[3]La plupart des données, y compris celles fournies par Dostoïevski lui-même, montrent au contraire que la maladie ne revêtit son caractère final, épileptique, que durant le séjour en Sibérie. On est malheureusement fondé à se méfier des informations autobiographiques des névrosés. L’expérience montre que leur mémoire entreprend des falsifications qui sont destinées à rompre une connexion causale déplaisante. Il apparaît néanmoins comme certain que la détention dans la prison sibérienne a modifié de façon marquante l’état pathologique de Dostoïevski.
[4]Voir de l’auteur, Totem et tabou .
[5]Voir Totem et tabou.
[6]Nul mieux que Dostoïevski lui-même n’a rendu compte du sens et du contenu de ses attaques quand il confiait à son ami Strachoff que son irritation et sa dépression, après une attaque épileptique, étaient dues au fait qu’il s’apparaissait à lui-même comme un criminel et qu’il ne pouvait se délivrer du sentiment qu’un poids de culpabilité inconnue pesait sur lui, qu’il avait commis une très mauvaise action qui l’oppressait (Fülöp-Miller, Le mal sacré de Dostoïevski ). Dans de telles auto-accusations, la psychanalyse voit une marque de reconnaissance de la «réalité psychique» et elle tente de rendre connue à la conscience la culpabilité inconnue.
[7]Littéralement, en russe et en allemand: un bâton avec deux bouts.
[8]En français dans le texte.
[9]«Il restait à la table de jeu jusqu’à ce qu’il ait tout perdu, jusqu’à ce qu’il soit totalement ruiné. C’est seulement quand le désastre était tout à fait accompli qu’enfin le démon quittait son âme et laissait la place au génie créateur» (Fülöp-Miller, Dostoïevski à la roulette ).
[10]La plupart des vues ici exprimées figurent aussi dans l’excellent écrit de Jolan Neufeld, « Dostoïevski, esquisse de sa psychanalyse », Imago-Bücher, numéro IV, 1923.
[11]Jean et Alexis.
[12]Diminutif de Dmitri (Démétrius).
[13]Luc, II, 29.
[14]Grégoire.
[15]Pierre.
[16]Diminutif d’Alexéi.
[17]Mot à mot: l’Ancien. Le sens de ce mot sera expliqué plus loin par l’auteur.
[18]En français dans le texte russe. Ces vers sont tirés d’une parodie du VIème chant de l’Énéide par les frères Perrault (1643).
[19]Jean, XX, 28.
[20]Matthieu, XIX, 21.
[21]Célèbre monastère, situé dans la province de Kalouga.
[22]En français dans le texte russe.
[23]On verra plus loin de quel personnage il s’agit.
[24]Schisme provoqué dans l’église russe, au milieu du XVIIème siècle, par les réformes du patriarche Nicon.
[25]Commissaire de police de district.
[26]Compositeur et chef d’orchestre, d’origine tchèque.
[27]Métropolite de Moscou (1737-1812).
[28]Femme de lettres célèbre, amie de Catherine II, présidente de l’Académie des Sciences (1743-1810).
[29]Célèbre prince de Tauride, favori de Catherine II (1739-1790).
[30]Du grec mènaion (mensuel), livre liturgique contenant les offices des fêtes fixes qui tombent pendant l’un des douze mois de l’année.
[31]Diminutif très familier d’ Anastassia (Anastasie).
[32]Diminutif caressant de Nikita (Nicétas).
[33]Matthieu, II, 18.
[34]La légende de saint Alexis, «l’homme de Dieu» est encore aussi populaire en Russie qu’elle l’était en France au Moyen Âge.
[35]Fille de Prochore. En s’adressant aux personnes de condition inférieure, on omet parfois le prénom et on les désigne par le simple patronyme.
[36]Luc, XV, 7. Le texte exact de l’Évangile est: «…que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de pénitence».
[37]Petite ville située à l’extrémité nord de Tobolsk (Sibérie Occidentale).
[38]Ce sont là les personnages principaux des Brigands de Schiller (1781). Dès l’âge de dix ans Dostoïevski s’enthousiasma pour cette pièce que son frère Michel devait traduire en 1857. Les thèmes schillériens sont fort nombreux dans Les frères Karamazov. La question a été étudiée par M. Tchijevski dans la Zeitschrift für slavische Philologie , 1929, VI: Schiller und Brüder Karamazov . Cet article, très intéressant, n’épuise peut-être pas le sujet: l’influence de Schiller, notamment du Schiller de la première période, se fait sentir non seulement dans les idées mais dans le style de notre auteur.
[39]Luc, VII, 47.
[40]Diminutif de Mikhaïl (Michel)
[41]Diminutif très familier d’Agraféna (Agrippine).
[42]Diminutif très familier de Iékatérina (Catherine).
[43]C’est la coutume en Russie de servir trois sortes de pain: noir bis et blanc.
[44]Boisson fermentée à base de malt et de pain noir.
[45]Eau-de-vie.
[46]Sorte de bouillie à la fécule de pommes de terre.
[47]En français dans le texte.
[48]La secte des Khrysty (christs), ou par dérision Khlysty (flagellants), est apparue en Russie au XVIIème siècle; ces sectaires, qui se donnent le nom d’hommes de Dieu , ont eu leurs prophètes en qui ils voient des incarnations divines. Leurs rites secrets, marqués par des accès frénétiques assez analogues à ceux des derviches tourneurs, ont provoqué le surnom donné à la secte.
[49]Fameux magasin de comestibles.
[50]Célèbre chanson populaire.
[51]Père du VIème siècle.
[52]Élie.
[53]Paul.
[54]Nekrassov: Quand des ténèbres de l’erreur… , strophe VI.
[55]Conte populaire russe qui a inspiré à Pouchkine son fameux Conte du pêcheur et du poisson (1833).
[56]Aliocha est un ange, un chérubin, Dmitri un insecte, un un ver de terre; nulle part que dans cette confession d'un coeur ardent le style de Schiller n'a déteint sur celui de Dostoïevski
[57]Vers initial d’une poésie célèbre de Goethe, Das G oe ttlich (le Divin): Edel sei der Mensch .
[58] À la joie . En réalité, seules les deux dernières strophes que Dostoïevski cite dans la traduction de Tioutchev, correspondent respectivement aux strophes 3 et 4 de l’ode de Schiller. Les quatre premières strophes sont empruntées à la traduction par Joukovski d’une autre poésie de Schiller: Das eleusische Fest ( la Fête d’Eleusis ), strophes 2, 3 et 7. Quant aux deux premiers vers: Tel Silène vermeil…, ils proviennent d’une adaptation par un certain Likhatchef d’une troisième poésie de Schiller: Die Götter Griechenlands ( Les Dieux de la Grèce ); il n’est d’ailleurs pas question de Silène dans l’original. Les traductions poétiques de Tioutchev de Joukovski diffèrent parfois assez sensiblement, elles aussi, du texte allemand.
[59]Attelage de trois chevaux de front.
[60]Thomas.
[61]Premier recueil des nouvelles de Gogol (1831).
[62]Auteur de manuels d’histoire (1871).
[63]Membre d’une secte religieuse d’eunuques.
[64]Un des meilleurs représentants de la peinture religieuse russe (1837-1887).
[65]Paraphrase de Luc, XII, 23.
[66]Matthieu, VII, 2; Marc, IV, 24.
[67]En français dans le texte.
[68]En français dans le texte.
[69]Célèbre roman de Lermontov (1839).
[70]Non mais Pétchorine; Arbénine est le héros du Bal masqué , drame du même auteur (1835).
[71]Prononciation des gens du Nord. Dans la Russie centrale, l’ o non accentué équivaut à un son très voisin du a . À Moscou même, l’oreille perçoit nettement un a : par exemple, Moskva est prononcé Maskva .
[72]De carême, où le jeûne est également très sévère.
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