Сигизмунд Кржижановский - Rue involontaire
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- Название:Rue involontaire
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- Год:2014
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Et depuis ce jour-là, on ne voit plus dans les rues de Moscou de thermomètres à alcool.
Je bois
— à m’en rendre malade –
à votre santé.
Il sauta de la vie en marche.
En tant qu’écrivain,
avec qui suis-je,
avec la majorité ou avec la minorité ?
Si l’on prend en compte le nombre de têtes,
je suis en minorité,
mais si l’on considère le nombre d’idées,
ne suis-je pas majoritaire ?
Ce ne sont pas des larmes que je verse,
mais de la vodka.
LE FEUTRE GRIS
1
Sur des étagères compartimentées – comme des urnes au columbarium – se trouvaient des cylindres blancs. Le commis approcha l’escabeau et grimpa à toute allure en haut – et une des urnes se retrouva avec un bruit cartonneux sur le comptoir. Le commis souffla la poussière sur le couvercle et le souleva :
— Voici !
Entre ses doigts tournait, se pavanant, un feutre gris, couleur de crépuscule : il était garni d’un ruban sombre ; une étiquette blanche s’accrochait sous le bord. Ayant saisi des yeux le hochement de tête de la cliente, le commis tira de sa poche son carnet à souche et en lissa les feuilles.
2
On ne pouvait pas appeler cela une pensée. Cela n’y ressemblait pas plus que le crépuscule à la nuit. Mais à chaque fois qu’apparaissait dans les méandres du cerveau cette tache grise, encore informe, toutes les pensées se hérissaient, sur leur garde, comme des chiens qui sentent un chacal. Et c’est pourquoi la chose rampante choisissait le moment où les feux de la conscience dans les neurones étaient éteints et où les branches des dendrites étaient plongées dans l’ombre des rêves. La prépensée avançait avec précaution dans les circonvolutions périphériques du cerveau, sans trouver nulle part d’abri.
C’était le cas cette nuit-là. La chose grise, profitant du fait que les paupières du détenteur du cerveau étaient hermétiquement fermées, se faufila et se mêla à la foule des voyageurs au long cours : les rêves. Mais tout à coup, une voix retentit, les rêves se sauvèrent à la débandade et les paupières s’ouvrirent. L’homme, appuyé sur un coude, vit : le visage de sa femme – traversé par un sourire – et sous le sourire, sur des paumes tendues, un feutre.
— Si tu continues à dormir, tu vas rater le jour de ta fête !
Le mari passa la main sur la tranche du chapeau.
— Combien de fois je l’ai répété ! C’est tous les jours la fête des gens qui se sont fait un nom. Mais célébrer le nom d’un anonyme, c’est comme offrir des gants à un manchot. Il ne faut pas…
— Essaye-le quand même.
— Il est certainement trop petit. Oui, c’est ça. C’est une tête que j’ai, pas une forme à chapeau. Ouste !
Ce matin-là, la cuillère fit tinter le verre à thé bien plus fort que d’habitude. Le journal resta plié. Sous les yeux penchés au-dessus du thé jaune, des poches de colère jaunes enflaient ; l’œil semblait y avoir dissimulé des surplus de soleil, des images entraperçues, comme le singe accumule la nourriture non mâchée au creux de sa joue. Le héros du jour repoussa son verre et fila dans l’entrée. Ses doigts glissèrent sur les crochets du portemanteau sans trouver ce qu’ils cherchaient.
— Par tous les diables ! où est mon vieux chapeau ? Glacha !
D’abord un bruit de pas traversa la pièce, puis une voix :
— On m’a ordonné de le jeter.
Le héros du jour tendit la main vers l’étagère avec une grimace de dépit et prit le nouveau chapeau. Il fit même un pas à l’intérieur de la pièce pour examiner plus attentivement le cadeau : le contour gris des bords, le creux de la calotte soigneusement marqué, et le cordon de soie qui en faisait deux fois le tour. Mais il y avait quelque chose dans le toucher même du feutre, dans sa couleur et son contour, qui faisait bouger et saillir les poches sous les yeux, comme si l’on eût glissé dedans une image – coincée entre l’œil et le cerveau.
Le chapeau dans les mains, l’homme ouvrit la porte d’entrée et les marches firent tourner ses pas autour du vide.
C’est précisément à ce moment-là que la tache grise, qui errait depuis longtemps dans les confins intracrâniens, tout à coup prit forme et se fit pensée. Éclair noir traversant le cerveau. Le feutre tomba des doigts desserrés, l’homme se pencha, le ramassa, l’essuya même mécaniquement du revers de la manche, mais il était tout entier sous l’empire de la pensée qui venait l’envahir.
Il marchait parmi le fractionnement des pas, parmi les coudes pressés aux cartables saillants, et pensait : à quoi bon vivre ?
Il passait à côté des lettres tournant sur les axes des affiches, des pneus gris qui écartaient la foule, à travers l’air saturé de poussière, de cris, de mauvaises odeurs et de chapeaux qui se saluaient, devant son reflet tombant dans les vitrines sur du fer-blanc orné de chiffres, du caoutchouc, du carton et des mannequins, et il répétait : à quoi bon ?
C’était insupportable. En lui, tout s’indignait, toutes ses pensées s’insurgeaient contre l’intrusion d’« à-quoi-bon ». La pensée grandissait, comme une goutte d’acide sulfurique s’élargissant sur un tissu. Il sentait qu’il perdait la maîtrise de lui-même et qu’elle s’en emparait. Un passant fixa tout à coup des yeux son visage et s’arrêta, regardant avec crainte derrière lui. Il avait le front couvert de sueur. Pour tenter de vaincre le spasme psychique, il se protégea des regards en enfilant rapidement son chapeau, et le baissa sur ses yeux. Au même moment, la pensée, tel un fil sortant de l’aiguille, tomba de sa conscience. Tout cessa aussi brutalement que cela avait commencé.
3
L’homme qui examinait avec désarroi – à la recherche d’une cause – l’espace autour de lui et le temps avant et après « ce moment-là » ne devina pas qu’il n’avait qu’une seule chose à faire : regarder dans son chapeau.
N’importe quelle circonvolution cérébrale, de même que n’importe quelle rue, possède ses faits divers. Les pensées avancent sur le trottoir gris du cerveau tantôt dans les rangs serrés du syllogisme, tantôt s’éparpillant en passants solitaires, certains courbés sous le poids du sens, d’autres la tête en l’air, comme des épis vides. Dans le crâne de celui qui est pendu au téléphone, les pensées sont elles aussi pendues toute la journée à des fils associatifs, faisant et défaisant les liens. Certaines pensées mènent une vie solitaire, pantouflarde, dans leurs neurones. D’autres parcourent en tous sens les circonvolutions du cerveau en quête d’un surcroît de pensée. À la nuit, la ville cérébrale, bien à l’abri sous la calotte crânienne, s’endort. Les passerelles entre les dendrites se retirent. Les pensées sombrent dans le sommeil – et seuls les rêves gardent la nuit en patrouillant dans les méandres vides du cerveau.
L’aube étend ses rayons jusque dans la conscience. Les pensées sortent de leurs neurochambres, accordant sujet et prédicat. Le syllogisme fait sa gymnastique matinale : la prémisse mineure saute par-dessus la majeure, et la majeure par-dessus la conclusion. Tout juste réveillée, la conception du monde conçoit à toute force.
Il n’est pas difficile d’imaginer ce qui se produisit quand, lors de l’un de ces moments ensoleillés, apparut à la lumière éclatante du tout petit monde intracrânien le crépusculaire Àquoibon. Il avançait, traînant avec embarras son ombre derrière lui et tentant d’échapper à des associations désagréables. Mais les associations le remarquèrent aussitôt et, se renfrognant de tous leurs sens, elles examinèrent avec insistance l’allure àquoiboniste. Quelque part retentit un bref « Sus ! » – ailleurs : « À quoi bon laisser vivre Àquoibon ? » Les pensées formèrent une foule qui lui emboîta le pas, de plus en plus près. Il aurait bien essayé de se faufiler dans une des circonvolutions, mais il se retrouvait face à des chaînes d’associations hostiles qui se tenaient par la main. Àquoibon accéléra le pas. La distance qui le séparait de ses poursuivants diminuait. Ils avançaient maintenant au pas de course. La foule penseresse approcha, prête à lui tomber dessus et à le vider de tout son sens. Rassemblant ses dernières forces, Àquoibon tourna dans un méandre désert du cerveau et courut jusqu’à l’os. Mais la traque continuait et il entendait se rapprocher le pas acéré des pensées. Il fallait se décider. Devant, en travers de la paroi temporale, zigzaguait une suture crânienne. Àquoibon s’y faufila et bondit au-dehors. Juste en face de lui, collant son cuir jaune à la peau de la tempe, se dressait la doublure intérieure du chapeau. Le fugitif, sans même reprendre haleine, sauta entre la toile et le cuir puis s’immobilisa pour écouter l’outre-crâne.
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