Boris Vian - L'Automne à Pékin

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L'Automne à Pékin: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce matin-là, Amadis Dudu rata l'autobus. Or, non seulement ce contre-temps ne compromit en rien sa journée, mais il l'engagea au contraire dans une série d'aventures bien extraordinaires, où se trouvaient mêlées toutes sortes de personnes au milieu desquelles il n'allait du reste pas tarder, lui Dudu, à se perdre ; mais cela n'était pas gênant du tout, au contraire. Inutile d'ajouter que rien dans cette histoire ne concerne l'automne, ni Pékin.
Le livre de Boris Vian est très drôle et tout à fait déchirant. À l'image de son auteur, lequel ne trouva le succès qu'après sa mort.

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Nus jusqu’à la ceinture, Carlo et Marin, courbés sous un soleil sans personnalité, agrippaient des deux mains des marteaux pneumatiques de fort calibre. L’air retentissait des pétarades sèches des engins, et du grondement du compresseur qui tournait à quelque distance de là. Ils travaillaient sans relâche, à demi aveuglés par le jet de sable soulevé par l’échappement et qui se collait à leur peau moite. Une mesure de voie était déjà aplanie et les deux côtés de la fouille s’élevaient nets et coupants. Ils avaient tranché dans la dune et se stabilisaient au niveau moyen du désert calculé par Anne et Angel selon les relevés topographiques effectués au préalable, et bien inférieur à la surface du sol qu’ils foulaient d’ordinaire. Il faudrait sans doute établir toute cette partie de la voie en déblai, et les monceaux de sable s’accumulaient des deux côtés.

Athanagore fronça le sourcil.

– Ça va être joli !.. murmura-t-il.

Cuivre ne répondit rien. Ils se rapprochèrent des deux hommes.

— Bonjour, dit l’archéologue.

Carlo releva la tête. Il était grand et blond et ses yeux bleus, injectés de sang, paraissaient ne pas voir son interlocuteur.

— Salut !.. murmura-t-il.

– Ça avance… apprécia Cuivre.

— C’est dur, dit Carlo. Tout dur. Comme de la pierre. Il n’y a que la couche du dessus qui soit du sable.

— C’est forcé, expliqua Athanagore. Il n’y a jamais de vent : le sable s’est pétrifié.

— Pourquoi pas en surface, alors ? demanda Carlo.

— Jusqu’à l’endroit où la chaleur du soleil cesse de pénétrer, expliqua l’archéologue, il ne pouvait pas y avoir de pétrification.

— Ah ! dit Carlo.

Marin s’arrêta à son tour.

— Si on arrête, dit-il, on va avoir ce salaud d’Arland sur le râble.

Carlo remit son marteau pneumatique en marche.

— Vous êtes tout seuls pour faire ça ? demanda Athanagore.

Il était forcé de crier pour dominer le vacarme infernal du marteau. Le long fleuret d’acier attaquait le sable en faisant jaillir une poussière bleuâtre, et, sur les deux poignées horizontales, les mains dures de Carlo se contractaient avec une sorte de désespoir.

— Tout seuls… dit Marin. Les autres cherchent le ballast.

— Les trois camions ? hurla Athanagore.

— Oui, répondit Marin sur le même ton.

Il avait une tignasse brune et hirsute, du poil sur le thorax et une figure de gosse ravagé. Ses yeux quittèrent l’archéologue et s’attardèrent sur la jeune femme.

— Qui c’est ? demanda-t-il à l’archéologue en arrêtant à son tour son marteau.

— Je m’appelle Cuivre, dit-elle en lui tendant la main. On fait le même boulot que vous, mais en dessous.

Marin sourit et serra doucement les doigts nerveux dans sa main sèche et craquelée.

— Salut… dit-il à son tour.

Carlo continuait à travailler. Marin regarda Cuivre avec regret.

— On ne peut pas s’arrêter, à cause d’Arland, sans ça, on aurait été prendre un verre.

— Et ta femme ?… cria Carlo.

Cuivre se mit à rire.

— Elle est jalouse comme ça ?

— Mais non, dit Marin, elle sait bien que je suis sérieux.

— T’aurais du mal, observa Carlo. Pas beaucoup le choix dans le coin…

— On se verra dimanche, promit Cuivre.

— Après la messe, dit Marin, pour rigoler.

— On ne va pas à la messe, par ici.

— Il y a un ermite, dit Athanagore. En principe, on ira voir l’ermite le dimanche.

— Qui est-ce qui a dit ça ? protesta Marin. J’aime mieux boire un coup avec la petite.

— L’abbé viendra vous expliquer tout ça, dit l’archéologue.

— Oh, zut, dit Marin. J’aime pas les curés.

— Qu’est-ce que tu veux faire d’autre ? lui fit remarquer Carlo. Tu veux te balader avec ta femme et les gosses ?

— Je n’aime pas les curés non plus, dit Athanagore, mais celui-là n’est pas comme les autres.

— Je sais, dit Marin, mais il a une soutane quand même.

— C’est un rigolo, dit Cuivre.

— C’est les plus dangereux.

— Grouille-toi, Marin, dit Carlo, ce salaud d’Arland va nous tomber sur le poil.

— On y va… murmura l’autre.

Les marteaux pneumatiques reprirent leur percussion brutale, et, de nouveau, le sable jaillit dans l’air.

— Au revoir, les garçons, dit Athanagore. Buvez un coup chez Barrizone et mettez ça sur mon ardoise.

Il s’éloigna. Cuivre agita la main vers Carlo et Marin.

– À dimanche ! dit Marin.

— Ta gueule ! dit Carlo. C’est pas pour ta poire !

— C’est un vieux con, dit Marin.

— Non, dit Carlo. Il a l’air brave.

— C’est un bon vieux con, dit Marin. Il y en a aussi.

— Tu nous fais chier, dit Carlo.

Il essuya la sueur de sa figure d’un revers de bras. Ils pesaient légèrement sur les masses pesantes. Des blocs compacts se détachaient et s’effondraient devant eux et le sable leur brûlait la gorge. Ils avaient l’oreille faite au bruit régulier des marteaux, tant qu’ils pouvaient murmurer et s’entendre. Ils se parlaient d’habitude en travaillant, pour alléger la peine qu’ils avaient, car il n’y aurait point de fin, et voici que Carlo rêvait tout haut.

— Quand on aura fini…

— On n’aura pas fini.

— Le désert ne dure pas tout le long…

— Il y a d’autre travail.

— Nous aurons le droit de nous étendre un peu…

— Nous pourrions nous arrêter de travailler…

— Nous serions tranquilles…

— Il y aurait de la terre, de l’eau, des arbres et la belle fille.

— S’arrêter de creuser…

— On n’aura jamais fini.

— Il y a ce salaud d’Arland.

— Il ne fait rien, il gagne plus.

— Cela n’arrivera pas.

— Peut-être que le désert dure jusqu’au bout. Leurs doigts durs enserraient les poignées, le sang séchait dans leurs veines, et leur voix n’était plus perceptible, un murmure, une plainte contenue, couverte par la vibration des marteaux et qui dansait, bourdonnante autour de leurs figures en sueur, au coin de leurs lèvres brûlées. Dans le tissu compact de leur peau brune jouaient des muscles noueux, en bosses arrondies, qui remuaient comme des bêtes coordonnées.

Les yeux de Carlo se fermaient à demi, il sentait le long de ses bras tous les gestes du fleuret d’acier et le guidait, sans le voir, instinctivement.

Derrière eux s’ouvrait la grande tranche d’ombre de la coupure déjà creusée, au fond nivelé grossièrement et ils s’enfonçaient de plus en plus profondément dans la dune pétrifiée. Leur tête affleurait le niveau de leur nouvelle entaille, et, loin sur l’autre dune, ils aperçurent un instant les silhouettes réduites de l’archéologue et de la fille orange. Et puis les blocs se détachèrent et roulèrent derrière eux. Ils seraient bientôt forcés de s’arrêter pour évacuer l’énorme amoncellement de déblais ; les camions n’étaient pas encore revenus. Les chocs répétés du piston d’acier sur la tige du fleuret et le sifflement de l’air d’échappement se répercutaient contre les parois de l’entaille avec une force intolérable, mais ni Marin, ni Carlo ne l’écoutaient plus. Il y avait devant leurs yeux des étendues fraîches et vertes et des filles robustes, nues dans l’herbe, qui les attendaient.

V

Amadis Dudu relut le message qu’il venait de recevoir et qui portait l’en-tête du Siège Général et la signature de deux membres du Conseil d’Administration dont le Président. Ses yeux s’attardèrent sur certains mots avec une satisfaction gourmande et il commençait à préparer des phrases dans sa tête pour impressionner l’auditoire. Il fallait les réunir dans la grande salle de l’hôtel Barrizone ; le plus tôt serait le mieux. Après le travail, de préférence, et de toute façon. Et voir au préalable si Barrizone disposait d’une estrade. Une clause de la lettre concernait Barrizone lui-même et son hôtel. Les démarches allaient vite quand une puissante société s’en occupait. Les plans du chemin de fer étaient pratiquement terminés, mais toujours pas de ballast. Les camionneurs cherchaient sans relâche ; ils donnaient quelquefois de leurs nouvelles, ou bien, l’un d’eux surgissait à l’improviste, avec son camion, et repartait presque aussitôt. Amadis était un peu exaspéré par cette histoire de ballast, mais la voie se construisait tout de même, à quelque distance du sol, sur des cales. Carlo et Marin ne faisaient rien. Heureusement, Arland réussissait à en tirer le maximum, et, à eux deux, ils arrivaient à poser trente mètres de voie par jour ; d’ici quarante-huit heures, on commencerait à couper l’hôtel en deux.

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