Tatiana Rosnay - Elle s'appelait Sarah

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La fillette suivit son père à travers la foule pour rejoindre l'endroit où ils avaient laissé la mère. Ils se faufilaient difficilement à travers les tribunes encombrées de paquets, de sacs, de matelas, de berceaux. L'arène était noire de monde. Elle se demandait combien ces gens pouvaient bien être. Les enfants couraient dans les allées, débraillés, sales, criant qu'ils voulaient de l'eau. Une femme enceinte, presque évanouie à cause de la chaleur et de la soif, hurlait de toutes les forces qui lui restaient qu'elle allait mourir, qu'elle allait mourir dans l'instant. Un vieil homme s'écroula d'un coup, allongé de tout son long sur le sol poussiéreux. Son visage était tout bleu et il avait des convulsions. Personne ne réagit.

La fillette s'assit près de sa mère. Celle-ci était étrangement calme. Elle ne disait plus rien. La fillette lui prit la main et la pressa contre la sienne. Elle n'eut aucune réaction. Le père se dirigea vers un policier pour demander de l'eau, pour sa femme et son enfant. L'homme lui répondit sèchement qu'il n'y avait pas d'eau pour le moment. Le père dit que c'était abominable, qu'on n'avait pas le droit de les traiter comme des chiens. Le policier lui tourna le dos et s'éloigna.

La fillette aperçut de nouveau Léon, le garçon qu'elle avait vu dans le garage. Il errait parmi la foule, en ne quittant pas des yeux les grandes portes closes. Elle remarqua qu'il ne portait pas son étoile jaune, qui avait été arrachée. Elle se leva pour le rejoindre. Le visage du garçon était crasseux et il avait un bleu sur la joue gauche, un autre sur la clavicule. Elle se demanda si elle aussi ressemblait à ça, à une pauvre chose épuisée et battue.

« Je vais sortir d'ici, dit-il à voix basse. Mes parents m'ont dit de le faire. Maintenant.

— Mais comment vas-tu t'y prendre ? dit-elle. Les policiers t'en empêcheront. »

Le garçon la regarda. Il avait le même âge qu'elle, dix ans, mais il faisait beaucoup plus vieux. Toute trace d'enfance en lui avait disparu.

« Je trouverai un moyen, dit-il. Mes parents m'ont dit de m'enfuir. Ils m'ont enlevé mon étoile. C'est la seule solution. Sinon c'est la fin. La fin pour chacun d'entre nous. »

Le vent froid de la peur s'empara d'elle à nouveau. La fin ? Se pouvait-il que ce garçon ait raison ? Etait-ce réellement la fin ?

Il la toisa avec un peu de mépris. « Tu ne me crois pas, n'est-ce pas ? Pourtant, tu devrais venir avec moi. Arrache ton étoile et suis-moi tout de suite. Nous nous cacherons. Je prendrai soin de toi. Je sais comment faire. »

Elle pensa à son petit frère qui attendait dans le placard. Elle caressa du bout des doigts la clef qui se trouvait toujours dans sa poche. Pourquoi ne pas suivre ce petit garçon vif et intelligent ? Ainsi, elle pourrait sauver son frère, et se sauver par la même occasion.

Mais elle se sentait trop petite, trop vulnérable pour faire une chose pareille. Elle avait trop peur. Et puis il y avait ses parents… Sa mère… Son père… Que deviendraient-ils ? Léon disait-il la vérité ? Pouvait-elle lui faire confiance ?

Il posa une main sur son bras. Il avait senti qu'elle hésitait.

« Viens avec moi, la pressa-t-il.

— Je ne suis pas sûre », marmonna-t-elle.

Il recula.

«Moi, j'ai pris ma décision. Je m'en vais. Au revoir. »

Elle le vit se diriger vers la sortie. Les policiers faisaient entrer de plus en plus de monde, des vieillards sur des brancards ou en fauteuil roulant, des files infinies d'enfants sanglotants et de femmes en pleurs. Elle observa Léon se glisser dans la foule et attendre l'instant propice.

À un moment, un policier le saisit par le col et le jeta en arrière. Mais Léon était agile et rapide. Il se releva vite, reprit son lent chemin vers la porte, comme un nageur luttant patiemment contre le courant. La fillette le regardait, fascinée.

Un groupe de mères avaient pris l'entrée d'assaut et, folles de colère, réclamaient de l'eau pour leurs enfants. La police se laissa déborder un instant, ne sachant comment réagir. La fillette vit le petit garçon se glisser à travers le désordre avec agilité, rapide comme l'éclair. Puis il disparut.

Elle retourna près de ses parents. La nuit commençait à tomber et à mesure, son désespoir, et celui des milliers de gens enfermés avec elle, se mettait à grandir, comme une créature monstrueuse, hors de contrôle. Un désespoir total, absolu, qui la remplit de panique.

Elle essaya de fermer ses yeux, son nez, ses oreilles, de repousser les odeurs, la poussière, la chaleur, les cris d'angoisse, les images des adultes en pleurs, des enfants gémissants, mais elle n'y parvint pas.

La seule chose qu'elle pouvait faire, c'était regarder, impuissante et silencieuse. Au niveau des derniers gradins, tout près de la verrière, où des gens s'étaient regroupés, elle remarqua une soudaine agitation. Un hurlement à fendre le cœur, des vêtements tombant en tourbillonnant par-dessus la rambarde, et un bruit sourd contre le sol dur de l'arène. Puis le halètement d'horreur de la foule.

« Papa, qu'est-ce que c'était ? » demanda-t-elle.

Son père essaya de détourner le visage de sa fille.

« Rien, ma chérie, rien du tout. Juste quelques vêtements qui sont tombés. »

Mais elle avait bien vu. Elle savait ce qui venait de se passer. Une jeune femme de l'âge de sa mère et un petit enfant. Ils se tenaient serrés l'un contre l'autre. Ils avaient sauté. Du dernier gradin.

De là où elle était assise, elle avait vu le corps disloqué de la femme, le crâne ensanglanté de l'enfant, éclaté comme une tomate mûre.

La fillette baissa la tête et se mit à pleurer.

Quand je n'étais encore qu'une petite fille habitant au 49 Hyslop Road, à Brookline, Massachusetts, je n'imaginais pas qu'un jour, je m'installerais en France ni que j'épouserais un Français. Je pensais que je resterais aux États-Unis toute ma vie. À onze ans, je tombai amoureuse d'Evan Frost, le fils des voisins. Un môme tout droit sorti d'un dessin de Norman Rockwell, des taches de rousseur plein le visage et un appareil sur les dents, dont le chien, Inky, adorait faire du grabuge dans les jolies plates-bandes de mon père.

Mon père, Sean Jarmond, enseignait au Massachusetts Institute of Technology. Le genre « Professeur Nimbus », avec une chevelure indomptable et des lunettes de hibou. C'était un prof populaire parmi les élèves. Ma mère, Heather Carter Jarmond, était une ancienne championne de tennis de Miami, le type de femme grande, athlétique et hâlée sur laquelle le temps semble ne pas avoir de prise. Elle pratiquait le yoga et mangeait bio.

Le dimanche, mon père et Mr Frost, le voisin, avaient d'interminables parties d'engueulade par dessus la haie à cause d'Inky et des ravages qu'il faisait subir à nos tulipes. Pendant ce temps-là, dans la cuisine, ma mère préparait des petits gâteaux au miel et au blé complet en soupirant. Elle détestait par-dessus tout, les conflits. Indifférente à l'agitation, ma petite sœur Charla continuait de regarder ses séries préférées en engloutissant des kilomètres de réglisse. À l'étage, ma meilleure amie Katy Lacy et moi espionnions derrière les rideaux le magnifique Evan Frost s'amuser avec l'objet de la fureur de mon père, un labrador au pelage noir.

C'était une enfance heureuse et protégée. Pas d'éclats, pas de disputes. L'école en bas de la rue. Des fêtes de Thanksgiving paisibles. Des Noël chaleureux. De longs étés paresseux à Nahant. Des mois sans histoire faits de semaines tout autant sans histoire. La seule chose qui gâchait mon bonheur parfait, c'était mon professeur de cinquième, la platine Miss Sebold, qui me terrifiait en nous faisant la lecture du Cœur révélateur d'Edgar Allan Poe. Grâce à elle, durant des années, j'ai fait des cauchemars.

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