Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE
Здесь есть возможность читать онлайн «Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:CITADELLE
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
CITADELLE: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «CITADELLE»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
CITADELLE — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «CITADELLE», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Car une maison, ne suffit point, pour en être heureux, qu'elle soit luxueuse ou commode ou ornementale et que tu t'y puisses étaler, la croyant tienne. D'abord parce qu'il n'est rien qui soit tien puisque tu mourras et qu'il importe non qu'elle soit de toi — car c'est elle qui s'en trouve embellie ou diminuée — mais que tu sois d'elle car alors elle te mène quelque part, comme il en est de la maison qui abritera ta dynastie. Tu ne te réjouis point des objets mais des routes qu'ils t'ouvrent. Ensuite parce qu'il serait trop aisé que tel vagabond égoïste et morne se puisse offrir une vie d'opulence et de faste rien qu'en cultivant l'illusion d'être prince en marchant de long en large devant le palais du roi: «Voici mon palais», dirait-il. Et en effet, au seigneur véritable non plus, le palais, dans son opulence, ne lui sert de rien dans l'instant. Il n'occupe qu'une salle à la fois. Il lui arrive de fermer les yeux ou de lire ou de conserver et ainsi, de cette salle même, de ne rien voir. De même qu'il se peut que, se promenant dans le jardin, il tourne le dos à l'architecture. Et cependant il est le maître du palais, et orgueilleux et peut-être ennobli de cœur, et contenant en soi jusqu'au silence de la salle oubliée du Conseil, et jusqu'aux mansardes et jusqu'aux caves. Donc il pourrait être du jeu du mendiant, puisque rien, hors l'idée, ne le distingue du seigneur, de s'en imaginer le maître et de se pavaner lentement de long en large comme revêtu d'une âme à traîne. Et cependant peu efficace sera le jeu, et les sentiments inventés participeront de la pourriture du rêve. A peine jouera sur lui le faible mimétisme qui te fait rentrer les épaules si je décris un carnage, ou te réjouir du vague bonheur que te raconte telle chanson.
Ce qui est de ton corps tu te l'attribues et le changes en toi. Mais c'est faussement que tu prétends agir de même en ce qui concerne l'esprit et le cœur. Car peu riches en vérités sont tes joies tirées de tes digestions.
Mais, bien plus, tu ne digères ni le palais, ni l'aiguière d'argent, ni l'amitié de ton ami. Le palais restera palais et l'aiguière restera aiguière. Et les amis continueront leur vie.
Or, moi, je suis l'opérateur qui, d'un mendiant en apparence semblable au roi, puisqu'il contemple le palais, ou mieux que le palais, la mer, ou mieux que la mer, la Voie Lactée, mais ne sait rien extraire pour soi de ce morne coup d'œil sur l'étendue, tire un roi véritable malgré que rien, dans les apparences, ne soit changé. Et, en effet, il n'y aurait rien à changer dans les apparences, puisque sont les mêmes seigneur et mendiant, sont les mêmes celui-là qui aime et celui-là qui pleure l'amour perdu, s'ils sont assis au seuil de leur demeure, dans la paix du soir. Mais l'un des deux, et peut-être le mieux portant, et le plus riche, et le plus orné d'esprit et de cœur, s'ira, ce soir, si nul ne le retient, plonger dans la mer. Donc pour, de toi qui es l'un, tirer l'autre, point n'est besoin de rien te procurer qui soit visible et matériel, ou te modifier en quoi que ce soit. Suffit que je t'enseigne le langage qui te permette de lire en ce qui est autour de toi et en toi tel visage neuf et brûlant pour le cœur, comme il en est, si te voilà morne, de quelques pièces de bois grossier, disposées au hasard sur une planche, mais qui, si je t'ai élevé à la science du jeu d'échecs, te verseront le rayonnement de leur problème.
C'est pourquoi je les considère dans le silence de mon amour sans leur reprocher leur ennui qui n'est point d'eux-mêmes, mais de leur langage, sachant que, du roi victorieux qui respire le vent du désert et du mendiant qui s'abreuve à la même rivière ailée, il n'est rien qu'un langage qui les distingue, mais qu'injuste je serais si je reprochais au mendiant, sans l'avoir d'abord tiré hors de soi, de ne point éprouver les sentiments d'un roi victorieux dans sa victoire.
Je donne les clefs de l'étendue.
CLXXXV
Et l'un et l'autre, je les voyais parmi les provisions du monde et le miel accompli. Mais semblables à celui-là qui va parmi la ville morte — morte pour lui — mais miraculeuse derrière les murs — ou celui-là encore qui écoute réciter le poème dans un langage qui ne lui fut point enseigné — ou coudoie la femme pour qui tel autre accepterait volontiers de mourir, mais que lui-même oublie d'aimer…
Je vous enseignerai l'usage de l'amour. Qu'impor-tent les objets du culte. J'ai vu dans l'embuscade autour du puits celui-là qui eût pu survivre se laisser remplir les yeux de nuit à cause de tel renard des sables qui, ayant longtemps vécu de sa tendresse, s'était échappé à l'heure de l'instinct. Ah! mes soldats dont le repos ressemble à un autre repos — et la misère à une autre misère — il suffirait pour vous exalter que cette nuit soit celle d'un retour, ce tertre le tertre d'une espérance, ce voisin l'ami attendu, ce mouton sur la braise le repas d'un anniversaire, ces mots, les mots d'un chant. Suffirait d'une architecture, d'une musique, d'une victoire qui vous donne un sens à vous-mêmes, suffirait que de vos cailloux je vous enseigne comme à l'enfant à tirer une flotte de guerre, suffirait d'un jeu, et le vent du plaisir passerait sur vous comme sur un arbre. Mais vous voilà défaits et disparates et ne cherchant rien que vous-mêmes, et ainsi découvrant le vide car vous êtes un nœud de relations et non rien d'autre, et s'il n'est point de relation vous ne trouverez en vous-mêmes qu'un carrefour mort. Et il n'est rien à espérer s'il n'est en toi amour que de toi-même. Car je te l'ai dit du temple. La pierre ne sert ni soi-même ni les autres pierres, mais l'élan de pierre que toutes ensemble elles composent et qui les sert toutes en retour. Et peut-être pourras-tu vivre de l'élan vers le roi à cause que vous serez soldats d'un roi, toi et tes camarades.
«Seigneur, disais-je, donnez-moi la force de l'amour! Il est bâton noueux pour l'ascension de la montagne. Faites-moi berger pour les conduire.»
Je te parlerai donc sur le sens du trésor. Lequel est d'abord invisible n'étant jamais de l'essence des matériaux. Tu as connu le visiteur du soir. Celui-là simplement qui s'assoit dans l'auberge, pose son bâton et sourit. On l'entoure: «D'où viens-tu?» Tu connais le pouvoir du sourire.
Ne t'en va pas, cherchant des îles à musique, comme un cadeau tout fait, offert par la mer — et la mer brode autour sa dentelle blanche — car tu ne les trouveras point, si même je te dépose sur le sable de leur couronne, si je ne t'ai d'abord soumis au cérémonial de la mer. De t'y réveiller sans effort, tu ne puiseras rien aux seins de ses filles que le pouvoir d'y oublier l'amour. Tu iras d'oubli en oubli, de mort en mort… et tu me diras, de l'île à musique: «Qu'était-il là-bas qui valût de vivre?» quand la même bien enseignée, te fait qu'un équipage entier accepte, par amour pour elle, le risque de mort.
Te sauver n'est point t'enrichir ni rien te donner qui soit pour toi-même. Mais bien te soumettre, comme à une épouse, au devoir d'un jeu.
Ah! ma solitude m'est sensible quand le désert n'a point de repas à m'offrir. Que ferai-je du sable s'il n'est point d'oasis inaccessible qui le parfume? Que ferai-je des limites de l'horizon s'il n'est point frontière de coutume barbare? Que ferai-je du vent s'il n'est point lourd de conciliabules lointains? Que ferai-je des matériaux qui ne servent point un visage? Mais nous nous assoirons sur le sable. Je te parlerai sur ton désert et je t'en montrerai tel visage non tel autre. Et tu seras changé car tu dépends du monde. Demeures-tu le même, quand te voilà assis dans la chambre de ta maison, si je t'annonce qu'elle brûle? Si te voilà qui entends le pas bien-aimé? Et cela même si elle ne marche point vers toi. Ne me dis pas que je prêche l'illusion. Je ne te demande point de croire, mais de lire. Qu'est-ce que la partie sans le tout? Qu'est-ce que la pierre sans le temple? Qu'est-ce que l'oasis sans le désert? Et si tu habites le centre de l'île et si tu veux t'y reconnaître, faut bien que je sois là pour te dire la mer! Et si tu habites ce sable, faut bien que je sois là pour te raconter ce mariage lointain, cette aventure, cette captive délivrée, cette marche des ennemis. Et, de ce mariage sous les tentes lointaines, il est faux de me dire qu'il ne répand pas sur ton désert sa lumière de cérémonie, car où s'arrête son pouvoir?
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «CITADELLE»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «CITADELLE» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «CITADELLE» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.