Сигизмунд Кржижановский - Rue involontaire

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Il y a eu, bien sûr, beaucoup d’autres choses. Je n’ai pas tout de suite compris que j’avais beau m’agiter en vain, les choses allaient leur train. Et j’ai lâché pied. Et à quoi bon, en effet, mettre des bâtons dans les roues du corbillard qui vous transporte ? Je me suis éloigné des hommes et rapproché de la bouteille. Je bois.

Maintenant, même les enfants du quartier s’écrient quand ils me voient : « Voilà le pépé au nez rouge qui va de travers ! » Eh bien, mieux vaut avoir le nez rouge et aller de travers que le nez creux et aller dans le sens du vent. Qu’est-ce que vous en dites, l’homme du timbre ?

6

Fenêtre qui ne s’éteint pas,

près de l’entrée de droite

3e étage

51, rue Arbat

Me revoilà, fenêtre. Vous êtes sans doute écrivain. Qui d’autre veillerait nuitamment sous une lampe ? J’avoue, je n’aime pas nos écrivains. Ils sont tous pareils et parlent tous de la même chose. La vie donne des thèmes à foison, un sujet enfourchant l’autre et en poursuivant un troisième. Et eux filent à bride abattue dans l’autre sens. Ils n’ont qu’une thématique étique. Bien. Et après ?

Vous autres, écrivains, vous vous servez de votre encrier comme une pieuvre de sa poche d’encre : pour vous défendre. Créer le trouble et vous carapater. Et chaque nouveau livre esquive le précédent. Avec une agilité de pieuvre.

Bref, c’est tantôt de la littérature, tantôt un jeu de retourne-plume [9]et de chat perché. À peine s’amuse-t-on avec sa plume qu’on se retrouve taché, touché, montré du doigt. Et on recommence.

Mais vous avez sans doute votre propre fenêtre sur le monde, et vous me comprendrez.

Quant à moi, je ne suis aucunement un auteur, mais… un noteur. Si une image s’agrippe à mon cerveau et se met à me suivre, je l’attrape avec ma plume, comme avec une lance. Là, par exemple, je me contente de faire du recopiage [10], sans tenter de défadaiser les fadaises :

« Accrochez-vous », dit-on à un homme. « D’accord », répondit celui-ci, et il alla se pendre.

Le défunt était un flagorneur. Il alla même jusqu’à passer un coup de pommade avant de se glisser dans le nœud coulant.

D’abord on passe le temps, ensuite on passe la corde.

Il ne serait pas exagéré de dire d’un pendu qu’il avait des relations tendues avec la vie.

Et ainsi de suite. Il y a une douzaine de variantes, dans le genre des variations de Schubert sur un même thème. Je reste là à élucubrer, jusqu’à être plus noir que mes noirceurs. Et ça va un peu mieux. Mais, cher ami des insomnies, je voudrais vous proposer un thème. Et même deux. Vous ne pouvez pas refuser un modeste présent. Chaque pensée, chaque sujet a besoin d’une forme. Et je n’en ai pas. Mais là-bas, sous la lumière jaune de votre lampe, peut-être que les sujets ne se verront pas refuser ce à quoi ils aspirent.

Le premier thème, en fait, n’est pas le fruit de l’invention mais de l’observation. Quand j’étais jeune, je connaissais un vieux paysan assez curieux qui s’appelait Zakhar. De sa vieillesse il disait – et il avait dans les quatre-vingts ans – que c’était une humiliation. C’est justement le fait de se sentir humilié par son impotence, par le poids des ans l’empêchant de travailler aux champs et à la maison, qui avait conduit Zakhar à quitter son ménage et sa proliférante famille et à devenir gardien. Il était employé non loin de la ville, dans des entrepôts. Son travail ne nécessitait pas de force musculaire (il lui suffisait d’actionner sa crécelle). Il fallait seulement qu’il puisse veiller : du crépuscule du soir au crépuscule du matin. Le vieillard dormait de toute façon très peu, d’un sommeil léger et fragile. S’acquittant consciencieusement de sa tâche, il ne fermait désormais plus l’œil.

Pendant qu’il travaillait de nuit, il baissait parfois la mèche de sa conscience, mais jamais il ne l’éteignait. Aux premières pointes du soleil, le vieil homme parcourait les quelques verstes séparant les dépôts de chez lui. Et là, il ne se couchait pas non plus. Tantôt il s’asseyait sur le banc, offrant sa tête à la chaleur du soleil, tantôt il aidait son fils à quelque tâche facile, tantôt il bordait un chausson de tille, raccommodait une botte de feutre ou un vêtement. Et le soir venu, il retournait au travail.

J’étais jeune à l’époque, je payais au sommeil son tribut tout entier – un tiers de ma vie. Et ce genre de phénomène me semblait des plus intéressants et incompréhensibles. Plus d’une fois, je demandai à Zakhar comment il faisait pour vivre loin du sommeil. Le vieil homme fit un franc sourire et répondit : « Pourquoi dormir par petits morceaux ? Un jour, je m’effondrerai directement pour les siècles des siècles. »

Zakhar avait la vue perçante et aiguisée. Il distinguait les espèces d’oiseaux qui se posaient sur les fils des télégraphes au loin. Vivre les yeux ouverts semblait rendre sa vue plus aiguë, donner à son esprit veillant en permanence un avantage sur ceux qui restent conscients par intermittence, chaque jour éteints par le sommeil puis rallumés par l’éveil.

Zakhar parlait peu, mais toujours avec autorité et précision. Si on le contredisait, il se taisait. Un bloc de silence, de la tête aux pieds.

Un jour, après une nuit de gardiennage, comme à son habitude Zakhar rentra retrouver les siens. Il resta tout d’abord assis sous le soleil glaçant d’automne. Puis, à la demande de son fils, il prit une des poignées de la scie pour couper une charretée. Les dents attaquaient quasiment les fils du bois quand le vieux recula le bras, fila sur le perron et seulement là se tourna vers son fils étonné :

— Va chercher le pope. Je vais m’endormir aujourd’hui.

Le fils restait pétrifié de stupeur.

— N’aie pas peur, espèce d’abruti ! Fais ce qu’on te dit !

Bientôt le prêtre arriva. Zakhar, qui avait eu le temps d’enfiler une chemise propre, se confessa et communia. Il donna ses instructions : réparer le toit de la porcherie avant les pluies, bien fixer la palissade pour que le vent ne la renverse pas. Puis il s’assit sur le banc. La famille et les voisins examinaient le vieux avec crainte, avançant à demi-bruit. Quelqu’un lui proposa d’aller à l’intérieur. Le vieux ne répondit pas. Il piquait un peu du nez et un bâillement tendu lui étirait la bouche. D’abord il plongea la tête entre ses coudes. Mais c’était inconfortable. Il s’allongea sur le banc et déplia les jambes. Il avait le visage tourné vers le soleil froid d’automne.

Son épouse approcha timidement.

— Zakhar Egorytch, tu serais mieux au lit. Tu vas attraper un refroidissement.

N’entendant pas de réponse, elle toucha la main du dormeur qui était retombée. Effectivement, il était refroidi : par la mort.

Voilà un thème pour vous. Peut-être daignerez-vous l’accepter. Quant à l’autre, je ne sais pas si c’est la peine… Remettons cela à plus tard. Je suis fatigué. Si le fait que je viens de vous rapporter vous convient, je vous conseille de littératurer un peu, de le décrotter, d’enlever deux ou trois choses. Sinon il se trouvera encore quelque imbécile pour dire : mystification !

À propos, il y a une question que je veux vous poser depuis longtemps : avec toute l’électricité que vous brûlez, vos voisins ne se privent sûrement pas de vous chercher noise ?

7

Même adresse

Mon autre thème – me concerne. Je joins quelques copies de mes lettres. Je les ai écrites de mémoire : la plupart ont sombré dans l’immémorable. Ce n’est pas très long, mais quand même. Je ne vous soufflerai pas de titre, vous trouverez mieux que moi, mais en tant que personnage, j’aimerais bien : Rue Involontaire.

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