Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE

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Citadelle est un livre particulier dans le sens où il n'a jamais été achevé ni retouché (ou très peu) par Saint-Exupéry. L'œuvre est restée à l'état de brouillon dactylographié imparfait avant d'être mis en forme, tant bien que mal, par l'éditeur. Saint-Exupéry aborde ici tous ses thèmes récurrents déjà visités dans ses précédents écrits: l'Amour, l'Apprentissage, la Création, Dieu, les Hommes, les Voyages, etc.

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Tel aime sa maison. Elle est humble. Mais il a peiné et veillé pour elle. Elle manque cependant de quelque tapis de haute laine ou de l'aiguière d'argent qui est du thé auprès de la bien-aimée avant l'amour. Et voici qu'un soir, ayant peiné, veillé et souffert, il est entré chez le marchand et il a choisi le plus beau tapis, la plus belle aiguière, comme on choisit l'objet d'un culte. Et le voilà qui rentre rouge d'orgueil car il habitera ce soir une vraie maison. Et il invite tous ses amis à boire pour fêter l'aiguière. Et il parle au cours du banquet, lui le timide, et je ne vois rien là qui ne m'émeuve. Car l'homme certes est augmenté, et à sa maison sacrifiera plus, car elle est plus belle.

Mais s'il n'est point d'empire que tu serves, si l'hommage ou l'objet ou l'honneur sont pour toi, alors c'est comme s'ils étaient jetés dans un puits vide. Car tu engloutis. Et te voilà de plus en plus avide d'être de moins en moins rassasié et abreuvé. Et tu ne comprends point l'amertume qui te vient le soir du vide des choses que tu as tellement désirées. Vanité des biens, dis-tu, vanité!..

Et quiconque crie ainsi c'est qu'il a cherché à se servir soi. Et, certes, il ne s'est point trouvé.

CLXXVII

Car je te parlerai et tu recevras de moi un signe. Je te rendrai tes dieux. Certains ont cru aux anges, aux démons, aux génies. Et il suffisait qu'ils fussent conçus pour agir. De même que, dès l'heure où tu l'as formulée, la charité commence de coloniser le cœur des hommes. Tu avais la fontaine. Non seulement cette pierre de la margelle usée par les générations, non seulement l'eau chantante, non seulement la provision déjà amassée dans le réservoir comme les fruits dans la corbeille (et tes bœufs vont à l'abreuvoir s'emplir de l'eau déjà reçue), non seulement l'eau et le chant de l'eau et le silence de la réserve d'eau et la fraîcheur de l'eau agile dans tes paumes, et non seulement la nuit sur l'eau tremblante d'étoiles — et douce au gosier — mais quelque dieu de la fontaine afin qu'elle soit une en lui et que, de la distribuer en cette pierre-ci et cette autre, cette margelle, et cette conduite, et cette rigole, et cette procession lente des bœufs, tu n'ailles point la perdre en matériaux divers. Car il importe que tu te réjouisses des fontaines.

Et moi j'en peuplerai ta nuit. Suffisant que je t'y réveille, même si la voilà lointaine. Et en quoi suis-je moins raisonnable qu'en t'offrant le diamant pur ou l'objet d'or qui ne valent point non plus pour leur usage mais pour la fête promise ou le souvenir de la fête? De même que le maître du domaine (lequel ne lui sert de rien dans l'instant), s'il se promène dans son chemin creux de campagne, est cependant tel et non un autre et grand de cœur à cause des troupeaux et des étables et des métayers encore endormis et des amandiers qui sortent leurs fleurs, et des lourdes moissons à venir qui tous lui sont invisibles dans l'instant, mais dont il se sent responsable. Et cela par le seul effet du nœud divin qui noue les choses et lie le domaine en un dieu qui se rit des murs et des mers. Ainsi je te veux dans ta nuit, même si te voilà mourant de soif dans le désert, ou tirant le sang de ta vie du désensablement d'un puits avare, visité par le dieu des fontaines. Et si je te dis simplement qu'elles sont comme le cœur chantant des pommiers et des orangers et des amandiers qui vivent d'elles (et tu les vois mourir quand elles se taisent) alors je te veux enrichi comme celui-là de mes soldats que je vois calme et sûr de lui dans le petit jour du désert où je m'en vais charriant ces graines pour les semailles, et cela simplement parce qu'au loin, ne lui servant de rien dans l'instant, et comme morte puisque absente et peut-être endormie, il est une bien-aimée dont la voix, s'il lui était permis de l'entendre, serait chantante pour son cœur.

Je ne te veux point tuant tes faibles dieux qui mourront sans bruit comme ces colombes dont tu ne retrouves point la dépouille. Car tu ne sauras rien de leur mort. Toujours sera la margelle et l'eau et le bruit de l'eau, et le bec d'étain, et la mosaïque, et toi qui dénombres pour connaître tu ne connaîtras point ce que tu as perdu, car tu n'as rien perdu de la somme des matériaux, hormis leur vie.

La preuve en est que je puis t'apporter ce mot dans mon poème comme un cadeau. Je puis l'allier à d'autres dieux lentement bâtis. Car ton village aussi se fait un quand il dort avec sa provision de chaume et de graines et d'instruments, et sa petite cargaison de souhaits, de convoitises, de colères, de pitiés, et telle vieille qui de lui va mourir comme un fruit devenu qui quitte l'arbre dont il vivait, et tel enfant qui va lui naître, et le crime qui y fut commis et trouble sa substance comme une maladie, et son incendie de l'année dernière dont tu te souviens pour l'avoir guéri, et la maison du conseil des notables qui sont si fiers de mener leur village à travers le temps comme un navire, bien qu'il ne soit que barque de pêcheurs sans grande destinée sous les étoiles. Et voici que je puis te dire: «… la fontaine de ton village» et ainsi t'éveiller le cœur et peu à peu t'enseigner cette marche vers Dieu qui seule peut te satisfaire car de signes en signes tu l'atteindras, Lui qui se lit au travers de la trame, Lui le sens du livre dont j'ai dit les mots, Lui la Sagesse, Lui qui Est, Lui dont tu reçois tout en retour, car d'étage en étage Il te noue les matériaux afin d'en tirer leur signification, Lui le Dieu qui est dieu aussi des villages et des fontaines.

Mon peuple bien-aimé, tu as perdu ton miel qui est non des choses mais du sens des choses, et te voilà qui éprouve encore la hâte de vivre mais n'en trouves plus le chemin. J'ai connu celui-là qui était jardinier et mourant laissait un jardin en friche. Il me disait: «Qui taillera mes arbres… qui sèmera mes fleurs…?» Il demandait des jours pour bâtir son jardin, car il possédait les graines de fleurs toutes triées dans sa réserve à graines, et les instruments pour ouvrir la terre, dans le magasin, et le couteau à rajeunir les arbres pendu à sa ceinture, mais ce n'étaient plus là qu'objets épars qui n'avaient point servi un culte. Et toi de même avec tes provisions. Avec ton chaume, avec tes graines, et tes envies et tes pitiés et tes disputes, et tes vieilles près de mourir, et ta margelle du puits, et ta mosaïque, et ton eau chantante que tu n'as pas su fondre encore, par le miracle du nœud divin qui noue les choses et désaltère seul l'esprit et le cœur, en un village et sa fontaine.

CLXXVIII

De ne point les écouter, je les entendis. Les uns sages, les autres non sages. Et celles-là qui faisaient le mal pour le mal. Car elles n'y trouvaient d'autre joie que la chaleur de leur visage et quelque sentiment obscur semblable au mouvement de la panthère. Elle lance sa patte bleue pour éblouir.

J'y voyais quelque chose du feu du volcan, lequel est puissance sans emploi ni règle. Mais du même feu qui bâtit un soleil. Et du soleil, la fleur. Comme, de conséquence en conséquence, ton sourire du matin ou ton mouvement vers la bien-aimée est ainsi la signification de toute chose. Car te suffit d'un pôle pour te rassembler et dès lors tu commences de naître.

Mais celles-là ne sont plus que brûlure…

Et tu le vois bien de l'arbre qui est sommeil apparent et mesure et lenteur, et parfum établi autour comme un règne, bien qu'il puisse servir d'aliment pour la poudre, ou l'incendie, dilapidant à jamais son pouvoir. Ainsi de toi et de tes colères rentrées, et de tes jalousies, et de tes ruses et de cette chaleur des sens qui te rend si difficile la nuit venue, je veux faire un arbre pacifique. Non par amputation mais, de même que la semence te sauve dans l'arbre un soleil qui s'en irait fondre la glace et pourrir avec elle, la semence spirituelle qui te bâtira dans ta propre gaine, ne refusant rien de toi, ne t'amputant point, ne te châtrant point, mais fondant tes mille caractères dans ton unité. C'est pourquoi je dirai non pas «Viens chez moi te faire tailler, ni réduire, ni même modeler», mais «Viens chez moi te faire naître à toi-même». Tu me soumets tes matériaux en vrac et je te rends à toi devenu un. Ce n'est point moi qui marche en toi. C'est toi qui marches. Je ne suis rien, sinon ta commune mesure. Donc celle-là chaude et méditant le mal. A cause que t'incline au mal la cruauté des nuits chaudes quand tu te tournes et te retournes sans devenir, toute brisée et abandonnée et défaite. Mauvaise sentinelle d'une ville démantelée. Et je la vois bien ne sachant quoi faire de ses matériaux épars. Et elle appelle le chanteur, et il chante. «Non, dit-elle, qu'il s'en aille.» Elle en appelle un autre, puis un autre. Et elle les use. Puis elle se lève de fatigue et réveille l'amie: «Irréparable est mon ennui! Les chants ne me peuvent distraire…»

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