Antoine de Saint-Exupéry - CITADELLE
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Puis donc l'amour, et celui-là, et celui-là, et celui-là… elle les pille l'un après l'autre. Car elle y cherche son unité, et comment l'y trouverait-elle? Il ne s'agit point d'un objet égaré parmi des objets.
Mais je viendrai dans le silence. Je serai couture invisible. Je ne changerai rien des matériaux, ni même leur place, mais je leur rendrai leur signification, amant invisible qui fait devenir.
CLXXIX
Instrument de musique sans musicien, et t'émerveillant des sons que tu rends. J'ai ainsi vu l'enfant s'égayer de pincer les cordes et rire du pouvoir de ses mains. Mais les sons ne m'importent guère, je veux te voir te transporter en moi. Mais tu n'as rien à transporter car tu n'es point, ayant négligé de devenir. Et tu vas pinçant au hasard tes cordes dans l'attente d'un son plus étrange que l'autre. Car te tourmente l'espoir de rencontrer l'œuvre en chemin (comme s'il s'agissait d'un fruit à trouver hors de toi) et de ramener, en captivité, ton poème.
Mais je te veux semence bien fondée qui draine autour pour son poème. Je te veux d'une âme bâtie et déjà prête pour l'amour — et non cherchant, dans le vent du soir, quelque visage qui te capture, car il n'est rien en toi à capturer.
Ainsi célèbres-tu l'amour.
Ainsi célèbres-tu la justice. Non les choses justes. Et aisément tu te feras injuste dans les occasions particulières, pour la servir.
Tu célébreras la pitié, mais aisément tu te feras cruel dans les occasions particulières, pour la servir.
Tu célébreras la liberté et tu empileras dans tes prisons ceux qui ne chantent point comme toi.
Or, je connais des hommes justes, non la justice. Des hommes libres, non la liberté. Des hommes animés par l'amour, et non l'amour. De même que je ne connais ni la beauté ni le bonheur, mais des hommes heureux et des choses belles.
Mais d'abord il a donc fallu et agir, et construire, et apprendre, et créer. Ensuite viennent les récompenses.
Mais eux, habitant des lits de parade, estiment plus simple d'atteindre l'essence sans bâtir d'abord la diversité. Ainsi du fumeur de hachisch qui se procure pour quelques sous des ivresses de créateur.
Ils ressemblent aux prostituées ouvertes au vent. Et qui leur servira jamais l'amour?
CLXXX
Méprisant l'opulence ventrue je ne la tolère que comme condition de plus haut qu'elle, comme il en est de la grossièreté malodorante des égoutiers, laquelle est condition du lustrage de la ville. Ayant appris qu'il n'est point de contraires et que la perfection, c'est la mort. Je tolère ainsi les mauvais sculpteurs comme condition des bons sculpteurs, le mauvais goût comme condition du bon goût, la contrainte intérieure comme condition de la liberté, et l'opulence ventrue comme condition d'une élévation qui n'est point d'elle ni pour elle mais de ceux-là seuls et pour ceux-là qu'elle alimente. Car si, payant aux sculpteurs leur sculpture, elle assume le rôle d'entrepôt nécessaire où le bon poète puisera le grain dont il vivra, lequel grain a été pillé sur le travail du laboureur puisqu'il ne reçoit en échange qu'un poème dont il se moque, ou une sculpture qui souvent ne lui sera même point montrée, et qu'ainsi faute de pillard ne survivraient point les sculpteurs, peu m'importe que l'entrepôt porte un nom d'homme. Il n'est que véhicule, voie et passage.
Et si tu me reproches à l'entrepôt des grains d'être en retour entrepôt du poème et de la sculpture et du palais et ainsi d'en frustrer l'oreille ou le regard du peuple, je te répondrai d'abord que bien au contraire la vanité de l'opulent de ventre l'inclinera à faire étalage de ses merveilles, comme il en est de toute évidence pour le cas du palais, puisqu'une civilisation ne repose point sur l'usage des objets créés mais sur la chaleur de la création, comme il en est, t'ai-je déjà dit, de ces empires qui rayonnent de l'art de la danse, bien que ni l'opulent de ventre dans ses vitrines, ni le peuple dans son musée n'enferment la danse dansée car il n'en est point de provision.
Et si tu me reproches à l'opulent de ventre d'être dix fois contre une de goût vulgaire et favorisant les poètes de clair de lune ou les sculpteurs à ressemblance, je te répondrai que peu m'importe, puisque si je désire la fleur de l'arbre, me faut accepter l'arbre entier, et de même l'effort des dix mille mauvais sculpteurs, pour l'apparition d'un seul qui compte. J'exige donc dix mille entrepôts de mauvais goût, contre un seul qui sache discerner.
Mais certes s'il n'est point de contraires, et si la mer est condition du navire, il est cependant des navires qui sont dévorés par la mer. Et il peut être des opulents de ventre qui soient autre chose que véhicule, voie et charroi, donc condition, et dévorent le peuple pour le seul plaisir de leur digestion. Ne faut pas que la mer dévore le navire, que la contrainte dévore la liberté, que le mauvais sculpteur dévore le bon sculpteur, et que l'opulent de ventre dévore l'empire.
Tu me demanderas ici de te découvrir par ma logique un système qui nous sauvera du péril. Et il n'en est point. Tu ne demandes point comment régir les pierres pour qu'elles s'assemblent en cathédrale. La cathédrale n'est point de leur étage. Elle est de l'architecte qui a livré sa graine, laquelle draine les pierres. Faut que je sois et de mon poème fonde la pente vers Dieu, alors elle drainera et la faveur du peuple, et les graines de l'entrepôt, et les démarches de l'opulent de ventre, pour Sa Gloire.
Ne crois pas que je m'intéresse au sauvetage de l'entrepôt à cause qu'il porte un nom. Je ne sauve pas pour elle-même la mauvaise odeur de l'égoutier. L'égoutier n'est que voie, véhicule et charroi. Ne crois pas que je m'intéresse à la haine des matériaux contre quoi que ce soit qui se distingue d'eux. Mon peuple n'est que voie, véhicule et charroi. Dédaigneux et de la musique comme de la flatterie des premiers, de la haine comme des applaudissements des seconds, et ne servant que Dieu à travers, du versant de ma montagne où me voilà plus solitaire que le sanglier des cavernes, et plus immobile que l'arbre qui simplement, au cours du temps, change la rocaille en poignée de fleurs à graines qu'il livre au vent — et ainsi s'envole en lumière l'humus aveugle — , me situant à l'extérieur des faux litiges dans mon irréparable exil, n'étant ni pour les uns contre les autres, ni pour les seconds contre les premiers, dominant les clans, les partis, les factions, luttant pour l'arbre seul contre les éléments de l'arbre, et pour les éléments de l'arbre, au nom de l'arbre qui protestera contre moi?
CLXXXI
Me vint le litige que je ne pouvais amener mon peuple à la lumière des vérités qu'à travers des actes, non par des mots. Car la vie, il importe de la construire comme un temple afin qu'elle montre un visage. Et que ferais-tu de jours tous égaux, comme de pierres bien alignées? Mais tu dis quand te voilà vieux: «J'ai souhaité la fête de mes pères, j'ai enseigné mes fils, puis leur ai donné des épouses, puis quelques-uns, que Dieu m'a repris une fois bâtis, — car il en use pour sa gloire — je les ai pieusement ensevelis.»
Car il en est de toi comme de la graine merveilleuse qui élève la terre au rang de cantique et l'offre au soleil. Puis ce blé tu l'élevés au rang de lumière dans le regard de la bien-aimée qui te sourit, puis elle te forme les mots de la prière. Et moi si je sème des graines, il en est donc déjà comme d'une prière récitée le soir. Et moi je suis celui qui va lentement, répandant le blé sous les étoiles, et ne puis mesurer mon rôle si je me tiens trop myope et le nez contre. De la graine sortira l'épi, l'épi sera changé en chair de l'homme, et de l'homme sortira le temple à la gloire de Dieu. Et je pourrai dire de ce blé qu'il a le pouvoir d'assembler les pierres.
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