Сигизмунд Кржижановский - Rue involontaire
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- Название:Rue involontaire
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Le vieil homme repoussa son verre d’un air maussade et, sourd à toutes les persuasions, abandonna la joyeuse compagnie. Il traversa la nuit et les bourrasques de vent chaud pour rentrer chez lui, enfonçant sur son front son chapeau d’une étroitesse désagréable et marmonnant : « À quoi bon ? »
Le vapeur du matin qui venait de la ville ne trouva pas l’habituel signal lumineux. Le gardien pendait à une corde accrochée au plafond de sa maisonnette. Sous ses pieds cambrés par le spasme de la mort gisait un tabouret renversé.
8
Manko Khodovits avait dix-huit ans moins six jours. Et ces six jours lui manquaient plus que tout. Il avait une fiancée, et ne pouvait l’épouser avant d’avoir exactement dix-huit ans.
Manko ne lisait que par syllabes. Mais il y en avait peu dans un télégramme expédié d’une grande ville (Manko n’allait jamais dans les villes), et il saisit leur sens qui était simple : son oncle, gardien de rivière près d’une ville dont il avait vaguement entendu parler par sa défunte mère, était mort. Lui, Manko, était convoqué en ville pour recevoir un héritage certes petit, mais grand par la surprise qu’il constituait. Manko fit le calcul dans son cerveau pas très alerte : l’argent permettrait de construire une isba, d’acheter une vache et, peut-être, un cheval. Toutes choses qui allaient faire considérablement augmenter sa cote aux yeux des parents de sa fiancée. Manko partit pour la ville avec le train du soir.
Tout allait pour le mieux. Manko reçut l’argent qu’il dissimula aussitôt sous sa chemise, dans un petit sac sur sa poitrine, vendit au voisin quelques ustensiles provenant de la maisonnette de fonction de l’oncle défunt. Tout était en ordre. Le train partait une demi-heure plus tard. Et c’est seulement au moment où il sortait que Manko, jetant un dernier regard, remarqua dans un coin, sur une patère de bois, un feutre grisaillant dans la grisaille du crépuscule. Il le décrocha et sortit, en serrant bien la porte contre le mur.
Tout d’abord – avant la ville – il tint le feutre gris à la main. Mais deux, trois passants l’arrêtant d’un « Tu le vends ? » lui firent considérer sous un nouveau jour cette portion d’héritage. Il enleva sa casquette raidie par la crasse, la fourra dans sa poche et enfila par-dessus les ressorts de ses cheveux noirs le chapeau chic. Il ne valait pas moins que les autres ! Manko allait à la gare en sifflotant gaiement, le nez en l’air. Mais à chacun de ses pas, Àquoibon faisait un pas dans sa tête, et une chape de plomb s’abattait sur les méandres de son cerveau. Ses pensées s’étiraient ainsi qu’un village étire l’alignement de ses isbas le long d’une seule rue – et toutes vers un unique objet : sa fiancée. Mais à cet instant, il avait beau regarder en lui-même, il ne parvenait pas à distinguer son image. Entre elle et lui se dressait Àquoibon, les traits tordus en d’horribles grimaces. Manko prit un billet, entra machinalement dans un wagon aux sièges de bois et s’assit.
À côté de son coude, quelqu’un s’agitait, défaisant les sangles de sa malle, quelqu’un d’autre tirait d’une longue flûte de brefs sons nasillards et saccadés. La femme assise en face de Manko, après avoir hoché un visage qui respirait la bonté, dit : « Voilà un sacré galurin ! » et un vieillard qui farfouillait d’un pouce osseux dans sa barbe jaunâtre bavota : « Je dirais plutôt, voilà un sacré godelureau ! » Manko ne remarqua pas que le train avait mis ses essieux en mouvement. Un serpent était en train de lui sucer le cœur et d’aspirer sa vie. Manko tourna son visage inondé de sueur vers la fenêtre : derrière la vitre, des arbres lui couraient après, agitant vers lui leurs branches de bois ; un nuage gris sale vint coller son bandeau sur ses yeux. La tristesse devint insupportable, comme une boule de nausée montant à la gorge. Manko se leva et gagna rapidement le tambour. Sous les roues grondait un pont. Derrière le défilé des poutres de fer – l’air libre, et au-delà, l’à-pic du remblai. Manko se penchait, debout sur la plus haute marche, et il lâcha la rampe de la main gauche. À quoi bon ?
Et à ce moment-là – une bourrasque soudaine – son chapeau s’envola. « À quoi bon ? » n’avait pas encore franchi ses lèvres blanchissantes, mais Àquoibon, tentant d’échapper à la mort, avait eu le temps de sauter dans le logis qui lui était désormais familier. Manko n’était plus accroché que par trois doigts de la main droite. Un à-coup des roues le fit tomber vers le précipice – un doigt fut arraché à la rampe, mais deux autres s’accrochaient encore à la rampe et à la vie. Dans un effort surhumain, Manko parvint à arracher son corps à l’à-pic et le rejeter vers l’intérieur. Le vent battait ses cheveux et ses joues brûlantes. S’efforçant de reprendre le souffle qui bondissait hors de sa gorge, il retourna dans le wagon. Il fut accueilli d’abord par des sourires dubitatifs, puis un rire : « Le vent t’a pris ton chapeau ? Tu n’as plus qu’à attendre qu’il te le rende… » Et face aux bouches fendues par la moquerie, Manko s’esclaffa, révélant le clavier blanc de ses dents : ce ne serait pas lui qui allait porter le chapeau. Là, sous sa chemise, l’argent frémissait, et devant – l’amour, la vie qui engendrait la vie, et l’amour encore.
9
Pendant ce temps, le chapeau qui contenait Àquoibon caché derrière son bandeau intérieur en cuir roulait dans la pente, s’accrochant aux herbes…
Grand bien lui fasse ! Mais à mes mots, moi, l’auteur, je dis : stop, ne bougez plus ! Cette nouvelle est écrite selon le principe de l’enfilade. C’est un procédé qui ne vaut pas grand-chose, mais qui est néanmoins rétribué à la ligne ou d’un peu d’attention du lecteur.
Où donc pouvait ensuite atterrir notre Àquoibon : entre les mains d’un cheminot, soûlard invétéré, dont la vie n’était plus qu’une àquabonnerie ? entre celles d’un cycliste passant par hasard et couvrant à une allure àquoibonniste sa cervelle de touriste ? dans le vestiaire d’un théâtre d’été, où il est si facile de confondre les numéros et d’imposer encore un nouveau déménagement à Àquoibon ?… Allez savoir. Et cela vaut-il la peine de dépenser pour cela de l’imagination ?
Une seule chose importe. Le feutre gris, passant de main en main, devait finir par se transformer – tôt ou tard – en un vieux chapeau crasseux, usé et élimé, dont se détourneraient avec répugnance tous les sinciputs et les crânes chauves ayant un tant soit peu de considération pour eux-mêmes. Bref, arrivé au dernier chapitre de la nouvelle, l’ancien feutre – au cordon de soie cassé, au ruban mité et aux bords avachis – finit – comme don charitable – entre les mains d’un mendiant.
Avec quelle clarté m’apparaît le dernier chapitre du chapeau changeant de chef ! Le mendiant se tient sous le soleil au zénith. Le soleil frappe de ses fouets jaunes son crâne pelé.
Mais chez les mendiants, l’étiquette ne veut pas qu’un chapeau soit enfilé sur la tête – il faut le tenir à la main, tendu sous les pièces qui tombent.
Et le pauvre Àquoibon, à demi assommé par les tranches des pièces, rêve de sauter dans un cerveau humain. Mais en vain. Car désormais, c’est fort peu probable : on dirait bien que le renégat va devoir vivre comme ça, sous les coups des pièces de monnaie, le fouet des rayons du soleil et les claques des gouttes de pluie. Et c’est au tour d’Àquoibon de se demander – cette fois pour son propre compte : à quoi bon ?
Quand je mourrai,
laissez les orties pousser sur ma tombe
– et qu’elles piquent !
1 Extrait des carnets de Krzyzanowski. De même que les citations isolées en italique.
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