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Сигизмунд Кржижановский: Estampillé Moscou

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Сигизмунд Кржижановский Estampillé Moscou

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Dans mon plumier, il y a presque toutes les essences de la « forêt des crayons » de Moscou. Je soulève le couvercle : le contenu est sur la table. Et voici : un gros crayon polyédrique et bicolore : l’égal en droits de la plume, mais… à deux couleurs ; et qui peut par une pointe donner ceci, et par l’autre cela ;

une frêle mine de plomb bien taillée : pour la protéger, je la coiffe d’un capuchon en métal ;

un crayon à encre recouvert d’un vernis glissant : l’égal en droits de la plume, mais… une botte de jeunes pousses de crayons non encore taillées ; quelques moignons usés jusqu’à la mine par le papier.

Je crois que c’est tout. J’arrête. Je range ma littérature : sous son couvercle. Tous mes meilleurs souhaits, mon lointain ami.

Sixième lettre

Il y a une centaine d’années, au centre du polygone irrégulier de la place de l’Arbat se dressait un grand théâtre de bois. Sous sa coupole posée sur des colonnes blanches, des foules de Moscovites amoureux de théâtre se réunissaient chaque soir pour polémiquer autour de la question : qui a le jeu le plus agréable, mademoiselle George ou la jeune Sémionova ?

Il y a longtemps que le théâtre a brûlé, longtemps que de confortables corbillards ont conduit les disputeurs vers la tombe fraîchement creusée, et là où était la scène, des dalles de pierre ont pavé la chaussée. Sur ces pavés, les gens n’en finissent pas de courir, comme s’ils jouaient une scène de foule dans quelque interminable dernier acte – et seul un spectateur curieusement à la traîne tarde à quitter son fauteuil de bronze 10. Il a les paupières closes ; mais si l’on prolongeait l’axe de son regard, on le verrait heurter la pointe de ses pieds effilés appuyés sur le socle carré. L’hiver, la neige se couche avec douceur sur les genoux du spectateur, telle une page blanche. Mais à présent, dans la chaleur de juillet – il y a longtemps que le blanc manuscrit a fondu – des moineaux criards se battent sur les genoux de bronze du géant.

Lorsque s’installent les langueurs de l’été, moi-même je me fatigue à courir les boulevards de Moscou et à brûler mes semelles sur l’asphalte qui fond sous la chaleur. Marcher à présent dans Moscou, cela veut dire se propulser dans l’air lourd aux pores bouchés par la poussière, enjamber les marelles dessinées à la craie sur les trottoirs dont les cases enferment les enfants qui jouent, l’air grave et concentré ; cela veut dire passer devant les balances qui attendent les citoyens « soucieux de leur santé » comme l’indique la réclame, et devant les étalages sales d’abricots secs pourrissants.

Je n’empêche pas les enfants de faire leurs marelles d’enfants en travers des trottoirs (mais qu’ils ne me gênent pas non plus !), les abricots secs me dégoûtent, je ne suis pas « soucieux de ma santé » – et c’est pourquoi, incapable de sortir de mon quartier, je m’assieds sur un banc face à l’homme de bronze et, comme j’étends mes jambes, son air accablé m’apprend à ne pas regarder. Parfois, serrant fort mes paupières, j’offre mon visage au coup impitoyable des rayons du zénith (pas d’argent pour aller en Crimée, et il est si long, si ennuyeux d’expliquer aux amis qui en reviennent pourquoi je ne suis pas bruni) ; ou encore, ayant pris avec moi quelques livres fraîchement édités, j’abrite mes yeux sous leurs couvertures. Au cours de ce mois, j’ai eu le temps de feuilleter des milliers de pages, et je me sens envahi par une drôle d’impression lorsque je cherche à saisir le pourquoi de tout ce fatras fraîchement sorti de l’imprimerie.

L’« idéologie » – disons – de ces romanciers du quotidien qui représentent aujourd’hui 90 % des nouveautés s’est égarée entre trois crayons, comme les habitants de Pochékhon entre trois sapins 11 ; non seulement ils ne savent pas enchaîner leurs thèmes mais du travail à la chaîne ils ne savent que ce qu’en dit l’encyclopédie Granat.

Voici comment procèdent ces couvertures clinquantes et prétentieuses : elles s’emparent du vide et l’habillent, par exemple d’une veste de cuir ; une fois le vide boutonné de haut en bas, elles ne savent plus quoi faire. Même les crayons les plus talentueux et les plus audacieux racontent dans leurs nouvelles et leurs romans l’amour d’un tchékiste pour une ci-devant ou d’un officier blanc pour une révolutionnaire, et ainsi de suite jusqu’à ce que tout danse devant les yeux. Je le répète : les crayons sont bien taillés, les yeux visent juste ; le quotidien est pris en étroite filature par les écrivains, le quotidien est fixé par touches et moins immobilisé qu’arrêté et jeté derrière les barreaux des lignes.

Tout cela est néanmoins dans sa facture si compliqué, si tordu et si rebelle à toute analyse précise, que j’aurais poursuivi mes expériences de lecteur sans un événement à la fois extrêmement banal et très significatif qui, hier, est venu couper court à mes lectures. Peut-être pour longtemps.

Le soir tombait. J’étais assis derrière le dos de bronze de Gogol sur l’un des premiers bancs du boulevard Prétchistenski. Comme je refermais le petit volume blanc d’Arossev, je levai les yeux : juste devant moi, une toute petite fille jouait sur le sable du boulevard. À côté de la petite fille, s’étirait l’ombre large et noire d’un arbre : se traînant sur ses genoux dodus, la fillette cherchait à tracer le contour de la tache sombre, pas avec un crayon, mais avec une petite branche. Mais, le soir, l’ombre se déplace vite, et à peine l’enfant avait-elle dessiné son trait d’un bout à l’autre que l’ombre avait progressé, échappant au contour soigneusement dessiné sur le sable. La bonne tirait depuis longtemps la fillette par la main en lui disant qu’il était temps de rentrer. Mais nous étions tous deux si captivés, l’enfant par le mouvement de l’ombre, et moi-même, je l’avoue, par mon occupation d’observateur et pour ainsi dire de lecteur, que lorsque la bonne parvint enfin à l’entraîner, j’éprouvai comme un sentiment de dépit.

C’est alors que je compris le petit volume blanc que j’avais entre les mains : comme ses semblables, il ne sait qu’encercler les ombres fuyantes. Rien de plus. Mais l’ombre sans la chose, l’existant séparé de l’existence sont stériles et illusoires. Car existence, c’est existant plus ce ; et le ce n’apporte pas grand-chose. Et puisqu’on a abstrait l’ombre de la chose et l’existant de l’existence, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Du mot existence n’écoutons que la désinence, et dans le ce entendons un si : le conditionnel pur, le libre jeu de l’imagination si chers à Alexandre Grine. Telle est la première manière de sortir du monde des ombres – vers le monde du romanesque et du fantastique. Ou bien envisageons une existence qui contiendrait l’existant comme sa partie intégrante. C’est là la seconde manière de quitter le « royaume des ombres » : on pourrait dire que seul Andreï Biély la connaît.

Mais pardonnez-moi cette algèbre peut-être inintelligible. Il est temps de finir. Mes huit mètres carrés sont maintenant une véritable fournaise. J’étouffe. Il faudrait sortir… Mais où ? Et chez qui ?

Septième lettre

Je suis très pris en ce moment : je cherche Moscou sur les rayons des bibliothèques. Je n’ai pu me passer de la boîte à malices du très savant et très aimable Piotr Mikhaïlovitch Miller, remplie de fiches rectangulaires : quelque fiche que vous preniez, chacune porte un seul et même mot : Moscou. Voici trois semaines que je travaille dans la grande salle du premier étage du Musée historique et que je secoue la poussière des vieux livres sur Moscou. Vous demanderez sans doute ce que je trouve sous la poussière : des cendres.

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