Jacques Godbout - Salut, Galarneau!

Здесь есть возможность читать онлайн «Jacques Godbout - Salut, Galarneau!» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Год выпуска: 1967, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Salut, Galarneau!: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Salut, Galarneau!»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Galarneau est un drôle de bonhomme. Il tient un snack-bar dans un vieil autobus et vend des hot dog. Bien sûr, il s'intéresse à son commerce mais en même temps il pense à beaucoup d'autres choses. À son père, lui aussi un drôle de bonhomme, à ses frères, à son enfance. Ses amours vont tant bien que mal. Marise est appétissante mais on tourne autour d'elle. François Galarneau la défend mal contre les assauts de Jacques, son frère, beaucoup plus hardi. Et puis Galarneau écrit des poèmes. Il faut bien s'occuper entre deux fritures. Ses projets sont vagues et sérieux en même temps, jusqu'au jour où Galarneau oubliera tout pour s'emmurer vivant dans sa maison. Ce qui lui manquait, c'était de construire une vie, sa vie qui s'en va de tous les côtés, qui prend l'eau comme un navire échoué au fond d'un bassin. On aime bien Galarneau. Mais où est Galarneau? Dans la lune, dans ses petits cahiers ou dans son joli langage québécois, dru et savoureux? On aimerait serrer la main de Galarneau.

Salut, Galarneau! — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Salut, Galarneau!», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

- François, je ne te comprends pas. Tu ne m'aimes plus ?

- Attends la fin : ce qu'ils n'ont pas prévu, les sociologues, parce que ce sont des gens qui ne savent pas prévoir, ils ne peuvent que te dire ce que tu sais, ce qu'ils n'ont pas prévu c'est que le cobaye choisi allait se révolter peut-être.

- François, pourquoi tu parles comme ça ?

- Parce que j'ai découvert leur plan, tout à l'heure, sans qu'ils le sachent, j'ai eu une intuition. C'est dangereux, les intuitions, c'est pire que du napalm, ça brûle en profondeur, ça se rend jusqu'aux électrodes qu'ils piquent dans l'âme.

- Si tu continues comme ça, je vais partir, je vais retourner en ville.

- Justement. Cela fait partie de leurs plans. Quand je serai seul, ils vont tenter de me coincer, ils savent tout.

- Je vais demander à Jacques de venir te parler. Je lui téléphone tout de suite.

- Ça n'est pas la peine. Je n'en reparlerai plus. Viens que je te déshabille.

Marise est une fille simple, saine, elle devrait pouvoir comprendre. Elle ne veut pas. Je ne sais plus à qui parler. Je suis persuadé qu'elle se dit : François devient fou, faudra le faire soigner s'il continue. Je ne continuerai pas. Je n'ai pas la manie de la persécution, elle n'a pas l'argent nécessaire pour me faire soigner, de toute façon. Et puis, la clinique qu'il faut à François Galarneau n'a pas encore été mise sur pied. Ce serait un petit hôpital blanc, avec de la mousse dans les corridors, des tapis au plafond, des chambres rondes en plastique rouge. Il n'y aurait pas de médecin, à proprement parler, il y aurait surtout des jardiniers qui seraient tous aveugles pour qu'on puisse se promener nus. Les infirmières seraient toutes superbes et lavées à l'eau de lavande sous des uniformes en papier que l'on pourrait déchirer à volonté. Un énorme bordel de clinique avec des salles à promesses et d'autres à prières, avec une cave à soleil et un grenier à vin. La musique y serait défendue parce qu'elle est toujours entrecoupée de slogans publicitaires ; par contre, chacun aurait son cheval et deux yoyos, un pour la semaine, l'autre pour le sabbat - un yoyo sans corde celui-là. Je crois qu'il n'y aurait pas de cuisine : le temps qu'il faut pour faire à manger est du temps perdu ; on téléphonerait chez Vito pour une pizza, ou chez Saint-Hubert Barbecue , c'est ça...

Marise a la peau blanche comme du pain d'hostie. Elle ressemble à maman, mais ses cheveux sont plus noirs encore, ils coulent comme du goudron fondu, et puis, surtout, elle a ses yeux - des écureuils dans une cage - qui n'arrêtent pas de courir, des seins que je couvre avec mes deux mains...

G

Je suis allé au cabinet du docteur parce qu'il a insisté. Il m'a à nouveau ausculté, il m'a dit : "J'en étais sûr, tu n'avais rien, ce n'est que de la nervosité, comme des palpitations." Ça n'est pourtant pas mon genre, les palpitations. Moi, je crois plutôt que c'est d'être enfermé par cette chaleur dans le restaurant ; c'est pas un métier sain.

J'aurais dû me faire marin, c'est meilleur pour la santé. Marise, c'est une fille de marin. C'est une Doucet, des Doucet de Lanoraie, près de Berthier, en face des grèves de Contrecœur. Dans la famille, les hommes sont tous pilotes, de vrais mariniers les Doucet, ils montent à bord d'un cargo ou d'un paquebot, en vue de Québec ou dans le lac Saint-Pierre, et ils ne l'abandonnent que lorsqu'il jette l'ancre le long des quais dans l'est du port de Montréal, pas très loin des raffineries où brûlent les flammes du gaz éternel. Ils ne passent jamais les écluses de Saint-Lambert.

Chaque fois qu'un Doucet remonte le chenail, et qu'il arrive à hauteur de la maison paternelle, Virginie Doucet, la grand-mère, court au mât du jardin et hisse la fleur de lys, le drapeau à Duplessis, le drapeau du pays ; le Doucet pilote salue de trois petits coups dans son sifflet à stime, les vaches du bedeau lui font écho, les enfants s'arrêtent de jouer, les pigeons se soulèvent, le village s'ébroue, puis la grand-mère Virginie ramène le câble en tournant une poulie de nylon. Ils passent leur été comme ça, sans jamais regarder leur montre ou consulter le calendrier de la Banque canadienne nationale. Ils sont à l'heure des sirènes des Andria, des Franconia, ils se pourlèchent les babines tentant de déchiffrer avec des jumelles, depuis la galerie, des noms étranges que les lentilles grossissent vingt fois : Angeliki, Kasinov, Noftilos, Thorold, Cheschire, Hein Hoyer, Transmichigan, Uzbe Kist, Marie Skow, London Banker, Sonunaro, et j'en passe. C'est une litanie merveilleuse qui vient de Liverpool, de Marseille, d'Amsterdam, de Panama, d'Oslo, d'ailleurs... Ils sont cinquante-deux Doucet, trois générations dans la maison de bois crème et verte aux persiennes noires. Marise y a habité avec son père, puis quand celui-ci est allé faire fortune au Wisconsin, elle y est restée seule, orpheline, entourée de marins.

Moi, je préfère les fusées inter-continentales pour voyager. Les bateaux, c'est beau, mais c'est lent comme une convalescence. Pour Marise, c'est autre chose, elle est imbibée d'eau douce, de vent du fleuve, de vagues qui viennent se casser les reins contre les brise-glace de béton jaune, armés, coulés dans le roc, ensablés. Je ne me vois pas pilote de paix dans le Saint-Laurent. C'est beau, mais c'est comme vivre à l'abri du large. Je me vois dans les plaines d'Afrique comme M. Paul M. Stone dont j'ai lu deux articles en me rétablissant de ma fièvre, au lit, dans les Reader's Digest de juin et juillet. Comme ça, on rencontre des gens différents. Mon rêve, c'est de parler, c'est d'étudier des coutumes anciennes. Je choisirais une tribu où les filles se promènent en pagne, comme ça j'ethnographierais avec inspiration, les yeux sur leurs seins noirs tels des plateaux d'ébène ; être vraiment instruit, j'étudierais aussi les religions, couché dans un hamac, en Amazonie, suçant un rhum-coco entouré d'indigènes impudiques. Abandonné à moi-même, j'en ethnographierais un coup !

Mais tout ça, c'est des rêves de ferblantier. "François, t'es une girouette", disait maman. Il n'y a que les girouettes qui sont dans le vent. Marise est dans le vent, elle m'a dit hier :

- François, je ne veux pas que ça te rende malade, et si tu vois que ça te fatigue trop, arrête, mais ça me ferait un grand plaisir que tu finisses quand même ton livre.

- Ne t'inquiète pas, ça va aller. J'ai moins mal à la tête quand je cherche des mots maintenant. Chaque jour, c'est un peu plus facile. Rassure-toi, je n'aurai plus la fièvre (j'ai ri), j'ai même la fièvre d'écrire !

- Tu en as écrit beaucoup ?

- J'achève de remplir un cahier. Jacques m'a dit d'en faire deux.

- Est-ce que je peux lire ce que tu as déjà écrit ? Pour voir seulement.

- Qu'est-ce que ça te donnerait ?

- Ça me changerait d'idées sur toi peut-être.

- Je suis toujours le même Galarneau.

C'est comme si elle avait envie de changer d'air. Peut-être est-ce qu'elle voudrait coucher avec un écrivain, ce soir, pour le changement justement.

- Si tu ne veux pas me laisser lire, je vais aller au cinéma.

- C'est ça.

- Tu passes tes soirées dans ta salle à manger à sucer ta ball-point.

- Tu veux que je fasse un livre ou tu ne veux pas ? C'est pas moi qui en ai eu l'idée.

- Bon, alors je vais aller au cinéma.

- Je t'ai dit d'y aller.

- Tu ne trouves pas que c'est petit ici ?

- On n'a pas d'enfant, ça pourrait être plus grand bien sûr.

- L'avocat ne t'a pas rappelé ?

- Il a dit que ce serait long.

J'ai pourtant un bon avocat, qui passe ses mois dans le train entre Ottawa et Montréal pour débobiner l'écheveau des séparations, des adultères, des pensions alimentaires, des complots avec photos. J'en avais tellement par-dessus la tête, l'année dernière, que j'ai même écrit à La Presse, j'ai envoyé une lettre au directeur de La Presse, pour la tribune des lecteurs, dans laquelle je disais comme c'est ridicule, tous ces papiers au parlement, tout ce temps pour obtenir un divorce, que je voulais me remarier, malgré une mauvaise expérience à Lévis, et j'ai signé mon nom. Ça n'a rien donné.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Salut, Galarneau!»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Salut, Galarneau!» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Salut, Galarneau!»

Обсуждение, отзывы о книге «Salut, Galarneau!» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x