Tatiana Rosnay - Mariés, pères de famille
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— Zut ! j'ai dû me tromper de bouton !
Elle appuya sur une touche, puis sur une autre. Les crépitements cessèrent, mais la cassette se déroulait toujours. Elle ne savait comment l'arrêter, elle essayait toutes les touches.
— Oh ! Zut, zut et zut !
Elle imaginait déjà l'expression exaspérée de Charles.
Tout à coup, des éclats de voix se firent entendre. Après quelques minutes, elle reconnut la voix de Charles.
« Apollonie, je te demande de te calmer ! »
Lola se figea, s'approcha de la machine.
Une voix jeune et ferme de femme inconnue s'éleva.
« Comment veux-tu que je me calme, Charles ?
— Essaie, Apollonie, s'il te plaît. Cela ne sert à rien de se mettre dans des états pareils. »
Lola tentait de comprendre. Puis elle se rendit compte que Charles devait avoir décroché le combiné pour répondre alors que la machine se mettait en marche simultanément. Celle-ci avait enregistré une conversation entre Charles et cette inconnue, cette dénommée Apollonie.
Lola enclencha le bouton « pause ». La cassette s'arrêta. Avait-elle envie d'entendre la suite ? Ne devrait-elle pas tout effacer, comme si elle n'avait jamais entendu ces voix, pour vivre dans l'ignorance, se protéger ? Charles devait croire qu'il avait effacé cette conversation. Il avait dû faire une fausse manœuvre, et n'en gommer qu'une partie.
Sans hésiter davantage, Lola remit la cassette en marche en relâchant la touche « pause ».
« Voilà un an que tu me promets de quitter ta femme, un an que tu me dis que tu t'emmerdes avec elle, que tes gamins t'envahissent, que cette famille te pompe, que tu veux retrouver une deuxième jeunesse !
— Apollonie, écoute…
— Non, j'en ai marre, Charles. Tu sais bien que moi je peux te donner cette deuxième jeunesse, mais tu n'as pas le courage de quitter ta femme, voilà tout, tu n'es qu'un lâche !
— Écoute-moi. Ils ne vont pas tarder à rentrer.
— Alors n'oublie pas de défaire ton lit et de manger ce que Bobonne t'a laissé dans le frigo. Sinon elle va comprendre que tu n'as pas mis les pieds chez toi du week-end.
— Je t'appelle tout à l'heure, et on se voit demain à une heure, d'accord ? Tu t'es calmée ?
— Tu m'aimes ?
— Oui, bien sûr, mais arrête de jouer les petites filles gâtées, veux-tu ? Je ne peux pas tout balancer par la fenêtre, ma femme ne le supporterait pas. Elle a besoin de moi, tu sais. Je suis tout pour elle. Et mes fils sont en plein âge ingrat. Ce serait un crime de les quitter maintenant. Ils m'en voudraient leur vie entière. Il faut me donner du temps, ma jolie. D'accord ?
— D'accord, d'accord ! Mais je te préviens, je ne vais pas attendre dix ans. Dans dix ans j'aurai l'âge de ta femme. Tu ne voudras plus de moi. » Charles éclata de rire.
« J'aurais toujours envie de toi, de ton corps de déesse, de tes cheveux magnifiques… À demain, ma toute belle. On se retrouve rue du Dôme. » Apollonie envoya un baiser dans le combiné. Ils raccrochèrent tous les deux.
« Dimanche, dix-huit heures quinze », ânonna la voix métallique.
Avant que Lola pût réagir, le téléphone sonna de nouveau. Anéantie par ce qu'elle venait d'écouter, elle s'immobilisa.
Le répondeur se déclencha. Après le bip sonore, la voix de son médecin se fit entendre.
« Bonjour, ici le Dr Aupick. J'ai d'excellentes nouvelles pour vous, confirmées par la prise de sang. Vous attendez un bébé, chère madame ! Je vous prie donc de prendre contact avec votre obstétricien. Toutes mes félicitations, chère madame. Je vous envoie les résultats des analyses. À bientôt. »
« Jeudi, quinze heures trente-sept. »
Lola, tétanisée, ne bougeait plus. Elle respirait par saccades brèves, bouche ouverte, comme si elle venait de recevoir un coup violent dans le ventre.
Puis, très vite, avant de réfléchir, elle appuya sur la touche « Effacer » du répondeur. Tous les messages se rembobinèrent. Elle vérifia que la bande était vierge. Apollonie, Charles et le Dr Aupick s'étaient volatilisés.
Lola respira et se leva. Elle posa ses mains sur son ventre plat. Dedans, il y avait un bébé. Elle sourit. Ce serait une fille, elle en était sûre.
VI. LE CHEVEU
« Il vaut mieux encore être marié qu'être mort. »
Molière (1622-1673),
Les Fourberies de Scapin.
Cher Jean-Baptiste,
Oui, j'ai tout cassé. Il ne reste rien. Le service de cristal est en miettes. Le service de porcelaine est devenu un puzzle. Les tableaux sont lacérés. Les canapés éventrés. Les livres déchirés. La télévision et le magnétoscope hors d'état de nuire. Ton appareil photo prend un bain moussant. Tes costumes n'ont ni bras ni jambes. Tes chaussures se sont noyées dans de l'eau de Javel.
J'ai créé ce désordre assez méthodiquement. J'ai voulu m'attaquer à ce qui représentait nos huit ans de vie commune. Les albums photo m'ont fait de la peine. Ces images d'un bonheur évanoui, d'une félicité fugace, ces visages heureux, ces scènes familiales, notre voyage de noces, notre premier Noël, les anniversaires, les vacances, je n'ai pas pu les regarder. Alors je les ai brûlés, un à un, avec toutes tes lettres.
J'ai eu du mal avec les disques laser. Ils sont assez résistants. J'en suis venue à bout avec de gros ciseaux. J'ai surtout aimé détruire La Wally et cet air chanté à notre mariage : « Ebben ? Ne andro lontana. » Je crois que je ne veux plus jamais l'écouter.
Comment j'ai su ? Cela te travaille, n'est-ce pas ? Je t'imagine si bien, cette lettre entre les mains, tremblant, vacillant, à peine debout dans ce chantier, ce cimetière, ce chaos qui a été notre appartement, et tu ne comprends toujours pas comment j'ai su.
Pendant que tu te creuses la cervelle, je voudrais te dire une ou deux choses.
Je me souviens clairement de notre première rencontre. Nous avions vingt-cinq ans. Je te trouvais beau, grand, charmant. Tu m'as souri. Il y avait du monde à cette soirée. Nous nous sommes parlé. La nuit entière. Et nous nous sommes revus. Et nous nous sommes mariés. Puis il y a eu Angélique. Tu voulais une fille. Tu rêvais d'une fille. Quand elle est née, tu pleurais. Je me rappelle tes larmes et tes grandes mains sur son petit corps fragile. Tu m'as dit que c'était le plus beau jour de ta vie. Puis il y a eu Octave. Tu t'es moins intéressé à lui. Il le sait. Il le sent. Il n'a que quatre ans, mais il ressent tout. Il est d'une sensibilité extraordinaire et profonde, que tu n'as jamais remarquée. Il a compris que tu m'as fait du mal, même si j'ai veillé à ne rien dire aux enfants. Il m'a dit qu'il ne voulait plus que tu me fasses de la peine. Je crois qu'il a raison. Ils sont avec moi. Ils ne savent rien.
Je suis revenue ici, une dernière fois, et j'ai fait tout cela. Tu ne m'en croyais pas capable, n'est-ce pas ? Ta chère femme, si douce, si gentille, si bien élevée. Une mère si patiente. Une épouse exemplaire. Tu raconteras à l'assurance qu'une bande de voyous a saccagé ton appartement. Cela doit arriver tous les jours.
J'ai eu envie de te blesser en détruisant les objets que tu aimais. Cela m'a soulagée. Tu dois trouver cela indigne de moi. Mais je me sens mieux. Je contemple cette débâcle, et je respire. La violence est montée en moi comme l'éruption d'un volcan. Je l'ai laissée exploser. Maintenant je suis calme. La tempête est passée. Je sais que, désormais, je ne veux plus vivre avec toi.
J'ai compris cet été que tu me trompais. J'étais en Bretagne avec les enfants. Tu travaillais à Paris. À mon retour de vacances, je trouvai un long cheveu noir dans la baignoire. Personne ici, à part toi, n'a les cheveux noirs. Les tiens sont courts. Celui-là mesurait au moins trente-cinq centimètres. Il gisait sur l'émail blanc comme un long serpentin. Je l'ai regardé, puis j'ai rincé la baignoire. Je n'ai rien dit.
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