Jacques Godbout - Salut, Galarneau!

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Galarneau est un drôle de bonhomme. Il tient un snack-bar dans un vieil autobus et vend des hot dog. Bien sûr, il s'intéresse à son commerce mais en même temps il pense à beaucoup d'autres choses. À son père, lui aussi un drôle de bonhomme, à ses frères, à son enfance. Ses amours vont tant bien que mal. Marise est appétissante mais on tourne autour d'elle. François Galarneau la défend mal contre les assauts de Jacques, son frère, beaucoup plus hardi. Et puis Galarneau écrit des poèmes. Il faut bien s'occuper entre deux fritures. Ses projets sont vagues et sérieux en même temps, jusqu'au jour où Galarneau oubliera tout pour s'emmurer vivant dans sa maison. Ce qui lui manquait, c'était de construire une vie, sa vie qui s'en va de tous les côtés, qui prend l'eau comme un navire échoué au fond d'un bassin. On aime bien Galarneau. Mais où est Galarneau? Dans la lune, dans ses petits cahiers ou dans son joli langage québécois, dru et savoureux? On aimerait serrer la main de Galarneau.

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O

- Mon frère, ce qui est promis est promis. Je te l'ai dit dimanche : je vais t'aider, te corriger tes fautes si tu veux. Mais ça n'est pas à moi de te dire comment faire ton livre. Imite qui tu veux, si t'es génial ça ne paraîtra pas, mais autrement, copie-toi toi-même. C'est une bonne idée ce livre, mais fais à ton idée, tu es d'accord, Marise ?

Marise et Jacques ont discuté à ce propos, elle soutenait qu'il faut imiter d'abord pour savoir comment faire ensuite. Elle voulait que j'écrive une histoire policière, avec des hommes fatals, des femmes vénales, des chalets abandonnés piqués sur des rochers au bord de la mer, des histoires de collier. Elle lit beaucoup Peter Cheney, elle l'imagine comme ses héros, elle voudrait que je sois un autre probablement, un écrivain avec une fossette en plein milieu du menton. Elle porterait des robes pailletées, on fréquenterait des journalistes, le beau monde l'attire, elle regarde trop la télévision ; c'est dans Écho-Vedettes qu'elle prend toutes ces idées, mais, moi, je ne veux pas tricher. Avec sa volonté, si elle avait épousé un avocat, elle en aurait fait un ministre. Faut pas ambitionner sur l'ambition. Jacques, lui, qui sait ce que c'est (il fait des textes pour Radio-Canada and all that stuff, mais vous ne le connaissez pas sous son vrai nom, Jacques Galarneau, parce qu'il utilise en ce moment un nom de plume. C'est qu'il veut faire des livres sérieux un jour, quand il aura le temps, si jamais il arrête de faire de l'argent comme il en fait, et de changer d'auto tous les printemps). Jacques, qui sait mieux que Marise, disait :

- Tout ce que tu devrais écrire, c'est ce qui te tient à cœur, pense pas à ceux qui vont te lire, il y a des gens qui comprendront.

- Mais s'il n'écrit pas un livre policier, qu'est-ce qu'il peut faire, pas un roman d'amour ?

- Tu te rappelles, François, les romans-photos de maman ?

- J'aurais peur de les répéter.

- Ma chère Marise, il va parler de lui, de toi, c'est simple.

- De moi ?

- Je n'ai pas le droit, peut-être ?

Marise tournait en rond autour de la Chrysler de Jacques, elle tenait un casseau de patates et les mangeait avec méthode, comme un oiseau apprivoisé. Jacques était assis sur l'aile de la voiture, je lui ai offert une Buckingham en essuyant mes doigts sur mon tablier, j'avais un sourire de premier communiant.

Marise :

- Jacques, tu me ramènes à la maison ?

- Bien sûr. Salut, François.

- Salut, Galarneau ! Bonjour, Soleil !

- (Jacques à Marise) C'est papa qui disait ça en se levant le matin. Il disait : notre père à tous c'est le soleil, il s'appelle Galarneau lui aussi, comme nous. Il nous regarde de là-haut, mais il est de la famille.

La voiture en démarrant a lancé des pierres contre le côté du stand, ils sont partis comme des fous, tous les deux. Je ne leur ai pourtant rien demandé, je n'ai jamais demandé quoi que ce soit à personne. C'est même Marise qui est allée, mardi dernier, chercher les deux gros cahiers bleus chez Henault's Drugstore (il aurait pu appeler ça la Pharmacie Hénault, le sacrement, mais il est tellement content, Hénault, de savoir parler anglais que si sa femme lui dit : je t'aime plutôt que I love you, il ne peut plus bander. Colonisé Hénault : une couille peinte en Union Jack, l'autre aux armoiries du pape !).

Je n'avais pas demandé qu'on m'ouvre une fenêtre ; maintenant qu'elle est ouverte, je laisse entrer le vent, que ça plaise à Marise ou non, que ça déplaise à qui que ce soit. Je fais mon sentier comme une mule. Je fais l'inventaire de mon âme : il y a accroché dedans des romans à quinze cents, des agents X-13, des peignes en écaille, des pochettes odoriférantes, des porte-clefs sexés, des ouvre-bouteilles allemands, des capotes anglaises, des couvre-chef en plastique beige dans des enveloppes jaunes, des puzzles carrés avec des chiffres, des décalques de Batman, des plombs pour carabine tchèque, des menthes contre la mauvaise haleine, des saint-christophe aimantés à placer sur un dash, des fleurs de papier japonaises dans des coquilles collées, qu'on laisse éclore dans un verre d'eau chaude, des mouches artificielles pour la pêche, des rêves grands comme l'océan, des envies de partir, de sacrer le camp.

Ça doit être notre côté coureur des bois, ce besoin continuel de partir, et notre côté vieille France celui de revenir et de décaper des meubles de pin jaune dans de grands bacs d'acide, l'été, derrière la cuisine, dans le jardin.

T

Au fond, même si j'étais devenu ethnographe comme j'ai déjà pensé, je serais peut-être ici, derrière mon comptoir. Un ethnographe a besoin d'un point de vue pour ethnographier ; mon snack-bar, c'est peut-être le carrefour idéal pour faire une baptême de coupe dans la populace ! Si je voulais, je pourrais commencer aujourd'hui.

- Deux patates avec Ketsup ? Dites-moi : pensez-vous que Dieu est mort ? Sans vinaigre ?

- Êtes-vous heureux ? Je veux dire : qu'est-ce que c'est que le bonheur pour vous ? Sincèrement...

Qu'est-ce qu'ils me répondraient, mes clients ? Que le bonheur c'est quand on n'a pas le temps d'y penser, c'est un skidou dans un sentier de lièvres, c'est des vacances par Air France, c'est Mlle Sabena à la radio, c'est une gogo girl dans sa salle de bains, c'est un mari fidèle, c'est de l'argent plein le pot à sucre, c'est pouvoir travailler comme on en rêve, c'est se rouler dans l'eau salée, c'est faire sa religion, c'est manger des whipet de Viau toute la journée.

Quand ils auraient répondu, je les zigouillerais d'un coup de sabre sur la nuque, comme Genghis Khan l'autre soir au Cinérama, je les enterrerais le long de la clôture...

La lune est douce ce soir, à travers la moustiquaire du plafond elle est comme imprimée en pointillés. Un renversé. La lune est rose, ce soir, Marise va venir me chercher à pied depuis la maison. L'air est chaud, une odeur de thé tiède se mêle à la brise ; si j'éteignais les néons, je pourrais presque faire la cuisine au clair de nuit. Je vais aller avec Marise dans le champ de millet, si elle pense à apporter la couverture écossaise rayée jaune. Il faut traverser l'érablière et une touffe de cèdres noirs, mais après on peut se déshabiller sans que la police ne s'en mêle et faire l'amour dans le champ de lune du père Martin au clair de millet. Je vais apporter des frites d'aujourd'hui, des œufs durs au vinaigre et puis deux bières en canette, parce que c'est meilleur en canette ; c'est plus frais, c'est comme la peau de Marise. Après l'amour, je pourrai peut-être l'étrangler ou lui casser les reins comme on faisait aux sauterelles sur le perron du presbytère. Je retrouverai mon chemin, je ferai le Petit Poucet, semant des raisins Sun-Maid le long du sentier. Et la corneille bleue les avalera un à un pour me perdre.

Quand je serai bien mort, ils s'amuseront encore. Adam est à un million de générations. Grand-papa lointain, on ne sait même pas où tu fus enterré. Stie. Stie de plaignard. Vaurien. Lapin triste. T'embêtes les gens. Tu devrais faire un livre gai : la vie est trop courte, s'il faut en plus la pleurer ! Tu deviens le bedeau niais d'une mélancolie d'adolescent. Sonne les cloches, sacrement ! Fais le bilan : tu es libre, tu ne dois rien à personne, tu ne fais qu'à ta tête. Si tu voulais, tu pourrais remettre les roues au vieil autobus qui te sert de stand et partir parcourir le monde. Quatre roues, quatre dromadaires ; tu vendrais tes frites et tes saucisses sur les places publiques puis, en avant la musique ! défileraient les pays sages.

Tu as raison, il ne faut surtout pas faire comme Martyr et attendre la mort en chassant les taons qui sillent. Je vais fermer la porte derrière moi et monter dans la fusée qui m'attend au bout du champ. J'irai dans la lune pour voir qui des Russes ou des Américains aluniront les premiers ; pour entendre le premier juron d'homme dans la mer des Sargasses. Je serai le premier ethnographe lunaire ; j'ouvrirai un stand aussi, le Moon Snack Bar, pour les cosmonautes de passage et les lunautes amoureux qui viendront faire du parking derrière les rochers blancs. Je pourrais même inviter Martyr à monter à bord de la fusée. Noé croyait au couple, moi, je crois que nous sommes seuls ; Martyr et moi sur la lune, la plus noble conquête de l'homme et vice-versa, quatre sabots dans la poussière lunaire. Et si un jour la lune devenait trop craoudée, si les gens s'y pressaient comme à la place Saint-Pierre, on pourrait toujours revenir sur terre, les deux pieds sur terre. Je serais heureux. Transporté de joie comme une corneille dans un champ de maïs où le blé d'Inde jaunit en rangs serrés.

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