'homme, et autre chose tes mêmes granges, tes mêmes bêtes, tes mêmes villages, de t'en dépouiller pour vivre plus loin. Autre chose d'aiguiser ta fortune et de la faire brûlante dans l'instant du risque, et de la renoncer, comme tel qui se dépouille un à un de ses vêtements, et dédaigneusement se décortique de ses sandales sur la plage, afin d'épouser, nu, la mer. Te faut mourir pour épouser.
Te faut survivre à la façon des vieilles qui s'usent les yeux à la couture des draps d'église dont elles habillent leur Dieu. Elles se font vêtement d'un Dieu. Et la tige de lin, par le miracle de leurs doigts, se fait prière.
Car tu n'es que voie et passage et ne peux réellement vivre que de ce que tu transformes. L'arbre, la terre en branches. L'abeille, la fleur en miel. Et ton labour, la terre noire en incendie de blé.
M'importe donc d'abord que ton Dieu te soit plus réel que le pain où tu plantes les dents. Alors t'enivrera jusqu'à ton sacrifice, lequel sera mariage dans l'amour.
Mais tu as tout détruit et tout dilapidé, ayant perdu le sens de la fête, et croyant t'enrichir de distribuer tes provisions au jour le jour. Car tu te trompes sur le sens du temps. Sont venus tes historiens, tes logiciens et tes critiques. Ont considéré les matériaux et, de ne rien lire au travers, t'ont conseillé d'en jouir. Et tu as refusé le jeûne qui était condition du repas de fête. Tu as refusé l'amputation de la part de blé qui, d'être brûlé pour la fête, créait la lumière du blé.
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