Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE

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Citadelle est un livre particulier dans le sens où il n'a jamais été achevé ni retouché (ou très peu) par Saint-Exupéry. L'œuvre est restée à l'état de brouillon dactylographié imparfait avant d'être mis en forme, tant bien que mal, par l'éditeur. Saint-Exupéry aborde ici tous ses thèmes récurrents déjà visités dans ses précédents écrits: l'Amour, l'Apprentissage, la Création, Dieu, les Hommes, les Voyages, etc.

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Pour que la terre se fasse basilique il suffit d'une graine ailée au gré des vents.

CLXXXII

Je tracerai mon sillon, sans d'abord comprendre. Simplement j'irai… Je suis de l'empire et lui de moi, ne m'en sachant point distinguer. N'ayant rien à attendre de ce que je n'ai d'abord fondé, père de mes fils qui sont de moi. Ni généreux, ni avare, ni me sacrifiant, ni ne sollicitant les sacrifices, car si je meurs sur les remparts je ne me sacrifie point pour la ville, mais pour moi qui suis de la ville. Et certes, ce dont je vis, je meurs. Mais tu recherches comme un objet à vendre les grandes joies vives qui t'ont d'abord été données comme récompenses. Ainsi la cité au cœur des sables te devenait fleur pourpre, riche de chair, et tu la palpais ne te lassant point de t'en réjouir. Déambulant au large de ses marches, tirant ton plaisir des grands éboulis des légumes de couleur, des pyramides de mandarines bien installées à la façon de Capitales dans la province de leur odeur, et par-dessus tout des épices qui ont pouvoir de diamant car une seule pincée de ce poivre doux, que t'ont ramené des contrées lointaines la procession des voiliers sous leur cornette, réinstalle en toi et le sel de la mer et le goudron des ports et l'odeur des courroies de cuir qui, dans l'aridité interminable, quand tu étais en marche vers le miracle de la mer, ont embaumé tes caravanes. Et c'est pourquoi je dis que le pathétique du marché d'épices tu l'as fondé par les cals, les éraflures, les tuméfactions et les marinages de ta propre chair.

Mais qu'iras-tu chercher ici, s'il ne s'agit plus, comme l'on brûle des réserves d'huile, de faire chanter encore des victoires?

Ah! d'avoir une fois goûté l'eau du puits d'El Ksour! Me suffit certes du cérémonial d'une fête pour qu'une fontaine me soit cantique…

Ainsi j'irai. Je commencerai sans ferveur, mais, faisant du grenier l'escale des graines, je ne sais distinguer l'engrangement de la consommation du blé engrangé. J'ai voulu m'asseoir et goûter la paix. Et voici qu'il n'est point de paix. Et voici que je reconnais qu'ils se sont trompés ceux qui me voulaient installer sur mes victoires passées, s'imaginant que l'on peut enfermer et réserver une victoire, alors qu'il en est ici comme du vent lequel, si tu le réserves, n'est plus.

Fou celui-là qui enfermait l'eau dans son urne parce qu'il aimait le chant des fontaines.

Ah! Seigneur! je me fais chemin et véhicule. Je vais et viens. Je fais mon labour d'âne ou de cheval, avec ma patience têtue. Je ne connais que la terre que je retourne, et, dans mon tablier noué, le ruissellement sur mes doigts de la grenaille des semences. A Toi d'inventer le printemps et de dérouler les moissons, selon Ta gloire.

Donc je vais contre le courant. Je m'inflige ces tristes pas de ronde qui sont de la sentinelle penchée à dormir, quand à peine elle rêve de la soupe, afin que le dieu des sentinelles se dise une fois l'an: «Qu'elle est belle cette demeure… qu'elle est fidèle… qu'elle est donc austère dans sa vigilance!» Je te récompenserai de tes cent mille pas de ronde. Je m'en viendrai te visiter. Et ce seront mes bras qui porteront les armes. Mais comme prêtés et mêlés aux tiens. Et tu te sentiras couvrant l'empire. Et ce seront mes yeux qui recenseront du haut des remparts la splendeur de la ville. Et toi et moi et ville ne feront qu'un. Alors l'amour te sera comme une brûlure. Et si l'éclat de l'incendie promet d'être assez beau pour payer le bois de ta vie que bûche à bûche tu as amoncelé, je te permettrai de mourir.

CLXXXIII

La graine se pourrait contempler et se dire: «Combien je suis belle et puissante et vigoureuse! Je suis cèdre. Mieux encore, je suis cèdre dans son essence.» Mais je dis, moi, qu'elle n'est rien encore. Elle est véhicule, voie et passage. Elle est opérateur. Qu'elle me fasse son opération! Qu'elle conduise lentement la terre vers l'arbre. Qu'elle installe le cèdre pour la gloire de Dieu. Alors je la jugerai sur ses branchages. Mais eux de même se considèrent. «Je suis tel ou tel.» Ils se croient provision de merveilles. Il est une porte en eux sur des trésors bien composés. Suffit de la découvrir à tâtons. Et ils te montent au hasard leurs éructations en poèmes. Mais tu les entends éructer sans bien t'émouvoir.

Ainsi du sorcier de la tribu nègre. Il rassemble au hasard et d'un air entendu, tout un matériel d'herbes, d'ingrédients et d'organes bizarres. Il te remue le tout dans sa grande soupière, par nuit sans lune. Il prononce des mots et des mots et des mots. Il attend que, de sa cuisine, un pouvoir invisible émane qui culbutera ton armée, laquelle est en marche vers sa tanière. Mais rien ne se montre. Et il recommence. Et il change les mots. Et il change les herbes. Et certes, il ne se trompait point dans l'ambition de son souhait. Car j'ai vu la pâte de bois mélangée de liqueur noirâtre renverser les empires. S'agissait de ma lettre qui décidait la guerre. J'ai connu la soupière d'où sortait la victoire. On y malaxait la poudre à fusil. J'ai entendu le faible tremblement de l'air, sorti d'abord d'une simple poitrine, embraser mon peuple de proche en proche à la façon d'un incendie. Tel prêchait pour la rébellion. J'ai aussi connu des pierres convenablement disposées qui ouvraient un vaisseau de silence.

Mais je n'ai jamais rien vu sortir des matériaux de hasard s'ils ne trouvaient point en quelque esprit d'homme leur commune mesure. Et si le poème me peut émouvoir, par contre nul assemblage de caractères issu du désordre de jeux d'enfants ne m'a jamais tiré de larmes. Car n'est rien la graine non exprimée qui prétend faire admirer l'arbre à l'ascension duquel elle ne s'est point employée.

Certes tu tends vers Dieu. Mais de ce que tu puisses devenir ne déduis point que tu sois. Tes éructations ne transportent rien. Lorsque midi brûle, la graine, fût-elle de cèdre, ne me verse point d'ombre.

Les temps cruels réveillent l'archange endormi. Qu'il craque à travers nous ses langes et éclate sous les regards! Petits langages subtils, qu'il vous absorbe et vous renoue. Qu'il nous pousse un cri véritable. Cri vers l'absente. Cri de la haine contre la meute. Cri pour le pain. Qu'il remplisse de signification le moissonneur, ou la moisson, ou le vent à la main profonde sur les blés, ou l'amour, ou quoi que ce soit qui trempe d'abord dans la lenteur.

Mais tu t'en vas, pillard, au quartier réservé de la ville chercher, par des jeux compliqués, à faire sur toi retentir l'amour, alors qu'il est du rôle de l'amour de faire retentir sur toi la main simple de la simple épouse sur ton épaule.

Certes, il n'est que magie et il est du rôle du cérémonial de te conduire vers des captures qui ne sont point de l'essence des pièges, comme il en est de la brûlure de cœur que ceux du Nord tirent une fois l'an d'un mélange de résine, de bois verni et de cire chaude. Mais je dis fausse magie et paresse et incohérence ta trituration dans ta soupière d'ingrédients de hasard, dans l'attente d'un miracle que tu n'aurais point préparé. Car, oubliant de devenir, tu prétends marcher à ta propre rencontre. Et dès lors il n'est plus d'espoir. Se referment sur toi les portes de bronze.

CLXXXIV

Mélancolique, j'étais, car je me tourmentais à propos des hommes. Chacun tourné vers soi et ne sachant plus quoi souhaiter. Car quels biens souhaiterais-tu si tu désires te les soumettre et qu'ils t'augmentent? L'arbre, certes, cherche les sucs du sol pour s'en nourrir et les transformer en soi-même. La bête l'herbe ou quelque autre bête qu'elle transformera en soi-même. Et toi aussi tu te nourris. Mais hors ta nourriture que souhaiteras-tu dont tu puisses toi-même faire usage? De ce que l'encens plaît à l'orgueil, tu loues des hommes pour t'acclamer. Et ils t'acclament. Et voici que les acclamations te sont vaines. De ce que les tapis de haute laine font douces les demeures, tu les fais acheter par la ville. Tu en encombres ta maison. Et voici qu'ils te sont stériles. Tu jalouses ton voisin de ce que son domaine est royal. Tu l'en dépouilles. Tu t'y installes. Et il n'a rien à te livrer qui t'intéresse. Il est tel poste que tu brigues. Et tu intrigues pour l'obtenir. Et tu l'obtiens. Et il n'est lui-même que maison vide.

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