Boris Vian - L'Automne à Pékin

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L'Automne à Pékin: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce matin-là, Amadis Dudu rata l'autobus. Or, non seulement ce contre-temps ne compromit en rien sa journée, mais il l'engagea au contraire dans une série d'aventures bien extraordinaires, où se trouvaient mêlées toutes sortes de personnes au milieu desquelles il n'allait du reste pas tarder, lui Dudu, à se perdre ; mais cela n'était pas gênant du tout, au contraire. Inutile d'ajouter que rien dans cette histoire ne concerne l'automne, ni Pékin.
Le livre de Boris Vian est très drôle et tout à fait déchirant. À l'image de son auteur, lequel ne trouva le succès qu'après sa mort.

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— Alors ? dit Angel.

— Alors, on continue, dit Anne en haussant les épaules. Au fond, qu’est-ce que ça peut faire ?

— Oh, rien, murmura Angel.

Il avait envie d’entrer chez Amadis, de le tuer et d’embrasser Rochelle. Le plancher du couloir de bois brut sentait un peu la lessive, et du sable jaune sortait des joints. À l’extrémité du couloir, un faible courant d’air agitait une lourde branche d’hépatrol devant la fenêtre. Angel eut de nouveau cette sensation de s’éveiller qu’il avait éprouvée le soir de la visite à Claude Léon.

— J’en ai marre, dit-il. Viens te balader.

— Comment ça ?

— Laisse tes calculs. Viens faire un tour.

— Il faudra les finir quand même, dit Anne.

— On les finira après.

— Je suis vanné, dit Anne.

— C’est ta faute.

Anne sourit complaisamment.

— C’est ma faute, dit-il, pas complètement. Nous sommes deux dans le coup.

— Tu n’avais qu’à ne pas l’emmener, dit Angel.

— J’aurais moins sommeil.

— Tu n’es pas forcé de coucher avec elle tous les soirs.

— Elle aime ça, dit Anne.

Angel hésita avant de le dire.

— Elle aimerait ça avec n’importe qui.

— Je ne crois pas, répondit Anne.

Il réfléchit un peu. Il parlait sans fatuité.

— Moi, j’aimerais mieux qu’elle le fasse un peu avec tout le monde, et que ça me soit égal. Mais elle ne veut le faire qu’avec moi ; de plus, ça ne me serait pas encore égal.

— Pourquoi tu ne l’épouses pas ?

— Oh, dit Anne, parce qu’il y aura un moment où cela me sera égal. J’attends ce moment-là.

— Et si ça ne vient pas ?

– Ça pourrait ne pas venir, dit Anne, si elle était ma première femme. Mais il y a toujours une espèce de dégradation. La première tu l’aimeras très fort, pendant deux ans, mettons. Tu t’apercevras, à ce moment-là, qu’elle ne te fait plus le même effet.

— Pourquoi ? dit Angel. Si tu l’aimes.

— Je t’assure, dit Anne. C’est comme ça. Ce peut être plus de deux ans, ou moins, si tu as mal choisi. Alors tu t’aperçois qu’une autre te fait l’effet que te faisait la première. Mais cette nouvelle fois-ci, ça ne dure qu’un an. Et ainsi de suite. Note que tu peux toujours voir la première, l’aimer et coucher avec elle, mais ce n’est plus là même chose. Ça devient une sorte de réflexe.

— C’est pas intéressant, ton truc, dit Angel. Je ne crois pas que je sois comme ça.

— Tu n’y peux rien, dit Anne. On est tous comme ça. En fait, on a besoin d’aucune femme, spécialement.

— Physiquement, dit Angel, peut-être.

— Non, dit Anne. Pas seulement physiquement ; même intellectuellement, aucune femme n’est indispensable. Elles sont trop carrées.

Angel ne dit rien. Ils étaient arrêtés dans le couloir, Anne adossé au chambranle de la porte de son bureau. Angel le regarda. Il respira un peu plus fort et puis il parla.

— C’est toi qui dis ça, Anne… C’est toi qui dis ça ?…

— Oui, dit Anne. Je le sais.

— Si on me donnait Rochelle, dit Angel, si elle m’aimait, je n’aurais jamais besoin qu’une autre femme m’aime.

— Si, dans deux, trois ou quatre ans. Et si elle t’aimait encore de la même façon à ce moment-là, c’est toi qui t’arrangerais pour changer.

— Pourquoi ?

— Pour qu’elle ne t’aime plus.

— Je ne suis pas comme toi, dit Angel.

— Elles n’ont pas d’imagination, dit Anne, et elles croient qu’il suffit d’elles pour remplir une vie. Mais il y a tellement d’autres choses.

— Non, dit Angel. Je disais ça aussi avant de connaître Rochelle.

— Cela n’a pas changé. Cela n’a pas cessé d’être vrai parce que tu connais Rochelle. Il y a tant de choses. Rien que cette herbe verte et pointue. Rien que toucher cette herbe et craquer entre ses doigts une coquille d’escargot jaune, sur ce sable sec et chaud et regarder les petits grains luisants et bruns qu’il y a dans ce sable sec, et le sentir dans ses doigts. Et voir un rail nu et bleu et froid, et qui sonne clair, et voir la vapeur sortir d’une buse d’échappement, ou quoi… je ne sais pas, moi…

— C’est toi qui dis ça, Anne…

— Ou ce soleil et les zones noires… et qui sait ce qu’il y a derrière… Ou les avions du Pr Mangemanche, ou un nuage, ou creuser dans la terre et trouver des choses. Ou entendre une musique.

Angel fermait les yeux.

— Laisse-moi Rochelle, supplia-t-il. Tu ne l’aimes pas.

— Je l’aime, dit Anne. Mais je ne peux pas faire plus, ni que le reste n’existe pas. Je te la laisse, si tu veux. Elle ne veut pas. Elle veut que je pense tout le temps à elle, et que je vive en fonction d’elle.

— Encore, dit Angel. Dis-moi ce qu’elle veut.

— Elle veut que le reste du monde soit mort et desséché. Elle veut que tout s’écroule et que nous restions seuls tous les deux. Elle veut que je prenne la place d’Amadis Dudu. Alors, elle sera ma secrétaire.

— Mais tu l’abîmes, murmura Angel.

— Tu voudrais que ce soit toi ?

— Je ne l’abîmerais pas, dit Angel. Je ne la toucherais pas. Juste l’embrasser, et la mettre nue dans une étoffe blanche.

— Elles ne sont pas comme ça, dit Anne. Elles ne savent pas qu’il y a autre chose. Du moins très peu le savent. Ce n’est pas leur faute. Elles n’osent pas. Elles ne se rendent pas compte de ce qu’il y a à faire.

— Mais qu’est-ce qu’il y a à faire ?

– Être par terre, dit Anne. Être par terre sur ce sable avec un peu de vent et la tête vide ; ou marcher et voir tout, et faire des choses, faire des maisons de pierre pour les gens, leur donner des voitures, de la lumière, tout ce que tout le monde peut avoir, pour qu’ils puissent ne rien faire aussi et rester sur le sable, au soleil, et avoir la tête vide et coucher avec des femmes.

— Tantôt tu veux, dit Angel, et tantôt non.

— Je veux tout le temps, dit Anne, mais je veux le reste aussi.

— N’abîme pas Rochelle, dit Angel.

Il implorait, la voix tremblante. Anne se passa la main sur le front.

— Elle s’abîme elle-même, dit-il. Tu ne pourras pas l’empêcher. Après, quand je l’aurai quittée, elle aura l’air très abîmée, mais si elle t’aime, cela reviendra très vite. Presque comme avant. Pourtant, elle s’abîmera de nouveau deux fois plus vite, et tu ne pourras pas le supporter.

— Alors ?… dit Angel.

— Alors, je ne sais pas ce que tu feras, dit Anne. Et au fur et à mesure, elle s’abîmera avec une rapidité qui augmentera en progression géométrique.

— Tâche d’être horrible avec elle, dit Angel.

Anne rit.

— Je ne peux pas encore. Je l’aime encore, j’aime coucher avec elle.

— Tais-toi, dit Angel.

— Je vais finir mes calculs, dit Anne. Tu es ballot. Il y a de jolies filles partout.

— Elles m’ennuient, dit Angel. J’ai trop de peine.

Anne lui serra l’épaule dans sa main forte.

— Va te balader, dit-il. Va prendre l’air un peu. Et pense à autre chose.

— Je voulais me promener, dit Angel. C’est toi qui n’as pas voulu. Je ne peux pas penser à autre chose. Elle a tellement changé.

— Mais non, dit Anne. Elle sait seulement un peu mieux se débrouiller dans un lit.

Angel renifla et s’en alla. Anne riait. Il ouvrit sa porte et rentra dans son bureau.

II

Les pieds d’Angel dérapaient dans le sable chaud et il sentait les grains menus courir entre ses orteils, à travers la grille de cuir de ses spartiates. Il avait encore dans les oreilles les paroles d’Anne et la voix d’Anne, mais ses yeux voyaient la figure douce et fraîche de Rochelle, assise devant la machine à écrire dans le bureau d’Amadis Dudu, l’arc net de ses sourcils et sa bouche brillante.

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