Guy de Maupassant - Pièces de théâtre

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Mme DESTOURNELLES

C'est une comédie.

M. DESTOURNELLES

Bravo ! vous chaussez donc le socque de Thalie ?

Alors, si ce n'est point être trop indiscret,

Pourrais-je, en vous priant, connaître le sujet ?

Mme DESTOURNELLES

Une églogue.

M. DESTOURNELLES

Parfait ! c'est une bucolique !

Et, l'avez-vous choisie avec ou sans musique ?

Mme DESTOURNELLES

Sans musique.

M. DESTOURNELLES

Tant pis !

Mme DESTOURNELLES

Et pourquoi, s'il vous plaît ?

M. DESTOURNELLES

À mon avis du moins, c'eût été plus complet

Je suis très pastoral. Je trouve que sur l'herbe

Un petit air de flûte est d'un effet superbe.

Et puis tout vrai berger, étendu sous l'ormeau,

Ne doit chanter l'amour qu'avec un chalumeau.

C'est l'accompagnement forcé de toute idylle :

L'usage en est resté depuis le doux Virgile.

Mme DESTOURNELLES ironique

Je ne vous savais point si pétillant d'esprit.

J'avais, jusqu'à ce jour, méconnu mon mari.

À présent je voudrais vous faire prendre un rôle ;

En marquis Pompadour vous seriez vraiment... drôle.

M. DESTOURNELLES un peu blessé

Madame, c'est très vrai. Qui pourrait faire bien

Une chose à laquelle on n'entend juste rien ?

Mme DESTOURNELLES

Vous en voulez beaucoup à cette comédie ?

M. DESTOURNELLES

Certes ; je n'aime pas les bergers d'Arcadie !

Et puis je veux laisser à chacun son métier.

Tout le monde, il est vrai, pourrait être portier ;

Mais acteur... oh non pas ! Cela c'est autre chose.

Vous ignorez comment on rit, on marche, on cause

Quand on a, par hasard, un public devant soi.

Votre grand naturel est de mauvais aloi.

Mme DESTOURNELLES nerveuse

Je sais depuis longtemps cette vieille rengaine.

M. DESTOURNELLES pédant

Le vrai dans un salon est du faux sur la scène,

Et le vrai sur la scène est faux dans un salon !

L'actrice, dans le monde, a souvent mauvais ton,

Je vous l'accorde, mais, quand vous prenez sa place,

Votre plus doux sourire a l'air d'une grimace.

Mme DESTOURNELLES sèchement

Et vos charmants conseils ont l'air impertinent.

Est-ce fini ?

M. DESTOURNELLES

Non. pas encore. - Maintenant,

Vos pièces de salon, fausses et précieuses,

Me prennent sur les nerfs, et me sont odieuses.

Voilà mon sentiment. Quant au petit monsieur

Frisé, la bouche en coeur, et roide comme un pieu,

Débitant gauchement ses fades sucreries,

Autant fait par le ciel pour ces galanteries

Qu'un âne pour chanter une chanson d'amour ;

Commerçant le matin, et le soir troubadour,

Qui, calculant le prix ou des draps ou des toiles,

Répète vaguement des couplets aux étoiles,

Et quitte son comptoir d'un petit air léger

Pour prendre la houlette et devenir berger,

C'est un sot le matin, et le soir c'est un cuistre

Dont le rire est stupide et la grâce sinistre !

Encore, eussiez-vous pris quelque morceau plaisant

Qui, sans prétention, pourrait être amusant !

Mais choisir une églogue !... Et quelle mise en scène ?

C'est dans ces prés fleuris où serpente la Seine.

Ce salon représente un champ, frais et coquet.

Pour plus de vraisemblance on y pose un bouquet

À droite est une dame habillée en bergère ;

Elle écoute, effeuillant un rameau de fougère,

Un monsieur costumé ; c'est un petit marquis ;

Il porte lourdement un habit rose exquis,

S'incline, et dans la main il tient une houlette

Qu'il présente à la dame avec un air fort bête.

– Trois tabourets épars simulent des brebis –

Tout est faux, le décor, les gens et les habits,

Est-ce vrai ?... Ce dindon, enfin, qui fait la roue,

Doit vous baiser la main, quand ce n'est point la joue,

Et par cette faveur son orgueil attisé

À d'autres libertés se croit autorisé.

Puis ces longs tête-à-tête où l'on feint la tendresse ;

Où l'honnête femme a des rôles de maîtresse...

Il hésite et cherche ce qu'il doit dire.

Sont d'un mauvais exemple aux gens de la maison.

Mme DESTOURNELLES très blessée

Vraiment ! Je n'aurais pas prévu cette raison !

Mais comme je veux être une femme soumise,

Que je ne veux pas voir ma vertu compromise

Aux yeux de Rosalie ou de votre cocher,

Je renonce à jouer.

M. DESTOURNELLES haussant les épaules

Bon ! Pourquoi vous fâcher ?

Mme DESTOURNELLES la voix tremblante, exaspérée

Rien que ce tête-à-tête à présent m'épouvante !

Personne encor sur moi n'a rien dit, je m'en vante !

Songez : si le concierge apprend par un valet

Qu'un jeune homme à pieds fut vu ; qu'il me parlait

D'amour, et qu'il avait la perruque poudrée,

La nouvelle en ira par toute la contrée.

Le facteur, en donnant ses lettres chaque jour,

Distribuera ce bruit aux portes d'alentour :

Il ira grossissant de la loge aux mansardes.

Et tous, du balayeur de la rue aux poissardes

Qui roulent leur voiture avec les : "ce qu'on dit"

Me toiseront, des pieds au front, d'un air hardi !

M. DESTOURNELLES embarrassé, humble

Voyons, si j'ai tenu quelque propos maussade,

Ce n'était, après tout, qu'une simple boutade.

Mme DESTOURNELLES suffoquant, les larmes aux yeux

Je sais que nous devons tout supporter, soupçons,

Injures, mots blessants de toutes les façons !

Nous devons obéir à la moindre parole,

Etre humbles et toujours douces ; c'est notre rôle,

Je le sais ; mais enfin ma douceur est à bout.

Nos maîtres... nos maris, qui se permettent... tout,

Rôdent autour de nous ainsi que des gendarmes,

Nous accusent sans cesses, espionnent...

M. DESTOURNELLES caressant

Pas de larmes,

Je t'en prie ; et faisons la paix. Pardon, C'est vrai,

Je fus brutal et sot... je l'avoue, et suis prêt

A tout ce qu'il faudra pour que tu me pardonnes.

Tiens, je baise tes mains. Comme elles sont mignonnes !

J'y veux mettre ce soir deux gros bracelets d'or ;

Mais tu joueras. - M'as-tu pardonné ?

Mme DESTOURNELLES très digne

Pas encor.

M. DESTOURNELLES

Non ? mais bientôt.

Mme DESTOURNELLES de même

Qui sait ?

Scene II

Les mêmes, René LAPIERRE en marquis Louis XV.

UN DOMESTIQUE annonçant

Monsieur René Lapierre.

M. RENÉ entrant

En marquis Louis Quinze.

M. DESTOURNELLES

Ah ! votre partenaire ;

Au revoir.

saluant M. Lapierre

Beau marquis.

M. RENÉ

Monsieur, pour vous servir.

M. DESTOURNELLES

Le costume est charmant et vous sied à ravir.

Il sort. René baise la main de Madame Destournelles.

Scene III

MADAME DESTOURNELLES, M. RENÉ.

Mme DESTOURNELLES nerveuse, la voix sèche

Au moins, avez-vous bien retenu votre rôle ?

M. RENÉ

Je n'en oublierai point une seule parole.

Mme DESTOURNELLES

Alors nous commençons puisque vous êtes prêt :

Je suis seule d'abord. Le marquis apparaît.

Sans me voir il arrive au milieu de la scène ;

Pendant quelques instants il rêve et se promène ;

Et puis il m'aperçoit. Nous y sommes ?

M. RENÉ

J'y suis.

Elle s'assied sur une chaise basse. Il s'approche d'elle avec des grâces prétentieuses.

Mme DESTOURNELLES

Soyez plus libre et plus naturel.

M. RENÉ s'arrêtant

Je ne puis ;

J'en suis fort empêché, car mon habit me gêne.

Son épée se prend entre ses jambes.

Mme DESTOURNELLES sèchement

Votre rapière va s'échapper de sa gaine.

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