Elsa Triolet - Roses à crédit

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Martine est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue su monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres, car moins on possède de i choses n et plus le désir en est grand. Ainsi est né le crédit malin, l'enchantement des a facilités » qui comble les désirs.
Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électro-ménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle. La belle Martine, jadis perdue dans les bois, l'avait attiré dans leurs mystérieuses profondeurs, mais le coq a chanté, et Daniel, stupéfait, trouve sa femme installée dans un petit appartement moderne acheté à crédit.
Un jour, Daniel créera la rose parfumée
, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

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Il lui arrivait aussi de rôder dans la partie inhabitée de la ferme, parce que, dans l’autre, elle n’avait jamais été invitée à y entrer : chez les paysans, les étrangers ne montent pas dans les chambres. Elle ne savait pas comment étaient logés M. Donelle, Dominique, les petits, les cousins, cela ne la regardait pas, et elle épousait leur discrétion. Mais de ce côté, la maison était vide, personne n’y allait jamais. Un jour Martine y avait pourtant fait une découverte… Comme elle errait de chambre en chambre, s’imaginant les étoffes claires, les glaces, les meubles en tube métallique, elle finit par s’asseoir dans un fauteuil de velours au dossier ondulé. Leur chambre à eux, à Paris… Gagnée par le silence de ces pièces muettes, à l’odeur un peu sucrée de bois chaud et d’étoffes poussiéreuses, elle s’abandonnait à la torpeur, quand quelque chose lui fit dresser l’oreille. Un frôlement… Comme une voix sourde… Martine se leva, s’approcha doucement de la porte menant dans la chambre voisine… Là, il y avait quelqu’un. Elle avait la main sur la poignée. Mais ne la tourna pas. Parce que son cœur avait fait une chute verticale comme un monte-charge rompant tous les cordages et poulies, s’écrasant quelque part, en bas, dans une douleur qui envoyait des éclairs par tous les os brisés, les nerfs déchiquetés… c’est pour cela que Martine s’était arrêtée devant cette porte fermée, derrière laquelle on chuchotait :

— Demain, tu reviendras demain…

— Demain, demain, demain…

Mais Martine n’écouta pas plus loin : ce n’était pas Daniel !.. Elle s’en allait, descendant à pas feutrés l’escalier de pierre. En bas, elle entrouvrit la porte du bureau, remarqua que le siège de Dominique était vide, s’excusa. On lui sourit, mais puisqu’elle n’avait besoin de rien, la machine à écrire reprit son cliquetis, et le doigt du comptable glissait à nouveau le long de la colonne des chiffres. M. Donelle était au téléphone, occupé à pester : « Mademoiselle, ne coupez pas, mais ne coupez pas, bon Dieu !.. » Martine referma la porte du bureau.

Elle traversa la salle à manger, humide et fraîche. Dans la cuisine, la mère-aux-chiens mettait la table : les hommes allaient rentrer pour déjeuner. Martine se demanda si elle garderait cette table, une table de ferme, en chêne, inusable comme la pierre, et sur laquelle tout repas prenait une saveur médiévale. Après tout, on pourrait peut-être la garder, cette table, elle avait un petit genre… Martine remonta dans la chambre, par l’escalier en colimaçon, se recoucha et se rendormit. Cette seconde devant la porte close l’avait brisée, on aurait dit un accident d’auto…

Dans l’après-midi, au lieu de prendre son bain de soleil, elle revint à la cuisine où Dominique faisait goûter les enfants. Elle regardait sa belle-sœur, mais c’était une porte close, à laquelle il aurait été vain de frapper. Jouant le désœuvrement, elle avait suivi Dominique au bureau, lui demanda à voir comment étaient faits les livres de comptes… c’est compliqué, mon Dieu ce que c’est compliqué… Elle lui avait même proposé de lui faire les ongles. Dominique rougit violemment et cacha ses mains.

Le soir, comme ils montaient tous les deux dans leur chambre Martine dit à Daniel :

— Ça vaut dix ! sais-tu comment Dominique appelle votre cuisine ? « La salle de séjour », mon cher ! Tu te demandais si sous ses airs de mystère elle n’était pas simplement sotte : tu as gagné !

Daniel se déshabillait, ils aimaient être nus tous les deux. Le pantalon tombé, il le laissa à terre, et même lui donna un petit coup de pied pour s’approcher de la fenêtre : il n’était pas ordonné, Daniel. Le soleil se couchait de ce côté, et ce soir le ciel était plus excentrique que jamais, avec des rouges violents parmi des nuages noirs bordé de jaune, toutes les couleurs encore lumineuses, phosphorescentes.

— Phosphorescentes… répéta Martine. Comme ma petite Sainte Vierge que M’man Donzert m’avait apportée de Lourdes… Ce n’était pas un miracle. Des couleurs phosphorescentes…

— Tu aurais préféré le miracle ?… — Daniel se tut… Puis reprit : — Moi, je préfère penser que Dominique s’est fichue de toi, et qu’elle est assez fine pour te parler ton langage. Jamais je ne lui ai entendu dire « salle de séjour »… non pas que cela soit un gros mot… Mais ici, tu as raison : ça vaut dix !

Daniel se mit à rire aux éclats, et comme toujours on aurait dit que ce rire n’avait pas demandé mieux que de sortir :

— Martine, dit-il, je crains bien que, la sotte, ce soit toi !

Martine couchait nue, elle n’allait pas user ses dentelles à la ferme. Elle s’approcha de Daniel et, sans rien dire, regarda avec lui mourir les extravagances du ciel… Quand il n’y resta plus que du gris-bleu, Martine soupira…

— Ce que les hommes sont bêtes, dit-elle… Sais-tu seulement que ta sœur a un amant ?

— Tiens !.. Je suis bien content pour elle. Viens vite, on va se coucher. C’est épuisant, la greffe. Je tombe de sommeil.

C’est au milieu de la nuit, devant un ciel qu’ils voyaient du lit, débarrassé des nuages, avec une étoile plus lumineuse que les autres, que Martine entreprit Daniel au sujet de la chambre à coucher : elle voulait en acheter une pour le nouvel appartement en construction que M’man Donzert et M. Georges et Cécile avaient acheté pour eux, à crédit. Daniel écoutait mal, sur le point de se rendormir, mais à force de parler, de poser des questions, de se tourner et de se retourner, Martine avait fini par le réveiller. Quelle chambre à coucher ? Pourquoi fallait-il acheter une chambre à coucher ? Puisqu’ils n’avaient pas d’argent ! C’est très joli à dire, à crédit ! Les facilités de paiement… parlons-en, des facilités… ce sont plutôt des difficultés de paiement. Mais où veux-tu qu’on prenne l’argent ! Mais M. Georges leur a déjà acheté l’appartement, voyons, Martine, et père vient de nous donner la quatre-chevaux achetée à crédit, voyons… On va devenir les esclaves de tout le monde ! Il me faut terminer mes études, j’en ai encore pour un an à me faire entretenir, ce n’est pas drôle, je t’assure, et encore l’autre année, pendant les vacances, j’avais travaillé tout le temps aux plantations, j’ai aidé, tandis que, cette année, j’y vais à mes moments perdus, je fais l’amour… C’est pas que je m’en plaigne… Mais maintenant que tu connais les rapports familiaux… Tu me vois demandant de l’argent à mon père pour une chambre à coucher ?…

— Bon, dit Martine, n’en parlons plus. On couchera par terre.

— Tu ne coucheras pas par terre, on apportera un lit d’ici, et tout ce qu’il faut…

Daniel était assis dans les draps et parlait fort, face à l’étoile.

— Ne crie pas ! On dirait l’époux de ma mère… J’aime mieux coucher par terre que dans les lits d’ici. Des cercueils. Ils sentent la sueur et le cadavre.

— Ah, mon Dieu… Qu’est-ce que c’est que cette calamité ! — Daniel retomba dans les oreillers.

— Daniel, j’ai eu tort de t’en parler… J’ai choisi une chambre qui me plaît follement, et je l’aurai… Tu verras. Peut-être seras-tu encore fier de moi. Bien que je parle comme tu n’aimes pas, et que je ne sois qu’une sotte. J’ai eu tort de t’embêter avec ça. C’est fini. Embrasse-moi.

Il ne fut plus question de la chambre à coucher. On n’en avait guère le temps d’ailleurs, les jours ensoleillés filaient de plus en plus vite, ils s’emballaient, coupés par les apparitions de lune… Il fallait que Daniel menât à bien les travaux d’hybridation commencés, et il restait avec les autres dans les plantations, travaillait comme eux : d’une part, il voulait par le travail au moins rendre à son père le prix des rosiers qu’il lui volait, et, d’autre part, il lui était bien plus facile de procéder, sans se faire remarquer, à la fécondation artificielle avec le pollen choisi par lui, sur les roses préparées, que s’il n’y faisait que des apparitions… Il y avait encore autre chose, et, là, Martine pouvait l’aider : le cousin Pierrot, à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession, avait au printemps planté des rosiers dans un terrain appartenant à M. Donelle, mais bien trop petit pour qu’on se dérange pour lui. Il s’agissait maintenant d’y aller, et pour l’hybridation, et pour y piquer des églantiers sur lesquels Pierrot grefferait au mois d’août le nouvel hybride : la rose rouge au parfum de rose, leur espoir, celle qui porterait le nom de Martine Donelle… Daniel et Martine partiraient avec la quatre-chevaux, comme pour une promenade, rien de plus naturel, Pierrot les rejoindrait en vélo.

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