Сигизмунд Кржижановский - Rue involontaire
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- Название:Rue involontaire
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Vous ne répondez pas, fenêtre. Votre lumière reste muette. Pourtant, il y a quelques jours, j’ai cru que vous, précisément vous, m’aviez envoyé quelques mots. Ils brillaient de leurs lettres rondes et dorées sur une plaque noire : « En partant, éteins la lumière. »
3
Au facteur
Camarade facteur, cette lettre n’ajoutera aucun pas à votre travail déambulatoire et n’alourdira pas d’un gramme votre besace. Je crains seulement que l’habitude de porter des lettres ne vous entraîne à emporter ces lignes jusque dans votre appartement. Mais je vous conseillerais plutôt de l’ouvrir sur-le-champ, de la lire et de la jeter – dans la poubelle la plus proche.
Je respecte au plus haut point le métier de facteur. Et je suis sûr que les mots « poste » et « imposteur » n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Et pourtant, j’affirme – mais n’allez pas trop vite le prendre mal – qu’aucune lettre n’a jamais atteint son destinataire. Jusqu’au fond de l’être. Tout entier.
Je n’ai, bien sûr, nullement l’intention de dénigrer en quoi que ce soit le travail du facteur. Celui-ci frappe consciencieusement aux portes. Mais frapper au cœur – et qu’il s’entrouvre – ne fait pas partie des obligations des porteurs de lettres.
Le facteur remet des enveloppes. Pourtant je vous garantis qu’une lettre estampillée « Vladivostok » et distribuée à Moscou doit encore accomplir une route bien plus longue que celle qu’elle vient de faire.
Nous avons liquidé, ou quasiment liquidé, l’analphabétisme. C’est très bien. Qui peut prétendre le contraire ? Mais qu’avons-nous fait pour liquider l’ignorance profonde ? Car nous nous comprenons tous en ânonnant, syllabe après syllabe – et encore, à grand-peine –, et nous ne savons pas lire les sentiments d’autrui, ce qui se cache tout au fond de la lettre.
Et pourtant, cher et hasardeux destinataire, je crois déchiffrer en vous un certain sentiment d’offense, voire d’ennui, qui là – dans les secondes qui viennent – va froisser ma lettre et la jeter au loin. Attendez encore une ligne ou deux. Car au fur et à mesure que le niveau d’encre baisse – goutte après goutte – dans l’encrier, dans l’écrivant – verre après verre – le niveau de vodka monte. Vous-même ne refusez sans doute pas de boire un petit coup de temps à autre. Santé ! Il y a peu, après deux flacons, j’ai entrepris d’écrire une carte postale à Dieu. Je l’ai adressée comme suit : « À Dieu. À remettre en mains propres. » Véridique, parbleu ! Et en allant chercher une troisième fiole, je l’ai jetée à la boîte. Quand je me suis réveillé, je l’avais oubliée, mais elle, elle ne m’avait pas oublié. Deux jours plus tard, je l’ai reçue avec le tampon « Destinataire inconnu ». Allez dire après ça que notre poste marche mal. Santé !
De quoi on causait ? Ah oui, les enveloppes. Les pensées ont peur du soleil, elles préfèrent le ciel gris. Moi aussi, je suis complètement gris. Je vois trouble, j’ai des taches qui me dansent devant les yeux. D’abord, la pensée est dans le noir, dans son enveloppe d’os, et ensuite, dans une enveloppe de papier. Et il est plus facile de casser l’os que d’inciser la dépouille – puisqu’on dépouille le courrier, tu comprends ? – de papier et d’arriver jusqu’à… Crénom de nom ! mes pensées sont saoules, elles titubent. Et l’encrier qui est par terre. L’encrier. J’arriverai pas à l’attraper. Et ma plume grft-
4
Appartement n° I
16, rue Involontaire
Je ne sais pourquoi les débits de boisson [4]se sont mis à ouvrir à onze heures seulement. Je suis sorti à dix heures et j’ai été obligé de traîner jusqu’à ce qu’ils enlèvent la grille de fer. Je suis d’abord allé sur le mont Vargounikhine et je suis resté près de la petite église coreligionnaire décapitée [5]. Plus bas, là où auparavant se trouvait la rive nue, il y a maintenant un square vert et gai. Si l’on regarde bien au-delà de la Moskova et du quai Berejkovskaïa, on voit le cadran noir de la gare de Briansk [6]. L’aiguille dorée entraînait dans sa course les minutes, lentement et péniblement, comme un porteur qui travaillerait pour deux passagers du même coup. Le vent s’est levé. J’ai fait demi-tour et j’ai pris la rue Vargounikhinski. Après quelques coudes, je me suis retrouvé dans une petite ruelle que je ne connaissais pas, bordée de maisons basses. Elle n’avait rien de particulier, elle était comme les autres. Sauf son nom – en lettres blanches sur fond bleu : RUE INVOLONTAIRE.
Vous n’êtes pas encore là, vous à qui j’écris. Pas encore, parce que la rue ne va que jusqu’au numéro 14, et que le 16 est en construction, il monte ses briques. Je n’ai pas envie que cette lettre arrive trop vite. Je préfère qu’elle parvienne sous vos yeux en même temps que le futur auquel je suis en train de penser !
Rue Involontaire : quatorze maisons et demie, et il m’a semblé – un instant – que la rue prolongeait ses coudes et tortuait à travers la Russie tout entière, et qu’elle avait d’innombrables habitants comme moi, involontaires. Car mes semblables et moi – et nous ne sommes pas si peu nombreux que ça –, nous vivons tous dans la rue Involontaire de l’histoire.
Qu’avons-nous fait pour qu’Elle vienne ? vous savez de quoi je veux parler. Au mieux, nous l’avons invoquée, comme dans les villages on invoquait le printemps. Avec des chants. En fait, nos chants n’appelaient pas grand-chose : un petit printemps de rien du tout. Et c’est un vrai printemps qui est venu, terriblement jeune. Il resplendit avec trop d’éclat pour nos yeux. Nous sommes obligés de les cacher derrière des conserves. « Se lamenter ne fait pas avancer », et nous qui comptions justement avancer… en nous lamentant. Pendant que d’autres, portant sur leurs épaules les lourdes dalles des jours, pavaient la voie de la révolution, la voie véritable des géants, nous, nous arrachions du calendrier des feuilles légères, nous contentant de regarder de temps à autre de combien de secondes le jour avait rallongé ou ce que proposait au menu le feuillet arraché, du bouillon aux croûtons ou de la soupe d’écrevisses.
Et puis, quel genre de fête peut avoir lieu rue Involontaire ? Involontaire. Quelle joie ? Inespérée, comme l’a déjà dit Blok [7]. Pourtant l’espoir fait vivre, et vivre par procuration, c’est rester de côté, mais où… Comme on disait à l’école : Mais où que l’on se trouve, on est toujours à côté. Et donc on est toujours étranger. Or je ne vois pas pourquoi en parler. Ni maintenant ni après. Car la seule issue est de passer de l’autre [8]…
5
À l’homme du timbre
Je vous vois dans votre petite fenêtre de papier verte. Vos épaules dépassent au-dessus du rebord strié et votre tête redressée est couverte d’un calot de toile. Et voilà que je vous colle vous-même sur la lettre que je vous adresse. Moi qui suis incapable d’adhérer à quoi que ce soit. Ça ne colle jamais. Car je ne suis pas un type collant.
Je vous envie. C’est un noble métier : donner sa vie tout entière, et non pas quelques minutes, quelques heures ou quelques morceaux. Faire de son corps barrière à l’intrus. Moi aussi, à vrai dire, je suis aspirant cadavre. Car je suis une barrière vivante à moi-même. La logique dit : supprimer. Mais il n’y a pas que la logique…
Quand c’est arrivé, j’ai d’abord essayé d’être avec les autres. Avec vous. J’ai voté, siégé, discouru, bref, j’ai tenté d’entrer par toutes les portes. Mais un jour, un ouvrier qui vous ressemblait a dit après avoir écouté un de mes discours : « Avec l’âme de Février, mais pour la cause d’Octobre ! » Il m’a blessé. À vif. Mais le plus blessant était qu’il avait raison.
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