Eco - Le pendule de Foucault

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Non qu'il n'ait voulu se plier au rut du pouvoir, il n'a pas voulu se plier au non-sens. En somme, d'une certaine façon il savait que, pour fragile que soit l'être, pour infinie et sans but que soit notre interrogation du monde, il existe quelque chose qui a plus de sens que le reste.

De quoi Belbo avait-il eu l'intuition, peut-être à ce moment-là seulement, pour lui permettre de contredire son dernier file désespéré, et de ne pas déléguer son destin à qui lui garantissait n'importe quel Plan? Qu'avait-il compris – enfin – qui lui permettait de jouer sa vie, comme si tout ce qu'il devait savoir, il l'eût découvert depuis beau temps, sans qu'il s'en fût aperçu jusqu'alors, et comme si, devant son unique, vrai, absolu secret, tout ce qui se passait dans le Conservatoire fût irrémédiablement stupide – et stupide fût, à ce point-là, de s'obstiner à vivre?

Il me manquait quelque chose, un anneau de la chaîne. Il me semblait désormais connaître toutes les gestes de Belbo, de la vie à la mort, sauf une.

A l'arrivée, en cherchant mon passeport, j'ai retrouvé dans ma poche la clef de cette maison. Je l'avais prise le jeudi précédent, avec celle de l'appartement de Belbo. Je me suis souvenu du jour où Belbo avait montré la vieille armoire qui devait renfermer, disait-il, son opéra omnia, autrement dit ses juvenilia. Peut-être Belbo avait-il écrit quelque chose qui ne pouvait pas se trouver dans Aboulafia, et ce quelque chose était-il enseveli ici, à ***.

Il n'y avait rien de raisonnable dans ma conjecture. Bonne raison – me suis-je dit – pour la considérer comme bonne. Au point où j'en étais.

Je suis allé récupérer ma voiture, et je suis venu ici.

Je n'ai même pas trouvé la vieille parente, ou gardienne peu importe, des Canepa, que nous avions vue à l'époque. Peut-être est-elle morte elle aussi entre-temps. Il n'y a personne ici. J'ai traversé les différentes pièces, il y a une odeur d'humidité, j'avais même pensé allumer le moine dans l'une des chambres. Mais ça n'a pas de sens de réchauffer son lit en juin: à peine on ouvre les fenêtres, entre l'air tiède du soir.

Sitôt après le coucher du soleil, il n'y avait pas de lune. Comme à Paris, dans la nuit du samedi. Elle s'est levée très tard, j'en vois le peu qu'il y a – moins qu'à Paris – maintenant qu'elle se lève avec lenteur au-dessus des collines les plus basses, dans une dépression entre le Bricco et une autre gibbosité jaunâtre, peut-être déjà moissonnée.

Je crois être arrivé ici vers les six heures du soir, il faisait encore clair. Je n'avais rien apporté à manger, et puis, en errant au hasard, je suis entré dans les cuisines et j'ai trouvé un saucisson suspendu à une poutre. J'ai dîné au saucisson et à l'eau fraîche, je crois qu'il était autour de dix heures. A présent, j'ai soif; je suis monté ici, dans le bureau de l'oncle Carlo, avec une grande carafe d'eau, et j'en avale toutes les dix minutes, puis je descends, la remplis et recommence. Il devrait être trois heures, à présent. Mais la lumière est éteinte et j'ai du mal à lire l'heure à ma montre. Je réfléchis, en regardant par la fenêtre. Il y a comme des lucioles, des étoiles filantes sur les flancs des collines. De rares voitures qui passent, descendent en aval, montent vers les petits villages perchés sur les sommets. Quand Belbo était un garçonnet, il ne devait pas y avoir de ces visions. Il n'y avait pas de voitures, il n'y avait pas ces routes, la nuit c'était le couvre-feu.

J'ai ouvert l'armoire des juvenilia, sitôt arrivé. Des étagères et des étagères de papiers, depuis les devoirs scolaires des classes élémentaires jusqu'à des liasses et des liasses de feuillets, poésies et proses de l'adolescence. Adolescents, on a tous écrit des poésies, ensuite les vrais poètes les ont détruites et les mauvais poètes les ont publiées. Belbo était trop désabusé pour les sauver, trop désarmé pour les détruire. Il les a ensevelies dans l'armoire de l'oncle Carlo.

J'ai lu pendant plusieurs heures Et pendant d'autres longues heures, jusqu'à cet instant, j'ai médité sur le dernier texte que j'ai trouvé lorsque j'étais à deux doigts de renoncer.

Je ne sais pas quand Belbo l'a écrit. Ce sont des feuillets et des feuillets où se croisent, dans les interlignes, des calligraphies différentes, ou plutôt la même calligraphie en des temps différents. Comme s'il l'avait écrit très tôt, autour de seize ou dix-sept ans, puis l'avait mis de côté, était revenu dessus autour de vingt ans, et puis de nouveau à trente, et peut-être encore après. Jusqu'au moment où il doit avoir renoncé à écrire – sauf à recommencer avec Aboulafia, mais sans oser récupérer ces lignes, et les soumettre à l'humiliation électronique.

A le lire, on a l'impression de suivre une histoire bien connue les vicissitudes de ***, entre 1943 et 1945, l'oncle Carlo, les partisans, l'oratoire, Cecilia, la trompette. Je connais le prologue, c'étaient les thèmes obsédants du Belbo tendre, ivrogne déçu et dolent. Il le savait lui aussi, que la littérature de la mémoire est le dernier refuge de la canaille.

Mais moi je ne suis pas un critique littéraire, je suis une fois de plus Sam Spade, qui cherche la dernière piste.

Et ainsi j'ai retrouvé le Texte-Clef. Il représente probablement le dernier chapitre de l'histoire de Belbo à ***. Plus rien n'a pu arriver, après.

– 119 –

On mit le feu à la guirlande de la trompette, et alors je vis s'ouvrir le trou de la coupole et une flèche de feu filer dans le fût de la trompette et entrer dans les corps sans vie. Après, le trou fut à nouveau fermé et la trompette aussi fut éloignée.

Johann Valentin ANDREAE, Die Chymische Hochzeit des Christian Rosencreutz, Strassburg, Zetzner, 1616, 6, pp. 125-126.

Le texte a des vides, des superpositions, des failles, des biffures, fourbis, fibrilles – on voit que je suis à peine revenu de Paris. Plus que le relire, je le revis.

Ce devait être vers la fin avril de l'année 1945. Les armées allemandes étaient désormais en déroute, pour les fascistes c'était la débandade. En tout cas, *** se trouvait déjà, et définitivement, sous le contrôle des partisans.

Après la dernière bataille, celle que Jacopo nous avait racontée justement dans cette maison (il y a presque deux ans), diverses brigades de partisans s'étaient donné rendez-vous à *** pour piquer ensuite droit sur la ville. Ils attendaient un signal de Radio Londres, ils se mettraient en branle quand Milan aussi serait prête pour l'insurrection.

Les partisans des formations garibaldiennes étaient arrivés aussi, commandés par Ras, un géant à la barbe noire, très populaire dans le coin : ils étaient habillés avec des uniformes de fantaisie, tous différents les uns des autres, sauf le foulard et l'étoile sur la poitrine, tous deux rouges, et ils étaient armés au petit bonheur la chance, qui avec un vieux mousquet, qui avec une mitraillette arrachée à l'ennemi. Ils faisaient contraste avec les brigades badogliennes au foulard bleu, uniformes kaki semblables à ceux des Anglais, et les flambant neufs fusils-mitrailleurs Sten. Les Alliés aidaient les badogliens avec de généreux largages de parachutes dans la nuit, après qu'était passé, comme il faisait désormais depuis deux ans, tous les soirs à onze heures, le mystérieux Pippetto, l'avion de reconnaissance anglais dont personne ne comprenait ce qu'il pouvait reconnaître étant donné qu'on ne voyait aucune lumière sur des kilomètres et des kilomètres.

Il y avait des tensions entre garibaldiens et badogliens, on racontait que le soir de la bataille les badogliens s'étaient rués sur l'ennemi au cri de « Avanti Savoia », mais certains d'entre eux disaient que c'était la force de l'habitude, qu'est-ce que tu veux crier en allant à l'assaut, ça ne voulait pas dire qu'ils étaient nécessairement des monarchistes et ils savaient eux aussi que le roi avait de grands torts. Les garibaldiens ricanaient, on peut crier Savoia quand on donne l'assaut à la baïonnette sur un champ de bataille, mais pas en se jetant derrière un angle mort avec son Sten. C'est qu'ils s'étaient vendus aux Anglais.

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