Marc Levy - Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites

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Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites: краткое содержание, описание и аннотация

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Marc Levy a publié neuf romans :
… (2000),
(2001),
… (2003),
(2004),
(2005),
(2006),
(2007),
(2008) et
(2009). Traduit dans le monde entier, adapté au cinéma, Marc Levy est depuis neuf ans l’auteur français le plus lu dans le monde.

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– On y va ? insista-t-elle.

– Attends ! répondit Anthony en prenant la place que le touriste venait de quitter.

Julia leva les yeux au ciel.

– Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-elle impatiente.

– Je me fais tirer le portrait ! rétorqua Anthony, la voix enjouée. Et regardant la dessinatrice qui taillait la mine de son fusain, il demanda :

– Face ou profil ?

– Un trois quart ? proposa la jeune femme.

– Gauche ou droit ? interrogea Anthony en pivotant sur le strapontin. On m’a toujours dit que de ce côté mon profil était plus élégant. Qu’en pensez-vous ? Et toi Julia, qu’en penses-tu ?

– Rien ! absolument rien ! dit-elle en lui tournant le dos.

– Avec tous ces bonbons caoutchouteux que tu as dévorés tout à l’heure, ton estomac peut attendre un tout petit peu. Je ne comprends même pas que tu aies encore faim après t’être autant gavée de sucreries.

La portraitiste, compatissante, sourit à Julia.

– C’est mon père, nous nous sommes pas vus depuis des années – trop occupé à s’intéresser à lui -, la dernière fois que nous avons fait une promenade comme celle-ci, il m’accompagnait au jardin d’enfants. Il a reprit le cours de notre relation à partir de ce moment-là ! Ne lui dites surtout pas que j’ai dépassé la trentaine, ça lui ferait un choc !

La jeune femme posa son crayon et regarda Julia.

– Je vais rater mon croquis si vous continuer à me faire rire.

– Tu vois, poursuivit Anthony, tu perturbes le travail de mademoiselle. Va voir les dessins qui sont accrochés, ça ne durera pas longtemps.

– Il se fiche complètement du dessin, il s’est assis là parce qu’il vous trouve jolie. Expliqua Julia à la dessinatrice.

Anthony fit signe à sa fille de s’approcher, comme s’il voulait lui confier un secret. Faisant mauvaise figure, elle se pencha vers lui.

– A ton avis, chuchota-t-il à son oreille, combien de jeunes femmes rêveraient de voir leur père se faire tirer le portrait trois jours après sa mort, je te le demande ?

A court d’arguments, Julia s’éloigna.

Tout en gardant la pose, Anthony observait sa fille pendant qu’elle regardait les dessins qui n’avait pas trouvé preneur ou ceux que la jeune artiste réalisait par plaisir, pour progresser.

Et soudain, le visage de Julia se figea. Ses yeux s’écarquillèrent elle entrouvrit les lèvres comme si l’air était venu à lui manquer. Etait-il possible que la magie d’un trait de fusain rouvre ainsi toute une mémoire ? Ce visage suspendu à un grille, cette fossette esquissée au bas du menton, cette légère esquille qui exagérait la pommette, ce regard qu’elle contemplait sur une feuille et qui semblait la contempler tout autant, ce front presque insolent, la ramenaient des années en arrière, vers tant d’émotions passées.

– Tomas ? balbutia-t-elle…

9.

… Julia avait eu dix-huit ans au premier jour de septembre 1989. Et pour fêter cet anniversaire, elle allait abandonner les bancs du collège où Anthony Walsh l’avait inscrite, pour un programme d’échanges interna-tionaux dans un tout autre domaine que celui choisi par son père. L’argent économisé ces dernières années en donnant des cours particuliers, ces derniers mois en tra-vaillant en cachette comme modèle dans les salles du département des arts graphiques, celui ratissé à ces cama-rades de jeu au cours de quelques parties de cartes endiablées, s’additionneraient à la bourse d’études qu’elle avait décrochée. Il avait fallu la complicité du secrétaire d’Anthony Walsh pour que Julia puisse l’obtenir sans que le doctorat de la faculté ne vienne opposer la fortune de son père à la demande qu’elle faisait. Wallace avait accepté à contrecœur et à grand renfort de « Mademoiselle, qu’est-ce que vous me faites faire, si votre père venait à l’apprendre », de signer le formulaire certifiant que, depuis longtemps, son employeur ne subvenait plus aux besoins de sa propre fille. En présentant ses attestations d’emplois, Julia avait convaincu l’économat de l’université.

Un passeport récupéré au cours d’une brève et hou-leuse visite dans la maison que son père occupait sur Park Avenue, une porte claquée à toute volée et Julia embar-quait dans un bus, direction l’aéroport JFK, atterrissage à Paris au petit matin du 6 octobre 1989.

Une chambre d’étudiant qu’elle revoyait soudain. La table en bois collée à la fenêtre, avec cette vue unique sur les toits de l’Observatoire ; la chaise en fer blanc, la lampe rescapée d’un autre siècle ; le lit aux draps un peu rêches, mais qui sentaient si bon, deux copines qui habi-taient le même palier, leurs prénoms restaient captifs du passé. Le boulevard Saint-Michel qu’elle descendait à pied chaque jour pour rejoindre l’Ecole des beaux-arts.

Le troquet au coin du boulevard Arago et ces gens qui fumaient au comptoir en buvant des cafés-cognac le matin. Ses rêves d’indépendance se réalisaient et aucun flirt ne viendrait troubler ses études. Du soir au matin et du matin au soir, Julia dessinait. Elle avait essayé presque tous les bancs ju jardin du Luxembourg, parcouru chacune des allées, s’était allongée dur des pelouses interdites, pour y observer la marche maladroite des oiseaux qui seuls étaient autorisés à s’y poser. Octobre avait passé, et l’aube de son premier automne à Paris s’était effacée dans les premiers jours gris de novembre.

Au café Arago, un soir parmi d’autres, des étudiants de la Sorbonne débattaient avec ferveur de ce qui se passait en Allemagne. Depuis début septembre, des milliers d’Allemands de l’Est franchissaient la frontière hongroise pour tenter de passer à l’ouest. La veille, ils étaient un million à manifester dans les rues de Berlin.

– C’est un évènement historique ! avait crié l’un d’entre eux.

Il s’appelait Antoine.

Et un flot de souvenirs raviva sa mémoire.

– Il faut y aller, proposa un autre.

Lui, c’était Mathias. Je m’en souviens, il fumait tout le temps, s’emportait pour un rien, parlait sans cesse et, quand il n’avait rien à dire, il fredonnait. Jamais je n’avais rencontré quelqu’un qui avait autant peur du silence.

Un équipage s’était formé. Une voiture partirait la nuit même, direction l’Allemagne. En se relayant au volant, on atteindrait Berlin avant ou juste l’après-midi.

Qu’est-ce qui avait poussé Julia ce soir-là à lever la main au milieu du café Arago ? Quelle force l’avait conduite jusqu’à la table des étudiants de la Sorbonne ?

– Je peux venir avec vous ? avait-elle demandé en s’approchant d’eux.

Je me souviens de chaque mot.

– Je sais conduire et j’ai dormi toute la journée.

J’avais menti.

– Je pourrais tenir un volant pendant des heures.

Antoine avait consulté l’assemblée. Etait-ce Antoine ou Mathias ? Qu’importe puisque le vote – presque à la majorité – l’intégrait à l’épopée qui se préparait.

– Une Américaine, on leur doit bien ça ! avait ajouté Mathias alors qu’Antoine hésitait encore.

Et il avait conclu en levant la main :

– De retour dans son pays, elle témoignera un jour de la sympathie des Français à l’égard de toutes les révolutions en marche.

On écarté les chaises, Julia s’était assise au milieu de ses nouveaux amis. Un peu plus tard, on avait partagé quelques embrassades sur le boulevard Arago, des baisers offerts à des visages qu'elle ne connaissait pas, mais, puisqu'elle faisait partie du voyage, il fallait bien dire au revoir à ceux qui restaient à Paris. Mille km à parcourir, pas le temps de traîner. Cette nuit du 7 novembre, en remontant la Seine le long du quai de Bercy, Julia ne se doutait pas un instant qu'elle faisait ses adieux à Paris et ne reverra jamais les toits de l'observatoire depuis la fenêtre de sa chambre d'étudiante.

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