Эльза Триоле - Roses à crédit

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Предлагаемый для самостоятельного домашнего чтения роман Эльзы Триоле «Розы в кредит» по своему словарному составу больше всего подходит к тематике, изучаемой на первом курсе специальных языковых вузов и факультетов иностранных языков.
Роман частично сокращен, но не адаптирован.
Поскольку роман рекомендуется для чтения первокурсникам, он снабжен подробным комментарием, включающим в себя не только реалии, но и всю идиоматику романа, а также объяснение наиболее трудных для понимания фраз.

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— Qu’est-ce que vous voulez ?

— Je suis chez moi… dit Martine.

L’homme la regardait, intensément :

— La fille à Marie ?

— Oui…

— Ah ! en ce cas… A vous la place. Je vais vous dire une chose : vous êtes peut-être sa fille, mais vous ne la pleurerez jamais autant que moi.

— Alors… venez m’aider à la pleurer.

— Martine passa devant, entra dans la cabane. Il y faisait complètement noir et il y avait un remue-ménage à faire tomber les murs pourris.

— Les rats… — dit l’homme derrière Martine, et il alluma le briquet. — Bon, il y a encore du pétrole dans la suspension. Des régiments de rats… Ce sont les provisions de Marie qui les attirent… des pommes de terre, la farine… les derniers temps, elle n’allait plus au village, elle était trop malade… Sans moi, que serait-elle devenue, Marie ! Personne ne se dérangeait pour elle. Et moi, moi je n’étais pas toujours là… quand on est routier… c’est l’absence, la séparation. Mon chemin ne passait pas toujours par ici. Ma pauvre Marie ! J’arrive, je ne trouve personne… C’est au pays qu’on m’a appris. Morte et enterrée… Et me voilà seul !

L’homme baissa la tête, et des larmes, de grosses gouttes tombèrent sur la table, sous la suspension où ils s’étaient assis tous les deux. Les rats ne semblaient pas être gênés par leur présence. L’énorme botte de l’homme s’abattit sur l’un d’entre eux… Il se leva, attrapa le rat par la queue, alla le jeter dehors et revint s’asseoir en face de Martine.

— Ma mère avait quarante-huit ans, dit-elle.

— Et alors ? Ce n’est pas un âge. On s’aimait nous deux, quand moi je n’ai que trente. Et je l’aurais aimée jusqu’à ma mort…

Un rat courait sur la table. L’homme l’abattit du poing et balaya le cadavre par terre.

— Quand ils sont nombreux comme ça, dit-il, il faut s’en méfier, des fois ils passent à l’attaque. Je vais aller chercher une bouteille dans le camion. Venez avec moi, les femmes n’aiment pas la compagnie des rats… Du moment que vous êtes la fille à Marie, on est comme qui dirait parents. Je suis content de vous avoir rencontrée, on partage le chagrin… Vous pouvez être tranquille, personne ne l’aura aimée comme moi.

L’homme aida Martine à grimper dans le camion. Il y faisait noir et cela sentait l’essence…

— Asseyez-vous, par là…

L’homme guida Martine et elle tomba sur quelque chose de rembourré : un siège d’auto à ressorts… L’homme déboucha une bouteille.

— Tenez… — Il tendit un verre à Martine. — Attendez, je vais sortir mon casse-croûte…

— Je n’y vois pas…

— On va allumer… — je m’appelle Bébert, dit-il et il alluma la bougie d’une lanterne et la suspendit sous le toit du camion. — Marie, elle aimait venir ici…

Et soudain Bébert laissa tomber le pain et le couteau et des sanglots secouèrent son corps géant.

— Allons, Bébert… Martine passa une main légère sur les épaules de l’homme. — Est-ce que je pleure, moi ?

Bébert se ramassa, s’assit aux pieds de Martine et posa la tête sur ses genoux. Il pleurait encore un peu.

— Tu t’appelles Martine, hein, petite ? La Marie aimait rêver de toi, elle disait, ma petite, elle pense à moi, à sa mère, elle doit se souvenir comme je lui faisais une petite place dans mon lit… et comme je la grondais des fois… Si la Marie nous voit de là-haut, elle doit être heureuse avec ses cheveux comme des fils d’or sur l’arbre de Noël. Toi t’es brune, t’es noire comme une hirondelle.

— Comme une pie…

— Non, une pie, c’est bavard, et toi tu ne dis rien.

Il entoura les jambes de Martine de ses bras durs…

— La petite à ma Marie, disait-il, Martine, sa préférée, la petite-perdue-dans-les-bois…

— Elle t’a dit ?

— Oui… Comme on t’a cherchée, tout le monde, tout le village, et comme on t’a trouvée sous un arbre, dormant comme un petit ange et comme tu as tendu les bras au garde forestier et tu as ri, pas effrayée, contente… La petite préférée à Marie… N’attrape pas froid, il commence à faire frais… Il prit une couverture et la mit sur les épaules de Martine : — Et puis, viens, tu seras mieux là-bas… Dans le coin… Quand on voyage à deux, c’est ici qu’on dort pendant que l’autre conduit. Couche-toi.

Martine se laissa aller sur un matelas. Bébert se mit à côté d’elle. Il pleurait à nouveau, murmurait des mots sans suite, l’embrassait… Voilà, voilà son destin dément… Elle qui n’a été qu’à un seul homme ! Était-ce la nuit ou la mort… le couvercle de sa tombe s’abattait sur elle.

Au petit jour, elle vit le visage de Bébert au-dessus du sien, il parlait :

— Martine, il faut que je parte… Je perdrais mon boulot, si je n’allais pas prendre le chargement… Je reviens dans huit jours… Mardi, tu m’entends, Martine ? Mardi en huit… [318] mardi en huit — в следующий вторник (во вторник через неделю). Tu seras là, tu me promets ? Jure-moi que tu reviendras ?

— C’est promis… dit Martine.

Bébert la prit dans ses bras de fer et la descendit du camion et la déposa sous un arbre, face à la cabane.

— Ne retourne pas à la cabane, lui recommanda-t-il, c’est un cauchemar là-dedans… La prochaine fois, je t’emmènerai d’ici. Tu verras, je gagne bien ma vie, je te rendrai heureuse. Ne retourne pas à la cabane. Rentre chez toi à Paris ! Je te donne rendez-vous ici, dans huit jours… Fais de moi ce que tu veux, mais viens ! Sinon, gare à toi !

Il remonta dans le camion. Martine n’ouvrait pas les yeux, elle entendit seulement le bruit démesuré du camion qui démarrait.

Elle se débarrassa de la couverture dont Bébert l’avait enveloppée.

Le monde était là, nettoyé par la nuit, calmé, rajeuni.

Tout allait recommencer avec le soleil, il faudrait prendre le car… il y aurait les doigts des dames, les traites… Martine se leva et traîna son corps endolori jusqu’à la cabane. Se retrouver ici… Elle regardait le lit, le buffet, la table… Le jour avait du mal à pénétrer à travers les vitres sales, mais les rats se tenaient tranquilles. Il faisait plus froid que dehors, humide : d’un geste retrouvé, Martine tira un fagot de derrière la cuisinière… Les allumettes étaient par-là… elle attendait que les fagots prennent bien [319] que les fagots prennent bien — чтобы хворост хорошо разгорелся. pour ajouter de petites bûches, puis elle sortit prendre de l’eau au puits. L’eau qu’elle ramena dans un seau était d’un froid propre, transparent. Il devait y avoir dans le buffet de la menthe ou du tilleul… il y en avait toujours eu.

Il y en avait. L’eau bouillait. Du revers de la main, Martine nettoya la table, y posa un bol, sucra sa menthe d’un bonbon… Elle était chez elle… Après tout, elle pouvait attendre Bébert ici. Ici où sa mère a été heureuse avec tant d’hommes, un seul suffira à son malheur à elle. L’amour, quand ce n’était pas celui de Daniel était le plus violent, le plus atroce des poisons. Le crochet de la suspension était toujours là, mais se pendre devenait inutile : Bébert ferait l’affaire [320] Bébert ferait l’affaire — это сделает Бебер (Бебер ее доконает) .

Elle se mit à attendre.

Huit jours plus tard, un camion fou traversait le village, accompagné de cris, de hurlements… Miracle qu’il n’ait tué personne, ni accroché une voiture ! Le camion s’arrêta devant la Gendarmerie Nationale, le conducteur sauta de sa cabine, entra d’un bond dans la pièce où deux gendarmes faisaient une belote [321] (ils) faisaient une belote — играли в карты.

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Елена 13 июля 2021 в 15:34
Читаю эту книгу во второй раз. По ней я изучаю французкий. Меня оченьтрогает сюжет. Очень жалко Мартину. ее маму и особенно малышей. Я не могу сдержать слез. Очень больно. Так хочеться их всех обнять и обогреть. Защитить. Муж Мартины не благородный человек. Он забыл о том , что мы в ответе за тех, кого приручили. Очень хорошая книга. но очень грустная.
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