Эльза Триоле - Roses à crédit

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Предлагаемый для самостоятельного домашнего чтения роман Эльзы Триоле «Розы в кредит» по своему словарному составу больше всего подходит к тематике, изучаемой на первом курсе специальных языковых вузов и факультетов иностранных языков.
Роман частично сокращен, но не адаптирован.
Поскольку роман рекомендуется для чтения первокурсникам, он снабжен подробным комментарием, включающим в себя не только реалии, но и всю идиоматику романа, а также объяснение наиболее трудных для понимания фраз.

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M eValatte avait la tête toute blanche ! Lui si brun autrefois. Le visage encore jeune pourtant.

— Vous m’annoncez une « succession », maître Valatte… De quoi s’agit-il ?

M eValatte avançait un siège, s’installait lui-même devant son bureau, ouvrait un dossier, le feuilletait :

— Eh bien, Madame, il s’agit d’un terrain qui a quand même deux mille mètres carrés… Et qui vous revient entièrement puisque de tous les enfants encore vivants de la défunte Marie Vénin, vous êtes la seule légitime…

— Ah bien, fit Martine, je ne m’en doutais pas…

— C’est ainsi pourtant… Votre sœur aînée est morte, comme vous devez le savoir.

— Non, Monsieur… je ne sais rien… Je n’avais plus aucun contact avec ma famille…

— Eh bien… votre père adoptif, Pierre Peigner, s’est tué en tombant d’un arbre… Ici, au village. On avait souvent recours à lui pour l’élagage… [308] on avait souvent recours à lui pour l’élagage — при подрезке деревьев часто прибегали к его услугам. Malheureusement, il buvait…

— Et les petits ?

— Les petits sont depuis longtemps des grands, chère Madame. Ceux qui sont vivants, car deux d’entre eux sont morts, de tuberculose, comme leur sœur… Leur demi-sœur. L’un après l’autre. Les conditions de vie… Il y en avait un qui s’est engagé dans la Légion [309] la Légion — Иностранный Легион, куда вербовались французы и иностранцы для ведения войны в Алжире против алжирского народа, боровшегося за свою независимость (1954–1962 гг.) , et les deux autres sont allés le retrouver en Algérie. Je ne saurais pas vous dire ce qu’ils y font… je suppose, la guerre. Votre mère vivait toute seule les derniers temps.

— Toujours dans la même baraque ?

— Oui, je regrette…

Martine rit d’une façon si déplacée que l’œil de M eValatte s’éteignit.

— Alors, dit Martine, qu’est-ce que je dois faire ?

— Il y a quelques formalités à régler [310] quelques formalités à régler — выполнить кое-какие формальности.

— Il y a à payer ? Parce que s’il y a à payer, je ne marche pas [311] je ne marche pas — я не согласна (дело не пойдет) … Je ne veux rien débourser.

— Alors, il faut vendre, madame Donelle…

— Bien sûr… — Martine se leva. — Je laisse cela entre vos mains… Il n’y a pas de clef ?

— Non, Madame, j’avoue… Je me demande d’ailleurs si une clef existe. — M eValatte ouvrit la porte : — Vous avez votre voiture, Madame ?

— Non, je suis venue par le car.

— Si vous vouliez visiter les lieux, je suis à votre disposition pour vous y conduire…

— Vous êtes trop aimable… Ce n’est vraiment pas loin, je vais y aller à pied.

M eValatte s’inclina encore une fois :

— Je m’occupe de votre affaire, Madame… Mes hommages… [312] Mes hommages — Мое почтение.

Martine suivit la rue… Le bureau de tabac où elle venait chercher des allumettes. La devanture de la marchande de couleurs était aussi poussiéreuse que dans le temps… Devant la maison du père Malloire, un vieillard était assis dans un fauteuil de rotin déverni… Serait-ce le père Malloire lui-même ? Son potager, au-delà de la maison, n’était pas cultivé, un rosier sauvage s’appuyait lourdement à la clôture. Le vieux, le menton sur sa canne, suivait Martine du regard. La maison du père Malloire était la dernière du village, après il n’y avait que les champs et la route goudronnée. Martine dépassa le tournant, le chemin qui menait directement à la cabane : elle ne voulait pas l’affronter tout de suite, elle avait envie de se promener dans la forêt… Personne ne l’attendait, nulle part, elle n’avait pas d’heure.

Martine s’enfonçait dans la forêt… Elle éprouvait un soulagement, elle respirait de toute sa peau, elle était le poisson qui a retrouvé l’eau. C’était pour la première fois depuis l’annonce faite par Daniel, qu’elle sentait quelque chose en dehors de l’intolérable. Les parfums de la forêt venaient au-devant d’elle. Voici la clairière qu’elle savait. Elle s’assit sur une grosse pierre et se mit à regarder la surface verte, d’un vert pas naturel, chimique vénéneux, les herbes gorgées d’eau recouvrant le marécage… S’enfoncer là-dedans… La pire de morts lentes. Martine renversa la tête. Le ciel était bleu et les troupeaux de moutons blancs et frisés y passaient en paix. Martine se leva et tout de suite obliqua de côté [313] Martine… obliqua de côté — Мартина свернула в сторону. cherchant la terre ferme… Les grands sapins, les aiguilles jonchant la terre vernies et brillantes comme un parquet vitrifié [314] un parquet vitrifié — паркет, покрытый лаком. . Oh ! une coupe… Martine sentit un vide dans la tête et pressa le pas dans la direction de la nationale qu’on voyait très bien maintenant que les arbres étaient abattus.

Elle marchait entre les souches toutes fraîches. Devant elle, sur la route, filaient des voitures. Un petit fossé, et la voilà sur le bord de la nationale… Les voitures se suivaient dans les deux sens… Bjik… bjik… faisaient-elles au passage.

Martine décida de marcher jusqu’à l’hostellerie. De là, elle prendrait le chemin direct pour la cabane. Si l’hostellerie était encore là.

Elle était toujours là. Trop tôt encore pour le « poulet à l’estragon », sans quoi Martine se le serait payé [315] Martine se serait payé — Мартина заказала бы. . Elle s’approcha, côté forêt, de ce treillage à travers lequel, autrefois, elle avait regardé les gens manger… Martine regardait les garçons en veste blanche qui finissaient de mettre le couvert. Des gens arrivaient… Elle sera toujours celle qui regarde vivre les autres, sans qu’ils s’en doutent, comme une voleuse. Une pie noire et voleuse.

Martine fit le tour et se présenta à l’entrée de l’hostellerie, côté route. Il y avait déjà plusieurs voitures devant et du monde sur la terrasse. Martine traversa le restaurant et se hissa sur un tabouret du bar, au fond. Ici il n’y avait encore personne. Comme c’est joli… encore des meubles en rotin, et plus beaux que les siens… et les appliques ! Dans l’immense cheminée, des poulets tournaient sur des broches au-dessus d’un feu rougeoyant…

Le chasseur [316] le chasseur — посыльный (в ресторане, в гостинице). regarda Martine avec curiosité, lorsqu’elle lui dit qu’elle n’avait pas de voiture. Martine s’éloignait sur le bas-côté de la grande route, les voitures la frôlaient presque. Le jour baissait, Martine prit le raccourci [317] Martine prit le raccourci — Мартина пошла по короткому пути. pour gagner le chemin de la cabane, derrière le rideau d’arbre.

De loin, Martine distingua devant la cabane un camion. Martine cherchait des yeux le conducteur : personne. Un grand silence. Elle sentait la nuit la cerner, le brouillard lui brouillait la vue. Il n’y avait pas trace de passage vers la porte de la cabane, comme si c’était une tombe oubliée. Dans la porte de la cabane parut un homme. Il regardait venir Martine. Elle s’approcha, s’arrêta devant lui… L’homme était très grand, il portait sur ses muscles un pantalon bleu, un maillot de corps à larges mailles, et des bottes en caoutchouc. On pouvait encore voir que ses yeux étaient d’un bleu très clair… il n’était pas rasé…

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Елена 13 июля 2021 в 15:34
Читаю эту книгу во второй раз. По ней я изучаю французкий. Меня оченьтрогает сюжет. Очень жалко Мартину. ее маму и особенно малышей. Я не могу сдержать слез. Очень больно. Так хочеться их всех обнять и обогреть. Защитить. Муж Мартины не благородный человек. Он забыл о том , что мы в ответе за тех, кого приручили. Очень хорошая книга. но очень грустная.
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