Eco - Le pendule de Foucault

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Ils s'étaient précipités dans la gargote, et ceux de l'orphéon, vieux gus rendus coriaces par d'innombrables funérailles, sans retenue aucune s'étaient jetés sur les tables en ordonnant tripes et vin à volonté. Ils resteraient à faire ribote jusqu'au soir. Les gars de don Tico s'étaient par contre pressés contre le comptoir, où le patron servait des sorbets à la menthe, verts comme une expérience chimique. La glace coulait d'un seul coup dans la gorge et faisait venir un pincement douloureux au milieu du front, telle une sinusite.

Ensuite, ils étaient remontés vers le cimetière, où attendait une camionnette. Ils étaient montés en criant, et se trouvaient maintenant tous entassés tous debout, se heurtant avec leurs instruments, quand était sorti du cimetière le même commandant, et il avait dit: « Mon révérend, pour la cérémonie finale nous avons besoin d'une trompette, vous savez, pour les sonneries rituelles. Une affaire de cinq minutes.

– Trompette », avait dit don Tico, professionnel. Et le malheureux titulaire du privilège, suant le sorbet vert et aspirant au repas familial, indolent campagnard imperméable à tout frémissement esthétique et à toute solidarité d'idées, avait commencé à se plaindre qu'il était tard, que lui voulait revenir à la maison, qu'il n'avait plus de salive, et cætera et cætera, mettant dans l'embarras don Tico, pris de honte devant le commandant.

C'est alors que Jacopo, entrevoyant dans la gloire de midi l'image suave de Cecilia, avait dit: « Si lui me donne sa trompette, moi j'y vais. »

Lumière de reconnaissance dans les yeux de don Tico, soulagement sué du sordide trompette titulaire. Échange des instruments, comme deux sentinelles.

Et Jacopo s'était avancé dans le cimetière, guidé par le psychopompe aux rubans d'Addis-Abeba. Tout autour était blanc, le mur battu par le soleil, les tombes, la floraison des arbres de clôture, le surplis du prévôt prêt à bénir, sauf le marron fané des photos sur les pierres tombales. Et la grande tache de couleur faite par les pelotons rangés devant les deux fosses.

« Mon gars, avait dit le chef, toi tu te places ici, à côté de moi, et au commandement tu sonnes le garde-à-vous. Et puis, au commandement, le repos. C'est facile, non? »

Très facile. A part que Jacopo n'avait jamais sonné ni le garde-à-vous ni le repos.

Il tenait la trompette de son bras droit replié, contre ses côtes, la pointe légèrement en bas, comme on fait avec une carabine, et il avait attendu, tête haute ventre rentré poitrine sortie.

Terzi était en train de prononcer un discours sec, à phrases très courtes. Jacopo pensait que pour émettre la sonnerie il lui faudrait lever les yeux au ciel, et que le soleil l'aveuglerait. Mais ainsi meurt un trompette, et, vu qu'on ne meurt qu'une fois, autant valait le faire bien.

Puis le commandant lui avait murmuré: « A présent. » Et il avait commencé à crier: « Gaaaar... » Et Jacopo ne savait pas comment on sonne un gar-d'à-vous.

La structure mélodique devait être bien plus complexe, mais à cet instant il n'avait été capable que de sonner do-mi-sol-do, et à ces rudes hommes de guerre cela paraissait suffire. Le do final, il le lança après avoir repris son souffle, de façon à le tenir longtemps, pour lui donner le temps – écrivait Belbo – d'atteindre le soleil.

Les partisans étaient raides, au garde-à-vous. Les vivants immobiles comme les morts.

Seuls se déplaçaient les fossoyeurs, on entendait le raclement des cercueils qui descendaient dans les fosses, et le déroulement des cordes remontées, alors qu'elles frottaient contre le bois. Mais c'était un mouvement faible, comme le frémissement d'un reflet sur une sphère où cette légère variation de lumière sert seulement à dire que dans le Sphère rien ne s'écoule.

Ensuite, le bruit abstrait d'un présentez-arm'. Le prévôt avait murmuré les formules de l'aspersion, les commandants s'étaient approchés des fosses et ils avaient jeté chacun une poignée de terre. Et c'est alors qu'un ordre subit avait déchaîné une salve vers le ciel, ta-ta-ta, tapoum, avec les petits oiseaux qui s'élevaient en piaillant des arbres en fleur. Mais cela non plus n'était pas mouvement, c'était comme si toujours le même instant se présentait sous des perspectives différentes, et regarder un instant pour toujours ne veut pas dire le regarder pendant que le temps passe

Raison pour quoi Jacopo était reste immobile, insensible même à la chute des douilles qui roulaient entre ses pieds, et il n'avait pas remis la trompette à son côté, mais il la tenait encore à sa bouche, les doigts sur les pistons, raide au garde-à-vous, l'instrument pointé en diagonale vers le haut. Il était encore en train de sonner.

Sa très longue note finale ne s'était jamais interrompue: imperceptible aux assistants, elle sortait encore du pavillon de la trompette tel un souffle léger, une bouffée d'air qu'il continuait à insuffler dans l'embouchure en tenant la langue entre ses lèvres à peine ouvertes, sans les presser sur la ventouse de laiton. L'instrument demeurait tendu en avant sans s'appuyer au visage, par pure tension des coudes et des épaules.

Jacopo continuait à émettre cette illusion de note parce qu'il sentait qu'en ce moment-là il dévidait un fil qui bridait le soleil. L'astre s'était bloqué dans sa course, il s'était fixé dans un midi qui aurait pu durer une éternité. Et tout dépendait de Jacopo, il lui suffisait d'interrompre ce contact, de lâcher le fil, et le soleil aurait rebondi loin, comme un petit ballon, et avec lui le jour, et l'événement de ce jour, cette action sans phases, cette séquence sans avant sans après, qui se déroulait immobile pour la seule raison qu'il était ainsi en son pouvoir de vouloir et de faire.

S'il s'était arrêté pour souffler l'attaque d'une nouvelle note, on aurait entendu comme un déchirement, bien plus retentissant que les salves qui l'assourdissaient, et les horloges se seraient remises à palpiter, tachycardiques.

Jacopo désirait de toute son âme que l'homme à côté de lui ne commandât pas le repos – je pourrais m'y refuser, se disait-il, et il resterait ainsi à jamais, fais durer ton souffle tant que tu peux.

Je crois qu'il était entré dans cet état d'engourdissement et de vertige qui s'empare du plongeur lorsqu'il tente de ne pas remonter à la surface et veut prolonger l'inertie qui le fait glisser sur le fond. A telle enseigne que, pour chercher à exprimer ce qu'il ressentait alors, les phrases du cahier que je lisais maintenant se brisaient, asyntaxi ques, mutilées par des points de suspension, rachitiques d'ellipses. Mais il était clair qu'à ce moment-là – non, il ne s'exprimait pas ainsi, mais c'était clair: à ce moment-là, il possédait Cecilia.

C'est qu'à cette époque Jacopo Belbo ne pouvait avoir compris – et il ne comprenait pas encore tandis qu'il écrivait ignorant de lui-même – qu'il était en train de célébrer une fois pour toutes ses noces chimiques, avec Cecilia, avec Lorenza, avec Sophia, avec la terre et avec le ciel. Peut-être le seul d'entre les mortels à porter enfin à son terme le Grand Œuvre.

Personne ne lui avait encore dit que le Graal est une coupe mais aussi une lance, et que sa trompette levée en calice était en même temps une arme, un instrument de très douce domination, qui lançait ses flèches vers le ciel et réunissait la terre avec le Pôle Mystique. Avec l'unique Point Immobile que l'univers eût jamais eu : avec ce qu'il faisait être, pour ce seul instant, grâce à son souffle.

Diotallevi ne lui avait pas encore dit qu'on peut être en Yesod, la sefira du Fondement, le signe de l'alliance de l'arc supérieur qui se tend pour envoyer des flèches à la mesure de Malkhut, qui est sa cible. Yesod est la goutte qui jaillit de la flèche pour produire l'arbre et le fruit, c'est l'anima mundi parce qu'elle est le moment où la force virile, en procréant, lie entre eux tous les états de l'être.

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